pavillon de l’Aurore
par seyne, mardi 18 septembre 2018, 17:42 (il y a 2258 jours)
le temps réel de la vie apparaît
et il dessine ses limites
le temps prends sa vraie forme,
on voit vers l’avant se dessiner la fin
on regarde aussi en arrière,
dans le corridor le long tunnel
aussi tu revois en vrai par hasard
les longues lumières, les rectangles d’eau opaque et là
avec son bassin à sec en forme de coquillage
- comme à sec l’eau de l’enfance
le pavillon de l’Aurore.
tout en haut de l’escalier il y a un homme qui dit
« soyez la bienvenue », mais la visite est en cours et peu importe
sur le rebord de l’ancienne enfance, revoir les arbres en cônes qui s’enfilent
vers les lointains les banlieues les forêts
la statue d’Hercule portant un petit enfant
les marches de l’escalier, larges et douces à la course
que tu avais oubliées
et de l’autre côté de l’allée
la partie des grands bois, le plumet blanc d’un jet d’eau.
où est ton corps de huit ans ?
et puis la même lumière
pour celui dont tu viens d’apprendre qu’il est mort
en mai (par un mail de sa femme,
que tu ne connaissais pas)
tu glisses vers une fin d’été lointaine, une prairie comme un drap
lourd humide et vert, un château encore
un corps et un visage, interrogés, de loin, encore un étang
et puis (bien plus tard) ce qui avait changé, ce qui n’avait pas changé dans ce visage dans ce corps
en quarante ans.
tu as sauté dans le tram et il t’a demandé : « on se reverra, hein ? »
tu as répondu oui mais
où sont ces corps, nos corps d’enfants, de vingt ans, de soixante
par quels trous de l’éventail passe ce qui passait
de nuit à nuit ?
pavillon de l’Aurore
par dh, mercredi 19 septembre 2018, 09:18 (il y a 2258 jours) @ seyne
pavillon de l’Aurore
par seyne, mercredi 19 septembre 2018, 12:04 (il y a 2257 jours) @ dh
je m'interroge souvent sur cette question d'ailleurs : qu'est-ce qui permet ce déclic très particulier qui mène à l'écriture poétique ? C'est comme un état de retrait, il y a aussi un sentiment de liberté, quelque chose de centralement transgressif. En tout cas ça me manque beaucoup quand ça n'est pas là.
pavillon de l’Aurore
par Myrtille, mercredi 19 septembre 2018, 12:45 (il y a 2257 jours) @ seyne
Je rejoins aussi dh
pavillon de l’Aurore
par seyne, mercredi 19 septembre 2018, 15:09 (il y a 2257 jours) @ Myrtille
Les lois de la raison, les lois du langage, c'est comme si elles refluaient pour nous ouvrir les portes d'une autre perception.
pavillon de l’Aurore
par Florian, jeudi 20 septembre 2018, 09:33 (il y a 2257 jours) @ seyne
pavillon de l’Aurore
par seyne, jeudi 20 septembre 2018, 11:05 (il y a 2256 jours) @ Florian
quand je parlais de rationalité je parlais de la rationalité « commune ».
Mais parfois je me demande si quand j’écris de la poésie je ne me raconte pas de belles histoires.
"Il faut avoir une pensée penchée" Bruno Dumont
par seyne, vendredi 21 septembre 2018, 16:54 (il y a 2255 jours) @ seyne
"Il faut avoir une pensée penchée" Bruno Dumont
par Périscope , vendredi 21 septembre 2018, 18:09 (il y a 2255 jours) @ seyne
j'adhère
"Il faut avoir une pensée penchée" Bruno Dumont
par au phil de la vie, vendredi 21 septembre 2018, 19:21 (il y a 2255 jours) @ Périscope
Pour ma part, je trouve cet entretien essentiellement intellectualisant, prétendant à "ce qui est", bourgeoisant et chiant aux possibles propice à filer la migraine, essentiellement.
"Il faut avoir une pensée penchée" Bruno Dumont
par Florian, vendredi 21 septembre 2018, 19:45 (il y a 2255 jours) @ au phil de la vie
"Il faut avoir une pensée penchée" Bruno Dumont
par Florian, vendredi 21 septembre 2018, 19:53 (il y a 2255 jours) @ Florian
"Il faut avoir une pensée penchée" Bruno Dumont
par au phil de la vie, vendredi 21 septembre 2018, 20:27 (il y a 2255 jours) @ Florian
(par contre j'ai vu les démons de Jésus de Bernie Bonvoisin
)
le ciel descend
par seyne, vendredi 21 septembre 2018, 21:32 (il y a 2255 jours) @ au phil de la vie
Penser fatigue et c’est compliqué et plus encore essayer de comprendre ce que pensent et disent les autres. Et je suis fatiguée.
le ciel descend
par au phil de la vie, vendredi 21 septembre 2018, 21:44 (il y a 2255 jours) @ seyne
Pas vu d'élite.
le ciel descend
par au phil de la vie, vendredi 21 septembre 2018, 22:31 (il y a 2255 jours) @ seyne
Voici une facilité de penser, s'il en est, dont tu as régulièrement fait preuve et continue.
