fuite en avant

par dh, lundi 23 mars 2015, 15:30 (il y a 3536 jours)

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marche et trébuche
et marche mal assuré bancal
le poids du futur comme un boulet
oh ne plus vouloir sortir du coton

tête prise dans monde
à l'intérieur un univers en veilleuse
mais pas mort pas mort
alors que tout semble aller si bien

flammèche bleue bientôt
presque réduite à rien tremble
le calme temps arrêté
à hauteur du terrain vague

alors "je" descends au jardin
le ciel pour plafond et les bancs
et les herbes dans l'air libre
trente ans de vie en pavillon

la nuit sera là dans quelques heures
les petits mots écrits sur le papier
à peine plus signifiants qu'un espace blanc
signifié comme âme dans corps

les livres lus qui ne viennent
pas au secours du trop seul
du trop perdu dans le faire s'élever
alors qu'il ne le peut plus

alors oui "je" agrégat de signes
sans rimes ni raison
scintille au soleil gris pas noir
simple permission de respirer

les actes libres sont rares
le non-acte est une clairière
dans la forêt de l'écriture
alors on attend immobile

et le tic-tac monotone rappelle
imperturbablement que rien ne dure
de ce qui est né
sauf peut-être le bon vieux malheur

encore une fois un autre mot un pas
verte prairie tantôt désirée
paradis perdu peut-être
rien de marquant pour la chronique


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fuite en avant

par Rod., mardi 24 mars 2015, 07:48 (il y a 3535 jours) @ dh

Surpris que ce texte ne suscite pas de réactions immédiates. Alors, une fois n'est pas coutume, je vais.
A mon goût, c'est un des meilleurs que j'ai lu de toi. Du souffle, du rythme mais qui ne craint pas de se rompre par endroit sans s'abîmer, un équilibre constant entre des notations descriptives réalistes et d'autres relevant de la sensation intime, quelques formules un peu obscures qui laissent le champs libre au lecteur d'interpréter. Surtout je trouve, une grande homogénéité qui transmet un sentiment de mélancolie assez vertigineuse. Et puis ce final parfait, le dernier vers.

(je te mets un mot sur FB concernant un ou deux détails supplémentaires)

fuite en avant

par dh, mardi 24 mars 2015, 09:14 (il y a 3535 jours) @ Rod.

merci rodrigue.

ça ne me surprend pas tellement que tu apprécies, étant donné que c'est un poème assez "rodriguien".

Dans l'invisible

par Poème d'anonyme, mardi 24 mars 2015, 08:08 (il y a 3535 jours) @ dh

Je l’écoute quelque part, je ne suis pas fou. J’oublie où, mais je ne suis pas bête. Elle est partout. Musique, partition d’être, donne l’impression qu’on connaît la mélodie sur le bout de la langue. Telle chante oiseau. Beau et doux, le son caresse le fond de l’oreille. Elle part comme elle vient, s’évapore avec son air de rien du tout, comme si de rien n’était. Alors que tout est. Au fond on sent bien qu’elle est, qu'elle nous bouge. Elle transporte, au bout la langue elle s’envole. Dans le silence, on voit l'envers des images. Dans l’air du temps, elle est trop fine pour s’y montrer… Fine et menue, et toute nue.

Dans l'invisible

par dh, mardi 24 mars 2015, 10:15 (il y a 3535 jours) @ Poème d'anonyme

j'aime bien.