vert
par seyne, vendredi 07 juin 2019, 09:50 (il y a 1974 jours)
fine couche de vase
brun gris vert
sous l’eau transparente. les éclats aigus du bois vert.
le jus de sève sur les sécateurs.
l’herbe drue, le bruit des molaires
de chevaux broyant les dents-de-lion amères
après en avoir secoué la terre. les feuilles
à contre-jour, dont nul n'a dessiné
les nervures. l'herbe sous le pied nu
si fraîche, son humidité particulière.
les algues ondoyant dans les eaux claires
et - dans la chute du jour le changement
des plantes. leurs bruissements, imbriqués dans l’ombre,
sous le bleu-vert du ciel.
vert
par sobac , vendredi 07 juin 2019, 10:40 (il y a 1974 jours) @ seyne
attention le vert m'attire parfois le verre
vert
par seyne, vendredi 07 juin 2019, 14:02 (il y a 1973 jours) @ sobac
Je viens de finir de corriger le recueil qui s'appelle "maisons et arbres" (ouf, ça devenait obsessionnel), ce petit-là en fait partie.
vert
par sobac , vendredi 07 juin 2019, 14:39 (il y a 1973 jours) @ seyne
et l'anthracite couleur tacite déclinant jusqu'au noir de l'âme, les ors de la République,
vert
par seyne, vendredi 07 juin 2019, 14:45 (il y a 1973 jours) @ sobac
vert
par Périscope , samedi 08 juin 2019, 12:56 (il y a 1972 jours) @ seyne
et les mots sensibles suffisamment minimums pour laisser place au lecteur
c'est un arrêt sur l'instant
je m'en sens de plus en plus incapable depuis un certain temps
je cavale d'une chose à l'autre et les mixe
j'apprécie votre capacité et à Soledad aussi
cette façon de recevoir le moment, vous en imprégner, le restituer par votre écriture, l'attention au perceptible,
cet abandon au moment révèle une poésie de la présence, qui devient connaissance pour le lecteur
je trouve en ce moment que le site s'enrichit de textes de qualité et avec des échanges constructifs réconfortant
vert
par seyne, mardi 11 juin 2019, 09:23 (il y a 1970 jours) @ Périscope
A vrai dire, il ne s'agit pas vraiment d'une observation de l'instant. Il s'agit plutôt de ruminations autour du mot "vert", et des images qui "remontent" d'un passé parfois lointain, voire d'un imaginaire né d'une lecture. Je suis donc plus vache que cheval dans ce poème, même si l'image du cheval secouant la touffe de pissenlit que je lui avais offert pour en faire tomber la terre est un souvenir assez précis.
L'ensemble du poème me fait penser à un tableau de Caillebotte, qui représente le surface verte d'une rivière ridée par des gouttes de pluie. On a vraiment le sentiment d'"y être".
vert
par Florian, mardi 11 juin 2019, 10:27 (il y a 1970 jours) @ seyne
vert
par seyne, mardi 11 juin 2019, 10:55 (il y a 1970 jours) @ Florian
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par Florian, mardi 11 juin 2019, 11:24 (il y a 1970 jours) @ seyne
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par seyne, mardi 11 juin 2019, 11:31 (il y a 1970 jours) @ Florian
et ton image de quelqu'un qui taille sa haie n'est pas fausse, même si elle fait imaginer une haie rectiligne et conventionnelle, dont je ne voudrais pas dans mon jardin.
Mais ça me renvoie à des questions très intéressantes sur le jardinage, la violence attentive et affectueuse faite à la nature pour la transformer, la dompter, la dominer, l'enrichir, faute de qui on se retrouve propriétaire d'un jardin de ronces et d'orties, impénétrable, qui ne tolère plus votre présence ni votre circulation.
Jardiner c'est comme faire du cheval (et écrire de la poésie), il faut tenir quelque chose dont la force et la sauvagerie restent pourtant l'origine et la nécessité.
vert
par Florian, mardi 11 juin 2019, 11:37 (il y a 1970 jours) @ seyne
C'est un peu ça qui m'a marqué chez le vagabond : il avait totalement quitté son jardin, sa demeure.
vert
par seyne, mardi 11 juin 2019, 11:40 (il y a 1970 jours) @ Florian
le lieu du désir
Il est très formel aussi : 4 strophes de 6 vers de 8 mots chacun.
vert
par Florian, mardi 11 juin 2019, 11:50 (il y a 1970 jours) @ seyne
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par Florian, mardi 11 juin 2019, 12:00 (il y a 1970 jours) @ Florian
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par seyne, mercredi 12 juin 2019, 11:13 (il y a 1969 jours) @ Florian
Je crois que je saisis mieux ce qui t'a frappé dans cette scène du vagabond et du bus, les réflexions qu'elle a ouvertes, réflexions et émotions. Et ce que tu m'as dit de mes deux poèmes me parle de la même chose.
La poésie, finalement, ne peut être seulement une activité intellectuelle, elle est aussi un appel à un certain type de vie, une ouverture dont l'errance est peut-être l'extrême, qui va vers le danger, le vide, la perte du sens. C'est vrai que quand on écrit de la poésie, une partie de soi est aspirée vers cela. La plupart du temps, on prend soin de ne pas s'y livrer totalement, connaissant les risques physiques et psychologiques, l'exclusion de la communauté des hommes, la folie.
Mais on sait que c'est une des clefs de l'inspiration.
Je te remercie de m'avoir réouvert ce territoire.
vert
par Florian, mercredi 12 juin 2019, 20:20 (il y a 1968 jours) @ seyne
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par Soledad, samedi 08 juin 2019, 16:38 (il y a 1972 jours) @ seyne
vert
par soledad, dimanche 09 juin 2019, 03:43 (il y a 1972 jours) @ seyne
Je retrouve des procédés cinématographiques. Celui-ci n'est pas que visuel. Je trouve que cette succession de plans donnent au texte une allure surréaliste. On passe d'un plan à l'autre: lumière, sons, goût et senteurs suggérés. L'action est réduite au maximum et je suis à nouveau immergé dans l'émerveillement de l'instant et l'inconnu de l'après.