Tu marches avec les visions de visages qui s’extirpent du songe, traverses la nuit de neige et de cendres en désignant les alcôves vénéneuses d’où s’exhalent des vapeurs délectables ;
Tu piétines le ciel bleu ciel qui ne reflète au mieux que les marais stagnants du crépuscule et fait pleuvoir des acides qui déchiquettent la chimie du monde, sa matière épaisse et terne ;
Tu cloues sur place les rêves des autres et attend à la fenêtre orientale que les express venus d’ailleurs s’arrêtent à la gare de ton esprit ;
Tu bois le sang du temps qui passe et boit ton temps, ton sang, ta vie ;
Cette citerne intérieure qui se vide de toi – qui décide de tes sucs dans un vacarme macabre de patience et d’obstacles insaisissables – c’est une place glacée rougie au fer de tes vœux.
Incarnation
par cat, dimanche 01 mars 2015, 20:07 (il y a 3557 jours) @ julienb
je lis et relis et je vais certainement le relire plusieurs fois avant de commenter..l'étrange moelle de ton texte
(j'aime assez l'idée.. mais ça me fait un peu mal d'y entrer) je te reviens ..
(parenthèse)
par cat, lundi 02 mars 2015, 17:27 (il y a 3557 jours) @ cat
on va mobiliser un peu ;)
(parenthèse)
par Claire, lundi 02 mars 2015, 17:33 (il y a 3556 jours) @ cat
(parenthèse)
par cat, lundi 02 mars 2015, 17:36 (il y a 3556 jours) @ Claire
j'allais justement te demander, mais tu m'as prise de court !
VeM ? un avis ?
par cat, lundi 02 mars 2015, 17:27 (il y a 3557 jours) @ cat
- pas de texte -
VeM ? un avis ?
par VeM, lundi 02 mars 2015, 20:43 (il y a 3556 jours) @ cat
et puis les clichés trop connotés XIXème: les alcôves vénéneuses, les marais stagnants du crépuscule
j'étais en même temps intriguée par cette "incarnation" qui se présente en fait comme une "désincarnation"
renforcée par l'emploi réitéré du préfixe "-de" : décorpore, détisse, déchiquettent
et cette volonté du sujet de reconstruire à partir d'un monde que la frayeur met en pièces une autre dimension de perceptions métaphoriques
en particulier dans cette image que je trouve belle de transsubstantiation sang-temps:
Tu bois le sang du temps qui passe et boit ton temps, ton sang, ta vie
ce que je trouve pour le coup, proprement poétique
VeM ? un avis ?
par cat, lundi 02 mars 2015, 21:55 (il y a 3556 jours) @ VeM
grand merci pour ta vision qui m'éclaire un autre pan de ce texte de julienb
c'est tellement intéressant les regards différents!
kel ? un avis ?
par cat, lundi 02 mars 2015, 17:28 (il y a 3557 jours) @ cat
- pas de texte -
Ramm77 ? un avis ?
par cat, lundi 02 mars 2015, 17:29 (il y a 3556 jours) @ cat
- pas de texte -
Incarnation
par Claire, lundi 02 mars 2015, 17:29 (il y a 3556 jours) @ julienb
Incarnation
par cat, lundi 02 mars 2015, 22:07 (il y a 3556 jours) @ Claire
m'est venu — étrangement dans le contexte du texte — "fraîcheur"
... et quelque chose de l'inattention, dans le "naturel"..
je crois que c'est un aspect qui vient à manquer à la main écrivante
quelque chose que la main oublie avec le temps et l'écrire...
Incarnation // commentaire
par cat, lundi 02 mars 2015, 18:10 (il y a 3556 jours) @ julienb
par julienb @, dimanche 01 mars 2015, 16:02 (il y a 1 jour, 1 heures, 35 minutes)
Cette frayeur interne qui décorpore ton corps – qui détisse tes muscles et broie tes os sous couvert de silence et de saisons obscures
– c’est de la glace pilée sur ton cœur de feu ;
Tu marches avec les visions de visages qui s’extirpent du songe, traverses la nuit de neige et de cendres en désignant les alcôves vénéneuses d’où s’exhalent des vapeurs délectables ;
Tu piétines le ciel bleu ciel qui ne reflète au mieux que les marais stagnants du crépuscule et fait pleuvoir des acides qui déchiquettent la chimie du monde, sa matière épaisse et terne ;
Tu cloues sur place les rêves des autres et attend à la fenêtre orientale que les express venus d’ailleurs s’arrêtent à la gare de ton esprit ;
Tu bois le sang du temps qui passe et boit ton temps, ton sang, ta vie ;
Cette citerne intérieure qui se vide de toi – qui décide de tes sucs dans un vacarme macabre de patience et d’obstacles insaisissables
– c’est une place glacée rougie au fer de tes vœux.
d'abord ces deux vers m'ont "parlé", la sensation sans doute, mais aussi parce que ces matières sont très proches de mes "matériaux"
– c’est de la glace pilée sur ton cœur de feu ;
– c’est une place glacée rougie au fer de tes vœux.
...ils viennent ceindre entourer tenir et soutenir, ils embrassent (ou font office de cadre) ce qui serait un noyau de sens & chairs.
les vers du "coeur de texte" sont empreints d'une étonnante maladresse, les qui et adverbes et épithètes sont autant de branches en surnombre, buissonnantes, représentant un étouffement, un trop senti.. je ne sais pas trop si le [je] narrateur accuse ou s'il constate... mais c'est plutôt puissant..
le tout fait une musique et/ou tableau d'un bleu très froid où les noirs, les rouilles et le rouge (tâches et sons) se lustrent et se matifient alternativement...peut-être les intensités sont-elles trop égales ou semblables... mais j'aime assez, oui... entre lyrisme et crissements, il y a un quelque chose de aime/haine.. un mélange humain... hm
suis curieuse de lire d'autres textes de ta main
Incarnation // commentaire
par kel, lundi 02 mars 2015, 18:39 (il y a 3556 jours) @ cat
m'a fait songer à rimbaud (l'imagine assez ayant traversé quelque chose comme ça.)
Incarnation // commentaire
par cat, lundi 02 mars 2015, 19:23 (il y a 3556 jours) @ kel
Incarnation
par julienb , lundi 02 mars 2015, 19:00 (il y a 3556 jours) @ julienb
Incarnation
par kel, lundi 02 mars 2015, 19:03 (il y a 3556 jours) @ julienb
as-tu un blog, un endroit où lire plus ? si tu as envie de montrer.
Incarnation
par julienb , lundi 02 mars 2015, 19:06 (il y a 3556 jours) @ kel
Incarnation
par kel, lundi 02 mars 2015, 19:17 (il y a 3556 jours) @ julienb