Villanelle augmentée pour madame
Madame, langoureusement,
Attend son hôte pour souper.
A ses pieds, plein de gravité,
Sa jeune servante évidemment,
De madame, aime la beauté.
Mais madame rêve, envoûtée
Déjà par son hôte charmant.
Sa robe est blanche de clarté.
Ainsi jusqu’à la nuit tombée,
Elle attend là sans mouvement,
Mollement sur son canapé,
Sans s’exprimer, sans regarder
Ailleurs, de son appartement,
Qu’un huis clos de porte fermée.
La servante, sans se lasser,
Fixe madame intensément,
Dans ce silence exacerbé.
Puis à minuit, toute éplorée,
Madame, enfin, nonchalamment,
Dit à sa servante troublée :
« Zut ! il viendra plus mon aimé. »
La servante alors doucement
Se lève vers la dame attristée.
Elle lui prend sa main bleutée.
Elle l’embrasse chaudement.
Ah ! Madame hurle, choquée,
Assise sur son canapé.