ouf
Ouf
C'était une voix
une voix humaine
chacun l'entend cette voix voix du dedans
à défaut de la sentir vibrer
la voix dans la tête,
voix de voix pleine de tête
voix image sonore claire quasi céphalo-rachidienne
voix sans surface sans profondeur
voix dont phallange ne brasserait pas l'eau
voix ouverte espace vide de grotte nappant toutes roches calcaires
roches du crâne effleurées de vide apparent
voix pleine inaudible invoisée
nappe totale mouvant linceul sur corps bruni, Voix
invariable contre-alto
voix pas divine, pas Sienne, pas créatrice... eh bien
à voix dire
c'était ma voix, ma petite voix, toute petite que j'élargissais d'un coup, avec une supputation grandiloquente, une prophétie in-à-venir
ma voix que j'élargissais pensant « plus rien n'est »
je l'enflais, ma voix, jusqu'au grotesque,
un instant suffit, elle prit tout, ingéra tout, emporta tout, tout, tout, fulgura avec grande nihilité (sa seule probité) tempête totale, réduisant à pire qu'en bouillie, càd à rien le moindre quark dans le moindre recoin possible, y compris pour un Dieu, la moindre cachette secrète, la moindre issue
ma voix en acte, vent négateur infini d'un instant, qu'aucun Dieu ne put égaler, car Dieu même, sous toutes ses figures, avec tous ses verbes – soufflé, pris de court
c'était ma voix ! ma voix désastre suprême ! ma voix ! ma voix prit place et non-place, ma voix création subverse, démanifestation qui souffla d'un coup, voix voix qui tout éteignit, tout dévocalisa, tout éventa, ses propres organes...
et quand, bougies soufflées, temps supprimé il ne resta plus rien
(et même rien que rien)
(pas même un contraire à contrarier dans la parenthèse d'une pensée divine)
j'ouvris les yeux
et alors là grande surprise
rien
C'était une voix
une voix humaine
chacun l'entend cette voix voix du dedans
à défaut de la sentir vibrer
la voix dans la tête,
voix de voix pleine de tête
voix image sonore claire quasi céphalo-rachidienne
voix sans surface sans profondeur
voix dont phallange ne brasserait pas l'eau
voix ouverte espace vide de grotte nappant toutes roches calcaires
roches du crâne effleurées de vide apparent
voix pleine inaudible invoisée
nappe totale mouvant linceul sur corps bruni, Voix
invariable contre-alto
voix pas divine, pas Sienne, pas créatrice... eh bien
à voix dire
c'était ma voix, ma petite voix, toute petite que j'élargissais d'un coup, avec une supputation grandiloquente, une prophétie in-à-venir
ma voix que j'élargissais pensant « plus rien n'est »
je l'enflais, ma voix, jusqu'au grotesque,
un instant suffit, elle prit tout, ingéra tout, emporta tout, tout, tout, fulgura avec grande nihilité (sa seule probité) tempête totale, réduisant à pire qu'en bouillie, càd à rien le moindre quark dans le moindre recoin possible, y compris pour un Dieu, la moindre cachette secrète, la moindre issue
ma voix en acte, vent négateur infini d'un instant, qu'aucun Dieu ne put égaler, car Dieu même, sous toutes ses figures, avec tous ses verbes – soufflé, pris de court
c'était ma voix ! ma voix désastre suprême ! ma voix ! ma voix prit place et non-place, ma voix création subverse, démanifestation qui souffla d'un coup, voix voix qui tout éteignit, tout dévocalisa, tout éventa, ses propres organes...
et quand, bougies soufflées, temps supprimé il ne resta plus rien
(et même rien que rien)
(pas même un contraire à contrarier dans la parenthèse d'une pensée divine)
j'ouvris les yeux
et alors là grande surprise
rien