Paroles, paroles

par kel, lundi 02 mars 2015, 08:17 (il y a 3557 jours)

L’homme était souvent présenté comme l'unique espèce dotée d’un langage. Cependant, les langages entre les individus ne passent pas nécessairement par la parole. Chacun s’accordait ensuite pour affirmer que les animaux ne possédaient pas l’usage de la parole. Pourtant, en son temps Esope écrivît les plus belles fables du monde, et les héros de ces historiettes étaient des animaux ; ces fables furent reprises par Jean de La Fontaine qui les mît en vers à sa manière. Esope racontait des fables africaines, lui-même était sans doute Nubien et ainsi, il était homme de couleur (tout comme le poète russe Alexandre Pouchkine soit dit en passant). Les avait-il inventées ou entendues ? Peut-être ces fables se racontaient depuis des générations, parcoururent tout un continent et plusieurs Océans, on les entendît à chaque coin du monde. Peut-être qu'en ces temps lointains les animaux communiquaient avec les hommes, tant et si bien qu’il semblait à ces hommes les entendre leur parler, par l’esprit, et alors ils avaient la faculté de leur donner libre parole à leurs rêves. Peut-être que chaque être humain était doté d’un esprit, tout comme les animaux seraient dotés du leur. Peut-être avant telle sorcière pouvait habiter quelques heures le corps d’une chouette et partir haut planer au-dessus des campagnes. Tel sorcier se faisait inviter par son ami hibou et partait bubuler à travers la forêt la nuit. Il y avait aussi un langage des plantes à apprendre à connaître. Il y avait de la magie, du secret, du sacré. Il paraîtrait même que cela subsiste de nos jours. Etait-ce seulement de l’imagination à l’origine ? Peut-être était-ce de la vraie imagination. Peut-être même que les fables africaines trouvées par Esope et même celles réinventées en vers par Jean de La Fontaine recelaient une part de vérité, au fond, quelque part, parmi les légendes, peut-être que ce n’était pas la vérité l’essentiel, ni même la philosophie, mais tout simplement la poésie qui faisait l’essence de notre humanité.

Quelques petites fables d'Esope

par kel, lundi 02 mars 2015, 14:45 (il y a 3557 jours) @ kel

Le Renard et la Corneille

Une corneille, ayant dérobé un beau morceau de fromage à la fenêtre d'une maison de campagne, l'avait emporté au sommet d'un arbre. Un renard, qui avait tout vu, se dit :
- Si je sais m'y prendre, j'aurai du fromage pour dîner ce soir.
Il réfléchit un instant, et arrêta son plan.
- Bonsoir, mademoiselle Corneille, dit-il, que vous êtes en beauté, aujourd'hui. Je n'ai jamais vu de plumage aussi lustré. Votre cou a la grâce de celui d'un cygne et vos ailes ont plus de force que celles d'un aigle. Sûrement, si vous pouviez parler, votre chant aura la suavité de celui du rossignol.
La corneille, fière d'une telle louange, voulut montrer qu'elle savait chanter aussi. Mais dès qu'elle ouvrit le bec pour croasser, le fromage tomba à terre et le renard s'en saisit bien vite.
Et, en s'esquivant, il manqua de galanterie. Appelant la corneille, il lui dit :
- J'ai pu plaisanter sur votre beauté, mais je n'ai rien dit sur votre intelligence !

Ne vous laissez pas ridiculiser par la flatterie.






L'Aigle et le Renard

Un aigle et un renard, ayant fait amitié ensemble, décidèrent d'habiter l'un près de l'autre, dans la pensée que la cohabitation affermirait leur liaison. Et alors l'aigle prenant son essor s'établit sur un arbre très élevé et y fit sa couvée, tandis que le renard, se glissant dans le buisson qui était au pied de l'arbre, y déposa ses petits.
Mais un jour que le renard était sorti pour chercher pâture, l'aigle à court de nourriture fondit sur le buisson, enleva les renardeaux et s'en régala avec ses petits. A son retour, le renard, voyant ce qui s'était passé, fut moins affligé de la mort de ses petits que de l'impossibilité de se venger ; en effet il ne pouvait, lui quadrupède, poursuivre un volatile. Il dut se contenter, seule ressource des impuissants et des faibles, de maudire son ennemi de loin. Or il arriva que l'aigle ne tarda pas à subir la punition de son crime contre l'amitié. Des gens sacrifiaient une chèvre à la campagne ; l'aigle fondit sur l'autel, y ravit un viscère enflammé et l'apporta dans son nid. Or un vent violent s'étant mis à souffler fit flamber un vieux fétu, et par suite les aiglons furent brûlés, car ils étaient encore hors d'état de voler, et ils tombèrent sur le sol.
Le renard accourut et sous les yeux de l'aigle les dévora tous.

