En attendant Love (autour)

par catrine, mardi 09 juillet 2019, 16:35 (il y a 1964 jours)

l'amour serait peut-être une forme de folie que l'on choisit de nourrir
que parce qu'on est la folie de croire que l'aimé choisira la réciproque ;
jusqu'au moment d'inattention, d'absence, ou jusqu'au moment où
la créature que devient cette folie s'anime soudainement d'une peur
cachée contanimant peu à peu de pourritures le jardin du merveilleux

il ne sert à rien de chercher la provenance de semences gâchées
les racines dures sont déjà enfoncées par filaments par..
et on a rien vu. rien. nada. rien vu du moment où l'un s'est caché
à l'autre puis lui a menti. nada. tout se délite, en soi, et autour

En attendant Love (autour)

par catrine, mardi 09 juillet 2019, 16:48 (il y a 1964 jours) @ catrine

— l'au bout de soi



vient immanquablement le moment "falaises" de soi. ou de l'autre.
on cherche la main le bras l'épaule, on cherche le lien solide et
l'attache indéfectible, l'autre comme mousqueton, l'autre comme
corde, piton ancré dans le rock de l'être ?

on ne sait plus alors le bien du mal ni le soi de qui.
le vestige congestionne un réel palpable et notre impalpable
une tempête de confusion se lève, très haut, tous les ciels se ferment
et la question surgit, plus haut encore : est-ce ma limite,
n'ai-je pas plus de force que ce vertige ?

En attendant Love (autour) corr encore

par catrine, mercredi 10 juillet 2019, 21:21 (il y a 1963 jours) @ catrine

seconde strophe, lire vertige et non vestige ;)

(c'est joli.. le vestige ..des vertiges... ho ! oui..) hihi

En attendant Love (autour)

par catrine, mardi 09 juillet 2019, 16:59 (il y a 1964 jours) @ catrine

n'attendre rien, rien ni personne
mais être capable de s'attendre soi-même
dans les tréfonds du vivant,
se surprendre s'étonner dans le mouvement perpétuel
des êtres et des choses du monde - où rien n'est statique ni immobile que la mort.
ainsi pourquoi la falaise (ou sa métaphore) ne s'avèrerait pas figurer un immense pic,
cet Everest, et la supposée chute, une ascension ? tant pis pour le vertige

En attendant Love (autour)

par catrine, mardi 09 juillet 2019, 17:05 (il y a 1964 jours) @ catrine

en attendant Love, on se dit qu'on a le temps de ranger sa maisonnée,
vider les inutilités de toutes formes d'armoires — pensées, vécues

on se dit qu'on repeindra les murs, que la cheminée fera du feu
on se raconte n'importe quoi pour s'occuper, pour oublier que
Love n'est pas là

on se brique le coeur de deux façons :
de l'une on se le fait briller
de l'autre on s'enferme dans "se le faire briller"
se briquer le coeur, vraiment ?

En attendant Love (autour)

par catrine, mardi 09 juillet 2019, 17:24 (il y a 1964 jours) @ catrine

ne rien se raconter de ce coeur-là, car on sait bien au fond de soi,
qu'il n'est pas blanc, ni pur, et qu'il aura voulu du mal à autrui
sans doute bien plus que le bien réel auquel on aspire malgré tout.

ne rien se raconter du coeur de l'autre,
il est sûrement aussi laid et humain
que le sien, que celui de tous les humains

si l'on espère que l'autre saura être,
être dans l'espace ouvert du soi,
considérer, au fond de soi, où sont les portes qui claquent,
celles qui nourrissent Peur et ses chimères..
considérer ne plus nourrir cela

En attendant Love (autour)

par catrine, mardi 09 juillet 2019, 17:31 (il y a 1964 jours) @ catrine

— dans le jardin


défaire les rangs d'oignons des orgueils
retirer une à une les racines des vanités
tailler les buissons des déceptions afin
que ne soient pas envahies d'ombres
les fleurs fugaces de la joie patiente
qui émergent aux grés de leur caprice...

laisser libre de culture un champ tout entier pour l'innattendu
et l'accueillir comme un enfant lorsqu'il se présente

En attendant Love (autour)

par catrine, mardi 09 juillet 2019, 17:40 (il y a 1964 jours) @ catrine

se souvenir que
Love est aussi soi-même
qu'on est possiblement le Love d'un inconnu

... et peut-être seulement parce qu'on ne se connaît pas sans cet autre

En attendant Love (autour) corr.

par catrine, mardi 09 juillet 2019, 21:03 (il y a 1964 jours) @ catrine

..qu'on est dans la folie de croire
(kessetuveuxmesdoigtstressautentetm'escamottentdesmotsetdesSdesfois)
(jedoism'êtreoubliéd'autreschosesencore, mespardonsprésentéssont)

En attendant Love (autour) corr.

par seyne, mercredi 10 juillet 2019, 12:12 (il y a 1963 jours) @ catrine

je vais te dire franchement ce que je pense, à la lumière aussi de ce qui nous a rassemblées puis opposées ici.
Je pense qu'une écriture purement introspective est pleine de dangers, le premier étant l'enfermement en soi, le second étant la confusion et l'errance, car on ne peut pas se voir.
Tu écris très bien, mais ton sujet est aussi piégeant qu'un miroir.
Ceci dit, plein de gens ont été capables de surmonter les pièges ou d'en sortir, peut-être en fais-tu partie.




