motus
J’arrive
M’empêtre dans les plis du tapis
Ma bouche bute sur les mots
Silence
Bégaiements
Je. J’ai. Je suis. Je crois. Je veux. J’ignore. J’ai peur
Ce mur de l’oubli, de la parole, de ce que je suis
S’y cogner, foncer dedans
Se heurter à soi-même
Se savoir en soi-même enfermé
Ce mur de verre lisse qu’une parole d’accidents et d’aspérités prétend entamer
Mes mains aveugles y cherchent une brèche
Je respire mal
Divague
Idées et images se heurtent
Une scolopendre est venue troubler mes rêves
Monstrueux fossile d’un lointain quelconque
Des marches du connu
J’ai traversé le Styx sans frémir
Bien obligé
Pourtant mon cœur s’emballe au seuil de la porte
Je sue à grosses gouttes
Vertige et tremblements
Souffle court
Me pétrifie
En liquide de préférence
Des litres et des litres s’échappent de mes tripes en flux continu
Entrailles brûlantes
Cortège de spasmes, raidissements, durcissements, usures, brûlures, lancinements
Narcisse inversé affolé par son reflet aperçu au détour du chemin dans une mare de boue
Installez-vous à votre aise
Si je savais comment on s’installe, je ne serais pas là
Vous ? Connais pas.
A l’aise ? Jamais su.
Pourquoi commencer par la fin ?
Installé, vous, à l’aise
La muraille lisse
Les mots l’érodent, j’ai bien compris
La lisent
Qu’en reste-t-il ensuite ?
Dans l’ordre : la peur, la souffrance, le vide, l’impossible
L’immense solitude, toujours
Je suis sorti, et à présent je voudrais rentrer
Fuir dans l’autre sens
Je cherche un dehors plus intime que ce dedans dont je suis exclu
Piètre désert intérieur
Rêves et illusions tiennent en vain
Sont pour cela mis à mal
Et une fois la muraille mise à bas ?
D’autres lamentations, plus lamentables encore
Je reviens
Le sol se dérobe sous mes pieds
La terre s’ouvre pour m’engloutir
Je tombe
La parole s’éteint, pas un cri, je me tais
J’attends
Mort ou vif, je ne sais plus
J’observe le silence
J’ai mal
Aimé-je ou non ce que j’aime ?
La confusion est telle que je ne peux plus dormir
Les yeux ronds, ivres de nuit, ivres de vide et de noir
J’ai peur de mourir, j’ai froid, j’étouffe
Le sang bout dans mes veines
Le feu embrase mes muscles
Je voudrais me lever, courir, frapper
Accroupi dans la nuit, au fond du puits
Voilà que la folie me guette
Je sens ma force grandir au-delà de toute limite
Prête à tout briser, à tout brûler
Délire maniaque, je le sais
L’angoisse me rattrape, tout est à refaire
Tout est à l’envers
Enfer
Qui suis-je ?
Que faire dans une boîte ?
