Vaut-il mieux te mentir ?

par catrine, lundi 07 juillet 2014, 19:27 (il y a 3581 jours) @ Rodrigue

euhm.. euh..
doucement là, attends, mais attends un peu là, Rodrigue, je m'explique :



1- je suis très étonnée et désolée de ta réaction (violente)... qui est une défense, et qui me parle beaucoup de toi, te révèle.. mais ta réaction ne questionne pas et elle ne réfléchit pas, elle ne fait que repousser ce que tu refuses pour X ou Y raisons....

2a- généralement on ne poste pas un poème ou un texte sur un forum pour obtenir le silence complèt... et je pense qu'à écrire et partager un espace, si on commence par se mentir les uns aux autres ça n'ira pas bien, et même ça tuera cet espace lentement mais sûrement, tuer dans le sens d'étouffer, dans un climat bizarre et faux — je suis incapable de mentir, ça me fait mal.
2b-je n'ai pas tué ton poème, je ne t'ai pas humilié publiquement, j'ai simplement écrit que je ne peux pas entrer là parce que ce n'est pas vivant au sens où moi j'entends "poème vivant" ou "écriture vivante"... ET cela ne veut pas dire, non plus, que tout ce que tu écris est comme ça, loin de là, mais ici, cette suite, ce WIP sur lequel tu t'acharnes... oui, un peu... à mon sens à moi, ma lecture, ce corps est mort. (je saurais dire pourquoi il est mort et comment, mais c'est la dernière chose à dire, ou la première... et ça ne se dit pas, ou seulement à un ami très proche et encore...)
2c-le commentaire (positif ou négatif) est un cadeau, il propose un regard hors du tien, pour mille commentaires positifs tu reçois un commentaire négatif, je dis négatif pour toi, mais ce commentaire que tu perçois comme tel n'est ni négatif ou positif, il n'est qu'une réponse à une proposition. tu fais/agis/transformes ce que tu lis du commentaire, tu lui donnes la charge en fonction d'une importance accordée ou au texte ou au commentaire... tout cela autour de ce qui n'est qu'un texte... est-ce tu veux être flatté dans le sens de la peluche (comme sur facebook), ou, est-ce que tu veux recevoir des avis sincères de personnes qui t'estiment et estiment que tu peux faire de l'écriture quelque chose d'autre, quelque chose de vrai, quelque chose qui te ressemble, quelque chose qui apporte aux gens autour de toi, qui te reçoivent, ici...

3- mon commentaire n'est pas une attaque personnelle, mon commentaire ne nomme que ce que je perçois et reçois du texte, du texte, de l'écrire, qui pour moi, mais vraiment très personnellement, sont un peu des corps, des corps de paroles, des corps de pensées, vivants, vivants avec leur souffle, leur coeur, leurs sens, leurs membres, leurs articulations, muscles et tendons, veines, liquides, ossatures, moelle. mon commentaire nomme ce que je vois et ressens quand j'entre dans cette parole, souffle, battement, ce que cette parole agit en moi si je la prononce, si je la porte en moi...

4- lire est une rencontre, une rencontre avec un soufle, certains auteurs et poètes décédés depuis très très longtemps, ont laissé "des corps de paroles et de pensées" encore vivants, qui nous plongent et soulèvent, soutiennent, nourrissent, et on les porte longtemps longtemps en nous, on les gardent proches de soi, ils deviennent nos amis nos confidents, ils nous recueillent.. si on entre dans le roman, la poésie nous pénètre, la rencontre ici est d'un autre ordre, d'un ordre plus sensible, de degrés plus sensibles même de la sensibilité...


depuis Comptoirs déjà, et il y a plusieurs mois, tu descends une suite,
tu descends un texte, désaticules, suspends, coupes, découpes,
tu le tortures avec une minutie terrible, mais tu ne sembles pas réaliser
ce que cela produit, ni où cela conduit, de le lire, de le porter...
tu es emporté par ton mouvement de descente du texte... et tu t'écoutes,
je veux dire qu'il faut écouter le poème, son souffle à lui, le sien.
les poèmes nous traversent comme les vents solaires et parfois ils passent
complètement, bel et bien, parfois nous les retenons et les brisons...

je ne sais pas si c'est toi ou ton poème qui souffre, mais il t'appelle, il a besoin de toi,
il a besoin que tu lui apportes ce qu'il lui faut pour être...
ou que tu lui permettes de mourrir

le poème souvent est transparent de l'être qui l'écrit, la vibration du poème parle ...








tiens, je t'ai trouvé ça, c'est un chercheur japonais qui étudie la vibration des mots, ce qu'ils produisent : Masaru Emoto





p.s. allé reviens, ne me fais pas la gueule, allé, reviens quoi...

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