Si vous trahissez l'amitié, vous pourrez peut-être vous soustraire à la vengeance de vos dupes, si elles sont faibles ; mais qu'en tout cas vous n'échapperez pas à la punition du ciel.





Le Loup et l'Agneau

Un loup, voyant un agneau qui buvait à une rivière, voulut alléguer un prétexte spécieux pour le dévorer. C'est pourquoi, bien qu'il fût lui-même en amont, il l'accusa de troubler l'eau et de l'empêcher de boire. L'agneau répondit qu'il ne buvait que du bout des lèvres, et que d'ailleurs, étant à l'aval, il ne pouvait troubler l'eau à l'amont.
Le loup, ayant manqué son effet, reprit : "Mais l'an passé tu as insulté mon père. - Je n'étais pas même né à cette époque", répondit l'agneau. Alors le loup reprit : "Quelle que soit ta facilité à te justifier, je ne t'en mangerai pas moins".

Auprès des gens décidés à faire le mal, la plus juste défense reste sans effet.





Le Loup affamé et l'Agneau

Un loup se désaltérait à un ruisseau, et il lui arriva de lever la tête. Un peu plus en aval, il aperçut un agneau qui buvait un peu d'eau.
- Oh! Oh! se dit le loup, voilà mon souper! Je n'ai besoin que d'une bonne raison pour l'avoir. Alors j'aurai du même coup nourriture et breuvage.
- Eh! vous là-bas, gronda-t-il. Qu'est-ce qui vous prend de troubler ainsi mon eau ?
- Pardon, dit l'agneau. Mais il n'est pas possible que je trouble votre eau. Si votre eau est boueuse, ce n'est pas ma faute. Vous pouvez voir que je n'emploie que le bout de ma langue. Et puis je bois plus bas que vous, en-dessous du courant, il n'est donc pas possible que je puisse troubler l'eau en-dessus de l'endroit où vous êtes.
- Ne discute pas avec moi, grogna le loup en montrant les dents. J'ai mes renseignements sur toi. Voilà plus de six mois que tu vas colportant des horreurs sur mon compte.
- Impossible, bêla l'agneau. Il n'y a que trois mois que je suis né.
- Eh bien, répartit le loup, si ce n'est toi, c'est donc ton frère, et ça ne vaut guère mieux.
Et, avant que l'agneau ait pu dire un seul mot de plus, le loup sauta sur le pauvre petit et le dévora.

Mauvaise raison est toujours assez bonne pour un brutal.





Le Paon et la Grue

Un paon se moquait d'une grue; il raillait sa couleur : "Moi, je suis vêtu d'or et de pourpre, toi, tu portes un plumage sans beauté. - Seulement moi, répondit la grue, je chante parmi les étoiles et mon vol me porte dans les hauteurs; toi, pareil à un coq, tu marches en bas avec la volaille."

Plutôt la gloire en haillons que le déshonneur dans le faste.





Le Lion et la Souris

Un rat s'en vint trotter sur un lion endormi. Réveillé, le fauve saisit le rat; il s'apprêtait à le dévorer quand le rat le pria de le laisser aller : "Si tu m'épargnes, lui dit-il, je te revaudrai ce bienfait." Et le lion, tout en riant, lui rendit la liberté. A quelque temps de là, le lion dut bel et bien son salut à la reconnaissance du rat. Des chasseurs l'avaient capturé et lié à un arbre. Le rat l'entendit gémir : il accourut, rongea ses liens et le délivra. Et il dit au lion ; "Naguère tu t'es moqué de moi parce que tu ne t'attendais pas que je te montre ma gratitude; apprends donc à présent que chez les rats aussi on trouve de la reconnaissance."

