lecture du moment

par dh, mardi 07 avril 2015, 13:45 (il y a 3521 jours)

la crise de la culture, de arendt.

après j'attaque spinoza philosophie pratique de deleuze.

question : faut-il aller mal pour écrire de la bonne poésie ?

par dh, mardi 07 avril 2015, 15:38 (il y a 3521 jours) @ dh

j'espère que non.

question : faut-il aller mal pour écrire de la bonne poésie ?

par dh, mardi 07 avril 2015, 15:40 (il y a 3521 jours) @ dh

c'est peut-être une condition nécessaire,

mais pas suffisante.

question : faut-il aller mal pour écrire de la bonne poésie ?

par Écrire, mardi 07 avril 2015, 20:17 (il y a 3520 jours) @ dh

Non suffisante, c'est sûr. On le vérifie presque quotidiennement. Sans même parler de tous les gens qui "vont mal" et ne songent pas une seconde à y puiser matière à "poésie".

Nécessaire ? Je ne crois pas non plus. À l'évidence, il faudrait s'entendre sur ce que signifie "aller mal" avant de se lancer dans ce genre de discussion : ce qui est avéré, c'est que la souffrance inhibe les capacités réflexives er expressives. Il y a un seuil de douleur (variable d'un individu à l'autre, ce qui complique encore la question et souligne les dangers d'une généralisation) au delà duquel l'expression (non pas la communication) s'éteint, tout bonnement.

Pour résumer mon point de vue, écrire un "bon poème" suppose la mise en œuvre de ressources qui, au final, vont procurer du bien à d'autres personnes. Cela suppose que 1) la douleur éventuelle de l'écrivant est surmontée dans le moment de la rédaction 2) la langue est maîtrisée au point qu'elle autorise des prouesses : entendre par là, des dépassements qui surprennent jusqu'au scripteur.

question : faut-il aller mal pour écrire de la bonne poésie ?

par (kelig), mardi 07 avril 2015, 23:34 (il y a 3520 jours) @ Écrire

Je ne partage pas ce point de vue. Pour moi le moteur d'écrire c'est ne pas accepter le monde tel qu'il est, et c'est en souffrir qu'il soit tel, c'est donc une nécessité d'écrire. Et ainsi c'est ne pas aller dans le sens du poil du lecteur, alors "procurer du bien" ça dépend en quel sens on l'entend.

quelque mots en guise d'éclaircissement

par (k.), vendredi 10 avril 2015, 10:16 (il y a 3518 jours) @ (kelig)

Depuis longtemps, j'essaye de suivre une philosophie que je peaufine au fur à mesure. Grâce notamment – ou à cause – de mes défaillances, de mes fragilités qui peuvent me conduire à la maladie et m'ont mis en position de semi exil intérieur. J'essaye de guérir... Je trouve des principes, des réflexions au cours d'expériences de vie. Ma vision du monde est au fond radicalement à part, je le sais pertinemment, je le vérifie souvent, je partage certaines choses communes avec certaines personnes, mais elle demeure unique – je pense – dans son ensemble. Le fait est que l'on me donne souvent raison, cela ne me réjouit pas plus, parce que j'ai pris lentement conscience de l'état du monde. Je parle de propagande, car selon moi c'est essentiel de comprendre où nous en sommes, à quel point, et que ce point est à présent tendu en évidence – pour qui souhaite bien voir – c'est difficile je l'entends. Je parle de responsabilité collective, car je me sens vivant en dehors du pays – et de ses extensions – et du Continent, je me sens solidaire d'ailleurs, véritablement. Voici pourquoi je ne m'entends jamais complètement avec personne "d'ici", car le fossé de compréhension s'est encore d'avantage agrandi ces dernières années marquées des guerres que l'on tait, que l'on évoque à peine, entre ceux du Sud et ceux du Nord, alors ce n'est pas simplement pas possible. Outre que je soie assoiffé de comprendre et de connaître, j'ai la faculté de synthétiser, de voir les choses dans leur ensemble, cela me coûte cher, je le paye souvent cash en coupures d'incompréhensions. Je me définis comme écologiste au-delà même des données scientifiques : je considère que nous sommes liés intimement à la terre et à la nature et nous demeurons des mammifères - pour ces raisons entre autres je suis devenu végétarien. On me dira passéiste, parce que j'estime que d'anciennes cultures, notamment animistes, voient plus justement les choses que nous les voyons, ont plus de sagesse de vivre. Cent ans, mille ans ou deux mille ans c'est une poussière à l'échelle de l'âge de l'humanité, qui le réalise ? Nous sommes des grains, pas plus ni moins. Que semons-nous ? On pourrait aussi me désigner comme étant communiste, ce n'est pas faux, pour moi un autre n'a pas moins le droit de vivre que moi-même ou ou un proche, encore faut-il s'entendre sur les idées de ce communisme, qui n'est pas similaire à beaucoup ni à l'idée générale que l'on s'en fait de manière simpliste. Alors on me dira que je suis anarchiste – les Partis selon mon idée forment à présent un cercle, libertaire – ni Dieu ni maître – ce n'est pas faux non plus, mise à part que je pense être devenu croyant – en une entité que je ne nomme pas et sans religion définie (je m'intéresse à la métaphysique.) Et là, à ce point, il n'y a plus personne – du moins je n'ai pas rencontré personne ainsi qui voit tel. J'écris aussi pour l'être intime – l'essentiel – qui vit chaque jour qui passe. C'est l'expression d'une forme de poésie qui me permet d'être au monde. La souffrance ne provient pour moi pas d'écrire, mais de ce monde qui me paraît en l'état insupportable. J'essaye de composer, en tout ce que je fais, là est ma philosophie. A côté, en même temps, j'ai besoin de relations amicales, et j'aime beaucoup de personnes en particulier, alors je cultive l'attention – j'essaye d'en prendre soin. Quelques personnes me connaissent intimement, profondément, et peuvent me comprendre dans l'ensemble, du moins en grande partie m'accepter tel que je suis en tous cas, je les compte sur les doigts des mains. Je n'ai d'autre choix que d'être entier – telle est ma personne – alors il faut trouver chaque fois l'expression la meilleure possible pour vivre ainsi, à travers l'écriture comme à travers la vie. Et aussi, le concept d'Art me parait discutable. Enfin, patience et modestie sont des valeurs primordiales qui m'accompagnent vers lesquelles je tâche de revenir lorsque entraîné il peut m'arriver de par trop dériver. A mes yeux, le plus important est de rester humain plutôt que vivant même si je souhaite encore longtemps et du mieux possible... Vivre.

quelque mots en guise d'éclaircissement

par dh, vendredi 10 avril 2015, 12:58 (il y a 3518 jours) @ (k.)

intéressante introspection.

moi je te verrais plutôt comme un alter-mondialiste.

quelque mots en guise d'éclaircissement

par dh, vendredi 10 avril 2015, 13:17 (il y a 3518 jours) @ dh

et un conseil : méfie toi des sectes.

tu as un profil psychologique qui pourrait les intéresser

quelque mots en guise d'éclaircissement

par Ecrire, vendredi 10 avril 2015, 14:45 (il y a 3518 jours) @ dh

Tu as sans doute raison, dans l'analyse comme dans l'alerte.

quelque mots en guise d'éclaircissement

par Claire, vendredi 10 avril 2015, 17:00 (il y a 3517 jours) @ Ecrire

ça ne m'étonne pas de vous deux, cette réaction assez condescendante....mais il y a un monde pour tout le monde, et chaque position paie son prix à la vie.

quelque mots en guise d'éclaircissement

par dh, vendredi 10 avril 2015, 17:11 (il y a 3517 jours) @ Claire

????

pas de condescendance dans mes propos. ma mise en garde n'est pas ironique.

chaque position paie son prix à la vie>>>


????

quelle "position" ? quel prix ?

quelque mots en guise d'éclaircissement

par Claire, vendredi 10 avril 2015, 17:17 (il y a 3517 jours) @ dh

la crainte d'être dupe.

quelque mots en guise d'éclaircissement

par dh, vendredi 10 avril 2015, 17:52 (il y a 3517 jours) @ Claire

????

mais qu'est-ce que ça veut dire ça ? qu'est-ce que tu veux me faire dire que je ne dis pas ?

