la place singulière

par sobac @, jeudi 02 août 2018, 12:51 (il y a 2305 jours) @ seyne

il est venu le temps de le dire, l'écrire.
l'âge aidant, la jeunesse fuyant, c'est le moment.
hier encore les années, me semblait si lointaines
a mon tour d'éviter de vous faire languir


laisser sa place

Le rêve finit, la réalité boomerang reprend le cours de la vie.
Le parfum s'évapore, l'odeur redevient une banale sueur liée a la peur,
de ce vide qu'on nome néant, cet infini inquiétant.
Disparaître au milieu de la routine, sans un bruit, comme un voleur.
Laisser sa place en rendant grâce, dans ce tourbillon incessant.
Que restera t'il de sa trace, un effluve trop vieilli,
un corps racorni prêt à rejoindre l'oubli.

Hier a fui empruntant les atours d'un rêve inachevé,
la douceur hivernale donnait l'impression d'une sucrerie,
la dernière bouchée d'un oxygène qui se raréfie.
Mais les bagages n'étaient pas bouclés, pas même faits
ni même imaginés. Et laisser sa place est inscrit,
il n'y a pas de tour de chauffe, histoire de s'habituer,
l'horloge impavide dans sa ronde d'aiguilles
n'a rien pu faire contre cette torpille.

Ce fut bref, mais brutal, comme le coup qu'on assène,
quand le gong résonne signifiant l'arrêt des hostilités.
Ce fut rapide, mais pas laborieux, une trajectoire parfaite,
vers une cible si près que la main aurait pu la terrasser .
Ce fut indolore, mais saisissant, comme l'étau et son oeuvre
ses mâchoires en sont la preuve.
Ce fut instantané, mais pas bâclé, un travail d'orfèvre,
devant son établi encombré d'outils affûtés.

Laisser sa place, briser le sablier, et commencer l'autre parcours.
C’est écrit il paraît, dans les parchemins des anciens,
dans les pas de ceux qui nous ont précédés.
Alors, autant partir le coeur léger rejoindre l'éternité.

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