OCYTOCINE
On était bien, tous les 2, à arrière, on regardait, le ciel bleu, le soleil, fais moi mal, si l'on reste, que je revienne, que je m'éloigne, de tout, la mer, à perte de vue, l'escale, la roche, et les falaises, où, et comment, le sable arrive, l'horizon défile, on était bien, tous les deux, tout à l'heure, où, recommence, et par où, entre, le vent, dans vos cheveux, la bouche, la peau, le ventre, l'ocre serré, quand on bouge, quand on souffle, dans la buée, on voudrait, écrire, des trucs, dedans, refaire le monde, des mots d'amour, peut-être, peut-être pas, c'est un secret, bien gardé, dans le ventre, comme la mer, comme la terre, comme les hommes, toutes ces choses, qu'on ne sait pas, dire, directement dans l'air, le corps voudrait, toucher, quelque chose, de doux, de sucré, de liquide, aussi, quand la main se pose, où, et comment, les choses arrivent, comment les choses, avaient commencé, je ne sais pas, je ne m'en rappelle plus, peut-être dans un livre, ou dans un train, dans une voiture, au bureau, quand tout le monde est parti, mon oeil, c'est, comme une goutte d'eau, pour y mettre les doigts, pour écrire, quelque chose, d'Aragon, ou de Guillaume, Apollinaire, un mot d'amour, une phrase, de vous à moi, la mer remonte, oui, un mot d'amour, une phrase, quelque chose, de suspendu, dans l'air, un papillon, serré, ocre dans la peau, dans le ventre, dans la tête, dans la cage thoracique, un cœur rouge, comme ça, qui bât pour vous, avec de la musique, des mots d'amour, pour la mer, pour la terre, pour les hommes. Pour vous.
Fil complet: