13 AVRIL 2020

par Périscope @, lundi 13 avril 2020, 11:27 (il y a 1685 jours)

13 AVRIL 2020

Je n’ai pas vu la fumée monter au-dessus des hameaux,
cette promesse de vie, je n’ai pas entendu des animaux
leur colère taciturne, je n’ai pas senti la pluie
jetée du ciel pour rincer ma douleur,

je n’ai pas recouvert le feu de mes cendres,
je ne suis pas parti dans la nuit impatiente de m’engloutir,
trop de sang et d’épines, je n’ai pas regardé tes yeux
qui regimbent à m’aimer, je n’ai pas frappé

au mur des montagnes pour réveiller les marmottes,
je n’ai pas rangé mes pieds sous la table où tu servais le thé,
je n’ai pas cru en la consolation, ce soleil mouillé,
je n’ai pas pleuré, pour la première fois,

je devais embrasser une morte allongée sur son brancard.

13 AVRIL 2020

par seyne, lundi 13 avril 2020, 18:20 (il y a 1684 jours) @ Périscope

Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne
Je partirai, vois-tu je sais que tu m’attends.

13 AVRIL 2020

par Périscope @, mardi 14 avril 2020, 09:50 (il y a 1684 jours) @ seyne

Pourquoi tu fais allusion à ce poème du vieux Hugo ?

13 AVRIL 2020

par dh, mardi 14 avril 2020, 10:04 (il y a 1684 jours) @ Périscope

c'est amusant, je suis justement en train de relire les contemplations de VH.

13 AVRIL 2020

par seyne, mardi 14 avril 2020, 12:23 (il y a 1684 jours) @ Périscope

Je ne sais pas, je fonctionne par association. Dans le poème d’Hugo le paysage, le mouvement corporel dans le paysage, conduit brutalement à l’image d’une morte pas vraiment morte puisqu’elle « attend ».

13 AVRIL 2020

par seyne, lundi 20 avril 2020, 13:59 (il y a 1677 jours) @ seyne

Il y a une autre association, inversée, dont je viens de prendre conscience :

Je n’ai pas vu la fumée monter au dessus des hameaux// Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe/ Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur

13 AVRIL 2020

par sobac @, mardi 14 avril 2020, 13:45 (il y a 1683 jours) @ Périscope

ne rien voir ou ne plus voir, le confinement ce brancard isole les corps, la mort en aparté, vient rappeler que nos vies sont aléatoires