(tu n'as pas répondu à mon mail, pas plus que catrine...)

quelque mots en guise d'éclaircissement

par Claire, vendredi 10 avril 2015, 17:56 (il y a 3517 jours) @ dh

rien, je ne veux rien te faire dire, c'est une interprétation.
c'est vrai j'ai oublié ton mail...mille excuses. Je vais y répondre.

quelque mots en guise d'éclaircissement

par zeio @, vendredi 10 avril 2015, 20:14 (il y a 3517 jours) @ Claire

"chaque position paie son prix à la vie"
J'aime beaucoup cette pensée.

quelque mots en guise d'éclaircissement

par (k.), vendredi 10 avril 2015, 18:12 (il y a 3517 jours) @ Ecrire

Et puis c'est bien commode d'y adhérer comme lecture de surface et puis pour éviter le fond et chasser d'un nouveau revers de manche ce qui gène. Travestir, calomnier, c'est pratique et ça n'mange pas de pain. Vous êtes minables, là, il faut que je vous le dise.
(Fil piégeux, c'était clair.)

quelque mots en guise d'éclaircissement

par (k.), vendredi 10 avril 2015, 17:53 (il y a 3517 jours) @ dh

Ton "conseil" me fait penser à celui de mes parents qui est le même, qui dure depuis vingt ans, et qui me ferait doucement rigoler s'il ne me saoulait grave : eux ont connu un peu ça, pas moi !
Mon "conseil" en retour : regarde-toi mieux.

quelque mots en guise d'éclaircissement

par dh, vendredi 10 avril 2015, 17:56 (il y a 3517 jours) @ (k.)

eux ont connu un peu ça, pas moi !>>>


veux tu dire que tes parents ont fait partie d'une secte ?

quelque mots en guise d'éclaircissement

par (k.), vendredi 10 avril 2015, 17:58 (il y a 3517 jours) @ dh

non du tout. maintenant j'arrête là, toi qui ne répond jamais à mes questions. salut
(déjà tu devrais savoir qu'un grand lecteur n'a pour ainsi dire aucune (mal)chance de tomber dans une quelconque secte !)

quelque mots en guise d'éclaircissement

par Écriture, dimanche 12 avril 2015, 09:35 (il y a 3516 jours) @ dh

Pas facile d'aider son prochain.

Il y a quelques temps, lors d'une transhumance en RER, j'ai proposé mon siège a un "senior" aux jarrets fléchissants. Il a décliné mon offre d'un air courroucé. Mon initiative a été interprétée de traviole : il a réagi comme si je l'avais traité de vieux en public.

adresse aux modéros, à ce point

par (k...), dimanche 12 avril 2015, 10:27 (il y a 3516 jours) @ Écriture

Est-ce que je peux rester encore sur ce forum ? Je me pose la question pour de bon. Je me demande aussi ce que j'ai fait de travers, je me fais à moi-même des réflexions. Je regrette notamment d'avoir participé à ce fil que j'aurais dû éviter, je l'ai bel et bien sous-entendu - il m'a semblé que c'était clair, là je le dis clairement ; le problème c'est qu'une fois lancé c'est parfois difficile de ne pas être embarqué en partie malgré soi, surtout quand on vous cherche des poux par derrière avec des mains gantées, qu'on ne vous lâche pas prise.

Je reste proche de ce que je sens. Là je ne sens plus bien les choses. Me rappellent certaines ambiances passées sur d'autres forums : ça ne m'intéresse pas.

Comprenez, au bout du compte, les masques tombent : un profil de personne susceptible de tomber dans une secte, ou encore la graphomanie, ce ne sont pas des choses anodines que l'on balance : on parle bien d'état maladif en ces cas, on désigne quelque chose de dur et de précis. Le fait est que je n'ai aucun problème de ce côté alors quoi ? On laisse dire tout et n'importe quoi ? Même des choses graves comme celles-ci ? On permet la calomnie, en gros.
Quelle prétendue empathie ? C'est du contraire qu'il s'agit : descendre. Oh pas d'un coup, non, simplement par touches.
Ma façon d'être libre en écriture déplait ? Je peux le concevoir, je ne cherche pas à plaire. Mais on ne me le dira pas pas en face, on préfèrera savonner la planche, agir par petits couteaux d'acupuncture. C'est connu d'avance.

Je connais très bien le déroulement d'expérience, et ça ne me va plus du tout.

(ne vous sentez pas obligés de répondre, j'ai exprimé ce que j'avais à dire et je peux aussi bien me retirer sur ce, le plus tranquillement possible. La paix.)

adresse aux modéros, à ce point

par Claire, dimanche 12 avril 2015, 19:09 (il y a 3515 jours) @ (k...)

je vais te répondre, en mon propre nom, car on en s'est pas concertés catrine, zeio et moi : je n'ai pas l'intention de laisser la méchanceté stériliser ce lieu comme elle l'a fait peu à peu sur le forum bleu. Si denis et Jean Michel n'arrêtent pas leur petit jeu de "je-mords-après-c'est-à-ton-tour" je suis d'avis de les envoyer réfléchir quelques temps à ce qu'il y a d'insultant à dire à un participant que sa psychologie en fait une proie idéale pour les sectes....visiblement ils ne captent pas....et accessoirement à l'intéressante question des victimes et des rassemblements d'agresseurs (ça c'est pour rassurer Jean Michel sur ma position à ce sujet).


Ceci dit, "graphorrhée", c'est une appréciation littéraire, désagréable, mais admissible. L'écriture c'est un peu comme le caca, il y en a qui est fluide et abondant, d'autre qui est surdigéré et ressemble à des petites billes. Chacun son style et à chaque style ses écueils. Demande-toi, en prenant du recul, si denis ne te dit pas quelque chose dont tu peux tenir compte, en évacuant toute intention malveillante.

Par ailleurs quand on poste beaucoup sur un forum, c'est un peu comme si on prenait beaucoup la parole dans un lieu public, on court le risque de soulever des agacements. Je crois qu'on peut et on doit l'assumer si on est dans une phase particulièrement riche et si on a besoin d'être lu. Mais il ne faut pas trop s'en formaliser.

J'aime énormément ce que tu écris, son originalité, j'aime ta sincérité et les risques que tu prends en te dévoilant, en réfléchissant tout haut, en osant l'émotion et le lyrisme, les engagements profonds etc.....et je ferai tout ce que je pourrai pour que tu ne te sentes pas en danger ici en le faisant, et que tu puisses poursuivre cette voie.

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par (kelig), dimanche 12 avril 2015, 19:35 (il y a 3515 jours) @ Claire

Merci... Je vais réfléchir à tout ça de mon côté.
Tu as raison sur le fait que j'ai beaucoup posté depuis le début de l'année, pris par l'écriture, happé même, et ça peut créer un déséquilibre dont j'ai conscience.
Sur un point, la graphomanie - tel est le terme, il me semble que c'est bien une maladie et c'est en ce sens que je l'ai lu. Donc, à priori non, je ne souhaite pas en tenir compte pour mon écrit (mais je vais quand même aussi y penser, comme tu me le dis.)
Je vais tâcher de prendre du recul, et au moins de faire une pause le temps nécessaire pour être bien au clair, et voir. Ca peut me faire du bien à moi-même aussi.

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par cat, dimanche 12 avril 2015, 19:51 (il y a 3515 jours) @ Claire

motion de ma part, j'adhère tout à fait.

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par zeio @, lundi 13 avril 2015, 00:29 (il y a 3515 jours) @ Claire

C'est bien écrit tout ça claire, et bien équilibré, j'adhère.

Il va de soi que dire à quelqu'un "tu as un profil psychologique qui pourrait intéresser les sectes" revient à affirmer que la personne en question est d'une nature faible et influençable. Cette remarque est plutôt mesquine car sous couvert d'apporter une aide ou un soutien ("et un conseil"), c'est en fait une insulte plutôt dégradante et infantilisante.
Cette remarque ne dit pas "tu as un profil psy qui pourrait être attiré par les sectes", ce qui n'est déjà pas génial, mais "tu as un profil psy qui pourrait attirer (et donc, être exploité par) les sectes " ce qui est pire.

