chanson de l'horizon (Ivar Ch'Vavar)

par Claire @, lundi 19 janvier 2015, 09:28 (il y a 3599 jours) @ kel

L’horizon de la route est posé de tra
vers. Les bois fuient au long, parfois
viennent par le travers. Les grandes
corneilles font souvent de même ; oi
seaux des croix, oiseaux de calvaires
(ni oies ni colverts) oh nageuses noir
es de l’air, nuageuses elles croissent
par dessus nos têtes ; par dessus nos
crânes, et crawlent par devers, croââ
croââ ! décroissent derechef ; on voit
qu’elles croisent, décroisent leurs ai
les. Quelle proie cherchent-elles ? Q
uelle proie convoite leur âcre convoi
voisant le pays qu’il va et qu’il voit ?
et le bec qui vaque à l’est et à l’oues
t, qui claque et qui broie son croââ al
erte ? Point d’interrogation. Moi, toi,
nous, camarades, et nos brodequins
crissant sur le gravier de la route étr
oite, n’avons guère que, lever la tête
à faire, et plisser les yeux ou mettre
notre main ouverte sur nos arcades
sourcilières, pour suivre les évoluti.
ons des noirs compagnons, qui par
le ciel nous suivent ou nous précèd
ent parallèles ou – croââ ! – nous
croisent perpendiculaires. Quel cou
rage nous donne cet émoi – d’avoir
au dessus de nous cette troupe sûre
, qui trace ses figures sur l’écran du
ciel tout blanc, noires – et dont l’ala
crité camarade nous baille croyance
et patience, espérance en des lende
mains qui chantent – croââ, croââ !
qu’elles reprennent ; refrain rance à
la seule ouïe des cœurs bourgeois,
des foies pourries, des maîtres à qui
nous avons déclaré la guerre, le dji
had des gueux. Corneilles et freux,
en avant ! en route pour l’anarchie !

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