LA RIVE
LA RIVED’elle nos yeux ne peuvent se défaire
des mains liquides nous en éloignent
Ondulations brumeuses
grues citernes portiques
gestes noirs de l’horizon
De là où on est s’aperçoit l’envie
un tourbillon aqueux retient notre élan
surface molle où luisent des soleils
entre les solides bords gris du rêve
L’autre chose file
Il faut prendre la barque
fuir les conversations
suivre la traversée
Le goéland se pose lui il connaît
De nos poches jaillit un besoin nomade
Très longtemps sont restées assises nos hantises
sur les bornes du quai
On regarde le vol des goélands
Le vent se mélange à tous les inconnus
Des villes incertaines s’élève un concert
Le migrant se libère de ses passages
aux rivages mouvants
Une bande de terre
des ombres d’arbres
une odeur indicible
une bande de terre
une langue de guerre
une fente de mer
elle tremble avec des mouvements de charme
On se lève de nos chaises
on s’invente des fleuves
on chausse des lunettes larges
on apprend le langage des oiseaux
demain débordera
et couvrira le pays sec de nos limites
Cette coque de noix dans le ruisseau
sous les étoiles fauves de la nuit
rien ne peut sur la rive
stopper la course d’un bateau ivre
La rive demeure
nous on passe
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Périscope,
30/11/2020, 10:13
- LA RIVE - sobac, 30/11/2020, 10:35