"Mais il ne faut pas trop s'en formaliser."

Oui et j'aurais envie tout de même d'ajouter qu'il ne faut pas trop se formaliser non plus, pour ne pas tomber dans un autre registre, à savoir ne plus rien oser dire qui pourrait potentiellement brusquer, ce qui ne risquerait pas moins d'étrangler le lieu. Dans la mesure du possible, il faudrait sans doute en rire, voire, si on en a sous le coude, se foutre de sa propre gueule jusqu'à plus soif.

adresse aux modéros, à ce point

par zeio @, lundi 13 avril 2015, 00:34 (il y a 3515 jours) @ zeio

J'en profite pour vous inviter tous à la prochaine journée internationale de l'ambassade extraterrestre.


[image]


"Les Message remis par les Elohim à Raël offrent la voix à suivre pour sortir l'humanité du marasme social, économique et politique actuel."


Plus d'info ici : http://fr.raelianews.org/europe




[image]

FAKE à ce point !

par cat @, lundi 13 avril 2015, 01:16 (il y a 3515 jours) @ zeio

ha non , pas ce c... s'te plaît ! au secours !

adresse aux modéros, à ce point

par Claire, lundi 13 avril 2015, 10:04 (il y a 3515 jours) @ zeio

j'ai réagi parce que ça faisait plusieurs fois, comme quelque chose qui s'installe.

En dehors de la question "morale", je trouve qu'il y a une question "technique", sur un forum. Si tu invites des gens à venir danser sur une scène, et qu'il y a au premier rang des gens qui commentent assez sévèrement la technique de danse, ce n'est pas un problème...mais s'il y a au premier rang des gens qui font des commentaires sur le physique des danseurs, tu peux tout remballer rapidement. C'est un peu la même chose.

On est amené parfois à ici se mettre assez à nu, ou à tenter de dire des choses difficiles. Il faut que le cadre soit un minimum protecteur, sinon ce n'est plus possible. Et rire, comme tu le proposes, dans ces situations-là, devant ces sarcasmes-là, je n'y crois pas. Ce ne peut être qu'un rire défensif, un rire qui cuirasse et ferme.

adresse aux modéros, à ce point

par dh, lundi 13 avril 2015, 10:08 (il y a 3515 jours) @ Claire

"sarcasmes"

non.

ma remarque n'était pas sarcastique. j'ai dans mes connaissances quelqu'un qui a eu des problèmes avec les sectes. et j'ai moi-même été abusé en 2004 par une secte para-bouddhiste schismatique.

adresse aux modéros, à ce point

par Claire, lundi 13 avril 2015, 11:29 (il y a 3515 jours) @ dh

ah oui, dit comme ça c'est très différent.

adresse aux modéros, à ce point

par (k...), lundi 13 avril 2015, 12:48 (il y a 3515 jours) @ dh

C'est déjà ça. Merci pour cet éclaircissement. Désolé pour cette personne et pour toi.
Je n'ai pas connu ce genre d'expérience, et je ne la connaîtrai pas.
J'ai un oncle "tombé dedans" que j'aime bien quand même de (très) loin mais qui s'est fait beaucoup de mal et à causé du tort. L'affectif, c'est quelque chose de puissant. Mais culturellement, familialement, chez moi on est trop réfractaire pour pouvoir se laisser entraîner (même au fond du trou). Y a zéro possibilité de prise. Par contre je ne me prive pas d'en remettre à leur place, évangélistes, scientologues, témoins de jéhova et autres sectaires de tout poil : je peux leur retourner le cerveau quand je veux.
(sur ce, je repars à mes méditations.)

Q'aux Lecteurs et Lectrice :))

par Lectrice :)) :)) :)) @, lundi 13 avril 2015, 13:45 (il y a 3515 jours) @ (k...)

J'ai fais vacillé des témoins de Jéhova. Il ma fallu 3 heures d'échanges ininterrompus pour en arriver là :))
Sachant à l'avance qu'en 3 heures on ne renverse pas un endoctrinement de plusieurs années :))
Des bouddhismes voulaient " m'embaucher" :)) j'ai refusé avec politesse bien sûre :))
Quand à l'église de scientologie, c'est elle qui n'a pas voulu de moi :)) :)) :))
J'avais pourtant répondu à toutes leurs questions (y'avait le paxon :)) visionné dans leur salle de ciné privé un film particulier
Bref ! tout fait bien les choses moi :))
Ils m'ont renvoyé comme une malpropre :))
Tout récemment, un nouveau pote -au sein d'autres :))- de religion mulsumane voulait que je l'adopte :)) ( c'est son mot: adopté :))
Je lui est répondu que je n'étais pas contre mais que Roméo ne serait pas d'accord :))
etc etc etc :))

Conclusion
être Lettrée et sans religion, ça vous sauve donc vous prolonge la vie à et dans de très nombreuses occasions :))

Circé :)) :)) :))

J'allais oublié
Il faut être non Lettrée pour traiter rael de con...

Contemporain

par Ecrire, vendredi 17 avril 2015, 12:33 (il y a 3511 jours) @ bébert

"Le bonheur, c'est de savoir se faire exploiter UTILEMENT" (Rael).

C'est une définition qui ne détonne pas dans l'époque.

Contemporain

par Ecrire, vendredi 17 avril 2015, 19:20 (il y a 3510 jours) @ Ecrire

A mettre en parallèle avec la vision qu'Aristote avait de l'esclave qu'il qualifiait d' "instrument animé".

Contemporain

par c.bébert, vendredi 17 avril 2015, 20:59 (il y a 3510 jours) @ Ecrire

exactement !

Lectrice

par bébert, lundi 13 avril 2015, 14:39 (il y a 3515 jours) @ Lectrice :)) :)) :))

Raël est un très bon manipulateur, pas besoin de partouze pour s'en rendre compte.


Sinon, ta dynamo pédale toujours ?

Les proies

par Écrire, mercredi 15 avril 2015, 22:37 (il y a 3512 jours) @ dh

Personne n'est à l'abri.

Et moins encore les désespérés, les déprimés, les désorientés, etc. Bref, tous ceux qui, privés de "pourquoi vivre" ne savent pas, ou plus, comment vivre.

Peut être pourrions nous ajouter à cette liste la "créature du ressentiment."

* "Nous devinons ce que veut la créature du ressentiment : elle veut que les autres soient méchants elle a besoin que les autres soient méchants pour pouvoir se sentir bonne. Tu es méchant donc je suis bon : telle est la formule fondamentale de l'esclave (...)"

Gilles Deleuze - Nietszche et la philosophie.

Les proies

par dh, jeudi 16 avril 2015, 09:49 (il y a 3512 jours) @ Écrire

Les proies

par Écrire,, jeudi 16 avril 2015, 20:37 (il y a 3511 jours) @ dh

Oui. J'ai lu les articles. "La puissance publique tend à se retirer au moment où son action est plus que jamais nécessaire."

Sous l'influence de Bruxelles et des Anglo-Saxons., fallait-il le préciser...

adresse aux modéros, à ce point

par cat @, lundi 13 avril 2015, 14:03 (il y a 3515 jours) @ Claire

je suis plutôt d'accord, et c'est vrai que "rire" dans ces conditions serait une fermeture et peut-être aussi ce qui conduit vers "ce petit mépris insidieux" qui pourrit les choses par dessous. c'est pas un climat propice à l'ouverture ou à la tentative de formuler. ensuite, peut-être que ce que zeio voulait dire c'est plutôt qu'il ne faudrait pas prendre trop au sérieux soi-même et la remarque ? je sais pas trop, dans un certain sens oui faut pas se prendre trop au sérieux, et dans l'autre ça fait un petit souci, côté transparence, côté sincérité, tu vois...ça brouille les pistes de ce qui peut être reçu avec confiance, non ? ça risque de mener direct à des petits murs de méfiance... est-ce que delivre.net a besoin de ça ? je crois pas.

quelque mots en guise d'éclaircissement

par (k.), vendredi 10 avril 2015, 18:53 (il y a 3517 jours) @ dh

merci denis.

ceci dit, il me semble que tu as un côté pingre. tu ne serais pas d'origine bigoudène, par hasard ?

quelque mots en guise d'éclaircissement

par zeio @, vendredi 10 avril 2015, 13:28 (il y a 3518 jours) @ (k.)

