au-delà
par julienb 
, mardi 03 mars 2015, 10:06 (il y a 3696 jours)
Hier j’ai écouté la voix d’Apollinaire
On trouve ça sur Youtube
Je ne l’avais pas encore fait bizarrement
Pour moi Apollinaire ce sont des livres géniaux
Les onze mille vierges
L’enchanteur pourrissant
Des poèmes sublimes
Le Pont Mirabeau
Rhénane d’automne
Dans ma bibliothèque de papier
Hier j’ai écouté la voix d’Apollinaire
Déclamation d’un autre temps, ridicule aujourd’hui
Incroyablement désuète
Empruntée
Et pourtant j’ai pleuré
Parce que c’est Apollinaire
Parce que c’est sa voix
Aussi vivante que celle de n’importe quel vivant
Parce que c’est la voix vivante d’un poète mort
A 38 ans comme moi qui suis encore vivant
Mais pas vraiment poète
Qu’est-ce que ce serait si j’entendais
Les voix de Baudelaire ou Verlaine
Ou Rimbaud
Bon sang
On trouve ça sur Youtube
Je ne l’avais pas encore fait bizarrement
Pour moi Apollinaire ce sont des livres géniaux
Les onze mille vierges
L’enchanteur pourrissant
Des poèmes sublimes
Le Pont Mirabeau
Rhénane d’automne
Dans ma bibliothèque de papier
Hier j’ai écouté la voix d’Apollinaire
Déclamation d’un autre temps, ridicule aujourd’hui
Incroyablement désuète
Empruntée
Et pourtant j’ai pleuré
Parce que c’est Apollinaire
Parce que c’est sa voix
Aussi vivante que celle de n’importe quel vivant
Parce que c’est la voix vivante d’un poète mort
A 38 ans comme moi qui suis encore vivant
Mais pas vraiment poète
Qu’est-ce que ce serait si j’entendais
Les voix de Baudelaire ou Verlaine
Ou Rimbaud
Bon sang
au-delà
intéressant ces états d'âme mais un peu convenu je trouve. :)
parce que tout pathos s'est achevé.
parce que tout pathos s'est achevé.
au-delà
On achève bien les chevaux.
au-delà
On achève bien les chevaux, non ?
![[image]](https://downatthirdman.files.wordpress.com/2013/12/they-shoot-horses-dont-they.jpg)
au-delà
par julienb , mardi 03 mars 2015, 11:42 (il y a 3696 jours) @ kel
Possible ! Peut-être que même nos émotions sont convenues... et qu'Il faut alors l'artifice d'une poésie brûlante pour leur redonner une vérité.
plus bas que le silence
Ce matin tôt, dans le bus, une femme parlait à un fil.
Le bus était bondé de silence. Le silence augmentait à chaque arrêt. La femme parlait presque sans ménager de pause. Malgré cela et bien qu’elle ne fut distante que de quelques centimètres, aucun son ne me parvenait.
Cette femme parle plus bas que le silence, songeais-je. Ce pouvait-il qu’il y eut quelque part une oreille assez sensible ou monstrueuse pour l’entendre ? Cette pensée me parut bruyante. La femme parlait toujours. Seuls les mouvements saccadés de ses lèvres révélaient l’activité langagière et confirmaient que, si jamais la folie me guettait, elle restait prévenante. Je me confiais cela le plus intérieurement possible lorsque la femme se leva pour descendre au Rond-point des Bergères. Alors, je retournais à mes moutons. Ou plutôt, à un mouton qui avait survécu à l’holocauste pour végéter à New York, épicentre du rêve américain. Entre deux jobs minables il écrivait, la bite à la main.
Le bus était bondé de silence. Le silence augmentait à chaque arrêt. La femme parlait presque sans ménager de pause. Malgré cela et bien qu’elle ne fut distante que de quelques centimètres, aucun son ne me parvenait.
Cette femme parle plus bas que le silence, songeais-je. Ce pouvait-il qu’il y eut quelque part une oreille assez sensible ou monstrueuse pour l’entendre ? Cette pensée me parut bruyante. La femme parlait toujours. Seuls les mouvements saccadés de ses lèvres révélaient l’activité langagière et confirmaient que, si jamais la folie me guettait, elle restait prévenante. Je me confiais cela le plus intérieurement possible lorsque la femme se leva pour descendre au Rond-point des Bergères. Alors, je retournais à mes moutons. Ou plutôt, à un mouton qui avait survécu à l’holocauste pour végéter à New York, épicentre du rêve américain. Entre deux jobs minables il écrivait, la bite à la main.
plof ! encore un gros caca de jean-michou dans la cuvette des cabinets.
- pas de texte -
au-delà
non, aucune de nos émotions n'est convenue, je crois.
mais en écriture...
mais en écriture...
au-delà
" intéressant ces états d'âme "
je veux dire ce peut être intéressant à entendre mais ce n'est pas écrit comme texte.
