Voici la suite de Qui suis-je

par Périscope @, mardi 30 juillet 2019, 16:07 (il y a 1943 jours)

Voici la suite de Qui suis-je


De tous les côtés ils le frappèrent sans mesure
l’homme public
pour ses fautes publiques
pour sa naïveté publique
ils le cognèrent d’une rive à l’autre
sur l’asphalte dur
sa tête dure d’homme publique
étincelante de frottements et de heurts
sur l’asphalte qui cognait sa tête
et son crâne brûlant de coups
de sa pensée d’homme public
il ne restait plus que dispersion de pensées et délabrement de pensées
étalés éventés écrasés lacérés
par la foule d’une rive à l’autre
entre les poignets torturants de la foule
folle injurieuse ivre de colère
l’homme public était ramené à lui-même
dans son sang intime
dans son unique morceau de corps écartelé
Il se tourna vers toi l’homme public
Ce qui restait de l’homme public
son oeil intime son souffle d’être mourant
sa chaleur qui allait se refroidir
Vers toi il tendit ce qui lui restait de doigts
une supplication aux ongles retournés par les tenailles
Il dirigea vers toi ce que tu devais lui sauver
Et tu donnas un asile à l’homme devenu
loup meurtri par sa propre meute
Tu dis au loup blessé
qu’un asile lui serait offert par toi
Tu le conduirais à l’asile de ton amie défunte
dans la paix suprême de ton amie défunte
elle seule défunte pourra comprendre
l’homme public défunt
De sa musique défunte elle saurait
le soigner de cette musique sans mauvaiseté
la musique dernière qui sied aux hommes blessés
la grande musique des hommes
redevenus petitement homme
La calèche alors décidément tu pris
pour transporter l’homme blessé
Il te fallut résolument une calèche de sonnailles et de dorure
pour rouler sur l’asphalte haineux du peuple
Tu emportas l’homme blessé
dans tes bras cristallins de calèche
qui ouvrirent la seule voie vers ton amie défunte
vers son palais gelé de musique
où la morte allait renaître plus vivante
pour répandre ici-bas
son entendement aux hommes conspués

Voici la suite de Qui suis-je

par Annie, mardi 30 juillet 2019, 18:10 (il y a 1943 jours) @ Périscope

J'admire que tu puisses écrire ainsi d'abondance (moi qui distille les mots au compte-goutte
Oh! les compte-gouttes de notre enfance ! il faudrait faire l'inventaire de ces objets disparus.)

Sinon le texte me paraît une histoire, un récit plaisant, mais qui n'ouvre pas à l'inattendu.
Fantaisie mais pas brèche dans l'étouffant "ainsi va le monde".

Voici la suite de Qui suis-je

par Périscope @, mercredi 31 juillet 2019, 09:25 (il y a 1942 jours) @ Annie

le texte est simplement l'évocation (réelle) d'un homme politique rejeté

par le vote démocratique, qui ce jour là a montré les limites de la démocratie

Voici la suite de Qui suis-je

par Annie, mercredi 31 juillet 2019, 11:58 (il y a 1942 jours) @ Périscope

franchement ça ne me convainc pas
c'est trop brutalement imagé, pour servir la démocratie, même si je t'accorde que notre démocratie libre et non faussée est un simulacre

comment réveiller l'homme assoupi, aveuglé ?

Voici la suite de Qui suis-je

par Periscope @, mercredi 31 juillet 2019, 12:08 (il y a 1942 jours) @ Annie

Je ne cherche pas à convaincre

Rappelle-toi simplement du 22 avril 2002

Jospin battu par JML

Je ne donne pas de leçon

Seulement un ressenti douloureux suite à ces résultats

Voici la suite de Qui suis-je

par au phil de la vie, lundi 05 août 2019, 19:29 (il y a 1937 jours) @ Periscope

Voici la suite de Qui suis-je

par c. @, vendredi 02 août 2019, 22:45 (il y a 1940 jours) @ Périscope

cela arrive plus souvent qu'autrement...
(ouff ! tu écris !)

Voici la suite de Qui suis-je

par sobac @, mardi 30 juillet 2019, 19:40 (il y a 1943 jours) @ Périscope

un tableau de Jerome Bosch , voila ce que je vois dans ton texte

Voici la suite de Qui suis-je

par seyne, lundi 26 août 2019, 14:53 (il y a 1916 jours) @ Périscope

moi je trouve ce texte superbe.

peu importe l'histoire réelle qui l'a inspiré, on plonge par la force du style dans l'histoire mythique de l'humanité, des grandes civilisations disparues, l'Iliade, les récits de l'antiquité, la cruauté de la Bible, Shakespeare et ses grands monstres...mais aussi toutes les atrocités et écrasements bien réels qui se jouent aujourd'hui dans le monde.

Il rappelle la violence qui a toujours fait partie des jeux de domination et comment la violence subie par les peuples, si souvent cachée ou présentée comme naturelle, peut se retourner et faire irruption dans le jeu bien huilé. il rappelle le peu de poids des individus.

mais il va encore plus loin, par l'apparition de ce recours mystérieux : cette figure de femme morte mais toujours vivante, guérisseuse, magique. Là, on est dans la mythologie, qui n'est pas simple mise en image des réalités, qui va vers d'autres horizons, d'autres pistes intérieures.

c'est ça la poésie pour moi, pas seulement une "illustration" du réel, un au-delà ouvert à explorer.