Quand la chance a tourné, on voit les plus puissants avoir besoin des faibles.


http://contemania.com/divers/Fables_Esope.htm

Quelques petites fables d'Esope

par kel, lundi 02 mars 2015, 15:24 (il y a 3557 jours) @ kel

"Il faut imaginer Sisyphe heureux."
Albert Camus, Le Mythe de Sisyphe

La Peste de Camus, à propos d'un des personnages, pour le moins, curieux : monsieur Grand

par kel, samedi 07 mars 2015, 13:52 (il y a 3552 jours) @ kel

Un livre pour lequel j'éprouve un sentiment d'admiration ; je suis en train de le relire depuis quelques temps.

http://ex-libris.over-blog.com/article-joseph-grand-celui-qui-ne-trouvait-pas-ses-mots-42639205.html

" Plus tard, lorsque Grand tombe malade, il demande à Rieux de lui apporter son manuscrit. Comportant une cinquantaine de pages, celui-ci porte « la même phrase indéfiniment recopiée, remaniée, enrichie ou appauvrie. Sans arrêt, le mois de mai, l’amazone et les allées du Bois se confrontaient et se disposaient de façons diverses. L’ouvrage comportait aussi des explications démesurément longues et des variantes. » A ce moment encore, il s’écrie que « belle, belle, ce n’est pas le mot juste. » (p. 238). Il crie à Rieux de brûler son texte mais, le lendemain, la fièvre ayant disparu, il promet qu’il recommencera à écrire.
Dans l'épilogue, au moment de quitter le docteur, Grand lui avoue qu'il a enfin écrit à sa femme Jeanne et qu'il a supprimé de sa phrase tous les adjectifs. Le lecteur a une dernière vision de lui, "content", enlevant son chapeau avec cérémonie et souriant malicieusement (p. 277). Ne faut-il pas imaginer "Sisyphe heureux"? "

"On peut aussi se demander si les efforts vains de Grand ne sont pas une mise en abyme de la difficulté que Camus lui-même eut à écrire son roman et dont il parle dans ses Carnets : « Peste. De toute ma vie, jamais un tel sentiment d’échec. Je ne suis même pas sûr d’arriver jusqu’au bout. »

(postit)

par kel, dimanche 08 mars 2015, 13:59 (il y a 3551 jours) @ kel

penser à bien se laver les mots et à faire ses lessives,
tout en laissant reposer, pas oublier de se reposer (des pellicules tombent des cheveux),
en attendant le grand ménage du printemps.

(postit)

par kel, dimanche 08 mars 2015, 14:25 (il y a 3551 jours) @ kel

(comme le sentiment d'être un vieillard, par moment(s), d'avoir mille ans et des poussières...)

Ami ombre amie lumière

par kel, mardi 10 mars 2015, 06:05 (il y a 3549 jours) @ kel

avant dans les bois d’enfance, au taillis
les chemins précédant l’errance
les ronces, la fougère et le genêt
à la lande d'an heol, entrevoyant des trésors
en fouillis, aux pieds d'arcs-en-ciel découvrant au hasard
des chances
trottinant parmi les fleurs en foliespérance
le temps de nuages gris, entremêlé aux éphémères embellies
proche de s'écrouler, comme de s'envoler
au bord des talus, mulot, escargot, crapaud
- il y avait aussi un hérisson et une tortue cachés dans le jardin –
en verse de verte papillonne, rouge coccinelle en quatre ailes.

On partît pour les grandes villes, araignée tisseuse de toiles au plafond
on apprît de la vie, on se consuma aussi, transi
on vit du pays comme on dit... Tu parles quand
une autrefois s'était finie.

