Je ne sais te parler qu’avec mes mots
par Soledad, samedi 26 octobre 2019, 07:40 (il y a 1855 jours)
hanches turquoises du miroir d'un golfe à nu
Pétales de mots
Linceul des horizons détournés
des mirages arides aux visages de sel
Jaunes hivers de flocons acacia
souffle du Nord prématuré
Sélène aux cinq cycles de braises
anhèle les marées torrides
de mots étouffés d'abstraction
Dans son puits de lunes muettes
le silence des reflets fossiles
soupire la raison des sens absents
Je ne sais te parler qu’avec mes mots
par sobac , samedi 26 octobre 2019, 11:38 (il y a 1855 jours) @ Soledad
"Dans son puits de lunes muettes
le silence des reflets fossiles
soupire la raison des sens absents"
très poétique et en même temps d'une réalité quotidienne
Je ne sais te parler qu’avec mes mots
par 411, samedi 26 octobre 2019, 12:59 (il y a 1855 jours) @ Soledad
Je ne sais te parler qu’avec mes mots
par Périscope , samedi 26 octobre 2019, 14:27 (il y a 1855 jours) @ 411
Je ne sais te parler qu’avec mes mots
par Soledad, samedi 26 octobre 2019, 16:54 (il y a 1855 jours) @ Périscope
"Je n'avais jamais vu Les Mystères de Paris, Les Lettres de mon moulin, Les Trois Mousquetaires, Les Misérables, Le Petit Chose ou Sans famille traîner dans mon quartier. Les choses qui se passaient à l'école n'arrivaient jamais à s'introduire dans nos foyers. Inversement les odeurs et le boucan d'enfer de notre quartier ne franchissaient pas les grilles de l'école du Château-d'Eau. Seuls les enfants passaient le matin du quartier à l'école. Puis rebroussaient chemin en fin d'après-midi."
Abdourhaman Waberi
Je ne sais te parler qu’avec mes mots
par seyne, mardi 29 octobre 2019, 20:46 (il y a 1851 jours) @ Soledad
Mais peut-être effectivement est-ce lié à des pratiques différentes de nos « langues poétiques ».
Je ne sais te parler qu’avec mes mots
par s[i]e[/i]nile ll , dimanche 27 octobre 2019, 23:19 (il y a 1853 jours) @ Soledad
Je ne sais te parler qu’avec mes mots
par Annie, mercredi 30 octobre 2019, 15:13 (il y a 1851 jours) @ Soledad
et ces mots sont tellement riches, le monde, ou plutôt l'univers entier s'expose.
et s'offre.
note anhèle : j'avais vu en première lecture athlète
ça m'amuse, est-ce que ça signifie quelque chose ?
Je ne sais te parler qu’avec mes mots
par Soledad, mercredi 30 octobre 2019, 15:49 (il y a 1851 jours) @ Soledad
Puisque vous êtes la première à vous intéresser au sens voici les clefs de mon texte.
Les deux premières premiers vers font allusion au golfe du Goubet (Djibouti)
Si l'on tourne le dos à la mer, on s'enfonce dans des territoires arides et une banquise de sel peuplés de nomades au visage d'ébène. On dit que même le chacal fait sa prière avant de la traverser.
Dans les monts de l'intérieur, des forêts primaires. Lorsque les fleurs d'acacia tombent, elles recouvrent le sol d'un voile.
Linceul des oueds, car arrive ensuite la saison sèche
Tout comme il existe cinq noms pour les pluies, le vent du Nord brûlant appelé Khamsin, souffle cinq mois durant donc les cinq cycles de Sélène, nom donné à la lune.
Les mots "anhèle et étouffent" renvoient au climat éprouvant qui coupe le souffle et fragilise la vie. L'espérance de vie dans ces régions est d'environ 38 ans.
Tout y est symbole, c'est un monde manichéen ou le bien et le mal s'affrontent continuellement.
Tout comme la lune ne peut se refléter dans un puits sans eau, mes souvenirs ne sont plus que des fossiles d'un monde qui n'existe déjà plus.
Merci pour votre curiosité, ça fait plaisir.
Je ne sais te parler qu’avec mes mots
par 411, mercredi 30 octobre 2019, 16:57 (il y a 1851 jours) @ Soledad
Je ne sais te parler qu’avec mes mots
par Soledad, mercredi 30 octobre 2019, 17:31 (il y a 1851 jours) @ 411
Après partage avec des amis de la région, je l'ai un peu épuré, mais j'ai gardé les couleurs, la chaleur, la magie des synchronismes et des symboles.
Content que cela vous permette d'avoir une autre approche. Je suis conscient du fait que cela peut s'avérer hermétique pour qui n'a pas les repères. Je me disais qu'à travers les mots je pouvais, peut-être, créer des images porteuses de sensations à défaut de sens.