"On me dira passéiste, parce que j'estime que d'anciennes cultures, notamment animistes, voient plus justement les choses que nous les voyons"

Je suis tout à fait d'accord avec ça. D'ailleurs mon opinion personnelle est que les monothéismes ont causé de sacrés torts à l'humanité.

quelque mots en guise d'éclaircissement

par Claire, vendredi 10 avril 2015, 16:57 (il y a 3517 jours) @ (k.)

j'aime la sincérité de ces mots, la position qu'ils dessinent et toutes les ouvertures/aventures possibles qu'on devine, le poids des expériences passées.

quelque mots en guise d'éclaircissement

par (k.), vendredi 10 avril 2015, 18:03 (il y a 3517 jours) @ Claire

merci claire, je pense que tu m'as bien lu.

question : faut-il aller mal pour écrire de la bonne poésie ?

par Claire, mardi 07 avril 2015, 16:28 (il y a 3521 jours) @ dh

j'espère aussi. Il me semble qu'il faut avoir des choses à dire qui ne peuvent pas être dites avec le langage ordinaire....des trucs dans l'arrière-boutique. Ce n'est pas forcément aller mal.

question : faut-il aller mal pour écrire de la bonne poésie ?

par zeio @, mardi 07 avril 2015, 23:06 (il y a 3520 jours) @ dh

Cette phrase d'hemingway me vient à l'esprit : ce n'est rien d'écrire, il suffit de se mettre devant sa machine à écrire. Et de saigner.
J'ajouterai : saigner ne signifie pas forcément qu'on va mal, mais c'est pas très bon signe non plus.

question : faut-il aller mal pour écrire de la bonne poésie ?

par zeio @, mardi 07 avril 2015, 23:08 (il y a 3520 jours) @ zeio

Pour céline le médecin, écrire est une activité pas naturelle du tout, qui demande une énergie et une soumission ("mettre sa peau sur la table") assez considérable. Alors on pourrait retourner la question : faut-il écrire de la bonne poésie pour aller mal ?

question : faut-il aller mal pour écrire de la bonne poésie ?

par zeio @, mardi 07 avril 2015, 23:15 (il y a 3520 jours) @ zeio

ou pourquoi proust commence son sacerdoce (écrire "sérieusement") à la mort de sa mère qui était tout.

Bon, c'est vrai que j'ai surtout cité des romanciers.
Mais je pense qu'il n'y a pas de belle poésie sans douleur.
Baudelaire d'ailleurs disait qu'il ne concevait pas de bonne poésie sans tristesse. Il avait ajouté : "Serais-je ensorcelé" ?

question : faut-il aller mal pour écrire de la bonne poésie ?

par (kelig), mardi 07 avril 2015, 23:26 (il y a 3520 jours) @ zeio

Pour moi c'est évident, la question ne se pose même pas. On souffre quand on se met à écrire. Pas quand on fait à moitié ou semblant, mais quand on tente vraiment d'écrire. C'est sa peau qu'on risque, exactement.

question : faut-il aller mal pour écrire de la bonne poésie ?

par zeio @, mardi 07 avril 2015, 23:28 (il y a 3520 jours) @ (kelig)

C'est une douloureuse jouissance.

question : faut-il aller mal pour écrire de la bonne poésie ?

par zeio @, mardi 07 avril 2015, 23:36 (il y a 3520 jours) @ zeio

Mon cœur balance entre l'échafaudage et l'échafaud.

question : faut-il aller mal pour écrire de la bonne poésie ?

par jude, mercredi 08 avril 2015, 16:22 (il y a 3520 jours) @ zeio

Voici LA solution: se balancer du haut de l'échafaudage! ;-)

question : faut-il aller mal pour écrire de la bonne poésie ?

par Écrire, mercredi 08 avril 2015, 12:34 (il y a 3520 jours) @ zeio

La souffrance comme moteur obligé de la belle écriture exprime, dans le meilleur des cas, une conception romantique de la création. C'est une posture datée, en ce sens qu'elle se rattache à une configuration historique donnée.

Dans l'optique la plus discutable, c'est un moyen de valoriser sa souffrance, d'en faire l'alpha et l'oméga de son inspiration. Parvenu à ce stade, on peut considérer, indépendamment du résultat atteint, que c'est la marque même de l'élection. Je souffre, donc, je suis l'élu (ici, le poète). Ma souffrance est le signe nécessaire Et suffisant de mon élection, qui dès lors devient jouissance. Qui plus est, une jouissance indépendante de toute réalisation et de toute reconnaissance.

Je dispose ainsi d'une motivation à toute épreuve. J'ai acquis une certitude qu'aucun réel ne pourra contrecarrer. J'ai bâti une tour d'ivoire aussi souffreteuse qu'inexpugnable.

question : faut-il aller mal pour écrire de la bonne poésie ?

par Claire, mercredi 08 avril 2015, 14:22 (il y a 3520 jours) @ Écrire

oui, tu dis bien les choses.
je crois que la souffrance peut apporter une puissante énergie, et pousser dans des explorations nouvelles. Mais elle n'est ni un CAP ni un fond de commerce. Elle vient, c'est tout, elle n'appartient pas.

question : faut-il aller mal pour écrire de la bonne poésie ?

par Écrire, mercredi 08 avril 2015, 14:46 (il y a 3520 jours) @ Claire

"la souffrance peut apporter une puissante énergie"

Tout à fait. Elle "peut". Autre manière de dire que souffrir n'est pas une condition nécessaire (ni suffisante) pour "écrire un bon poème", mais une motivation parmi d'autres, n'entraînant avec elle aucune prérogative talentueuse, ne délivrant aucun label, assurance ou légitimité que ce soit.

question : faut-il aller mal pour écrire de la bonne poésie ?

par (kelig), mercredi 08 avril 2015, 14:48 (il y a 3520 jours) @ Écrire

Mais qui a dit, pensé, prétendu le contraire ? Me paraissent bien étranges, ces échanges.

question : faut-il aller mal pour écrire de la bonne poésie ?

par Écrire, mercredi 08 avril 2015, 15:44 (il y a 3520 jours) @ (kelig)

question : faut-il aller mal pour écrire de la bonne poésie ?

par (kelig), mercredi 08 avril 2015, 16:10 (il y a 3520 jours) @ Écrire

Sans rire, ils me paraissent pleinement décalés.

question : faut-il aller mal pour écrire de la bonne poésie ?

par Écrire, mercredi 08 avril 2015, 17:37 (il y a 3519 jours) @ (kelig)

Relis tes deux premières interventions sur ce fil, ça devrait t'aider à te recaler.

question : faut-il aller mal pour écrire de la bonne poésie ?

par (kelig), mercredi 08 avril 2015, 17:58 (il y a 3519 jours) @ Écrire

Je me disais bien aussi qu'il me semblait que t'entendre m'écrire quelque part.
Encore faut-il lire ce que j'écris, et non pas extrapoler et faire dériver ce que je n'écris pas.

question : faut-il aller mal pour écrire de la bonne poésie ?

par Écrire, mercredi 08 avril 2015, 22:52 (il y a 3519 jours) @ (kelig)

Je renvoie les lecteurs de bonne volonté aux deux premières interventions de l'intéressé.

