49 commandements pour un gentil mortel
Tu ne pourras dévoiler que ce qui est beau.
Tu te prépareras au pire en élargissant la fleur noire de ton cerveau.
Tu feras ton compliment au bon moment pour qu’il panse les blessures.
Tu prendras la place des arbres et des objets pour vivre d’autres destinés.
Tu ne prononceras que des formules de politesse à partir d’un certain âge.
Tu couvriras la nudité pour mieux la faire surgir.
Tu te libèreras de ton ange gardien qui ne propage que la peur.
Tu ne seras serein qu’entre deux échéances.
Tu t’arrêteras à chaque portail pour en sentir les fleurs.
Tu redeviendras un enfant, comme après toutes les catastrophes.
Tu vivras mieux dans l’instant en le voyant du dehors.
Tu sortiras de ton rêve pour mieux le réaliser.
Tu ne maîtriseras pas ton destin en demeurent seul.
Tu ne connaîtras jamais l’ensemble, mais seulement des parcelles,
qui deviendront ton ensemble.
Tu ne pourras pas être triste sous un saule pleureur,
qui est encore plus triste que toi.
Tu nettoieras les poussières qui assombrissent ton esprit.
Tu t’allongeras pour répartir également tes tracas de la tête aux pieds.
Ton bonheur dépendra du sourire des autres.
Tu remplira mieux tes journées en faisant le nécessaire.
Tu t’exprimeras chaleureusement,
pour mieux faire comprendre les nuances de ta pensée.
Tu profiteras des animaux car ils sont les seuls qu’on voit réfléchir.
Tu ne seras jamais solitaire à cause de tes fantômes présents.
Tu trouveras le poids du remords toujours plus lourd que celui de la faute.
Tu te souviendras seulement des noms qui sont comme des baisers brûlants.
Tu réorganiseras ta journée qu’avec un espoir fou.
Tu comprendras l’amour qu’en regardant l’éclosion d’une rose.
Tu chieras des étrons qui auront la jolie couleur de la terre.
Tes querelles d’aujourd’hui seront tes nostalgies de demain.
Tu réinventeras les règles de la beauté par tes désirs.
Tu te cogneras chaque matin au heurtoir de la vie.
Tu iras sauver d’urgence une Pensée qui meurt sous la neige.
Tu partageras les états de l’être aimé.
Tu seras toujours un otage de la logique.
Tu répondras par l’indifférence aux humiliations du chef abominable.
Tu porteras toujours les chaînes des amis qui te laissent.
Tu agrandiras ton imagination en cherchant sans jamais trouver.
Tu iras jusqu’au bout de ton sourire pour aller jusqu’au bout de la vie.
Tu vieilliras bien qu’en caressant les choses et l’air.
Tu choisiras de bonnes chaussures pour qu’elles soient un socle à ton élévation.
Tu surveilleras ta beauté afin qu’elle reste innocente malgré ses parures.
Tu rempliras ton sac à dos uniquement de concepts utiles,
pour une rendo dans l’existence.
Tu t’étonneras du présent pour ne pas frémir de la mort.
Tu devras accepter d’attendre sans espérer.
Tu n’entendras que l’écho de ton appel.
Tu seras toujours à la hauteur pour connaître les extrêmes.
Tu tendras la main à ceux qui ne sourient pas.
Tu te coifferas chaque matin avec le chapeau du ciel.
Tu t’appliqueras toujours à avoir les paroles de ton visage.
Tu n’écouteras aucun commandement,
à moins qu’il ne soit l’ordre de survivre.