Les mots sans lendemain

par 411, vendredi 07 février 2020, 17:47 (il y a 1750 jours)

LES MOTS SANS LENDEMAIN

Mais où s’en vont alors
les textes non écrits
ces pensées décousues
ces charmes désossés
ces symphonies foutues
le calme des fossés

mais où vont l’hérésie
les poésies saisies
au col et sur le vif
la genèse des cris
ces ires qui nous gênent
un peu aux entournures

la colère et la haine
ces symphonies internes
qui nous mangent l’esprit
avant que de s’étendre
aux côtés de l’épris
mais où va l’âge tendre

et où va l’éphémère
où vont les finitudes
où meurent les haïkus
les gestes du myocarde
les mots sans lendemain
combat d’arrière-garde

mais où s’en vont alors
les idées qui se fardent
se libèrent soudain
quand l’esprit abattu
se fait relais du corps
d’un corps qui n’en peut plus

je ne saurais quoi dire
de ce que j’ai pensé
y a de cela trois heures
pourtant j’en suis certain
si j’avais pu écrire
ainsi à l’instant T

j’aurais sauvé le monde

Les mots sans lendemain

par Myrtille, dimanche 09 février 2020, 09:00 (il y a 1749 jours) @ 411

Quand se posent toutes ses questions, il est temps de se bouger et d'aller prendre un grand bol d'air purifiant. Ce que je fais. Cela n'empêche pas d'avoir aimer lire.

Les mots sans lendemain

par sobac @, dimanche 09 février 2020, 11:26 (il y a 1749 jours) @ 411

mon commentaire sur VE

Les mots sans lendemain

par seyne, dimanche 09 février 2020, 21:33 (il y a 1748 jours) @ 411

J’ai l’impression que tu parles ici de ce qui n’a pas pris forme. Qui reste, comme le tableau fantasmé face au tableau peint, ou plutôt derrière le tableau peint, un amour rêvé face à l’amour vécu.
L’immense possible qui se referme pauvrement dans l’accompli. Et pourtant : ce qui est fait, ce qui a pris forme, cela seul s’échange.

Les mots sans lendemain

par 411, lundi 10 février 2020, 12:21 (il y a 1748 jours) @ seyne

C'est exactement ça ! je pense ici à tous ces premiers vers qu'on oublie avant d'avoir eu le temps de les écrire, de toutes ces mélodies défuntes, de tous ces tableau imaginés qui ne seront jamais peints. Je me demande tout simplement où ils vont, s'il y a une place dans le cerveau pour les brouillons, comme un cimetière des idées mortes