Toujours le temps balance
au gré des intempéries
à la pluie, à la neige, au vent des nuages
ciel bleu, fait soleil
parmi les chants aériens
des vols planés à rêver
migrent les esprits vers là-bas
du nord aux quatre vents

au Nord, là-haut, les nuages filent à la traîne
des têtes au charbon, poussières et lucioles
tandis qu'à l’Ouest les éclaircies charrient
des morceaux de mica
rien de nouveau depuis la nuit des temps
des étoiles nous voilent
et des galets s’entrechoquent au gré des marées
les vagues trament avec le sable
à l'écume de mer nos vies
miroitée de rayons d'espoir qui gravitent
au granit.
 
File à l'Est du Sud
toujours l'opposé attire
semences au chant de friches
graines parmi la bruyère
semées de peu
frissonnent les ajoncs
se récoltent les blés et la mie de pain froment
la croûte de riz au lait beurrée
et farine de sarrasin.
De petits cailloux rouges
parsèment sous les chaussures
souviennent à nos pommes
collées au cœur chausson
quelques printemps d'amour
à la résine de cerisiers grimpés
pour nous recueillir chaque année
des fruits goûtus défendus.

Une fibre mémorielle
file sous la paume de la main à la main
dans un courant d'ondes clair
parcoure les lignes vives
des croisements de chemins
et des regards
rencontres inattendues transformées
en bouts ensemble
des camaraderies
je souhaiterais te faire découvrir mon pays ami
je souhaiterais m'y balader en ta compagnie amie

On raconte que blanche hermine – à la queue noire – meure plutôt debout
que souillée de boue.
Parfois elle s'en va, mais elle reste dans le cœur.

Pour tout le temps
tu as l'âme pacifique, au fond d'une clairière
cachée, à mille lieues des guerres
où le soleil du sud endort le jour
d'une lueur simple, douce et familière.

(postit)

par kel, mardi 10 mars 2015, 09:58 (il y a 3549 jours) @ kel

(poème - non abouti encore - revenu s'insérer dans le recueil
décante et recante, en aller et retour, trouver le rythme avec une note idoine
idée naissante d'essayer de faire des talismans à présent)

(postit)

par kel, mardi 10 mars 2015, 10:38 (il y a 3549 jours) @ kel

(postit)

par kel, mardi 10 mars 2015, 12:47 (il y a 3549 jours) @ kel

(à présent se taire, effacer les traces)

(postit)

par kel, mardi 10 mars 2015, 13:17 (il y a 3549 jours) @ kel

(ou plutôt laisser des traces, mais lesquelles ? telle une question)

(postit)

par kel, mardi 10 mars 2015, 14:39 (il y a 3549 jours) @ kel

(réponse : laisser faire la vie)

(postit)

par kel, mardi 10 mars 2015, 14:46 (il y a 3549 jours) @ kel

(s'exprimer quand ça chante)

(postit)

par kel, mardi 10 mars 2015, 22:46 (il y a 3548 jours) @ kel

(réponse aux postit aujourd'hui : .../ ou pas)

(postit)

par kel, mercredi 11 mars 2015, 00:09 (il y a 3548 jours) @ kel

(du doute, j'en suis, et suis peut-être allé trop loin en cours de vie...)

(postit)

par kel, mercredi 11 mars 2015, 02:02 (il y a 3548 jours) @ kel

(j'aurais poursuivi le cours la vie au bénéfice du doute.)

(postit)

par kel, mercredi 11 mars 2015, 10:24 (il y a 3548 jours) @ kel

(livre-recueil sur le point de s'achever, cette fois, je crois ; il craque de partout, déborde, et enfin se clôt, me tombe des mains ; il est temps qu'il se finisse, afin d'en entamer peut-être un autre livre à venir, une autre fois. je vais le faire lire déjà à frédéric...)

(postit)

par kel, mercredi 11 mars 2015, 10:29 (il y a 3548 jours) @ kel

"Ne craignez pas la perfection. Vous n'y parviendrez jamais." Dali

(postit)

par kel, mercredi 11 mars 2015, 10:56 (il y a 3548 jours) @ kel

(le titre, les lignes, tout se tient, ne bouge plus.
en effet ce n'est pas un bébé.
je suis au bout, je n'en veux plus.
qu'il vive sa vie... et merde ! (comme on dit.))

