promenade
je marchais dans la ville, il faisait chaud et lourd
au détour d'une place j'entendais des bruits de verre
un homme en colère lançait des pierres aux fenêtres
m'approchant un peu je lui demandai si les fenêtres l'avaient agressé
sont bras resta en l'air quelques instants,
la pierre serrée dans le poing.
lui, regardant la pierre ; moi, regardant les fenêtres
"à qui appartient la colère ?" demandai-je encore
l'homme abaissait le bras, penchait la tête.
il se tourna vers moi qui restais détendu
(les secondes semblaient interminables)
l'homme soupira et fît quelques pas indécis puis, dans un souffle dît : "elle est à moi"
— "et tu la lances partout comme ça ?"
soudain l'homme semblait avoir les pieds soudés au sol
et pâlissait peu à peu. il hésitait..
— "et si tu pouvais l'ouvrir comme un fruit, qu'y aurait-il dedans ?" fis-je.
l'homme me ragarda avec des yeux immenses, des yeux d'enfance très lointaine
sa bouche s'arrondissait dans un O silencieux..
la pierre tomba de sa main, je la ramassai pour la lui rendre
— "ne la lance plus" dis-je, "observe plutôt si la pierre arrive à qui elle doit, et si elle le doit"
il regarda sa main, mes yeux, la pierre, les fenêtres, le ciel, la rue, l'air ébahi
— "ça te dirait d'aller au café ? viens, aller viens.. je te l'offre."
l'homme amena sa pierre de colère au café
il la posa sur la table, bien au centre. nous la regardâmes assez longtemps...
les cafés bus, je le remerciai. il demanda pourquoi.
j'ai souri et je suis parti.
au détour d'une place j'entendais des bruits de verre
un homme en colère lançait des pierres aux fenêtres
m'approchant un peu je lui demandai si les fenêtres l'avaient agressé
sont bras resta en l'air quelques instants,
la pierre serrée dans le poing.
lui, regardant la pierre ; moi, regardant les fenêtres
"à qui appartient la colère ?" demandai-je encore
l'homme abaissait le bras, penchait la tête.
il se tourna vers moi qui restais détendu
(les secondes semblaient interminables)
l'homme soupira et fît quelques pas indécis puis, dans un souffle dît : "elle est à moi"
— "et tu la lances partout comme ça ?"
soudain l'homme semblait avoir les pieds soudés au sol
et pâlissait peu à peu. il hésitait..
— "et si tu pouvais l'ouvrir comme un fruit, qu'y aurait-il dedans ?" fis-je.
l'homme me ragarda avec des yeux immenses, des yeux d'enfance très lointaine
sa bouche s'arrondissait dans un O silencieux..
la pierre tomba de sa main, je la ramassai pour la lui rendre
— "ne la lance plus" dis-je, "observe plutôt si la pierre arrive à qui elle doit, et si elle le doit"
il regarda sa main, mes yeux, la pierre, les fenêtres, le ciel, la rue, l'air ébahi
— "ça te dirait d'aller au café ? viens, aller viens.. je te l'offre."
l'homme amena sa pierre de colère au café
il la posa sur la table, bien au centre. nous la regardâmes assez longtemps...
les cafés bus, je le remerciai. il demanda pourquoi.
j'ai souri et je suis parti.