III
je crois qu'il faut le lire avec dans l'oreille la rythmique du slam, alors on met soi-même la respiration, pleine de hiatus et précipitée, certes, mais assez puissante pour entraîner comme un kayak dans un torrent la pensée, la parole.Je vois tout ce qu'écrit ou met en musique 411 en ce moment comme un voyage, un reportage, au pays de la folie. Voyage intérieur comme ici - souvent terrifiant, autodestructeur - ou bien description empathique et chaleureuse d'autres habitants du pays dans d'autres textes.
La forme est accordée au fond, on imaginerait difficilement une ode ou un sonnet.
Je crois que si on le lit ainsi, on est frappé par la justesse des mots, et la violence n'est jamais quelque chose qui se répand, ni quelque chose qui envahit de façon cahotique, au contraire, c'est une violence qui est maîtrisée, comme un cours d'eau sauvage qu'on mène à une chute pour utiliser son énergie. L'énergie pour dire la vérité, le ressenti, l'impensé.
Et si impudique que cela puisse te sembler, cela ne l'est pas pour moi, parce qu'on sent constamment l'effort de sentir, penser, et dire. C'est fait pour les autres.
Mais je comprends que cela te mette mal à l'aise, parce que ton travail est presque à l'opposé : il prend une longue distance, il se soumet à la contrainte. Pourtant il y a quelque chose de commun à mes yeux dans le résultat, c'est un peu la même exploration.
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- III - 411, 04/10/2020, 18:14