(une sorte de mer)- bout d'essai

par catrine @, mercredi 27 mars 2024, 21:26 (il y a 238 jours)

une sorte de mer


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au loin très loin

où l’oeil ne perçoit plus :

vallons et monts à perte de vue

infiniment vert sombre

où branches et bras griffent l’air

l’eau profonde du ciel

tu t’appuies

sur les pierres anciennes

abris de fossiles et géodes

tes yeux habités exultent

devant l’immobilité apparante

le poème vif des rais de lumière

que tu respires et expires

par battements de coeur

en vagues successives

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je t’imagine ainsi et

je t’imagine à flanc d’Everest

à flanc

près d’un bivouac

je t’imagine respirer

l’air rare

à la pointe du monde

comme je t’imagine

ailleurs

avec un livre à la main

(certains livres seraient des Everest)

(à conquérir)

les yeux éperdus de mondes intérieurs

les yeux éperdus

devant une sorte de mer

(à conquérir)

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le plus grand silence

n’est-il pas à ces sommets

et ces isthmes intimes

qui délivrent

livrant tout

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délivré il n’y aurait plus de vertige

ni le sol ni l’horizon ne tangueraient

il n’y aurait que des fatigues dues aux ascensions

des victoires et leurs joies pérennes

il n’y aurait

que ta conscience forte

comme ton sang

alors tu serais le dresseur

le dresseur des hauteurs qui te peuplent

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je t’imagine ainsi

trop vif pour ta vie

battue rebattue de marées pulsantes

comme par des monstres humains

aux tentacules empoisonnés

sortants de leur bouche pour projeter

des mensonges et des maux

je t’imagine

sans débordement n’être pourtant que cela

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à des lieux de toi

j’ausculte la pente du vent

sous les délires en coton blanc

bouchant la vastitude même

bouchant comme plâtre

tout l’espace qui nous aspire

et je t’imagine

libre

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(une sorte de mer)- bout d'essai

par va bene sobac @, jeudi 28 mars 2024, 10:45 (il y a 238 jours) @ catrine

Voir la mer, miroir de ces états d'âme, se réconcilier avec ses démons cloportes
et lancer dans un défi des mots, en visant au loin une vague sous escorte
des dernières rumeurs anodines, pour enfin saisir le sens de la vie à trépas,
puis rasséréné lui dire, le jour suivant accueille-moi encore avec tes appas

(une sorte de mer)- bout d'essai

par phil, lundi 08 avril 2024, 14:59 (il y a 227 jours) @ catrine

Par tous les temps !

qui vive, eau contraire m'aime
crisse sable ces vieux coquillages
morcelés, de criques
en calanques
à la bordure des falaises

à renverse, couvert d'écume
aux rochers abrupts, de la balle
rebondisse, prise d'élan

des vagues divaguent, la mer au cou
t'entoure à la nage
plongée en tourbillon
aux tréfonds, pleins flots

risque large
vise l'horizon
ciel glazic, et gris-gris
memestra

à la clarté éphémère
en mêlée d'huitres, filtré
ballotte aux vents changeants
au gré d'humeurs marines

O goéland mouette, sterne cormoran, albatros
s'en fend la mor, envol
chut, sur la crête, en perles

tempête vers, éclairs sol air
anti-missiles, anti-milliardaires
tombe allo, silence radio

à l'os du monde, hâte l'antique
antipeur en fond de sel
bleu vert jaune rouge

sort des torpeurs
de l'amertume
à la lutte des temps présents
les eaux secourent


http://aufildelavie.hautetfort.com/archive/2015/04/18/temps-erres-5605774.html

une sorte de mer 2

par catrine @, vendredi 12 avril 2024, 17:03 (il y a 223 jours) @ phil

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immobile, les doigts à peine déposés sur les touches du piano, tu écoutes le silence résonner — la pièce est encombrée d’objets et de livres, dépôts savants, quelques témoins, mais il n’y a que le piano, le silence et toi

les yeux clos, tu pèches dans les ondes comme d’autres méditent, la truite sonore, je veux dire l’exocet ou l’espadon mélodique, le ruban argenté d’une myriade de petits poissons aux mouvements saccadés et roulants, ce flot son continu

les yeux clos la mer monte dans le petit salon et l’engloutit — de longues algues se balancent comme tes doigts courent doucement sur le piano — l’eau embrasse tout et ton silence transfuse aux ondes le coulant parfaitement bleu

tu ouvres les paupières les yeux rivés sur l’histoire intérieure à l’histoire, la musique de la mer gonfle ou enfle et des créatures furtives glissent et effacent les motifs ondulants de leur sillage au-dessus des anémones

tu figures un grand hippocampe agrippé à une branche de corail — mille petits sortent de ton ventre et jouent autour de ta bouche — des doigts de lumière plongent en une cathédrale qui danse et s’évanouit se rallume et s’éloigne

puis, immobile, les doigts à peine déposés sur les touches du piano tu écoutes le silence résonner. la pièce est encombrée d’objets et de livres mais il n’y a que le piano, le silence et toi

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