le lieu du désir
Il fait chaud, on voudrait voir une forêt.
Dès qu’on est garé commence la déception :
L’air n’est ni frais ni humide
Un tapis de vieilles feuilles bruisse au sol
Cachant des branchages à demi-pourris, des ronces
Rampantes. On butte sur les cailloux, on trébuche.
Là-bas, au bout du chemin qui monte
La lumière forte écrase tout, les feuilles pendent
Inutile de chercher la moindre fleur ou même
Un insecte errant. Il est midi, la forêt
Se tait dans sa fausse mort, un ciel
Blanc, indifférent, appuie tout son poids sur elle.
Il pèse, fait choir des branches qu’aucun
Vent ne remue. Rien n’est à contre-
Jour, rien ne déploie la douce beauté de
Sa lumière verte, ce bain d’or rêvé.
On est des petits animaux loin de la
Source, dont le corps déjà crie de soif.
Alors on revient, un peu honteux de soi.
Claquons les portières, et mettons même la clim.
Là-bas, d’où nous venons, les fauteuils
Attendent, et les livres. C’est seulement là
Que bruissent les forêts amies, dont le sol
Soutient de ses mains les pieds du voyageur.
Dès qu’on est garé commence la déception :
L’air n’est ni frais ni humide
Un tapis de vieilles feuilles bruisse au sol
Cachant des branchages à demi-pourris, des ronces
Rampantes. On butte sur les cailloux, on trébuche.
Là-bas, au bout du chemin qui monte
La lumière forte écrase tout, les feuilles pendent
Inutile de chercher la moindre fleur ou même
Un insecte errant. Il est midi, la forêt
Se tait dans sa fausse mort, un ciel
Blanc, indifférent, appuie tout son poids sur elle.
Il pèse, fait choir des branches qu’aucun
Vent ne remue. Rien n’est à contre-
Jour, rien ne déploie la douce beauté de
Sa lumière verte, ce bain d’or rêvé.
On est des petits animaux loin de la
Source, dont le corps déjà crie de soif.
Alors on revient, un peu honteux de soi.
Claquons les portières, et mettons même la clim.
Là-bas, d’où nous venons, les fauteuils
Attendent, et les livres. C’est seulement là
Que bruissent les forêts amies, dont le sol
Soutient de ses mains les pieds du voyageur.