(postit)

par kel, mercredi 11 mars 2015, 11:36 (il y a 3548 jours) @ kel

(je suis adulte et responsable, je peux aussi choisir de ne pas publier.)

à cat

par kel, mercredi 11 mars 2015, 12:12 (il y a 3548 jours) @ kel

(catrine.. j'espère que tu vas bien (pensées))

tintin, haddock et tournesol

par kel, mercredi 11 mars 2015, 12:28 (il y a 3548 jours) @ kel

à kel

par catrine, jeudi 12 mars 2015, 02:11 (il y a 3547 jours) @ kel

si si ça va t'inquiète pas ( j'essais juste d'endormir mes antennes..) ;)

à catrine

par kelig, jeudi 12 mars 2015, 17:51 (il y a 3546 jours) @ catrine

tu peux effacer mes essais de ta boîte.
je laisse un poème ici comme ailleurs : La voile au regard soufflant

et tu peux tout effacer de moi de délivre. je laisse faire tes yeux de chat :)
merci pour tout.

(et encore merci, oui, je vais faire attention, promis. toi aussi hein.)

?? à catrine

par cat, jeudi 12 mars 2015, 18:04 (il y a 3546 jours) @ kelig

mais mais mais j'ai pas l'goût d'effacer zut !
effacer quoi au juste ? effacer où ? pourquoi faire encore ?

- refus catégorique ! lol




bon, s'il y a quoi que ce soit tu sais où m'écrire ;)

?? à catrine

par Claire, jeudi 12 mars 2015, 18:28 (il y a 3546 jours) @ cat

oui, moi aussi je trouve que ce n'est pas une bonne idée. Et puis peut-être les autres ont envie de réagir, commenter etc...ce ne sont pas seulement des yeux, Kelig.

?? à catrine

par kelig, jeudi 12 mars 2015, 18:32 (il y a 3546 jours) @ Claire

bonjour claire,

j'avais dit tu peux (si tu veux, comme tu veux) en m'adressant à catrine, mais à la réflexion il aurait fallu que je dise vous pouvez, faites comme vous voulez, comme vous le sentez. il n'y a pas de souci, aucun.

comme je viens d'écrire à catrine, je viendrai lire et participer.
mais plus poster de texte, c'est tout.

(et je sais bien, claire, qu'il y a des personnes derrière)

bises,
kelig

?? à catrine

par kelig, jeudi 12 mars 2015, 19:57 (il y a 3546 jours) @ cat

eh non tu n'y es pour rien dans mon choix, poète catrine! (personne n'y est pour rien, je précise au cas où. c'est un choix personnel d'arrêter le recueil.)
même si tu m'as renversé à plusieurs reprises :) et que tu m'as permis d'avancer :)
et puis je vais me faire plaisir à lire tes recueils quand ils arriveront.

?? à catrine

par cat, jeudi 12 mars 2015, 20:04 (il y a 3546 jours) @ kelig

eh non tu n'y es pour rien dans mon choix, [...] catrine!





ffiou.. ho bon sang j'ai eu peur d'avoir encore causé un incident diplomatique transatlantique
houloulou




.. alors, si tu veux bien, tu m'expliqueras ?

?? à catrine

par kelig, jeudi 12 mars 2015, 20:08 (il y a 3546 jours) @ cat

expliquer ? ça me parait duraille. :)
(et là faut que je file bientôt, j'ai cours de salsa)
bon ben j'essayerai.

okay ;)

par cat, jeudi 12 mars 2015, 20:18 (il y a 3546 jours) @ kelig

- pas de texte -

(postit)

par kel, mercredi 11 mars 2015, 16:37 (il y a 3548 jours) @ kel

(une décision : premier archivage. pour la suite, faire de beaucoup autres choses à partir de peu ou proue les mêmes, laver et relaver encore.)