(il me semble)
je veux dire ce peut être intéressant à entendre mais ce n'est pas écrit comme texte.
(il me semble)
plus bas que le silence
probablement sans rapport, je n'ai lu qu'un livre de henry miller, sexus.
au-delà
(note que c'est un peu grâce à toi que j'écris ça. :) )
plof ! encore un gros caca de jean-michou dans la cuvette des cabinets.
tu peux parler, toi. il peut chier une caisse un coup au moins.
au-delà
Voilà un texte qui traite un sujet potentiellement "humide" en le passant au tamis d'un style "sec" et dépouillé de toutes fioritures. L'absence de marqueur émotionnel, (tels les points d'interrogation et d'exclamation), s'inscrit dans ce parti pris, de même que la pénurie de termes rares ou précieux.
Le résultat est d'excellente tenue.
PS : On cherchera en vain une quelconque trace « d’État d'âme", puisque l'expression fait référence à des considérations d'ordre moral dont le texte en question s’avère, ma foi, assez dépourvu.
Le résultat est d'excellente tenue.
PS : On cherchera en vain une quelconque trace « d’État d'âme", puisque l'expression fait référence à des considérations d'ordre moral dont le texte en question s’avère, ma foi, assez dépourvu.
au-delà
par julienb , mardi 03 mars 2015, 14:04 (il y a 3695 jours) @ kel
Content d'avoir servi à quelque chose !
plus bas que le silence
Pas de rapport, en effet, avec Henry Miller.
au-delà
ok. un avis.
ps : c'est vrai que j'ai tendance à oublier que j'ai donné un sens un peu différent du commun à "état d'âme" me concernant, je comprends la méprise - il ne s'agit pas de morale (mais plutôt de moral (sans ordre bien entendu)).
ps : c'est vrai que j'ai tendance à oublier que j'ai donné un sens un peu différent du commun à "état d'âme" me concernant, je comprends la méprise - il ne s'agit pas de morale (mais plutôt de moral (sans ordre bien entendu)).
plus bas que le silence
il faut lire tropique du cancer.
plus bas que le silence
"il faut lire"
;))
;))
au-delà
par zeio , mardi 03 mars 2015, 14:17 (il y a 3695 jours) @ julienb
Je suis extrêmement sensible à la voix moi aussi.
Comme un grand "Il est là, je l'entends, il est mort, mais il est là, vivant, c'est tout comme"
Le poète qu'on aime, qui prend chair et voix
L'écouter est comme un grand remerciement
Un grand merci d'avoir existé, ou d'être là quand bien même mort quand bien même encore en vie
là-dedans dans nos propres chairs
Comme un grand "Il est là, je l'entends, il est mort, mais il est là, vivant, c'est tout comme"
Le poète qu'on aime, qui prend chair et voix
L'écouter est comme un grand remerciement
Un grand merci d'avoir existé, ou d'être là quand bien même mort quand bien même encore en vie
là-dedans dans nos propres chairs
plus bas que le silence — l'ordure
ce matin, c'est le jour 1 des vidanges. le jour 1 c'est que les vidanges pas de récup !
touski pu va au sac noir. tout sac noir va au chemin — en fait le coin d'la rue...
ce matin il fait moins vingt degrés, alors t'attrapes ta peau d'ours et tes mouffles
avant de descendre les trois étages avec deux grands sacs noirs puants et
lourds comme des enfants. pendant que l'ours de moi descend les marches
en me disant «là, madame, c'est pas l'temps d'tomber! la tombe est aux ordures!»,
des miasmes se répandent si bien que j'ai l'impression de trimbaler des petits
macchabés. non seulement l'épreuve bihebdomadaire est éprouvante qu'elle
se double d'un obstacle qui consiste à ouvrir deux portes vitrées. l'ours de moi,
un sac à la main et un sac à l'épaule use du coude pour la clanche de la porte,
de la hanche pour l'entrebailler, du pied pour la pousser, balance le poids, 1, 2,
après, six marches et on recommence le balais ordurié... avec une pause de 10
secondes avant de pousser la seconde porte, parce que tu sais que l'air que tu
vas avaler est plus froid que le congélo d'une morgue. il faut encore marcher
avec les sacs lourds une trentaine de pas pour les aligner avec leurs semblables
près de l'arbre où sont alignés semaines après semaines les sacs noirs, puants,
comme s'alignent des corps près d'une fosse, après un attentat, une catastrophe.
touski pu va au sac noir. tout sac noir va au chemin — en fait le coin d'la rue...
