Ô première femme humaine

par Périscope @, dimanche 21 juillet 2019, 18:30 (il y a 1952 jours)

Ô première femme humaine


je crie comme l’oiseau immobile dans la vie froide des nuages
je crie les choses de l’âme
cristal de bonheur
ô première femme humaine
brûlons la solitude des images
oublions le mur familier des ombres
dans le miracle de l’air frissonnent les feuillages de la mer
au seuil de ta raison commence la patience sereine de mes soupirs
tu es belle comme la caresse des platanes
des granges pleines de douceur s’ouvrent aux fougères de ta mémoire
et des violons de pluie crépitent dans les branches tordues de nos corps
rose d’Alexandrie souviens-toi de la tristesse éternelle des sources
nos songes de folie n’habitent plus les blessures de la mer
la course des oiseaux fourbent frôlent le pays des arbres
comme ces Madones qui vont à l’abreuvoir l’enfant de tes paupières soupire
et des mannequins de perles jettent leurs étoiles étrangères à la mort
fleurs de rivage
poussières savoureuses des hommes
soleils des vieilles argiles
couleur de la patience
se mêlent à tes yeux avec la rose de tes genoux
soigne bien l’oiseau de chair dans la prairie
de ses cheveux de longs bois pleuvent des cascades de tristes folies
au bord de ton amour dresse-lui des dômes de musique
l’eau des femmes comme l’église d’une presqu’île d’enfance
coule aux jardins des écritures
un arbre aux médailles de nuit
à l’odeur de poésie
pauvre comme la prière
jette des pelles de langueur dans le fleuve
grand oiseau de douleur
creuse toujours tes joues noires de tempête
sur l’arbre imaginé par la vie
ferme tes yeux calices blancs de l’amertume
comme sur ces terres lointaines où l’on perd son nom
devient l’oiseau qui vole dans une église de marbre
soit enfin la neige
sur les fronts irrités de miracles
parure de la mer
et gracieuse échelle
aux fleurs larges de la pensée

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