(postit)

par cat, mercredi 11 mars 2015, 17:17 (il y a 3548 jours) @ kel

fin

par kelig, jeudi 12 mars 2015, 17:15 (il y a 3547 jours) @ kel

(...

par (kelig), dimanche 15 mars 2015, 05:36 (il y a 3544 jours) @ kelig

à mes yeux (du moins) l'essentiel - l'essence de notre humanité est poésie. et la poésie est à la fois en soi et dans la vie en cours, elle peut aussi s'écrire, se chanter. l'imagination aussi est importante.

avec, ensuite ? (comme avant) maintenant des germes d'idées semblent naître de la matière grise. ceci est pensées, mais non encore élaborées, et ce qui doute doit est vérifié, trouver des solutions aux questionnements. agir en tant qu'adulte responsable (à suivre..?)

(...

par (kelig), dimanche 15 mars 2015, 08:12 (il y a 3544 jours) @ (kelig)

et si je disais de quelques lecture que dostoïevski, finit par me fatiguer ?
que kafaka, lui-même, finit par me lasser ?
je n'ai pas lu tout leurs livres, et je n'ai plus envie de les lire.
que j'ai lu les livres de gogol, et que je n'ai pas envie de les relire ?
que j'ai lu certains écrits de pouchkine, qu'il me plairait de relire.
que j'ai très peu lu tolstoï, et je crois que l'envie est passée.
que j'avais bien aimé lire les nouvelles de léonid andréiev.
et quelques autres...
que des livres de milan kundera, m'ont plu, mais que c'est loin, et parti.
tout comme le maître et marguerite de bougalkov.
j'en oublie sûrement...
que j'ai aimé le rouge et le noir, de stendhal.
que rabelais, villon c'est trop loin, ça ne me touche pas et ça ne m'intéresse guère.
j'ai aimé lire et relire les nouvelles de maupassant. pas flaubert. ni proust... désolé (mais je l'ai lu en bd c'était bien.)
que je n'ai lu que des poèmes de hugo, et alors ? que c'est ainsi.
que au bonheur des dames de zola je trouve que c'est un bon livre.
ma vie ce n'est pas non plus l'ilyade et l'odyssée.
que parmi mes auteurs de coeur il y a fante et brautigan.
que finalement bukovski, en fait non.
qu'il y a aussi des livres de jeunesse qui sont très importants...
j'en oublie beaucoup, beaucoup...
que j'ai lu aussi un peu kerouac sous le conseil de quelqu'un, que je considère et estime comme étant écrivain-poète - important, essentiel à mes yeux, qui il me semble avait saisi beaucoup de choses (même s'il refusait la plupart du temps d'entendre parler de poésie) et qui devrait être encore là évidemment, si c'était normal...
que céline m'a gonflé, et m'a pelé le jonc.
que baudelaire sûrement, c'est beau mais que c'est loin, que rimbaud était jeune et écrivait beau mais c'est loin aussi - en tous cas c'est fini me concernant, que si on aime d'avantage verlaine souvent c'est peut-être parce qu'il jouait le plus de la corde musicale. que lautréamont a ouvert une brèche. que les poèmes de prévert ont au moins le mérite de faire sourire, tout comme ceux de clochelune, plus finement. que boris vian reste le plus imaginatif. que agota kristov m'a retourné la tête. j'en oublie plein, plein... que c'est la suite qui comte. tout ça pour dire pas grand chose. sinon qu'il y a des gens qui tentent d'écrire, encore aujourd'hui, pas plus mal sinon mieux, dont beaucoup de femmes.

(...

par (kelig), dimanche 15 mars 2015, 09:09 (il y a 3544 jours) @ (kelig)

(que camus je ne m'en lasse pas, que j'ai aimé lire césaire, et sepulvada
lire aussi des poèmes de féférico garcia lorca, et de pablo neruda)
(citer aussi jim dodge, quand même (...)

(...

par Claire, dimanche 15 mars 2015, 09:37 (il y a 3544 jours) @ (kelig)

oui, un peu comme toi, à part Proust que j'ai lu à moment donné, pour son effet hypnotique (il faut avoir du temps), et les russes que je n'ai pas lu beaucoup. C'est vrai que les grands classiques on en a moins envie, je me demande pourquoi. Peut-être on est plus conscient du monde autour de soi, on aurait plus envie de lectures qui lui répondent ?
J'ai beaucoup lu de polars aussi, et ça je ne m'en lasse pas.

