Ami ombre amie lumière

par kel, mardi 10 mars 2015, 06:05 (il y a 3549 jours) @ kel

avant dans les bois d’enfance, au taillis
les chemins précédant l’errance
les ronces, la fougère et le genêt
à la lande d'an heol, entrevoyant des trésors
en fouillis, aux pieds d'arcs-en-ciel découvrant au hasard
des chances
trottinant parmi les fleurs en foliespérance
le temps de nuages gris, entremêlé aux éphémères embellies
proche de s'écrouler, comme de s'envoler
au bord des talus, mulot, escargot, crapaud
- il y avait aussi un hérisson et une tortue cachés dans le jardin –
en verse de verte papillonne, rouge coccinelle en quatre ailes.

On partît pour les grandes villes, araignée tisseuse de toiles au plafond
on apprît de la vie, on se consuma aussi, transi
on vit du pays comme on dit... Tu parles quand
une autrefois s'était finie.

Toujours le temps balance
au gré des intempéries
à la pluie, à la neige, au vent des nuages
ciel bleu, fait soleil
parmi les chants aériens
des vols planés à rêver
migrent les esprits vers là-bas
du nord aux quatre vents

au Nord, là-haut, les nuages filent à la traîne
des têtes au charbon, poussières et lucioles
tandis qu'à l’Ouest les éclaircies charrient
des morceaux de mica
rien de nouveau depuis la nuit des temps
des étoiles nous voilent
et des galets s’entrechoquent au gré des marées
les vagues trament avec le sable
à l'écume de mer nos vies
miroitée de rayons d'espoir qui gravitent
au granit.
 
File à l'Est du Sud
toujours l'opposé attire
semences au chant de friches
graines parmi la bruyère
semées de peu
frissonnent les ajoncs
se récoltent les blés et la mie de pain froment
la croûte de riz au lait beurrée
et farine de sarrasin.
De petits cailloux rouges
parsèment sous les chaussures
souviennent à nos pommes
collées au cœur chausson
quelques printemps d'amour
à la résine de cerisiers grimpés
pour nous recueillir chaque année
des fruits goûtus défendus.

Une fibre mémorielle
file sous la paume de la main à la main
dans un courant d'ondes clair
parcoure les lignes vives
des croisements de chemins
et des regards
rencontres inattendues transformées
en bouts ensemble
des camaraderies
je souhaiterais te faire découvrir mon pays ami
je souhaiterais m'y balader en ta compagnie amie

On raconte que blanche hermine – à la queue noire – meure plutôt debout
que souillée de boue.
Parfois elle s'en va, mais elle reste dans le cœur.

Pour tout le temps
tu as l'âme pacifique, au fond d'une clairière
cachée, à mille lieues des guerres
où le soleil du sud endort le jour
d'une lueur simple, douce et familière.

Fil complet: