Sous influence (recueil en cours)
C'est la fashion week j'ai
Vu des top-models à Odéon
Des photographes japonais
Prenaient des photos ces
Femmes prenaient la pose
Elles avaient tellement de grâce
De celle qu'on retrouve dans les
Magazines sur du papier glacé
On aurait dit qu'elles venaient
D'une autre planète ou d'une
Couche qui se superpose à la
Notre elles incarnent la perfection
De ce monde nues leur corps sont
Comme des étoiles nues comme
Des comètes échouées qu'on n'ose
Pas toucher parce que l'on est sale
Parce que nous sommes privés de cette
Beauté nous qui sommes en-dehors
Du cadre de la photo mais assez humain
Pour les haïr et les jalouser pour être
Ainsi saisi dans l'ineffable prestige
Domination muette du prestige
Multiples isolés et devant le miroir
Ils sont ceux que nous aurions du être.
Cette recherche celle d'être
Confortable quelque part
Est la plus dangereuse
Finalement elle est la plus
Inconfortable je ne fais plus
Que des carrés blancs
Il ne s'agissait pas de voir
Mais je l'ai vu je sais quelle
Est la position la plus
Confortable c'est la plus
Dangereuse puisque j'ai
Bien tout oublié pour une
Raison celle qui a tant de
Sens je fais tant de carrés
Blancs quel ouvrier je fais
Quel ouvrier au nom de quoi
Pourquoi se tenir aussi loin
De soi-même de quel paradis
Ou de quel enfer cette douleur
Me préserve cette position là.
J'ai fait probablement le rêve
Le plus atroce tu étais là
Mes rêves savent toujours tout
Sur moi tu es ce même être
Que je vois dans tous les corps
Mes rêves me dévorent je n'ai
Plus rien pour les nourrir à peine
Quelques journaux froids tu sais
J'ai sauvé quelqu'un hier et je n'ai
Rien senti cela paraissait si théâtral
Que si j'avais poussé la logique
J'aurai pu apercevoir cet œil
Moqueur j'aurai pu entendre
Le rire ou l'éternuement d'un voyeur
De ce qui loge dans mes rêves sans
Vraiment me laisser de chance
Je me demande toujours combien
Vaut la place et combien est la distance
De l'acteur au spectateur tu sais on
M'a privé de toi comme de mémoire je
N'ai plus que des mots dans le désordre
Et le pardon est la substance des mots
Qui viennent toujours à rebours
Cet œil n'est pas celui du pardon
Ces rêves ne sont pas les miens
Mais ma vie sans douleur
Serait irréelle.
L'homme qui mendie devant le Carrefour
Est comme en orbite devant les formes
Sans cesse réapprovisionnées de la richesse
De l'activité d'achat de ce qu'on placera
Avec ou sans ordre dans le frigo individuel
Ou collectif ce mendiant est à sa place
Il est assis sur ses genoux peut-être pour
Provoquer davantage de pitié attendant l'acte
De vertu théologale qu'est la charité l'acte anodin de
Faire ses courses se charge d'une violence tragique
Brutale devant lui est indiqué d'une formule lapidaire
En majuscules qu'il a faim il n'a pas les soucis du
Consommateur qui scrute les rayons d'un œil inquiet
Hésitant entre deux marques de pâtes ou deux pizzas
Aux recettes différentes puis convaincu de l'affaire remplit
Son chariot sa navette personnelle pour un
Temps avant de la replacer à l'entrée du magasin
Pour qu'un autre s'en saisisse exerce un trajet
Parfois aléatoire parfois marqué par le quotidien
J'ai toujours été fortement impressionné
Par les caddies pleins on y devine une certaine
Prévoyance ainsi que des régimes alimentaires
Diversifiés dus à une situation familiale ces gens
Prennent le temps de faire la cuisine alors que
Les produits surgelés s'adaptent davantage à
Une vie de célibataire où à cet état particulier de
Fatigue provoqué par une journée de salariat une
Exposition trop importante à la lumière d'un écran
D'ordinateur ou le mal de dos qu'implique la position assise
Trop prolongée ce qui implique parfois la pratique
D'une activité sportive comme le footing ou méditative
Comme le Yoga en réalité ce mendiant est comme
Une lune en orbite j'apprécie comme devant un tableau
La distance qui le sépare de ce monde il barre comme lors
D'une éclipse le rêve ou la réalité qui se cache derrière lui.
Quand au savoir ce n'est pas la terre
Qu'il faut atteindre comme on ferait
Du cabotage ce n'est pas la terre mais
Le froid gagnait peu à peu l'étendue
Des usages tout cela comme un long
Hiver ou la disparition de Perséphone comme
Campant devant la porte ai-je vu les anges
Disparaîtrent comment comprendre quand
L'hiver gagne tant de coeurs comme
Celui de Perséphone quand mon coeur
Lui-même reste une énigme ma propre
Enigme que je couche devant la porte
Où on me laisse seul de quelle matière
Est fait le monde qui m'attend quelle
Y sera ma place pour combien de temps
Comment se divertir de l'hiver de
L'absence de Perséphone qui coud
Dans les enfers les mêmes motifs
C'est la mémoire qui me fait défaut
Sous la neige blanche comme les ailes
Des anges le visage de Perséphone
S'efface mon coeur ne veut plus que
Retrouver ce qui s'est effacé c'est
Le langage qui me fait défaut les mots
Me précédaient comme je me précède
Quand au savoir ce n'est pas la terre
Qu'il faut atteindre comme on ferait
Du cabotage c'est la terre qui nous
Echappe la terre qu'on aimerait soulever
La terre à nos pieds.
