Est-ce (la nuit)
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est-ce le Jour qui tient le joug ou soi-même
est-ce une forme du jour ébloui et soumis
et ce qui hisse hausse et dresse vers l’au-devant
dans la tranche d’hors-nuit subjuguant la vie
est-ce nuit profonde et ses puits de pupilles
est-ce une forme de nuit qui rêve et parle
et ce qui se révèle et se transfigure au réel
n’est-ce que des ombres une certaine épaisseur
transparaissant à peine un signal émis un point
une planète glissant devant son soleil grondant
sur un flot d’ondes et de secondes sonores
est-ce
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est-ce une main qui tient le joug dans ta nuit
est-ce toi qui crois le Jour du jour qui te tient
et ce qui ploie et use et abîme est-ce le faux éblouissant
dans la nuit de ta nuit où tu ne sondes sans sombrer
est-ce nuit profonde et ses puits de pupilles
est-ce une forme de nuit qui se lève debout
et ce qui t’apparaît être le réel trempé de lumière
n’est-ce pas plus un cauchemar fumant qu’un songe
où l’invisible ru des minutes avale les paroles lancées
franchissants un silence qui se signe par l’ouverture
de ta bouche rouge respirant le vent du temps infini
est-ce
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est-ce par la simple présence du fait d’astres et d’êtres
est-ce par le souffle et l’influx des ondes de la parole
et ce qui chevauche et transperce toutes nos époques
plongées dans les ténèbres noircies des insachances
est-ce la longue nuit d’ignorance du jour-même
est-ce le jour de haute vie dans la nuit-même
et ce qui brûle et brille bleu du feu d’une vigile vaillante
n’est-ce pas l’essence d’une lame droite d’intuition
où se transfuse un esprit vaste d’avoir été parmi
les étoiles la poussière totale du battement d’un instant
vif de chair et de corps et armé d’un coeur
est-ce
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est-ce toi la seconde la minute et l’heure
est-ce toi la pensée qui s’avance entre les murs
et ce qui irradie et danse autour de ta présence
cette flamme claire et pointée vers le Nord du futur
est-ce le fil d’une épée d’âme trempée de sa lumière
est-ce ton fil vivant apparu dans l’hors-nuit
et ce qui se signe au delà du vouloir de tes gestes
n’est-ce pas la vie-même que désire tout geste
transparaissant à peine un signal émis un point
une planète glissant devant son soleil grondant
sur un flot d’ondes et de secondes sonores
est-ce
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texte dédié à la mémoire de Patrick Packwood, poète (Qc)