MALAXOPHOBIA

par d i v, jeudi 19 décembre 2019, 01:21 (il y a 1779 jours)

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tu dis
que c’est l’envers des choses
qui donne le goût
pas l’apparence

dans la rame
numéro deux
quelqu’un
aujourd’hui
a fait un malaise
à qui la faute ?

c’est plus fort que moi
l’enfance
la mort
j’y pense tous les jours
à qui la faute ?

c’est comme un pont
la vie
une eau qui passe
dans un torrent
encore debout

j’aime quand tu dis
que ça finira mal
entre nous

le monde ganté
dans une odeur
de merde

je réfléchis à ce livre ancien
que nous avons déchiré
ensemble avec frénésie
pour le mettre
dans un soleil noir
qu’on appellera plus tard
le livre du sommeil
ou de l’amour

est-ce que tu crois
qu’on s’est déjà vu
dans une autre vie
pour mettre comme ça
sur un fil
des choses mortes
et tellement noires

la poésie
c’est bien le langage
des morts non
c’est tellement vivant
qu’on en oublierait
presque de baiser

tu dis mordre
c’est le contact
des dents dans la chair
pour avoir du plaisir
sinon rien
une eau qui coule
comme une envie de pisser

un doigt dans la bouche
pour se mettre à table
comme hier
dans le ventre

j’entends
un petit bruit sec
comme un os
qui se détache
de la peau

j’ai peur de mourir
alors qu’un jour sur 2
je pense au suicide

c’est con de penser
qu’il n’y avait rien avant
tu dis comme ça
on peut rire de tout
maintenant
qu’on est mort

tu dors comme un petit
animal blessé
en suçant mon pouce
comme si l’enfance
était un monde perdu

je crois que le voyage
touche à sa fin
sa douce musique
sonne comme un adieu

je dors en faisant
des rêves atroces
je suis à l’école
sur une table
devant mon père

je suis incapable
de calculer
le nombre de jours
qu’il lui reste à vivre

au faite la mort c’est quoi
c’est une lumière qui s’éteint
ou un bateau qui arrive

la mer charrie
une onde de choc
c’est à peine
si je pouvais tenir
debout dans son ventre

ma mère voulait une fille
je le sais maintenant
quand je regarde son chien
mouillé dans la cuisine
qui réclame un bonbon

un chien noir
pour mes nuits blanches
pour équilibrer le jour

j’aimerai jouer du violon
dans tes cheveux
pour entendre
le mur du son
des âmes

mais je ne crois plus
en rien du tout
l’écriture est une algue blanche
dans la pisse des enfants qui jouent

j’ai grandi
j’ai survécu
quelqu’un m’a suivi
dans la rue
uniquement parce que
j’avais un beau cul

si tu savais comment je mets ma robe
devant des hommes qui se masturbent
devant des murs blancs
où je vois passer la peau
c’est ça le désir

des hétéros sur des sites gays
et ainsi va le monde

un petit homme chauve
met du cuir et se maquille
pour qu’on le touche

le sexe
dans la boite à coudre
pour le penser

peut-être
qu’elle est morte
la personne qui a eu
un malaise tout à l’heure
dans la rame numéro 2

j’ai vu ça
aujourd’hui
dans le trou du cul
du monde
que je fixe
tous les jours
ici

au faite
la mort c’est quoi
c’est une lumière qui s’éteint
ou un bateau qui arrive


























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MALAXOPHOBIA

par seyne, jeudi 02 janvier 2020, 13:37 (il y a 1764 jours) @ d i v

Il faut les séparer je trouve. Je veux dire en lire un et le poser sur la table de son esprit, le considérer, attendre le lendemain pour un autre. Certains sont un peu trop colorés en mort, comme une habitude. J’aime quand il y a un contraste et aussi ce côté dessin d’Escher ( je ne sais plus comment s’écrit son nom) avec des perspectives aberrantes.
À qui la faute ? il n’y a pas de faute.