La question posée par Denis n'a rien de "piègeuse" a priori.

question : faut-il aller mal pour écrire de la bonne poésie ?

par zeio @, jeudi 09 avril 2015, 02:12 (il y a 3519 jours) @ Écrire

Elle n'apporte pas plus de légitimité que la présence d'un essieu dans une voiture assure à lui seul que celle-ci est en bon état de fonctionnement.

question : faut-il aller mal pour écrire de la bonne poésie ?

par zeio @, jeudi 09 avril 2015, 02:08 (il y a 3519 jours) @ Claire

Breton disait que l'amour c'est quelqu'un qui vient vous donner de vos nouvelles. La souffrance sans doute joue elle aussi ce rôle là. D'ailleurs, c'est qu'elle ne doit pas être bien éloignée de l'amour.

question : faut-il aller mal pour écrire de la bonne poésie ?

par zeio @, jeudi 09 avril 2015, 02:43 (il y a 3519 jours) @ Claire

Quelque part je trouve ça dommage que le débat soit limité à "la souffrance aide, mais elle ne doit pas devenir un travers à la façon des poètes maudits, désuets, seuls, souffrants dans leur mansarde, qui comptent sur la seule souffrance pour accoucher d'une étoile". C'est une réponse apportée à la question est plutôt convenue et attendue, le sempiternel rejet des postures poétiques obsolètes (mais qui ici serait encore favorable à ce type de posture ? Quel fou -ici en tout cas- irait affirmer que la souffrance doit être un cap ? pourquoi agissons nous parfois comme si nous ne connaissions pas le raisonnement de l'autre, comme s'il fallait à chaque fois revenir à la case départ !), mais en vrai, je ne crois pas qu'il s'agisse seulement de ça, cette question pourrait soulever bien d'autres chose plus fabuleuses que cette habituelle et manichéenne équation.
En quoi et pour quelle raison la souffrance nous "rend plus profond" comme disait nietzsche ? Quelle quantité de libérations et de retrouvailles recèle t-elle ? Ou pourquoi vivre, aimer et donc écrire de la bonne poésie, c'est souffrir immanquablement, c'est allez terriblement mal et terriblement bien tout à la fois ?

question : faut-il aller mal pour écrire de la bonne poésie ?

par jude, mercredi 08 avril 2015, 15:27 (il y a 3520 jours) @ Écrire

Pourquoi " dans l'optique la plus discutable"? C'est une optique comme une autre, un levier comme un autre pour créer et la douleur et le malheur sont sans doute les situations les plus répandues à la surface du globe.
Rares sont les poètes ou surtout les écrivains qui écrivent beaucoup du bonheur, pur. Il y a peu de chose à en dire et puis on écrit pour être lu. Quel pourcentage des lecteurs est ou a déjà été vraiment heureux? Lorsqu'on est heureux,profondément,durablement, a-t-on encore envie ou besoin de lire?

P.S;comme disait Musset "Les plus désespérés sont les chants les plus beaux..."

question : faut-il aller mal pour écrire de la bonne poésie ?

par Écrire, mercredi 08 avril 2015, 16:04 (il y a 3520 jours) @ jude

"Il y a peu de chose à en dire"


En effet. Le bonheur, le bien être, l'état de satisfaction compléte (si tant est qu'ils existent), annulent toute tension et placent l'individu (au mieux ponctuellement) dans un état adynamique. Mais justement, aimer entraine une tension. L'amour n'offre aucune garantie, que ce soit du côté du sujet comme de celui de l'objet. D'ailleurs, le premier amour (pour la mère) est ambivalent et s'inscrit sur fond de perte. Les amours adultes comblent et menacent. Ils menacent même d'autant plus qu'ils comblent.

question : faut-il aller mal pour écrire de la bonne poésie ?

par zeio @, jeudi 09 avril 2015, 01:29 (il y a 3519 jours) @ Écrire

La question est peut-être plus d'ordre philosophique que littéraire au fond. Je ne pense pas qu'on pourra contredire l'affirmation banale suivante : écrire de la poésie, c'est creuser en soi. Alors, une autre question pourrait émerger : peut-on creuser en soi sans en souffrir ?

Personnellement je dirais que cette douleur est ambiguë et complexe, elle contient par nature une certaine dose de fascination et de jouissance comme tu l'as écrit. Je crois que c'est un signe nécessaire, un signe mais pas une condition absolue à tous les niveaux, quand il ne s'agit pas d'une douleur d'égo, mais d'une douleur plus authentique, celle inhérente à la condition humaine. La souffrance dont tu as parlé ressemble plus à la douleur d'apparat des "poètes maudits" romantiques, mais tu as dit qu'il s'agissait de "l'optique la plus discutable".

L'important sans doute est d'être en mesure d'écrire de bons poèmes lorsqu'on va mal, mais en être capable aussi dans les jours meilleurs.
Aller mal pour bien écrire n'est certainement pas une règle continue, la bonne poésie reposant plus sur une certaine variété des sensations, des états d'âmes et des couleurs, plutôt que sur un état d'âme unique, présence lourde et essentielle qui formerait une condition sine qua non à la bonne poésie.

question : faut-il aller mal pour écrire de la bonne poésie ?

par Ecrire, jeudi 09 avril 2015, 15:37 (il y a 3519 jours) @ zeio

"Aller mal pour bien écrire n'est certainement pas une règle continue,"

Je suis forcément d'accord avec cette affirmation, étant donné ce que j'ai écrit auparavant.


"la bonne poésie reposant plus sur une certaine variété des sensations, des états d'âmes et des couleurs, plutôt que sur un état d'âme unique, présence lourde et essentielle qui formerait une condition sine qua non à la bonne poésie".

De nouveau d'accord sur l'ensemble du propos.

question : faut-il aller mal pour écrire de la bonne poésie ?

par zeio @, jeudi 09 avril 2015, 02:02 (il y a 3519 jours) @ Écrire

"dans le meilleur des cas, une conception romantique de la création. C'est une posture datée, en ce sens qu'elle se rattache à une configuration historique donnée"

Plus qu'une posture, le romantisme est une des plus belles sensibilités qui n'a jamais été inventée. Elle est le produit d'une époque, mais est-ce que ça signifie pour autant qu'elle est datée ? Qui donc dicte ces règles finalement, et décide des dates de péremption des sensibilités ?
Je ne crois pas que le passé ne soit composé que d'une suite d'erreurs, et le présent, à tous les coups "incontestable" par le simple fait qu'il soit attaché à le configuration historique actuelle.
Cette perception des choses, à savoir, "j'ai besoin d'être mal pour écrire mieux" pourrait aussi se rattacher à une nature et à une perception personnelle, plutôt qu'aux lambris d'une époque passée. Après tout, ce type d'écrivain, pour qui la douleur est nécéssaire, ne serait-ce que comme trame de fond, existe peut-être. Sans qu'il s'agisse ici d'une posture . Je me dis qu'il s'agit de ne pas laisser les mauvais poètes (qui vont dans la douleur en poésie comme des malades qui se décident soudainement à aller à la messe le dimanche) dénaturer ce que signifie réellement la souffrance en poésie à savoir un élément essentiel dans l'exploration de la nature humaine, en tout cas c'est ce que je pense.

le romantisme

par Claire, jeudi 09 avril 2015, 16:36 (il y a 3518 jours) @ zeio

c'est que ça a été une immense avancée dans le domaine de l'art : assumer et interroger ses émotions, en faire un outil de compréhension du monde, mais surtout pour moi abattre ou au moins rendre ambiguës les catégories du jugement moral et esthétique, entre beau et laid, bon et mauvais, vrai et faux, proposer une constante interrogation.

question : faut-il aller mal pour écrire de la bonne poésie ?

par Ecrire, jeudi 09 avril 2015, 17:15 (il y a 3518 jours) @ zeio

Le Romantisme, pour le dire vite, s'opposait au Classicisme et aux Lumières (envers lesquelles, personnellement, je conserve un faible marqué), c'est à dire qu'il rompait avec d'autres conceptions de l'existence et de l'art. Il s'est épanoui dans une période historique délimitée, qui se trouve dernière nous. C'est en ce sens qu'il est daté. Cela ne signifie pas qu'il est périmé mais qu'un texte écrit dans cette optique aujourd'hui véhicule plus ou moins une impression de déjà vu/lu.

question : faut-il aller mal pour écrire de la bonne poésie ?

