La lutte des classes n'existe pas pour un moment

par Sacha @, jeudi 05 mars 2020, 17:16 (il y a 1723 jours)

Dans la nuit les marches de l’escalier craquent.
Des murs suinte la peur.
L’ouvrier regarde ce songe au-dessus de lui.
Derrière toutes les portes grogne l’irréparable.
Jusqu’à l’étage la patronne monte.
Son mutisme envahit sa gorge.
Sur les tapisseries gambadent des biches.
Si un secret de patronne pénètre dans vos veines,
des mains courent sur la rampe du plaisir.
De l’ouvrier s’exhalent des pensées fortes.
Dehors l’église sonne déjà minuit.
La patronne prend son temps.
Cette intimité forme comme des champs énormes.
Un aspect de clarté.
Sur la première marche la concierge a laissé du courrier.
L’ouvrier ressent de la frayeur oui.
Sa patronne ici dans l’escalier.
Son énervement qu’on devine dans l’étroitesse.
Mais entre ses omoplates une invitation glisse des ressources qui débordent.
Toutes les portes son cadenassées.
L’ouvrier peut obéir.
La patronne lui écarte son abîme.
Une douceur tenue au commandement.
La patronne dit à l’ouvrier « Tu me regardes ».
Un feu pétille dans la chambre. Sur la table est posée une bouteille de vin.
Une rusticité éclaire la chambre.
« Montre-toi » dit la patronne à son ouvrier.
Il défait aussitôt sa protection. Une circonférence.
L’autoritaire s’agenouille.
Sur les murs valse l’ombre des bougies.
Le subalterne grandit.
Il frémit de toute sa force. Il gémit une doléance.
« Pas tout de suite » répond la patronne.
Ils boivent un verre de vin.
Puis au bord du lit la puissante s’accroupit.
Elle enlève une apparence.
Elle exige de l’ouvrier une tendresse.
Il refuse.
La patronne lui plonge son réalisme sous le nez.
L’ouvrier s’exécute.
Elle dit à l’ouvrier qu’elle respectera sa promesse.
Une augmentation ?
Mais la suspicion ouvrière fouille la vérité.
La véritable patronne prononce son coup de tonnerre.
Une saleté annale qui la soulage.
Dehors il fait trop froid.
Des voisins à côté cognent au mur.
Le jugement à côté cogne l’histoire.

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