LA MATHEMATIQUE DU SEL
LA MATHEMATIQUE DU SEL.
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J’ai pris le dernier train
direct comme la pluie
pour oublier tes cuisses
et tes mains dans toutes
les directions possibles
nous sommes loin de la peau
maintenant sur la route
il y a l’ombre des platanes
qui défile sur la vitre arrière
quand nous roulons
à toute allure
à toute vitesse
laisse-moi le temps de guérir
pour ne plus craindre la peau
les nuages le vide
la nuit froide
et les ronces sur la falaise
nous sommes loin maintenant
j’ouvre les cuisses
à la sortir d’un tunnel
comme si j’étais punie
de quelque chose
que je n’ai pas fait
et je la sens très bien
monter dans le cœur
cette émotion ce vertige
me réveiller solide
comme un verre d’eau
posé en équilibre sur la tête
pour me rappeler les murs
la douleur le manque le deuil
c’est du chiendent trouvé
dans les plus belles fleurs
c’est comme un amour
que l’on perd dans un autre pays
pour oublier sa langue
son écriture son double
nous sommes loin maintenant
pour marcher pieds nus
sur les petits graviers fins
dans la même chemise
cette douleur était magique
on ne ressentait plus rien
je suis seule
je suis terriblement seule
maintenant il y a ce feu
c’est la poétique du départ
c’est la presqu’île
c’est le dernier train qui s’en va
comme un éclat bleu dans la nuit
c’est la violence de l’été
c’est la peau
c’est l’écharde dans la peau
c’est le sommet de la fleur
pour ne garder que la douceur des ronces
pour ne pas guérir trop vite
c’est la mathématique du sel
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d i v
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