Place libre, place aliénée
Liée à l’autre, et rien pour soi
Pas de soi, pas de fauteuil
Je reste debout, je n’ose pas
Mal aux jambes, mal au dos, mal aux dents à force de les serrer
Pas de place pour soi puisque elles sont toutes prises
Une vie en boîte
Pire que ça : la boîte est à l’intérieur, fermée
Et puis la boîte est à l’extérieur, fermée
Pas de place pour soi en soi
Mauvaise pioche
La parole achoppe contre le mur des muscles
La bête remue sous la surface
Le monstre tapi se met à glapir
Une à une les prisons se révèlent
Les cadenas cèdent
Je peux bouger, respirer, dormir
La bête est morte
La bête s’est montrée : c’était une souris
Mais elle accouche d’une montagne et tout est à recommencer
Les nerfs se tendent à rompre
Les muscles se crispent
Les intestins s’enflamment
Déversant leur eau noire
Sans digue
Dingue
M’empêtre dans les plis du tapis
Ma bouche bute sur les mots
Silence
Bégaiements
Je. J’ai. Je suis. Je crois. Je veux. J’ignore. J’ai peur
Ce mur de l’oubli, de la parole, de ce que je suis
S’y cogner, foncer dedans
Se heurter à soi-même
Se savoir en soi-même enfermé
Ce mur de verre lisse qu’une parole d’accidents et d’aspérités prétend entamer
Mes mains aveugles y cherchent une brèche
Je respire mal
Divague
Idées et images se heurtent
Une scolopendre est venue troubler mes rêves
Monstrueux fossile d’un lointain quelconque
Des marches du connu
J’ai traversé le Styx sans frémir
Bien obligé
Pourtant mon cœur s’emballe au seuil de la porte
Je sue à grosses gouttes
Vertige et tremblements
Souffle court
Me pétrifie
En liquide de préférence
Des litres et des litres s’échappent de mes tripes en flux continu
Entrailles brûlantes
Cortège de spasmes, raidissements, durcissements, usures, brûlures, lancinements
Narcisse inversé affolé par son reflet aperçu au détour du chemin dans une mare de boue
Installez-vous à votre aise
Si je savais comment on s’installe, je ne serais pas là
Vous ? Connais pas.
A l’aise ? Jamais su.
Pourquoi commencer par la fin ?
Installé, vous, à l’aise
La muraille lisse
Les mots l’érodent, j’ai bien compris
La lisent
Qu’en reste-t-il ensuite ?
Dans l’ordre : la peur, la souffrance, le vide, l’impossible
L’immense solitude, toujours
Je suis sorti, et à présent je voudrais rentrer
Fuir dans l’autre sens
Je cherche un dehors plus intime que ce dedans dont je suis exclu
Piètre désert intérieur
Rêves et illusions tiennent en vain
Sont pour cela mis à mal
Et une fois la muraille mise à bas ?
D’autres lamentations, plus lamentables encore
Je reviens
Le sol se dérobe sous mes pieds
La terre s’ouvre pour m’engloutir
Je tombe
La parole s’éteint, pas un cri, je me tais
J’attends
Mort ou vif, je ne sais plus
J’observe le silence
J’ai mal
Aimé-je ou non ce que j’aime ?
La confusion est telle que je ne peux plus dormir
Les yeux ronds, ivres de nuit, ivres de vide et de noir
J’ai peur de mourir, j’ai froid, j’étouffe
Le sang bout dans mes veines
Le feu embrase mes muscles
Je voudrais me lever, courir, frapper
Accroupi dans la nuit, au fond du puits
Voilà que la folie me guette
Je sens ma force grandir au-delà de toute limite
Prête à tout briser, à tout brûler
Délire maniaque, je le sais
L’angoisse me rattrape, tout est à refaire
Tout est à l’envers
Enfer
Qui suis-je ?
Que faire dans une boîte ?
Place libre, place aliénée
Liée à l’autre, et rien pour soi
Pas de soi, pas de fauteuil
Je reste debout, je n’ose pas
Mal aux jambes, mal au dos, mal aux dents à force de les serrer
Pas de place pour soi puisque elles sont toutes prises
Une vie en boîte
Pire que ça : la boîte est à l’intérieur, fermée
Et puis la boîte est à l’extérieur, fermée
Pas de place pour soi en soi
Mauvaise pioche
La parole achoppe contre le mur des muscles
La bête remue sous la surface
Le monstre tapi se met à glapir
Une à une les prisons se révèlent
Les cadenas cèdent
Je peux bouger, respirer, dormir
La bête est morte
La bête s’est montrée : c’était une souris
Mais elle accouche d’une montagne et tout est à recommencer
Les nerfs se tendent à rompre
Les muscles se crispent
Les intestins s’enflamment
Déversant leur eau noire
Sans digue
Dingue