II

par 411, mardi 01 septembre 2020, 20:39 (il y a 1543 jours)

oh si vous saviez tous mes cris et puis mes chutes et mes failles
mes couinements de chiot ma faiblesse et mes tracas
si vous sentiez ce que je sens ce qui m’anime et me fait mal
c’est la beauté putain de toi c’est tout un monde qui craqua
lorsque je troquai ma raison contre deux grammes de taga
j’étais pourtant né à l’envers vieilli au sein nourri au sale
puis protégé comme on prend soin d’un haut destin j’étais spécial
mais je hurlais à la lune et bien souvent j’ai déraillé
j’étais ce gamin taciturne et poreux et au fond toujours terrifié
roulé en boule sous la couette en espérant dégager l'ombre
je suis gothique jusqu’à l’os aimant la honte et les décombres
pense au suicide tous les jours c’est une pensée familière
comme on relit liste de course' en regrettant déjà hier
j’ai femme pendue sur l’épaule un toxico dans la matrice
me suis perdu et j’ai trouvé comme un désert où me lover
je suis paumé je suis l’enfer j’ai bête en moi et cicatrices
agoraphobe et parano j’n’ai plus d’endroit pour me sauver
couver ma rime et mon angoisse et l’envie d’baiser des actrices
tant j’ai pas d’peace et de lovés tant j’évolue mode tricard
dans rue tranquill’ j’me sens traqué j’entends mon nom et des connards
des fils de pute en stéréo je pète un câble on me surveille
et puis la vieille ell’ me regarde et je veux pourtant tout niquer j’veux
qu’un jour on me respecte un peu tant j’ai mis amour dans la haine
bordel des jours j’peux pas me l’ver j’me fous au sol et là ma chienne
me sachant seul déraciné biggie be good vient se lover
tout contre moi je suis sauvé son cœur bat bien j’écoute sa salive
les gargouillis d’son estomac le bruit d’sa langu’ sur ses babines
et ça ravive et puis enfin j’me mets debout voici la rive
d’un territoire un peu humain d’un peu d’réel et de racines
si vous saviez où mon esprit à voyagé j’ai fait coups d’pute à ma raison
niqué la mère à mes lésions chicots en moins et déraison
esprit résonne dans mon crâne et malgré tout j’ai des amis
paumés que j’aide et qui me sauv’ le foie baisé mais l’âme au clair
loosers au fond sont diamants brut parfois traversés d’un éclair
d’génie cell’ là c’est pour wolfgang toi mêm’ tu sais on s’est compris
ô s’il te plaît ne me dis pas que je suis fou j’le sais déjà
j’ai juste envie que du ter ter on puisse écouter les bourgeois
qu’un bobo comprenne la rue que le lascar voit un renoir
qu’un renoi shooté à la lean puisse écouter le son d’sa voix
de son sein de tout c’qu’il est et de tout son désespoir
qu’un ingénieur ouvre son cœur qu’un gitan chaud trouve sa voie
si vous saviez comme ça prie dans ma carcasse de soûlard
ma poésie est une ogive et bientôt j’atteindrai mon but
j’vais mêler ara à baud’laire stendhal et nietzsche à octopute
vous allez voir malgré mon bide et mes lunettes tordues
qu’à l’intérieur de mon cacro j’ai bien des kho dans la beauté
pas le charisme d’un rappeur je vais passer au débotté
dans ton crâne ô toi qu’a peur qu’a un bluebird dans le cœur
et je serai quoi qu’il arrive ami des victimes mordues
par un système qui appelle à tuer par ordinateur
à buter des gars par un mot qu’ça soit pédé racaille ou bien taré
ou sale juif ou parfois mêm’ t’as rien vécu t’peux pas parler
et je pardonnerai toujours quitte à passer pour un teubé
et je tendrai l’autre joue revendiquant l’droit de pleurer comme un bébé
face à vous si plein de joie d’amour de certitudes et de gosses
c’est la défense par le bas le haut drapeau de la faiblesse
je n’ai droit qu’à votre pitié qu’à vos discours qu’à vos négoces
entre haine et consolation entre peine et consommation
je ne suis bien qu’en abstraction métaphysique est mon domaine
voici l’amour voici la joie j’espère fort qu’au bout d’la haine
j’aurais apporté un peu de sel dans poésie rompue
aux pratiques humaines
ô traumatisé je t’adore et te comprends je sais qu’au fond tu es désert
du ter ter au 16ème un roi qu’attend la fin d’semaine
pour se torcher se détourner de ce néant qu’est sa dégaine
ce roi-là mêm’ s’il est blindé ne s’ra q’un homm' plein de misère

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