Tu n'es pas seule à faire de la sorte, c'est commun, ici comme ailleurs.
le ciel descend
par seyne, dimanche 23 septembre 2018, 14:19 (il y a 2253 jours) @ au phil de la vie
Surtout c’était blessant : j’ai posté ce lien avec enthousiasme parce qu’il me semblait faire des échos très intéressants avec ce que venait de dire Florian et je suis tombée de haut. Et je ne peux pas ne pas prendre pour moi votre réaction...et ça fait réfléchir.
Mais bon, ça m’est sûrement arrivé aussi d’être blessante, en particulier avec toi.
le ciel descend
par au phil de la vie, dimanche 23 septembre 2018, 14:36 (il y a 2253 jours) @ seyne
D'ailleurs la plupart du temps les émissions sur France Culture m'insupportent.
Là en écoutant j'ai entendu une façon de concevoir un cinéma purement intellectualiste, et je n'aime pas. Qu'il y ait des idées, de l'intelligence, oui, mais le cinéma ce ne peut être que cela de façon abstraite, pour moi, sinon c'est ennuyeux et sonne faux. D'ailleurs pour la littérature c'est la même chose. On ne peut ne pas s'engager, mouiller le maillot.
le ciel descend
par seyne, dimanche 23 septembre 2018, 18:30 (il y a 2253 jours) @ au phil de la vie
Et qu’il ne tourne que dans le Pas de Calais où, comme il dit, les paysages et les gens sont « vrais » ? Et pourquoi ces personnages il les met aux prises avec l’étrange, les étrangers de la jungle de Calais et fait apparaître chez eux toutes sortes de choses qui existent aussi en nous.
C’est sûr que c’est pas un cinéaste engagé qui nous dit quoi penser et faire. C’est un autre engagement, et pour moi c’est le véritable art engagé. Qui nous interroge et nous fait regarder des êtres humains.
le ciel descend
par au phil de la vie, dimanche 23 septembre 2018, 19:23 (il y a 2253 jours) @ seyne
Pourquoi le fait-il ? Peut-être pour les raisons que tu donnes, peut-être par snobisme.
La façon dont il décrit les personnages comme des objets conceptuels, on dirait qu'il a des choses de la vie à nous enseigner. Quelle est sa vie alors ? Et ses idées, elles sont neutres ? Et surtout, cette prétention à "ce qui est" (donc le reste n'est pas ?)
Le film "ma loute" a été tourné avec Luchini et Juliette Binoche...
Peut-être que j'ai tort, en tous cas j'ai de plus en plus de mal avec le cinéma des ces dernières années, le cinéma français en premier lieu. Il me semble principalement fonctionner dans un entre soi.
Au cours de l'interview il y aussi des séquences qui m'ont fait bondir. Toujours cette propension indécente à détenir la connaissance de l'humain. Un peu d'humilité ne lui ferait pas de mal c'est sûr.
Et sinon, un bec de lièvre aussi aussi peut être fascinant (je sais que cette notion de fascination te travaille beaucoup.)
le ciel descend
par au phil de la vie, dimanche 23 septembre 2018, 19:56 (il y a 2253 jours) @ au phil de la vie
Ils ne disent pas quoi penser et faire, mais du moins ils peuvent procurer un certain plaisir, une consolation, aux laissés pour compte, à ceux qui connaissent des galères et parfois s'y reconnaissent.
Heureusement qu'il existe ce genre de cinéma, dommage qu'il y en ait trop peu.
En France les films de Guédiguian sont malheureusement plus faibles.
La neutralité d'idée dans le cinéma, c'est comme dans le journalisme, elle n'existe pas. Les journalistes de la tv et autres lorsqu'ils prétendent être objectifs et neutres mentent.