ce matin il fait moins vingt degrés, alors t'attrapes ta peau d'ours et tes mouffles
avant de descendre les trois étages avec deux grands sacs noirs puants et
lourds comme des enfants. pendant que l'ours de moi descend les marches
en me disant «là, madame, c'est pas l'temps d'tomber! la tombe est aux ordures!»,
des miasmes se répandent si bien que j'ai l'impression de trimbaler des petits
macchabés. non seulement l'épreuve bihebdomadaire est éprouvante qu'elle
se double d'un obstacle qui consiste à ouvrir deux portes vitrées. l'ours de moi,
un sac à la main et un sac à l'épaule use du coude pour la clanche de la porte,
de la hanche pour l'entrebailler, du pied pour la pousser, balance le poids, 1, 2,
après, six marches et on recommence le balais ordurié... avec une pause de 10
secondes avant de pousser la seconde porte, parce que tu sais que l'air que tu
vas avaler est plus froid que le congélo d'une morgue. il faut encore marcher
avec les sacs lourds une trentaine de pas pour les aligner avec leurs semblables
près de l'arbre où sont alignés semaines après semaines les sacs noirs, puants,
comme s'alignent des corps près d'une fosse, après un attentat, une catastrophe.
plus bas que le silence
c'est exactement ce que j'allais suggérer
plof !
tu cèdes trop souvent à la facilité, d, c'est une chose pour laquelle j'aimerais te conseiller la rétention...
plus bas que le silence
si on me le suggère, j'y adhère plus.
au-delà
Oui.
au-delà
entièrement d'accord sur ces points (...formels)
plus bas que le silence — l'ordure
"pendant que l'ours de moi"
J'adore cette phrase.
On visualise l'expédition, ta démarche plantigrade en l'occasion. Occasion heureusement circonscrite à l'exercice bihebdomadaire...
J'adore cette phrase.
On visualise l'expédition, ta démarche plantigrade en l'occasion. Occasion heureusement circonscrite à l'exercice bihebdomadaire...
plus bas que le silence
à l'occasion peut-être. éventuellement. sans plus.
au-delà
J'ai entendu cette voix pour la première fois alors que j'accompagnais (comme maman) une classe de CE2, dans une expo....c'était drôle de voir leurs réactions.
au-delà
ça mange pas de pain.
au-delà
Oui, et tu reçois la monnaie de ta pièce.
:o)
:o)
et plus parce que je suis généreux
état d'âme, voir définition :
http://fr.wiktionary.org/wiki/%C3%A9tat_d%E2%80%99%C3%A2me
on est bien d'accord hein, bon.
"A 38 ans comme moi qui suis encore vivant
Mais pas vraiment poète"
voici un état d'âme.
à celui-ci je réponds pourquoi l'écris-tu ?
d'excellente tenue, très bien alors.
voilà est parfait même, l'auteur a eu comme réponse d'avoir fait un poème d'une d'excellente tenue, confirmée qui plus est. on pourrait alors presque se dire excellent poète. qui plus est a l'oeil vif et précis peut faire mouche.
pourtant c'est écrit pas vraiment poète. alors, quoi. alors oui il a des poètes qui on fait des choses formidables à nous faire pleurer et on peut bien les admirer c'est vrai
alors, denis lui parfois est pénible, c'est vrai, mais il n'écrit jamais pas vraiment poète. bicause tel est son désir.
oki. continue, poète (de mes deux). bisou.
(à florian, moi aussi)
http://fr.wiktionary.org/wiki/%C3%A9tat_d%E2%80%99%C3%A2me
on est bien d'accord hein, bon.
"A 38 ans comme moi qui suis encore vivant
Mais pas vraiment poète"
voici un état d'âme.
à celui-ci je réponds pourquoi l'écris-tu ?
d'excellente tenue, très bien alors.
voilà est parfait même, l'auteur a eu comme réponse d'avoir fait un poème d'une d'excellente tenue, confirmée qui plus est. on pourrait alors presque se dire excellent poète. qui plus est a l'oeil vif et précis peut faire mouche.
pourtant c'est écrit pas vraiment poète. alors, quoi. alors oui il a des poètes qui on fait des choses formidables à nous faire pleurer et on peut bien les admirer c'est vrai
alors, denis lui parfois est pénible, c'est vrai, mais il n'écrit jamais pas vraiment poète. bicause tel est son désir.
oki. continue, poète (de mes deux). bisou.
(à florian, moi aussi)
et plus parce que je suis généreux
(poète, tu l'es, pas de pas vraiment qui tienne)
et plus parce que je suis généreux
(adressé à julienb salut)
et plus parce que je suis généreux
(il n'y a pas plus d'émotion convenue que d'état d'âme convenu ce sont des choses importantes)
et plus parce que je suis généreux
et plus parce que je suis généreux
par julienb , jeudi 05 mars 2015, 16:37 (il y a 3693 jours) @ kel
Joli poème en lien.
"Pas vraiment poète", ça veut dire que je me considère (encore) comme un apprenti poète, a fortiori par rapport aux grandes figures évoquées.
