salut ça va

par loulou, mercredi 01 avril 2020, 00:05 (il y a 1697 jours)

l'amour, l'amour, l'amour, é ksétéra, eh bien ça finit par me casser les couilles. je préfère faire mes courses à auchan, on est confiné, je suis confiné, nous sommes seuls mais dans un sentiment de solitude collective qui n'est pas sans rappeler la relation amoureuse. et pourtant voilà que tout commence et recommence, se fait et se défait. les phrases se suivent comme la mer fait rouler les vagues sur son poignet, et le ciel joue avec les stores des nuages, les écarte comme un regard pour laisser filtrer le rayon qui m'atteint comme un compliment flatteur. ma peau se gonfle dans le sentiment de sa propre fatuité, comme les fleurs au printemps, nous voilà éclore. le monde est présenté comme un plat dans un restaurant de luxe, toutes les perceptions étalées en portions riches, savoureuses, concises j'espère que vous avez faim. je mange des pâtes depuis deux semaines et perceptivement mon appartement où je me confine. mais les miracles arrivent encore à qui sait les attendre. je me promène parfois, muni de mon attestation, dans un petit coin tranquille qui laisse passer le soleil lorsqu'il y en a, et je crois reprendre mon souffle, mes yeux se gorgent de formes familières mais toujours renouvelées, comme le visage de qui l'on aime. l'amour, oui, toujours l'amour... j'ai toujours été heureux, content de moi, heureux et amoureux de ma vie et de tous les gens que j'ai rencontrés, partout où j'ai été, partout où ils aient pu être, ici, ailleurs, quelque part comme tout le monde, qu'ils aient ou non remplis leur attestation. je vous souhaite tout le bonheur du monde.

salut ça va

par 411, mercredi 01 avril 2020, 11:30 (il y a 1697 jours) @ loulou

Eh bien merci... très simplement... c'est un beau texte.

salut ça va

par sobac @, mercredi 01 avril 2020, 11:52 (il y a 1697 jours) @ loulou

ça va
ça devrez aller mieux
ça ira mieux
C O N F I N E OK MAIS PAS MALHEUREUX

salut ça va

par dh, mercredi 01 avril 2020, 18:37 (il y a 1696 jours) @ loulou

moi je vais à franprix et picard.

salut ça va

par loulou, jeudi 02 avril 2020, 16:22 (il y a 1695 jours) @ loulou

vvvvvvvvvvvvvvvvvalentine est à laborie dans le sssssssssscccccévvvvvènnnnnnes
je capte mal

valentineestàlaboriedanslescévennes
il doit y avoir des ruisseaux, des arbres, je les ai vus; du sable, je l'ai vu, touché, avec ma prunelle, avec ma peau; j'en avais dans mon t-shirt, et sable humide de la rivière, ressassé par l'eau claire, comme des pensées, je l'ai sentie, glaciale, sur ma peau; des jolis galets (très beaux! qu'elle dit au téléphone), je les ai vus de mes yeux; des arbres, prodigues en arbres, en ombres, en odeurs, je les ai goûtés; de la poussière, partout la poussière dans les pièces communes, je l'ai également goutée; valentine, je vois ce à quoi elle ressemble, petits gestes précis et désordonnés à la fois, alterne les positions de concentration et d'errance avec ses mains, sa tête, son regard, je la vois; ça me fait du bien de penser aux cévennes, allez savoir: sainte croix vallée française, saint jean du gard, saint hyppolite du fort. saint quelque chose de truc, prédicats prévisibles, répétés. les vallées déclinées comme la conjugaison sur les lacis des chemins de montagne, un coup accordés en genre et en nombre avec un regard à droite, et un coup avec un regard à gauche; le paysage déplié comme on étend le linge sur les pinces de l'après midi; toutes sortes d'herbes que je ne sais pas nommer, mais je les ai vues, goûtées, senties; une promenade par le cour d'eau, les herbes à taille haute, le paysage qui se déroule comme un argument, je l'ai compris; le soleil versé comme dans sa gorge le verre d'eau la nuit parce qu'il fait chaud, et soif, les rêves assèchent. ils nichent dans la poitrine comme un poing serré. ces derniers jours je suis un peu angoissé. il n'y a pas de raison pourtant, c'est à dire toutes les raisons du monde. j'aimais ma chambre, et ma maison, et ma rue, et ma solitude, mais je crois que je me sens du coup coupable, comme si j'avais oublié quelque chose, de très important, mais n'arrive pas à mettre le doigt dessus, mais je peux mettre le doigt dessus, sur mon plexus solaire, souffle court, ma mémoire prend sa respiration comme on allume un aspirateur, le ciel tousse, poumons voilés, les nuages, le sang, pensons plutôt au monde, au monde au monde au monde bon

salut ça va

par seyne, vendredi 03 avril 2020, 13:49 (il y a 1694 jours) @ loulou

salut Loulou, oui ça va, et encore mieux après t’avoir lu. Deux textes débordant de lumière, de métaphores magiques et d’humour.
Le deuxième m’a fait penser (toutes proportions gardées) à ces déportés qui, à tour de rôle, décrivaient la préparation d’un plat exquis à leurs compagnons de famine. Mère-mémoire, nourricière et inépuisable, appuie-toi pour plus de joie encore sur l’évocation d’un être aimé !