Sur ce, parce que je crains la suite, je vais m'éloigner, d'ailleurs c'est l'été et les vacances qui commencent pour moi dès aujourd'hui.
A bientôt.

En attendant Love (autour) corr.

par dh, mercredi 10 juillet 2019, 12:29 (il y a 1963 jours) @ seyne

Je pense qu'une écriture purement introspective est pleine de dangers>>>


la vraie écriture suppose toujours une mise en danger,

ou alors c'est juste de la graphomanie.

En attendant Love (autour) corr.

par catrine, mercredi 10 juillet 2019, 18:30 (il y a 1963 jours) @ dh

ben... oui

En attendant Love (autour de Love)

par Pierre A, mercredi 10 juillet 2019, 16:01 (il y a 1963 jours) @ seyne

Eh bien moi je l'aime, ce poème. Sorte de journal centré sur Love, qui n'est personne à part soi-même dans l’œil de l'autre.
On pense bien sûr à "En attendant Godot".
Alors oui, ça "tourne autour", c'est une réflexion sur soi-même. Mais justement: ici l'écriture vibre, on sent qu'elle est incarnée. Tourner autour c'est tout une vie, sinon c'est mourir exacte. Je pense sincèrement que l'écriture est un mouvement perpétuel, et je me dis pas mal, en ce moment, que les gens qui ne connaissent pas notre poésie passent "à côté" de nous, de 50% de nous-même. Faut assumer. La poésie permet sans doute, comme ici, de laisser trace en un endroit: ce Love autour duquel on tourne. A l'infini. Peut-être perdu dans cette subjectivité.
Mais vibrant.

En attendant Love (autour de Love)

par catrine, mercredi 10 juillet 2019, 18:20 (il y a 1963 jours) @ Pierre A

oui, oui, merci, un grand merci
le poème est entendu — merci pour cette joie !

En attendant Love (autour) corr.

par catrine, mercredi 10 juillet 2019, 18:16 (il y a 1963 jours) @ seyne

belle toi, ne te retire pas pour si peu, je t'en prie

... j'écris, autour d'une solitude, sur l'aménagement de la solitude, je l'observe
( comment l'apprivoise t-on, sans tricher ? et comment embrasser son intégrité propre ?)
ce sont mes tous premiers textes depuis au moins deux ans... et tu fuis...

le danger est partout sur terre, partout en chacun de nous, personne n'y échappe,
mais n'est-ce pas le paranoïde de ce regard qui est dangeureux ? et pour qui ?
n'est-ce pas ce que l'écriture cherche à renverser ici ? n'est-ce pas justement "sain" ?

.. et ce danger dont tu parles...je veux dire... ce n'est jamais qu'un angle, un point de vue
— les dangers traversés rendent fort — et ici ma pensée change le mot pour "épreuve". qui n'a pas d'épreuves ?
...j'allais vers, je vais vers, j'irai vers.. immanquablement, comme toute créature vivante sur Terre.

nous parlons depuis plus d'une décade du simple, de la justesse, de la sincérité, du "nudifié"
— dans le renversement (necessaire) de soi, des perceptions de — mais plus encore du poème...
parle-moi du poème, parle-moi de ce qu'il fait résonner en toi, parle-moi de l'humour caché (comme la fraise des bois)


et..ne pas confondre l'écrivant et l'écrit, n'était-ce pas notre première directive...?






"parfois le reflet dans le miroir est plus confrontant que la réalité fictive" me dit un ami en me lisant







je t'embrasse bien et avec mon amitié et ma tendresse, belle amie

En attendant Love (autour) corr. vers seyne

par catrine, mercredi 10 juillet 2019, 21:29 (il y a 1963 jours) @ seyne

Je pense qu'une écriture purement introspective est pleine de dangers, le premier étant l'enfermement en soi, le second étant la confusion et l'errance, car on ne peut pas se voir.