le ciel descend
par seyne, dimanche 23 septembre 2018, 20:02 (il y a 2253 jours) @ au phil de la vie
le ciel descend
par au phil de la vie, dimanche 23 septembre 2018, 20:04 (il y a 2253 jours) @ seyne
le ciel descend
par seyne, dimanche 23 septembre 2018, 20:16 (il y a 2253 jours) @ au phil de la vie
le ciel descend
par seyne, dimanche 23 septembre 2018, 20:26 (il y a 2253 jours) @ au phil de la vie
le ciel descend
par au phil de la vie, dimanche 23 septembre 2018, 20:35 (il y a 2253 jours) @ seyne
le ciel descend
par seyne, dimanche 23 septembre 2018, 19:58 (il y a 2253 jours) @ au phil de la vie
le ciel descend
par au phil de la vie, dimanche 23 septembre 2018, 20:02 (il y a 2253 jours) @ seyne
le ciel descend
par seyne, dimanche 23 septembre 2018, 20:06 (il y a 2253 jours) @ au phil de la vie
le ciel descend
par au phil de la vie, dimanche 23 septembre 2018, 20:09 (il y a 2253 jours) @ seyne
porcherie
par Florian, dimanche 23 septembre 2018, 22:41 (il y a 2253 jours) @ seyne
porcherie
par Florian, dimanche 23 septembre 2018, 22:59 (il y a 2253 jours) @ Florian
Ce n'est pas du second degré, c'est bien clair, c'est quelque chose d'autre qui vise l'horrible. Un horrible qui ne peut pas être dépassé, sublimé. Ce n'est même pas de la violence gratuite, ni une dénonciation de quoi que ce soit, ni un réalisme mordant ou cynique. Dans toutes les catégories que j'ai citées il y a d'excellents auteurs.
porcherie
par seyne, dimanche 23 septembre 2018, 23:30 (il y a 2253 jours) @ Florian
Hier, j’avais l’intention de m’éloigner un bon moment mais j’ai pensé que c’était faire ce que je dénonçais, et que j’allais essayer qu’on se comprenne. Je te propose de reprendre la discussion quand tu auras vu le film en entier et écouté l’entretien.
bonne nuit.
porcherie
par Florian, lundi 24 septembre 2018, 13:06 (il y a 2252 jours) @ seyne
porcherie
par au phil de la vie, lundi 24 septembre 2018, 19:58 (il y a 2252 jours) @ seyne
Ce qui semble aller de soi pour l'un est parfois le contraire pour l'autre.
Voilà pourquoi je vous propose de vous cotiser par une cagnotte suffisante afin que je puisse me mettre à temps partiel.
porcherie
par seyne, lundi 24 septembre 2018, 20:20 (il y a 2252 jours) @ au phil de la vie
porcherie
par au phil de la vie, mardi 25 septembre 2018, 17:11 (il y a 2251 jours) @ seyne
https://www.arte.tv/fr/videos/075161-001-A/coincoin-et-les-z-inhumains-1-4/
C'est pas mal prenant, et intéressant, au fur à mesure, j'en suis à la partie 2.
porcherie
par sobac , mardi 25 septembre 2018, 17:45 (il y a 2251 jours) @ au phil de la vie
porcherie
par seyne, mardi 25 septembre 2018, 18:28 (il y a 2251 jours) @ sobac
porcherie
par au phil de la vie, mardi 25 septembre 2018, 19:52 (il y a 2251 jours) @ sobac
Je ne résiste pas au titre du sous fil à vous proposer un petit lien savoureux (bien que Gavalda ne me dise rien, littérature fade à l'écriture moyenne)...
Le corbeaux et le rossignol
https://www.dailymotion.com/video/xh0lvh
porcherie
par seyne, mardi 25 septembre 2018, 18:25 (il y a 2251 jours) @ au phil de la vie
porcherie
par au phil de la vie, mardi 25 septembre 2018, 20:12 (il y a 2251 jours) @ seyne
Je fais vraiment des efforts et ce n'est pas du tout nouveau, note-le stp cette fois :-)
Notamment car je suis lucide sur le fait que le manque de dialogue sur ce forum est parallèle avec l'extérieur, "dans la vie", et qu'on est bien obligé d'aller contre cette fatalité d'autisme, vers laquelle "on" cherche à nous orienter, je le pense, afin de mieux diviser et manipuler. Un être ayant perdu les repères étant à la merci. De n'importe quoi, voire du pire...
C'est quelque chose qui m'interpelle dans ce film d'ailleurs, cette perte de "communication" pour employer ce gros mot commun, perte de capacité à échanger en dialogues sensés, cette régression en fait...
porcherie
par seyne, mardi 25 septembre 2018, 20:24 (il y a 2251 jours) @ au phil de la vie
porcherie
par au phil de la vie, jeudi 27 septembre 2018, 22:53 (il y a 2249 jours) @ seyne
Il y a des longueurs qui paraissent inutiles, souvent un manque de rythme, des passages où on décroche...
Mais il y a de l'idée, des idées même, des personnages intéressants, une trame, c'est relativement prenant.
C'est un cinéma qui demande des efforts, trop d'effort pour le regarder. J'ai dû insister et reprendre plusieurs fois. Dommage.
En deux fois moins long environ il y a matière à un bon film sans doute.
