3 poèmes...
... issus de mon dernier manuscrit.Clara (ce qui bruisse)
Descendant doucement ses escaliers de porcelaine
Clara fille de neige à la frimousse un peu triste
aux gestes mesurés à la démarche sereine
descendant lentement ses escaliers de porcelaine
Clara s'anime un peu et sourit doucement
comme on dévêt une reine
comme on découvre un émoi
en marge d'un œil bas
au profond d'une iris d'un regard
qui s'en va comme on s'enfuit
par la fenêtre ne laissant derrière soi
que l'ombre d'un écho Clara
Clara danse en secret
au large d'un mystère
qu'on appelle éclater
rire
rire aux éclats
ha
ha
et l'on dit bien d'elle
qu'elle est douce et qu'elle est calme
et qu'elle est belle
on ne peut que faillir en voyant sa frimousse
les doux yeux de Clara oh Clara fille de neige
née Premiers Instants du Jour
et qui rêve et s’écarquille
comme on respire
descendant
lentement
ses escaliers
de
porcelaine Cla
ra lâ
che un sou
pir et
pour la main de sa mère construirait un empire
un château une terre d'exil
avec son petit corps encore enfant
avec son buste fin fragile
Clara bruisse
Clara résonne
et seul reste présent reste là
devant nous
ici-bas
le mouvement léger de ses cils nus
battant
comme un cœur et donnant
sens aux choses
aux gestes
aux chants
violents
de l'inco
nnu
*
Les Dunes tendres d’Éluna
je t'ai peut-être tout donné
tout ce que je sais
tout ce que je connais
je t'ai donné mon cœur battu
mon cœur carbonisé
le gris de mes yeux nus mes
rêves évasés
mon visage
et ma rage d'éclopé
éclose en boitant
dans un vases soliflore
mes clopes et mon briquet
mes peurs et mes efforts
pour ne transpirer
que sur un côté du lit
pour ne rêver
que de fruits mûrs
pour n'être
pour toi
pour un temps
qu'un doigt tendu
frôlant ta tempe
ton nez tes mâchoires
le noir de tes sourcils
Cécile
- et finissant sa course
au très bas de ta colonne
vertébrale
où les dunes
tendres d'Éluna
pâles sous la lune
dorment et rêvent
aux clameurs mêlées
de mes lèvres brunes
*
Croire (au bonheur éternel)
on a pas toujours raison
on est pas toujours fou
on croit à la persistance des étoiles
on aime croire qu'on est protégé
par une force supérieure
et nos lèvres ne seront jamais des montagnes
et il n'y aura jamais de gagnants
que des êtres qui se perdent
sur les voies qu'ils choisissent
que des mains qui s'espèrent
que des enfants qui jouent à faire
l'adulte
alors on aime
on aime sérieusement
on aime à croire qu'on aime
et que le salut se trouve ici
droit dans le cœur
et qu'il y a des réponses
dans les yeux de sa chienne
dans le croisement (oh) des rires
les soirs où l'on sort draguer pour oublier
qu'on se trouve détestable
on prête aux autres nos pensées
on imagine que l'autre est aussi fou
aussi passionné
aussi vrai
aussi honnête
aussi perdu
aussi perdu et bête
aussi bête et sensible et radical
que soi
et certaines chansons
certains instants photographiés
nous rappellent que tout ceci
c'est du vent
et il n'y a rien de plus réel que le vent
que l'espoir (croire croire)
que nos erreurs
tout comme un reflet
n'est jamais sien
il faut parfois chercher
la vérité
dans ce qui ne sera
jamais
*
(l’espoir) va laissons rire
les êtres rares
laissons les fuir
dans leur enfance
dans leur ferveur
dans le jardin
des fulgurances
dans un abri
où rien ne rentre
où rien ne sort
dans une (c)lairière
où adorer
où l'éclat sur
vit en secret
où le trèfle cache
sa dernière feuille
pour ne jamais
(pour ne jamais)
pour ne jamais
être emporté
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