... l'inverse aussi, l'écriture qui n'approche jamais l'introspection, qui ne reste que distance, froide observation, tiendrait plutôt d'une mathématique systématique de l'évitement, d'une équation de lissage, de la physicalité de vitrine — que l'image, vide.
voilà presque du nihilisme pur (pis encore, insu)

En attendant Seyne

par catrine, mercredi 10 juillet 2019, 23:37 (il y a 1963 jours) @ seyne

.. tu dis "écriture purement introspective", c'est un regard, en fonction d'une position, purement subjective.
donc c'est... un jugement. un jugement servant de ... bouclier ? c'est interessant..
je me demande à quoi sert d'étiqueter ainsi, si ce n'est une défense ; est-ce une manière de lire de la poésie, de l'aborder ?
n'avions-nous pas dit pourtant que le poétique commandait la perméabilité ?
(réellement tu me dis : je me défend du propos, donc je ne te lis pas)

je me demande "es-tu certaine de ton jugement — en forme de porte qui claque ?"
et n'est-ce donc que cela ? .. rien d'autre ? vraiment ? ..rien d'autre... et voilà ma main enfermée dans un cercueil, celui de ta peur
(que puis-je faire de cela ?... rien. nada. rien, sinon tenter, encore et encore...)

je me demande aussi à quoi sert cette réduction, d'emblée.. parce que ce que tu perçois t'appartient en propre.
..comme une défense, incidemment l'attaque, et tout cela n'a rien à voir avec le texte, en somme...


le plus beau étant qu'un des textes explicite la peur, et comment celle-ci pourrit le jardin du soi... et le dévore...
Franck Herbert, psychologue et auteur disait que la peur est la petite mort de l'esprit.. qu'en fait il faut la laisser passer au travers de soi comme au travers d'un tamis — c'est un acte difficile qui n'a l'air ni d'un acte ni difficile, car l'humain tient à ses peurs autant qu'à sa souffrance, et que laisser aller, accepter de laisser aller, renverse et libère, lave et insuffle ... une force insoupçonnée (ho, cela fait peur!)

alors, si la peur tue, en attendant Love tue la peur, la défait (espère y arriver)
cette défaite est le véritable propos ... ho! wow! zut je l'ai dit...

En attendant Love (autour) corr.

par Périscope @, mercredi 10 juillet 2019, 16:19 (il y a 1963 jours) @ catrine

j'aime bien les diverses écritures de catrine

tout est insaisissable, mélangeant les catégories,
abstrait, concret, images, introspection, rythmes, respirations diverses,
l'anodin et l'existentiel (ce qui d'ailleurs est la même chose)

ça coule entre les doigts comme un fluide verbal

En attendant Love (autour) corr.

par catrine, mercredi 10 juillet 2019, 18:22 (il y a 1963 jours) @ Périscope

hahaha j'aime comment tu lis/entends, je dis oui
merci beaucoup beaucoup !

hourra catrine est de retour !

par dh, mercredi 10 juillet 2019, 09:18 (il y a 1963 jours) @ catrine

très heureux de te relire ici !

bises !

hourra catrine est de retour !

par catrine, mercredi 10 juillet 2019, 18:23 (il y a 1963 jours) @ dh

coucou bises itou !

En attendant Love (autour)

par sobac @, mercredi 10 juillet 2019, 12:43 (il y a 1963 jours) @ catrine

ATTENTE METAPHYSIQUE


A l’écart des bruits ambiants
Tranquille, à l’écoute de mon corps
Tellement concentré sur le tic tac de mon cœur
Espérant que celui-ci ne me joue pas de mauvais tours
Nullement angoissé mais simplement préoccupé de l’instant
Tout me semble irréel, et pourtant cette belle mécanique assure
Et me procure une sensation de plénitude, qui va au-delà de mes incertitudes

Maintenant je suis prêt
Eloigné de touts soucis et désagréments
Toujours conscient des heures qui passent
A peine quelques impressions, peut être un peu d’appréhension
Pour ce voyage que je veux dés plus agréable et initiatique
Hésitant juste sur le parcours, entre altitude et décente effrénée
Yin et yang sur la même ligne, indissociables amis, me rassurant
Stoïque comme le gardien de phare, isolé sur la côte ou les vagues viennent se briser
Il me semble que je deviens comme un astre influent sur mon comportement
Que je peux planer tel le goéland, volé comme l’aigle royal ou léger imitant le roitelet
Unique rescapé du big-bang, Noé d’une arche reconstituée, pionnier de lendemains enchanteurs
Enfin homme accompli dans son exigence, ou je ne veux plu de contingences

En attendant Love (autour)

par Périscope @, mercredi 10 juillet 2019, 16:23 (il y a 1963 jours) @ sobac

ces 2 strophes me plaisent

leur construction

mais aussi une sincérité, une émotion, un abandon
qui laisse de côté la moraline habituelle

En attendant Love (autour)

par catrine, mercredi 10 juillet 2019, 18:29 (il y a 1963 jours) @ sobac

! merci sobac pour ta belle résonance !
(et comme le dit périscope, oui, j'adhère)