poème argentique

par juin, dimanche 19 avril 2020, 07:59 (il y a 1679 jours)

Les heures passent
d’est en ouest
par la fenêtre ouverte
miroir sans tain
tandis que le printemps
sous le film du jour
dilate sa masse de pollen et babil
comme un corps dans sa housse.

A la lumière centrifuge
les pas de ronde s’effilochent
retombent en pruine sur les murs
poussière d’empreintes
voix de conque
qui des unes
aux autres
s’éteignent

poème argentique

par sobac @, dimanche 19 avril 2020, 11:12 (il y a 1679 jours) @ juin

l'argentique rend bien et puis çà me rappelle avant en attendant l'après

poème argentique

par Périscope @, dimanche 19 avril 2020, 11:20 (il y a 1679 jours) @ juin

De belles images originales d'où s'échappe un sens libre

tu voulais sûrement dire "bruine" à la place de pruine

poème argentique

par juin, dimanche 19 avril 2020, 11:41 (il y a 1679 jours) @ Périscope

merci à vous 2.
@Périscope. non je voulais dire "pruine" comme sur la prune mais c'est vrai qu'on entend aussi "bruine" dans le contexte

poème argentique

par seyne, dimanche 19 avril 2020, 14:24 (il y a 1678 jours) @ juin

la pruine est comme une bruine qui aurait choisi l’état solide plutôt que liquide et la surface plutôt que l’atmosphère.
Beau poème.

poème argentique

par juin, dimanche 19 avril 2020, 19:33 (il y a 1678 jours) @ seyne

merci
oui et on peut ajouter que la pruine est sécrétée de l'intérieur par le fruit, que sa fonction est de le protéger entre autres contre l'évaporation de ses fluides ou la pluie alors que la bruine constitue l'environnement extérieur et qu'elle est l'humidité même. Beaucoup de choses qui les rapprochent et les opposent au-delà des sonorités

poème argentique

par seyne, lundi 20 avril 2020, 14:12 (il y a 1677 jours) @ juin

La pruine des fruits, surtout sur les prunes violettes, c’est une impression d’enfance assez forte, le fait qu’elle disparaisse au contact des doigts, le sentiment qu’elle protège quelque chose de l’intouché, comme la neige lisse qui vient de tomber. Dans le verger où j’allais ramasser les prunes, elle allait avec la minuscule goutte de séve coagulée qui signalait l’endroit où le fruit avait été piqué.

poème argentique

par seyne, lundi 20 avril 2020, 14:34 (il y a 1677 jours) @ juin

Beaucoup de justesse dans ce regard sur un printemps étrange.

dilate sa masse de pollen et babil
comme un corps dans sa housse


(c’est fort ce lien entre deux phénomènes que nous voudrions opposés)

poème argentique

par juin, mardi 21 avril 2020, 07:13 (il y a 1677 jours) @ seyne

on voudrait mais on ne sait pas retenir les secondes d'harmonie lumineuse. Le printemps par effet de contraste révèle la violence de la mort plus que les autres saisons.
tu as raison, le confinement donne à cette réalité une forme étrange. Merci pour tes réflexions