Le virus de la rime
Le virus de la rime
Un poulain se positionne dans l’ombre de sa jument.
Sous le feuillage thérapeutique d’un chêne je m’arrête un moment.
C’est au détour d’un virage qu’apparaissent soudain les masures de l’enfance,
ces portes qui claquent dans des courants d’air de souffrance,
parce que les hommes les ferment mal.
Pourquoi ma tristesse est plus lourde qu’une joie normale ?
C’est d’elle surtout dont je me souviens.
Les mères mettent ainsi au monde des enfants sereins,
pour plus tard les accabler de leur agonie.
J’aimerais tant utiliser une métaphore mieux choisie ;
cette Gueule de Loup est aussi avide d’eau,
que les naufragés d’un radeau.
En écrivant on dresse un tribunal,
dont nous sommes l’accusé principal.
D’autres préfèreront jouer de la clarinette,
et qu’entre leurs doigts dansent des filles blondinettes.
Je marche sur des môles, je bute contre les océans,
des mouettes me guident dans leurs couloirs géants.
Une journée sans problème serait donc problématique,
comme un paysage sans ombre fantomatique.
Mais ce qui nous traverse n’est pas ce qu’on pense.
Le vent apporte des choses sans importance.
Et le blanc laiteux du raisonnement,
ne se mélange pas au café noir du désir naturellement.
Comment connaître son manque,
puisqu’il nous manque ?
Le chat frotte sa mélancolie contre des barreaux de chaise.
Le sculpteur pelote sa folie dans des boules de glaise.
Tandis que la pie se balance sur une branche de pin,
les pauvres gens dépensent leur argent de bon matin,
le vent balance la branche et la pie,
tandis que les riches dépensent leur argent après midi.
Les pigeons roucoulent, l’avion gronde, la mer mugit.
La métaphore est mon maquillage, une idéologie.
Saluer quelqu’un dans la rue, c’est lui ouvrir une porte.
Les rivages sont à la jeunesse pendant que le fleuve m’emporte.
Regardons sur le macadam mouillé,
un chat roux se déplacer,
avec la dégaine d’un guépard.
Regardons sur les remparts,
notre conscience rouiller,
cette gardienne hagard,
qu’on met à l’épreuve toute la journée.
L’infirmière est bourrée, sa piqure sera ivre.
Pendant les canicules, notre peau est de cuivre.
Mais si vous jetez vos ongles de pieds dans la nature,
des hommes végétaux sortiront de vos raclures.
Dans les villages le ciel plante son chapiteau de plomb.
Sous le soleil on est tous égaux et couillons.
Mais quel ennui sont ces mots à l’universelle définition !
Les gens ne meurent pas pour eux-mêmes,
mais pour les autres qui les aiment.
Et si un livre ouvre nos mains, c’est pour qu’on le lise,
avant que les tempêtes nous martyrisent.
Un poulain se positionne dans l’ombre de sa jument.
Sous le feuillage thérapeutique d’un chêne je m’arrête un moment.
C’est au détour d’un virage qu’apparaissent soudain les masures de l’enfance,
ces portes qui claquent dans des courants d’air de souffrance,
parce que les hommes les ferment mal.
Pourquoi ma tristesse est plus lourde qu’une joie normale ?
C’est d’elle surtout dont je me souviens.
Les mères mettent ainsi au monde des enfants sereins,
pour plus tard les accabler de leur agonie.
J’aimerais tant utiliser une métaphore mieux choisie ;
cette Gueule de Loup est aussi avide d’eau,
que les naufragés d’un radeau.
En écrivant on dresse un tribunal,
dont nous sommes l’accusé principal.
D’autres préfèreront jouer de la clarinette,
et qu’entre leurs doigts dansent des filles blondinettes.
Je marche sur des môles, je bute contre les océans,
des mouettes me guident dans leurs couloirs géants.
Une journée sans problème serait donc problématique,
comme un paysage sans ombre fantomatique.
Mais ce qui nous traverse n’est pas ce qu’on pense.
Le vent apporte des choses sans importance.
Et le blanc laiteux du raisonnement,
ne se mélange pas au café noir du désir naturellement.
Comment connaître son manque,
puisqu’il nous manque ?
Le chat frotte sa mélancolie contre des barreaux de chaise.
Le sculpteur pelote sa folie dans des boules de glaise.
Tandis que la pie se balance sur une branche de pin,
les pauvres gens dépensent leur argent de bon matin,
le vent balance la branche et la pie,
tandis que les riches dépensent leur argent après midi.
Les pigeons roucoulent, l’avion gronde, la mer mugit.
La métaphore est mon maquillage, une idéologie.
Saluer quelqu’un dans la rue, c’est lui ouvrir une porte.
Les rivages sont à la jeunesse pendant que le fleuve m’emporte.
Regardons sur le macadam mouillé,
un chat roux se déplacer,
avec la dégaine d’un guépard.
Regardons sur les remparts,
notre conscience rouiller,
cette gardienne hagard,
qu’on met à l’épreuve toute la journée.
L’infirmière est bourrée, sa piqure sera ivre.
Pendant les canicules, notre peau est de cuivre.
Mais si vous jetez vos ongles de pieds dans la nature,
des hommes végétaux sortiront de vos raclures.
Dans les villages le ciel plante son chapiteau de plomb.
Sous le soleil on est tous égaux et couillons.
Mais quel ennui sont ces mots à l’universelle définition !
Les gens ne meurent pas pour eux-mêmes,
mais pour les autres qui les aiment.
Et si un livre ouvre nos mains, c’est pour qu’on le lise,
avant que les tempêtes nous martyrisent.