(...

par zeio @, dimanche 15 mars 2015, 12:24 (il y a 3544 jours) @ Claire

C'est amusant j'ai toujours pensé que c'était la part intemporelle et relative de la littérature, quelle que soit son époque, qui répondait le mieux au monde autour de soi. Avec le temps au contraire, je trouve qu'on s'éloigne du compartimenté (les classiques deviendraient hors-jeu, et les contemporains seulement nous parleraient du monde présent), on sort un peu de tout ça pour voir du présent dans l'ancien, de l'ancien dans l'actuel, on se dirigerait plutôt vers une distanciation, une intemporalité.

(...

par Claire, dimanche 15 mars 2015, 12:43 (il y a 3544 jours) @ zeio

Oui, je sais bien, je suis d'accord, mais c'est comme si j'avais de plus en plus de mal à ça...peut-être parce que je suis amenée à réfléchir à la forme. Du coup les formes du passé me gênent.

(...

par zeio @, dimanche 15 mars 2015, 13:55 (il y a 3544 jours) @ Claire

Je réfléchis beaucoup aussi à la forme en ce moment, et je me dis que dégoter une forme consiste à ôter les filtres plutôt qu'à en appliquer.

(...

par zeio @, dimanche 15 mars 2015, 14:04 (il y a 3544 jours) @ Claire

Peut-être faut-il laisser les battements intérieurs dicter la forme la plus sincère et personnelle, plutôt que les bruits extérieurs.

(...

par Claire, dimanche 15 mars 2015, 14:10 (il y a 3544 jours) @ zeio

Tes battements intérieurs sont les échos du monde, auquel s'adressent tes désirs.
Je voudrais arriver à dire de quelle façon tout cela se superpose et se répond, passé, présent, rêves...tous les gens.

(...

par Claire, dimanche 15 mars 2015, 14:37 (il y a 3544 jours) @ Claire

souvent je me dis que la seule chose qui soit vraiment soi c'est le désir de vivre.

(...

par ---, dimanche 15 mars 2015, 15:48 (il y a 3544 jours) @ zeio

(...

par zeio @, dimanche 15 mars 2015, 12:06 (il y a 3544 jours) @ (kelig)

J'ai relu des livres de maupassant il y a peu. Il n'est pas un auteur majeur à mes yeux car il n'a pas bousculé ma manière de sentir les gens et les choses. Pourtant j'ai adoré le relire. Un goût de l'enfance qui remonte, j'aime sa personnalité, et son destin (réussite, célébrité, puis folie, tentative de suicide sur le verre d'une fenêtre, dernière lettre terrible). Il faut lire boule de suif aussi.
Flaubert, il faut relire un cœur simple encore est encore.
Villon, il était un brigand de génie.
etc.

Tout ça, c'est aussi parce que c'est loin que c'est beau. Mais il faut aimer le lointain. Pour aimer le lointain il faut être en mesure, par l'imagination, de les ramener au présent, au "proche" de soi en dépassant les fluctuations du language et des manières.
Pour ma part d'une certaine façon il me faut en passer par là pour apprécier entièrement les auteurs du temps présent. Ils ne sont pas dans le présent pour toujours et à vrai dire cette idée "d'écrivain du présent" ne signifie pas grand chose, ils sont dans un sas, dans l'attente du lointain. C'est touchant. Leur vie n'était pas si différente de la notre. Plutôt que de les scinder, il s'agit peut-être de ramener les anciens dans le présent, et de pousser les présents vers le lointain. Brouiller, chambouler le jeu, pour que l'ensemble prenne sa beauté, son sens.

