Les trottoirs du silence
Les trottoirs du silence
On les a privé de crachat, de boue et de chaussures,
ils ne subissent plus l’écrasement rythmé des talons,
ils ne jouissent plus de la vue d’une jolie femme à l’envers,
ils se morfondent d’être lisses et propres sans pouvoir
gaver leurs caniveaux de souillures, ils entendent le désert
de la nuit en plein jour, un soleil impitoyable se répand
sur des kilomètres, parfois ils se consolent dans l’ombre
d’un mur, les conversations ne viennent plus les distraire,
ni les rires, ni un coup de poing dans la gueule de ceux
tombés au sol, gisant, pissant le sang après une bagarre,
les terrasses des cafés n’empiètent plus sur leur territoire,
ni les vides greniers avec leurs bibelots et autres crasses
de famille, c’est le royaume des rats, des chats, des insectes,
qui respirent à plein thorax, sans la crainte des hommes,
à Belleville encore, on y vend de la came, ces derniers
amis qui usent l’asphalte de leurs baskets, ah les trottoires,
ces môles, jetés dans l’océan abandonné des villes !
On les a privé de crachat, de boue et de chaussures,
ils ne subissent plus l’écrasement rythmé des talons,
ils ne jouissent plus de la vue d’une jolie femme à l’envers,
ils se morfondent d’être lisses et propres sans pouvoir
gaver leurs caniveaux de souillures, ils entendent le désert
de la nuit en plein jour, un soleil impitoyable se répand
sur des kilomètres, parfois ils se consolent dans l’ombre
d’un mur, les conversations ne viennent plus les distraire,
ni les rires, ni un coup de poing dans la gueule de ceux
tombés au sol, gisant, pissant le sang après une bagarre,
les terrasses des cafés n’empiètent plus sur leur territoire,
ni les vides greniers avec leurs bibelots et autres crasses
de famille, c’est le royaume des rats, des chats, des insectes,
qui respirent à plein thorax, sans la crainte des hommes,
à Belleville encore, on y vend de la came, ces derniers
amis qui usent l’asphalte de leurs baskets, ah les trottoires,
ces môles, jetés dans l’océan abandonné des villes !