par jude, jeudi 09 avril 2015, 17:51 (il y a 3518 jours) @ Ecrire

Est-il obligatoire de se renouveler toujours? Ne peut-on écrire que influencé par un mouvement littéraire?
Si je suis d'humeur romantique ou existentialiste ou classique aujourd'hui dois-je m'interdire d'écrire sous prétexte que ce genre d'écriture serait trop vieux? Encore cette course perpétuelle à la nouveauté? Pour le plaisir de faire autre chose, autrement?

question : faut-il aller mal pour écrire de la bonne poésie ?

par cat, jeudi 09 avril 2015, 21:09 (il y a 3518 jours) @ jude

..peut-être que tenter de renouveler est futile, je ne sais pas. je retourne cette question depuis plus de dix ans : si l'histoire se répète continuellement en ne changeant que d'apparence ou de robe, n'y a-t-il pas que par la création et l'expression créative que peut être défait la répétition ? dès lors n'est-ce pas une sorte de devoir que de percer des formes et/ou des conventions pour qui a des outils de sens et de couleurs ? ... en même temps, pourquoi se fenderait-on la nenette quand tout le monde s'en fout, aussi bien faire quelque chose qu'on aime, soi-même. le reste n'est que prétention, non ?

bon... me voilà entre deux chaises, dirait-on...

question : faut-il aller mal pour écrire de la bonne poésie ?

par Claire, jeudi 09 avril 2015, 22:14 (il y a 3518 jours) @ cat

je crois que la forme nouvelle est ce qui vient parler à "l'apparence et la robe".... c'est à dire le véhicule, l'espace du dialogue social, qui lui ne cesse de changer.

question : faut-il aller mal pour écrire de la bonne poésie ?

par cat, jeudi 09 avril 2015, 23:46 (il y a 3518 jours) @ Claire

oui, non, enfin... peut-être, c'est que je crois que le fond commande la forme.
hors, si l'histoire répète le même fond, elle nous berne en changeant de robe...
ici c'est la perspicacité qui permet d'apercevoir le fond véritable et de la transformer,
au réel de la réalité la robe ne peut plus être la même, métaphoriquement parlant.
me suis-tu ?

c'est je pense une question d'adéquation avec un contexte non pas personnel mais historico-social

question : faut-il aller mal pour écrire de la bonne poésie ?

par cat, jeudi 09 avril 2015, 23:49 (il y a 3518 jours) @ cat

l'écriture, on en fait une histoire personnelle alors que somme toute elle n'est jamais qu'historico-sociale, et marque ou témoigne de ce contexte donné. (nous en revenons subrepticement à la correspondance et aux coordonnées...ou aux points de correspondances des corps donnés..)

question : faut-il aller mal pour écrire de la bonne poésie ?

par zeio @, jeudi 09 avril 2015, 23:51 (il y a 3518 jours) @ cat

Ma quête se situe dans une certaine coordination/synchronisation de l'écriture avec les flux intrinsèques, mouvements de roulis et de poulies du château intérieur, plutôt que le recherche d'une forme accordée à une époque quelle qu'elle soit. Mais franchement, je n'y arrive pas, ou peut-être par de rares à-coups, le salon de la régence change chaque jour ses agencements.

question : faut-il aller mal pour écrire de la bonne poésie ?

par cat, jeudi 09 avril 2015, 23:57 (il y a 3518 jours) @ zeio

soyons fous et rions : c'est qu'il y a tes coordonnées intérieures et personnelles puis des coordonnées extérieures et historico-machin-contextuelles, arriver à les faire rimer (correspondre) entre elles n'est pas une mince affaire, c'est le Faire du faire (poésia, exactement)



les nuages bougent et changent tous les jours, heureusement le ciel est bleu, fidèle à lui-même.

question : faut-il aller mal pour écrire de la bonne poésie ?

par Écrire, jeudi 09 avril 2015, 22:49 (il y a 3518 jours) @ jude

A l'évidence, rien n'empêche de s'exprimer dans le registre de son choix, en référence à un genre d'élection, un courant ou un modèle qu'on a (ou qui nous a) adopté. D'autant qu'en dehors des concernés, il y a assez peu de monde pour s'en soucier.

Ecrire sous influence

par Ecrire, vendredi 10 avril 2015, 15:17 (il y a 3518 jours) @ jude

"Est-il obligatoire de se renouveler toujours?"

Il me semble que le renouvèlement est une nécessité non seulement artistique mais aussi vitale.

"Ne peut-on écrire que influencé par un mouvement littéraire?"

On écrit fatalement sous influence ou combinaisons d'influences. Mais c'est dans la mesure ou l'on trouve sa voix (pour sortir d'un mouvement donné ou le renouveler) dans ce faisceau d'influence que l'on crée à proprement parler. Que l'on fraye une voix singulière.

"Si je suis d'humeur romantique ou existentialiste ou classique aujourd'hui dois-je m'interdire d'écrire sous prétexte que ce genre d'écriture serait trop vieux?"

Surement pas.

"Encore cette course perpétuelle à la nouveauté? Pour le plaisir de faire autre chose, autrement?"

Sur ce point, cela dépend dans quel "paradigme artistique" on se situe. Il en existe au moins trois : le classique (recherche d'élévation spirituelle), le moderne (quête d'émotions esthétiques), le contemporain (attente de sensations).

C'est surtout le paradigme contemporain qui instaure la "nouveauté" comme une valeur en soi. A telle enseigne que certaines œuvres ne durent que dans l'instant de leur production, d'autres sont dématérialisées d'emblée. Exemples typiques : "l'exposition du vide" et autres "cessions de sensibilité picturale immatérielle" d'Yves Klein.

question : faut-il aller mal pour écrire de la bonne poésie ?

par cat, jeudi 09 avril 2015, 21:27 (il y a 3518 jours) @ Écrire

ce que tu illustres là est bien le grand grand mal de l'écriture contemporaine. la souffrance et/ou la douleur ne sont pas à l'écriture, mais à l'humain. et se prendre pour Michaux ou singer a quelque chose de faible qui ne réinvente pas la roue. ailleurs tu parles de ce qui est surmonté, et à mon sens là se trouve la véritable chose qui peut être écrite ou transmise : le dépassement, le traversement, ce qui est vaincu, l'expérimenté. mais pas que.


je veux dire, l'épreuve de la pauvreté (par exemple) est une épreuve comme une autre, une souffrance est une souffrance quelle qu'elle soit, ce qui rendra la chose différente c'est ce qui en aura été fait et transformé. là, il peut y avoir quelque interessement. mais encore... je pense que c'est la manière dont ces choses transforment les humains qui fait que ceux-ci en arrivent à dire et écrire de façon à marquer, à faire une différence, à l'esprit des gens, l'esprit d'une époque...

oui

par Claire, jeudi 09 avril 2015, 22:04 (il y a 3518 jours) @ cat

- pas de texte -

question : faut-il aller mal pour écrire de la bonne poésie ?

par Écrire, mercredi 08 avril 2015, 01:39 (il y a 3520 jours) @ zeio

Qu'est ce que l'écrivain visait en choisissant le verbe "saigner" pour rendre compte de son activité ? A l'évidence, il ne saignait pas physiquement à ce moment. Il utilise ce terme pour susciter un certain affect dans l'esprit du lecteur.

Est ce qu'il éprouvait le sentiment de saigner "mentalement" ? Possible. Mais s'il est capable de traduire et transmettre par écrit cette sorte d'hémorragie, c'est qu'il conserve l'usage de ses outils. Cette douleur, il l'a surmonté. Dans le cas contraire, il s'y noirait et serait incapable de la transmettre.

Maintenant, suppose que tu aies reçu une balle de révolver dans le ventre. Tu saignerais vraiment, pour le coup. Tu souffrirais physiquement. Serais tu capable, dans le moment de cette souffrance, de rédiger un "bon" poème sur ta vie qui file dans la douleur ?

À supposer que tu souffres mentalement (mettons que ce soit une douleur de niveau 9 sur une échelle de 1 à 10) serais tu motivé par cette douleur et capable d'en tirer un "bon" poème dans le moment où tu souffres ?

