IX
Merci beaucoup Périscope, je suis tout en colères et en tensions en ce moment. J'ai besoin d'écrire, encore plus que d'habitude. Je déteste être en colère, ça m'arrive une fois tous les 3 ans. Mais aujourd'hui j'en peux plus d'être déçu... Ai l'impression d'être resté toujours en marge, aujourd'hui ça n'est même plus une revanche que je cherche, mais bien une pure et simple vengeance, basse, faible (le projet s'appellera La défense par la faiblesse), une vengeance dans laquelle j'ai envie d'être moteur, je veux dire ce qu'on ne dit pas. Mais je souffre bordel ! La vie n'a été qu'une immense et durable déception. Je suis dans une situation de solitude, ou alors on vient me voir comme on va chez le psy ; et j'éponge et j'éponge avec sourire affable et écoute active. Et ça pleure sur mon épaule, et moi je pèse 20 kilos de plus ; j'aspire le venin aussi, on va se plaindre auprès de ce brave Pierrot, l'ami nounours, qu'on aime sans désir. J'ai toujours été moqué, rabaissé, déçu à mort, je n'ai aucun charisme, la parano me fait tracer dans la rue ; suis de plus en plus agoraphobe, ne supporte plus les gens qu'en tête à tête. Pierrot gentil. Pierrot tranquille. Pierrot la Lune qui a juste envie de baiser, pas d'être votre ami un peu chelou, l'empoté qui baisse la tête... Surtout pas baisser la garde, ou Déception va te niquer ta mère. Je suis en colère et ce que j'arrivais à canaliser grâce à l'art aujourd'hui déborde de moi, je saigne à mort, je veux apparaître, je veux plus être le nounours, l'ami pas trop proche, le coupé en deux sur les photos. En poésie, par contre, je suis tout puissant, je sais ce que je fais, et j'ai l'impression d'être le "joueur d'échec", de Zweig, ressassant mes jeux de langage, mes idées borderline, mon corps bourré et les ronces qui entourent mon coeur, je suis malade, chaque jour est une lutte, les angoisses me clouent au sol. Je veux me venger, purement et simplement.Fil complet: