La rivière
Tu transportes mon ombre
rigolote
Je regarde au fond de tes yeux
de galets
Tu ne m’écoutes pas
bavarde clapoteuse
Tu ne cours pas
tu coules tu coules
Je te prends dans mes bras
tes cheveux ruissellent
Tu cours vers la mer
je ne connais pas ta source
Tu es mon miroir
et celui des arbres
On te crible d’hameçons
je flotte sur ta peau
Tu es la musique des brebis
elles te sucent par gorgées
Un jour tu es à sec
tu n’as plus de larme
Tu serpentes dans les villages
les lavandières plongent leur linge
Tu n’es pas cascade
tu es frétillement
Tu attires dans ton haleine
les moucherons qui dansent sur toi
Sous la lune
tu revêts la chemise de nuit
Tu dessines des frontières
que je franchis
Tu es glacée violente
mais tu fais des nœuds aux rochers
Tu sors du lit
pour mouiller la terre
Un matin je me jette en toi
pour te comprendre de l’intérieur
rigolote
Je regarde au fond de tes yeux
de galets
Tu ne m’écoutes pas
bavarde clapoteuse
Tu ne cours pas
tu coules tu coules
Je te prends dans mes bras
tes cheveux ruissellent
Tu cours vers la mer
je ne connais pas ta source
Tu es mon miroir
et celui des arbres
On te crible d’hameçons
je flotte sur ta peau
Tu es la musique des brebis
elles te sucent par gorgées
Un jour tu es à sec
tu n’as plus de larme
Tu serpentes dans les villages
les lavandières plongent leur linge
Tu n’es pas cascade
tu es frétillement
Tu attires dans ton haleine
les moucherons qui dansent sur toi
Sous la lune
tu revêts la chemise de nuit
Tu dessines des frontières
que je franchis
Tu es glacée violente
mais tu fais des nœuds aux rochers
Tu sors du lit
pour mouiller la terre
Un matin je me jette en toi
pour te comprendre de l’intérieur