Lorsque Hemingway a trop souffert, au moment où il "saignait" comme jamais jusque là dans sa vie, il ne s'est pas installé devant sa machine à écrire.

question : faut-il aller mal pour écrire de la bonne poésie ?

par Baymax @, mercredi 08 avril 2015, 07:19 (il y a 3520 jours) @ Écrire

faunes

par Claire, mercredi 08 avril 2015, 10:17 (il y a 3520 jours) @ Baymax

:-)




moi ce qui me fait écrire, c'est d'aimer, je sais c'est très mièvre, mais c'est quand même un verbe qui a de petites dent aigues, et les yeux en fente.
aimer quelqu'un, aimer une rue sale, un souvenir, une odeur longtemps perdue de vue, aimer ce que d'autres ont peint, écrit, chanté....et à propos, plutôt que de vous presser la plume comme des diabétiques en mal de glycémie, vous feriez mieux de lire ce qu'il y a d'écrit ici, bande de bavards..

faunes

par Écrire, mercredi 08 avril 2015, 12:43 (il y a 3520 jours) @ Claire

"aimer"

C'est une toute autre motivation que celle qui chérit sa souffrance.

faunes

par (kelig), mercredi 08 avril 2015, 16:20 (il y a 3520 jours) @ Écrire

Comment la souffrance peut-elle être une motivation ? Il s'agit alors de masochisme.
En quoi aimer empêche ou s'opposerait à la souffrance ? Je ne vois pas non plus.
(je ne saisis pas grand dans ce fil.)

faunes

par (kelig), mercredi 08 avril 2015, 18:23 (il y a 3519 jours) @ Claire

"plutôt que de vous presser la plume comme des diabétiques en mal de glycémie, vous feriez mieux de lire ce qu'il y a d'écrit ici, bande de bavards."

Sage conseil, que je suis de ce pas. Ce fil piégeux me semble un tantinet (c'est peu dire) tiré par les cheveux.

Saignements

par zeio @, jeudi 09 avril 2015, 03:04 (il y a 3519 jours) @ Écrire

Je pense qu'hemingway exprime la même idée que céline quand celui-ci disait que pour écrire, il faut "mettre sa peau sur la table". Il ne s'agit pas nécessairement d'un sacrifice au sens chrétien du terme, ou d'une lubie romantique, il s'agit plus simplement d'être entier, d'être vivant, c'est dire d'être en mesure d'aller contre soi, aller à rebours de ses habitudes confortables, renverser sans hésiter les fondations intérieures établies qu'on croyait valables, s'il le faut, aller démasquer ce à quoi on allait si naïvement s'identifier, se donner tout entier dans son travail, connaître et reconnaître les parts de soi les plus détestables et monstrueuses, ne pas détourner son regard, avancer toujours, vers là où ça fait mal, vers là où les pieds brûlent et saignent, vers tout ce qui déchire, tout ce qui bouscule nos perceptions, parce que c'est comme ça que ça doit se faire, et pas autrement, si on souhaite se connaître et donc, écrire de la bonne poésie.

la proie pour l'ombre

par Claire, jeudi 09 avril 2015, 13:17 (il y a 3519 jours) @ zeio

j'ai réagi parce que parfois il me semble que des débats assez répétitifs (du genre : faut-il aller mal pour écrire ? écrire fait-il aller mal ? faut-il aller du côté qui fait mal pour écrire ? suis-je un écrivain raté ? suis-je un raté écrivain ? faut-il rater pour être écrivain ou être écrivain pour bien rater? ad libidum....) envahissent l'esprit et le forum. Au moment même où des textes extrêmement complexes et riches, des formes d'écriture passionnantes, nouvelles, devraient nous attirer commer des abeilles autour d'un massif de fleurs en pleine floraison, nous poser d'autres questions, nous faire, pour le coup, avancer.
Ca me fait assez enrager.

on s'en fout de l'artiste et de ses états d'âmes. Ce qui est utile aux autres c'est ce qu'il DONNE.

la proie pour l'ombre

par julienb @, jeudi 09 avril 2015, 14:29 (il y a 3519 jours) @ Claire

Tout à fait d'accord.

la proie pour l'ombre

par zeio @, jeudi 09 avril 2015, 20:16 (il y a 3518 jours) @ Claire

D'accord avec toi claire sur le fait qu'il ne faut pas perdre les textes de vue, là dessus tu tas mille fois raison.


Sinon, je me dis qu'il s'agissait potentiellement d'un échange intéressant sur les mécaniques intérieures de la création, plutôt que sur les états d'âme de tel ou tel. Un échange littéraire ou philosophique est peut-être ce qu'on en fait maintenant, en ce moment même, plutôt que ce qu'on a fait de ces échanges par le passé. C'est, peut-être, potentiellement créatif. Quand bien même c'est un cailloux au départ, dont on croit déja avoir fait le tour mille fois. Tenter de poser des yeux nouveaux sur ce qu'on croit connaître est un sacré défi. C'est ce que je me dis, sans doute bêtement.

la proie pour l'ombre

par Claire, jeudi 09 avril 2015, 21:46 (il y a 3518 jours) @ zeio

non, tu ne dis pas bêtement. je trouvais la discussion trop imbibée de vieux refrains, de représentations anciennes des uns face aux autres pour aboutir à des trucs intéressants, mais c'est surtout qu'elle avait mal démarré (par "faut-il ....?")

la proie pour l'ombre

par cat, jeudi 09 avril 2015, 23:35 (il y a 3518 jours) @ Claire

oui, parce le il faut en fauche large de nos fleurs futiles et du langage ; voilà bien tout le fautif du falloir et qui pèse au faillible...

la proie pour l'ombre

par cat, jeudi 09 avril 2015, 21:29 (il y a 3518 jours) @ Claire

Ce qui est utile aux autres c'est ce qu'il DONNE.




oui, même quand personne ne peut le prendre.

la proie pour l'ombre

par Claire, jeudi 09 avril 2015, 21:40 (il y a 3518 jours) @ cat

je crois qu'il crée un continent. Les voyageurs viennent peu à peu.

Point de départ, point d'arrivée

par Ecrire, vendredi 10 avril 2015, 09:40 (il y a 3518 jours) @ zeio

Aller contre soi, embrasser ses démons, renverser ses fondations intérieures, d'accord... On comprend que ça puisse faire mal...

"c'est comme ça que ça doit se faire, et pas autrement"

Donc, à moins qu'on aille déjà mal (auquel cas une partie du boulot est déjà fait) il faudrait se faire du mal, car il n'y aurait pas d'autres moyens pour écrire de la bonne poésie. En tel cas, l'espoir formulé par Denis au début de ce fil s'écroulerait.

En ce qui me concerne, je ne suis pas sur le registre de l'espoir. Je persiste à dire qu'être ou aller mal (à distinguer de "se faire du mal", puisque dans le premier cas on subit, dans le second on provoque), n'est une condition ni nécessaire ni suffisante pour écrire de la "bonne poésie". En admettant que le "talent" pour écrire soit acquis, "être mal" ou "se faire mal" peut contribuer à la production d'un "bon poème". Cela peut tout aussi bien entrainer un empêchement.

La clef dans cette affaire, à mon avis, porte sur la nature et l'intensité du mal en question. Sachant (ce qui devrait inciter chacun à la modestie), que la réponse ne peut qu'être personnelle sur ce point.

Merci, Zeio, pour la teneur de tes interventions. Elles m'ont obligé à "creuser" le sujet.