Pas d'émotions convenues ? Possible. Beaucoup d'émotions jouées en tout cas.
"Pas vraiment poète", ça veut dire que je me considère (encore) comme un apprenti poète, a fortiori par rapport aux grandes figures évoquées.
Pas d'émotions convenues ? Possible. Beaucoup d'émotions jouées en tout cas.
et plus parce que je suis généreux
Est-ce que tu écoutes ce qu'il te dit le mot joli, là ? Pour ce poème.
et plus parce que je suis généreux
par julienb , dimanche 08 mars 2015, 21:30 (il y a 3690 jours) @ kel
Joli, ça veut dire que je ne le trouve pas beau non plus.
et plus parce que je suis généreux
Je m'en doutais bien.
Que tu n'avais pas écouté ce qu'évoquait ce poème messager.
Que tu n'avais pas écouté ce qu'évoquait ce poème messager.
et plus parce que je suis généreux
par julienb , dimanche 08 mars 2015, 21:39 (il y a 3690 jours) @ kel
Tu ne serais pas du genre à ne pas entendre qu'on ne puisse pas entendre comme toi, toi ?
et plus parce que je suis généreux
Non, plutôt du genre à essayer d'écouter ce que je lis...
et plus parce que je suis généreux
(maintenant il y a une mouche entre nous c'est comme ça, et je n'ai aucunement envie de la chasser, quelque part tu n'y es pour rien. elle s'en ira quand bon lui semblera)
et plus parce que je suis généreux
par julienb , dimanche 08 mars 2015, 22:08 (il y a 3690 jours) @ kel
Bah, tu sais, je ne suis pas là pour ces joutes stériles ; plutôt pour avoir un retour sur mes poèmes et lire ceux des autres, rien de plus. Si ça doit être autre chose, ce sera sans moi, aucun souci.
et plus parce que je suis généreux
Moi non plus je ne suis pas là pour fleuret moucheté. Mais quand je reçois une vue juste sur un poème - qui me tient plus qu'à coeur, j'ai envie de pouvoir donner aussi mes vues en retour, de pouvoir donner si je peux, aussi. Et ce poème-ci, là, m'irrite, même m'exaspère, que veux-tu. J'ai envie de te dire... Mais autant me taire, d'accord. D'ailleurs j'en suffisamment dit, j'ai assez essayé comme ça.
(du coup la mouche a filé par la fenêtre, elle devait s'être lassée)
(du coup la mouche a filé par la fenêtre, elle devait s'être lassée)
la valeur à jouter
"ces joutes stériles"
Si seulement elles étaient stériles ! Hélas, elles se multiplient pis que des lapins, les joutes ! Elles s'ajoutent ! En sus, de leur aptitude à proliférer, elles disposent d'une mémoire infaillible. Une joute d'il y a dix ans peut te poursuivre jusqu'à la fin de ta vie internautique ! En fait, il est très difficile, voir quasiment impossible de stériliser une vieille joute, même si tu t'appliques à la laisser mourir de sa belle mort, elle persiste dans sa mauvaise vie.
Donc, la bonne méthode est de ne point offrir d'aliment à la joute débutante. Car répondre à la joute native, c'est tendre à l'autre joute, si j'ose dire. Et ce à l'infini.
Si seulement elles étaient stériles ! Hélas, elles se multiplient pis que des lapins, les joutes ! Elles s'ajoutent ! En sus, de leur aptitude à proliférer, elles disposent d'une mémoire infaillible. Une joute d'il y a dix ans peut te poursuivre jusqu'à la fin de ta vie internautique ! En fait, il est très difficile, voir quasiment impossible de stériliser une vieille joute, même si tu t'appliques à la laisser mourir de sa belle mort, elle persiste dans sa mauvaise vie.
Donc, la bonne méthode est de ne point offrir d'aliment à la joute débutante. Car répondre à la joute native, c'est tendre à l'autre joute, si j'ose dire. Et ce à l'infini.
la valeur à jouter
"voir(e)"
Sinon c'est parfait.
( */) )
Sinon c'est parfait.
( */) )
la valeur à jouter
par julienb , lundi 09 mars 2015, 12:07 (il y a 3690 jours) @ Ecrire
Je vais suivre ton conseil !
la valeur à jouter
Julien, j'ai présenté cela sur un ton détaché, mais j'ai de sérieuses raisons de le faire. Sache que j'apprécie à sa juste valeur ton arrivée sur ce forum.
Elle représente un renouvellement.
Si tu devais partir à peine arrivé pour des chicanes de ce genre, ce serait vraiment dommageable. Voilà pourquoi.
Elle représente un renouvellement.
Si tu devais partir à peine arrivé pour des chicanes de ce genre, ce serait vraiment dommageable. Voilà pourquoi.