Vu des top-models à Odéon
Des photographes japonais
Prenaient des photos ces
Femmes prenaient la pose
Elles avaient tellement de grâce
De celle qu'on retrouve dans les
Magazines sur du papier glacé
On aurait dit qu'elles venaient
D'une autre planète ou d'une
Couche qui se superpose à la
Notre elles incarnent la perfection
De ce monde nues leur corps sont
Comme des étoiles nues comme
Des comètes échouées qu'on n'ose
Pas toucher parce que l'on est sale
Parce que nous sommes privés de cette
Beauté nous qui sommes en-dehors
Du cadre de la photo mais assez humain
Pour les haïr et les jalouser pour être
Ainsi saisi dans l'ineffable prestige
Domination muette du prestige
Multiples isolés et devant le miroir
Ils sont ceux que nous aurions du être.
Cette recherche celle d'être
Confortable quelque part
Est la plus dangereuse
Finalement elle est la plus
Inconfortable je ne fais plus
Que des carrés blancs
Il ne s'agissait pas de voir
Mais je l'ai vu je sais quelle
Est la position la plus
Confortable c'est la plus
Dangereuse puisque j'ai
Bien tout oublié pour une
Raison celle qui a tant de
Sens je fais tant de carrés
Blancs quel ouvrier je fais
Quel ouvrier au nom de quoi
Pourquoi se tenir aussi loin
De soi-même de quel paradis
Ou de quel enfer cette douleur
Me préserve cette position là.
J'ai fait probablement le rêve
Le plus atroce tu étais là
Mes rêves savent toujours tout
Sur moi tu es ce même être
Que je vois dans tous les corps
Mes rêves me dévorent je n'ai
Plus rien pour les nourrir à peine
Quelques journaux froids tu sais
J'ai sauvé quelqu'un hier et je n'ai
Rien senti cela paraissait si théâtral
Que si j'avais poussé la logique
J'aurai pu apercevoir cet œil
Moqueur j'aurai pu entendre
Le rire ou l'éternuement d'un voyeur
De ce qui loge dans mes rêves sans
Vraiment me laisser de chance
Je me demande toujours combien
Vaut la place et combien est la distance
De l'acteur au spectateur tu sais on
M'a privé de toi comme de mémoire je
N'ai plus que des mots dans le désordre
Et le pardon est la substance des mots
Qui viennent toujours à rebours
Cet œil n'est pas celui du pardon
Ces rêves ne sont pas les miens
Mais ma vie sans douleur
Serait irréelle.
L'homme qui mendie devant le Carrefour
Est comme en orbite devant les formes
Sans cesse réapprovisionnées de la richesse
De l'activité d'achat de ce qu'on placera
Avec ou sans ordre dans le frigo individuel
Ou collectif ce mendiant est à sa place
Il est assis sur ses genoux peut-être pour
Provoquer davantage de pitié attendant l'acte
De vertu théologale qu'est la charité l'acte anodin de
Faire ses courses se charge d'une violence tragique
Brutale devant lui est indiqué d'une formule lapidaire
En majuscules qu'il a faim il n'a pas les soucis du
Consommateur qui scrute les rayons d'un œil inquiet
Hésitant entre deux marques de pâtes ou deux pizzas
Aux recettes différentes puis convaincu de l'affaire remplit
Son chariot sa navette personnelle pour un
Temps avant de la replacer à l'entrée du magasin
Pour qu'un autre s'en saisisse exerce un trajet
Parfois aléatoire parfois marqué par le quotidien
J'ai toujours été fortement impressionné
Par les caddies pleins on y devine une certaine
Prévoyance ainsi que des régimes alimentaires
Diversifiés dus à une situation familiale ces gens
Prennent le temps de faire la cuisine alors que
Les produits surgelés s'adaptent davantage à
Une vie de célibataire où à cet état particulier de
Fatigue provoqué par une journée de salariat une
Exposition trop importante à la lumière d'un écran
D'ordinateur ou le mal de dos qu'implique la position assise
Trop prolongée ce qui implique parfois la pratique
D'une activité sportive comme le footing ou méditative
Comme le Yoga en réalité ce mendiant est comme
Une lune en orbite j'apprécie comme devant un tableau
La distance qui le sépare de ce monde il barre comme lors
D'une éclipse le rêve ou la réalité qui se cache derrière lui.
Quand au savoir ce n'est pas la terre
Qu'il faut atteindre comme on ferait
Du cabotage ce n'est pas la terre mais
Le froid gagnait peu à peu l'étendue
Des usages tout cela comme un long
Hiver ou la disparition de Perséphone comme
Campant devant la porte ai-je vu les anges
Disparaîtrent comment comprendre quand
L'hiver gagne tant de coeurs comme
Celui de Perséphone quand mon coeur
Lui-même reste une énigme ma propre
Enigme que je couche devant la porte
Où on me laisse seul de quelle matière
Est fait le monde qui m'attend quelle
Y sera ma place pour combien de temps
Comment se divertir de l'hiver de
L'absence de Perséphone qui coud
Dans les enfers les mêmes motifs
C'est la mémoire qui me fait défaut
Sous la neige blanche comme les ailes
Des anges le visage de Perséphone
S'efface mon coeur ne veut plus que
Retrouver ce qui s'est effacé c'est
Le langage qui me fait défaut les mots
Me précédaient comme je me précède
Quand au savoir ce n'est pas la terre
Qu'il faut atteindre comme on ferait
Du cabotage c'est la terre qui nous
Echappe la terre qu'on aimerait soulever
La terre à nos pieds.