Bref, j'ai un avis assez mitigé. Mais je ne regrette pas d'avoir regardé quand même.
(Par contre pour l'interview ça ne me dit rien de réécouter.)
pavillon de l’Aurore
par sobac , dimanche 23 septembre 2018, 20:23 (il y a 2253 jours) @ seyne
Et le squelette arbore sa blancheur mortuaire.
Que seront les lignes de la main devenues,
Quant au plus fort de leur succès, elles prédisaient.
Une vie d’aventure, sans la dictature féroce
De contraintes envahissantes, d’hystéries de l’ineptie.
Le moment alors prendra la pose, et le linceul son autarcie.
pavillon de l’Aurore
par seyne, mercredi 26 septembre 2018, 08:58 (il y a 2251 jours) @ sobac
Je me demande toujours ce qu’on trouve une fois qu’on l’a perdu.
pavillon de l’Aurore
par sobac , mercredi 26 septembre 2018, 10:11 (il y a 2251 jours) @ seyne
La place sera dévouée aux absences de rires.
Même les cigales amies feront une trêve,
Idem les odeurs de farniente, et la sieste coquine.
Le soleil perdra de son plomb, de son aplomb.
Comme un signe de solidarité, ou de recueillement.
Et le vent d’habitude enclin aux galipettes, sera défaillant.
Peu à peu la source se tarira, la jouvence s’éclipsera,
Et les journées de labeur, ne rimeront plus avec sueur.
L’angélus de la cloche, comme le son a l’abandon,
Donnera au silence des émotions, à la mesure de la partition.
Sur la tour de garde, quelques rapaces de faction,
Lorgneront les corps en décomposition, synonyme de nutrition.
Le sol deviendra dur et craquera au gel annonciateur,
D’une ère ou toutes ces erreurs, ont brisée les cœurs.
Il n’y aura que des cendres, des pierres à fendre,
Et le temps complice de ce désastre, n’aura plus rien à vendre.
A la surface Des océans, monteront les Dieux de demain,
Les nouveaux maitres d’une terre réappropriée,
Ou les règles édictées, seront celles d’un respect partagé.
Afin de réinventer les principes d’égalité.
Unique solution pour perdurer tous ensemble,
Car l’histoire n’oublie rien , et souvent même se repete.
pavillon de l’Aurore
par dh, jeudi 27 septembre 2018, 08:53 (il y a 2250 jours) @ sobac
pavillon de l’Aurore
par jfmoods , mercredi 03 octobre 2018, 18:25 (il y a 2243 jours) @ seyne
La vie vécue prend l'aspect d'une riche propriété (métaphore élective du titre agrémentée d'une majuscule : "le pavillon de l'Aurore", aspect seigneurial : "un château", image du majordome : "il y a un homme qui dit "soyez la bienvenue"") que notre mémoire intime nous invite à réinvestir ("la visite est en cours") aussi bien en horizontalité ("le corridor", "de l’autre côté de l’allée") qu'en verticalité ("tout en haut de l’escalier", "les marches de l’escalier") et dont les alentours immédiats ("les arbres en cônes qui s’enfilent / vers les lointains les banlieues les forêts", "la partie des grands bois") figurent le reste du monde, l'ailleurs incertain, les défis à relever.
Remonte alors à la surface l'épaisseur du temps vécu (verbe de mouvement : "tu glisses vers une fin d’été lointaine", comparaison : "une prairie comme un drap lourd humide et vert", discours direct figurant l'illumination amoureuse : "tu as sauté dans le tram et il t’a demandé : "on se reverra, hein ?" / tu as répondu oui").
Merci pour ce partage !
pavillon de l’Aurore
par seyne, vendredi 05 octobre 2018, 17:16 (il y a 2241 jours) @ jfmoods
Je suis aussi toujours troublée de la façon dont la description la plus factuelle de choses vécus "en vrai" peut prendre dans un poème un sens symbolique que tu décryptes ici. Ça fait deux magies qui se répondent.
Le "Pavillon de l'Aurore" se trouve dans le parc de Sceaux, où je suis allée par hasard le week-end du Patrimoine, avec l'espoir d'en visiter l'intérieur. Il était toujours fermé lorsqu'enfant je passais de longues après-midi avec mes cousines dans ce parc. Il y avait de l'eau dans son petit bassin, et des piécettes que nous avions pêchées un jour pour aller nous acheter des caramels.
Le poème est né de la confrontation de ces souvenirs avec la réalité actuelle, revue, l'homme en haut de l'escalier accueillant et filtrant les visiteurs.
C'est vrai que certains châteaux ont été importants pour moi, (j'ai écrit un poème qui disait : "châteaux parfaits, demeures qu'on ne possède pas")...dont celui dont il est question dans la deuxième partie du poème.
merci beaucoup.