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par seyne, mardi 17 juillet 2018, 11:29 (il y a 2322 jours) @ Seyne

C’est dans la partie la plus haute d’un petit village italien, où certaines rues étroites échappent toute l’année au soleil. Des ruelles en escaliers dont la partie centrale est pavée de briques, des statuettes dans des niches humides, au-dessus des voûtes. Le ciel n’est qu’un mince cordon éblouissant. C’est un village qu’arpentent les touristes, c’est mon village natal. Enfant j’ai couru dans ces ruelles, cherché tous les chats, leur ai proposé des caresses qu’ils ne voulaient pas toujours. De derrière leurs yeux doublement fendus ils me considéraient, et parfois me répondaient. Plus tard, dans les trajets de ma vie quotidienne, j’ai suivi mille fois cet escalier de pierre, et tourné avec lui, un peu au dessous d’une église fermée. Mes compagnons de jeu ont tous disparu, ils sont partis, ou morts.

En bas, il y a une vieille rampe, qui tourne aussi sur elle-même, toute en angles. C’est là que je m’assieds souvent, regardant la ruelle en contrebas, où passent les gens, quelques voitures, et ce vélo rapide comme une flèche. Quand je suis assise à cet endroit, enroulée autour de la vieille rampe en fer, c’est comme si je me regardais depuis l’intérieur. Les autres passent dans la ruelle, occupés, et leurs regards ne me voient pas. Je ne me regarde plus avec leurs regards.

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