Point de départ, point d'arrivée

par zeio @, vendredi 10 avril 2015, 13:19 (il y a 3518 jours) @ Ecrire

Merci Jean-Michel aussi pour tes interventions.
Il me semble qu'il est indispensable d'en passer par là à un moment ou à un autre. Ça ne signifierait pas forcément qu'il est indispensable de se trouver dans un "mauvais état" au moment précis de l'acte d'écrire, pour mettre toutes les chances du côté du texte.
En fait, je suppose qu'il ne doit pas être possible d'écrire un bon poème sans éprouver un certain plaisir dans l'acte d'écrire. Après bien sûr, de la douleur peut se mêler à ce plaisir, ce ne serait pas la première fois qu'un homme augmente son plaisir par la souffrance, c'est sûr, en fait, j'imagine qu'une joie qui ne contiendrait pas une certaine part de douleur ne serait peut-être pas tout à fait entière.
Ça me fait penser à l'épisode de Rimbaud écrivant une saison en enfer. Après il est difficile de distinguer le vrai du faux là-dedans, surtout quand on sait que ça sœur à tout fait pour le mystifier. Mais, paraît-il, tandis qu'il écrivait ce livre dans le grenier de la ferme à Roche, on entendant depuis les pièces situées en-dessous, des gémissements de douleur, des bruits de pieds frappant les meubles, parfois des cris, des ricanements sataniques.... Ça supposerait que rimbaud allait mal et souffrait intensément au moment de la rédaction du livre.
Ma foi, ça n'est pas impossible. De là à dire qu'il qu'il éprouvait uniquement de la souffrance maniaque, je ne crois pas... à mon avis cette souffrance était au moins compensée par une fascination extrême, un certain plaisir dans les résolutions mathématiques de ses strophes, joie de la trouvaille poétique, etc. Tout bonnement plaisir de l'exploration intérieure et de la production littéraire.

En fait, finalement, je pense que tout ça est infiniment plus intriqué. Éprouver une certaine souffrance au moment de l'acte d'écrire ne serait probablement pas moins nécéssaire à l'accouchement d'un texte que l'enthousiasme.

Une œuvre d'art créee sans plaisir étant, à l'inverse, à coup sûr (c'est du moins mon avis) une mauvaise œuvre d'art.

Point de départ, point d'arrivée

par Ecrire, vendredi 10 avril 2015, 14:52 (il y a 3518 jours) @ zeio

"En fait, finalement, je pense que tout ça est infiniment plus intriqué".

Absolument. Nous sommes des êtres troubles.

Éprouver une certaine souffrance au moment de l'acte d'écrire ne serait probablement pas moins nécessaire à l'accouchement d'un texte que l'enthousiasme."

Oui. Tout à fait d'accord : une certaine souffrance associée à un enthousiasme certain.

Une œuvre d'art créee sans plaisir étant, à l'inverse, à coup sûr (c'est du moins mon avis) une mauvaise œuvre d'art.

Sur ce point, je n'aperçois pas de contre argument :-)

Point de départ, point d'arrivée

par (k.), vendredi 10 avril 2015, 18:24 (il y a 3517 jours) @ Ecrire

Du coup il est content, c'est déjà ça. Repu et puis satisfait. Il ne manque que le rôt pour clore le repas et ce sera parfait. Comme Monsieur, n'est-ce pas.

(on me cherche des noises ? je ne demande rien. si on m'y force, j'y réponds.)

"Éprouver une certaine souffrance au moment de l'acte d'écrire ne serait probablement pas moins nécessaire à l'accouchement d'un texte que l'enthousiasme."

Pleinement d'accord.

"Une œuvre d'art créee sans plaisir étant, à l'inverse, à coup sûr (c'est du moins mon avis) une mauvaise œuvre d'art."

Sans doute. On peut aussi imaginer une oeuvre crée avec essentiellement, non pas du désespoir, mais de la gravité qui supplanterait le moteur du plaisir. Telle une oeuvre faite par un médium.

Ceci dit, je m'interroge vraiment sur la pertinence du concept d'art, et l'artiste qui lui est associé. Je veux dire par là, on donne vraiment, ou on garde son égo tel un quant à soi avec ce qu'on livre. Une tâche peut-être inutile. C'est ce que je me dis. Don, ou pas don. C'est quoi, un prénom-nom, au juste ? Il me semble que c'est récent, et pour ainsi que ce peut être rien.

Point de départ, point d'arrivée

par zeio @, vendredi 10 avril 2015, 20:12 (il y a 3517 jours) @ (k.)

"On peut aussi imaginer une oeuvre crée avec essentiellement, non pas du désespoir, mais de la gravité qui supplanterait le moteur du plaisir. Telle une oeuvre faite par un médium."

Je comprends ce que tu veux dire, mais je ne suis pas certain qu'on puisse trouver de l'art (sous entendu un art capable de générer une émotion) là où on ne sent ni plaisir ni enthousiasme. Mais c'est une discussion super intéressante et ton point de vue attise ma curiosité. La gravité est-elle contraire au plaisir ? je n'en suis pas sûr... malgré tout, chez les medium, ou les moines copistes (mais ceux-ci ne créent pas, ils dupliquent), il doit bien subsister un certain plaisir, qui prendrait sa source dans la mystique ou la spiritualité qui leur sert de guide, un état de transe, le plaisir de servir son dieu, le nuage ou une autre force invisible. J'ai infiniment de mal à m'imaginer un acte de création qui soit exempt de plaisir, accompagné de souffrances ou non, quand bien même cet acte serait guidé par un devoir, ou le besoin impérieux de gagner sa pitance par exemple.
Peut-être parles tu d'un médium qui se trouverait dans un tel état effacement qu'il ne subsisterait plus aucune entrave entre la source de son inspiration et le papier. Pourtant, même dans cette situation, je me dis qu'il doit bien subsister un plaisir quelque part, source de sa volonté, quand bien même ce plaisir soit étranger totalement à son égo.

Point de départ, point d'arrivée

par cat, vendredi 10 avril 2015, 20:39 (il y a 3517 jours) @ zeio

hm... peut-être ce plaisir particulier se trouve-t-il à naître de la découverte autant que de l'enthousiasme à découvrir...






..pourrions-nous supposer que de la joie grave (initiée ici par 411) on puisse "entrer" dans une zone de plaisir grave, ceci résolument hors de toute frivolité ou sado-masochisme...

Point de départ, point d'arrivée

par (k...), samedi 11 avril 2015, 13:23 (il y a 3517 jours) @ zeio

Je suis en train de terminer La peste de Albert Camus.
J'aime beaucoup ce livre, ce qui s'y trame, la complexité de l'histoire et des personnages. Je le lis au regard actuel, et Oran du roman me fait beaucoup penser à Marseille, par la force d'inertie qui imprègne - c'est quelque chose d'important l'inertie : tout bouge et pourtant au fond reste comme immuable. C'est fin, lourd, grave, pesé, triste et profond. Le plaisir, le désir, l'amitié, l'amour, la sympathie n'y sont pas absents, mais en contraste avec la situation qui empêche de vivre. Je ne sais quel plaisir Camus a pu éprouver à écrire ce livre... Pour moi il y a essentiellement de la gravité. Je ne dis qu'il n'y a pas de plaisir d'écriture - ce n'est pas ce que j'ai écrit au-dessus, je dis que la gravité supplante le plaisir. Et j'ai fait - aussi - la distinction entre plaisir et enthousiasme. Ce que j'aime aussi, c'est que Camus en fin de compte doutait profondément de ce livre. J'aime qu'il ait été livré avec ce doute de l'écrivain, cela me le rend encore plus attachant. Camus, artiste, philosophe, visionnaire, médium ? Un peu tout ça peut-être - non pas qu'il ait raison sur tout, il reste humain.

Point de départ, point d'arrivée

par zeio @, dimanche 12 avril 2015, 13:11 (il y a 3516 jours) @ (k...)

Très intéressant. Merci kelig.
La peste doit être mon livre préféré de camus, avec le monument l'étranger.

Point de départ, point d'arrivée

par (k.), vendredi 10 avril 2015, 18:37 (il y a 3517 jours) @ zeio

A propos de Rimbaud :
http://traction-brabant.blogspot.fr/2006/10/traction-brabant-14.html

Il y en a un semble-t-il qui est allé au bout de l'idée, Rimbaud qu'il s'appelait, ensuite il est parti faire le colon en Afrique - comme beaucoup de communards exilés en Nouvelle Calédonie - exception notable de Louise Michèle, une "sainte", elle. Bref, il a fait couler beaucoup d'encre, mais à la réflexion tout ça ce n'est pas tellement enviable. Entre les deux, je préfère Ducasse, dommage qu'il soit parti si tôt emporté par la maladie, j'aurais bien aimé le lire s'il avait pu continuer.