(...

par (kelig), dimanche 15 mars 2015, 12:44 (il y a 3544 jours) @ zeio

peut-être tu vois plus juste en disant cela, en un certain sens.. cette voie semble intéressante. mais je suis pris par le temps, je n'ai pas de temps à passer comme ça, je ne suis pas fait pour cette voie-ci. il faut que j'essaye d'aller à l'essentiel... (et quand tu dis il faut ce n'est qu'à toi que tu t'adresses)

(...

par zeio @, dimanche 15 mars 2015, 13:45 (il y a 3544 jours) @ (kelig)

Je voudrais éprouver devant un livre contemporain la même sensation que l'on peut connaître parfois devant une foule. Ils sont là. Ils ne sont pas là. Dans 100 ans ils n'y seront plus. C'est ce qui leur donne toute la grâce. Ils sont l'actuel. Le passé déjà. Ils sont le présent. Ils ne savent peut-être pas à quel point ils sont le passé qui a simplement revêtu un autre manteau. Ils transportent du vent. Ils respirent. Ils sont morts, vivants, les deux à la fois, Socrate, Rimbaud, Melville, ils se promènent parmi la foule qui monte et redescend, dans les rues inclinées.

(...

par (kelig), dimanche 15 mars 2015, 13:53 (il y a 3544 jours) @ zeio

C'est pas faux ceux que tu cites... Il y a quelque chose comme ça, oui.
Et puis il y a le cantique des cantiques quand même aussi.
Le livre de Barjavel La faim du tigre est par endroit aussi assez éclairant.
Et puis au détour, à part le Livre des morts Egyptien que j n'ai pas encore lu, on trouve parfois de drôles choses sur internet, par exemple : http://www.infologisme.com/art/EvangileMarie.html

(...

par (kelig), dimanche 15 mars 2015, 11:10 (il y a 3544 jours) @ (kelig)

autre chose, si quelqu'un trouvait des clés, qu'en faire, comment faire, à qui les confier notamment ? et quelles conséquences)

(...

par ---, dimanche 15 mars 2015, 15:47 (il y a 3544 jours) @ (kelig)

personne ne veut les clés ; tout le monde en a peur parce que les clés changent tout

(...

par (kelig), dimanche 15 mars 2015, 15:49 (il y a 3544 jours) @ ---

(moi non plus alors)

(...

par zeio @, dimanche 15 mars 2015, 20:07 (il y a 3543 jours) @ ---

C'est pas faux du tout.
Les clefs on veut bien se les imaginer tout au plus.
Mais une fois celles-ci dans nos mains, nous voilà tout tremblants, devant une porte, à prier pour qu'elle reste fermée.

fin

par (kelig), dimanche 15 mars 2015, 15:27 (il y a 3544 jours) @ kelig

(pour dire quelques mots...

c'est que, tu comprends, celles que j'ai aimées, la petite copine de l'école maternelle, celle qui me plaisait dont j'étais un peu amoureux au collège, cette autre dont m'avait - un tout petit peu - parlé la voisine, et dont rien que le prénom et me l'imaginer et la savoir penser un peu à moi par un petit mot écrit me comblaient, celle que j'ai aimé ensuite dont j'ai été tellement amoureux à peine adulte, celle que j'ai rencontrée plus tard et que j'ai aimée avec qui j'ai été longtemps - et qui n'est plus, celle que j'ai rencontrée par la suite, avec qui j'ai vécu neuf années, dont j'ai été aussi amoureux, et qui est aujourd'hui devenue une amie, celle avec qui j'ai ensuite vécu cette sans doute folle - mais enfin belle histoire d'amour, celles enfin mes deux dernières petites amies d'autre part avec qui je n'ai été bien longtemps mais pour qui j'en pinçais, tu comprends chacune à leur manière et de façon différente et changeante se transformant au cours du temps, et à différents degrés, je les aime encore.

c'est que, aussi, je me souviens de mon cousin, et puis de mon pépé, et puis de la compagne de mon père d'alors, et puis de celle que j'ai aimée, et puis de celui-ci que je voyais tel un ami, et puis de cette tante, et puis de cet oncle, et puis de celle-ci que je voyais aussi telle une amie, et puis de cet autre oncle, et puis de ma marraine - mam' gozh - des fois je sais plus trop quand je me mélange, et puis d'un autre cousin, et d'autres gens encore, chacun pour eux j'ai des pensées selon j'ai le sentiment de les aimer encore, d'autant plus quand ils sont partis brusquement - voire brutalement

plus que des petits grains de lien

et beaucoup beaucoup de neige)

fin

par (kelig), dimanche 15 mars 2015, 16:25 (il y a 3544 jours) @ (kelig)