Poésies du silence

par (kelig), dimanche 26 avril 2015, 13:41 (il y a 3502 jours)

La voile au regard soufflant

Ce n'est pas moi qui parle
c'est un autre
il veut me dire qu'il est elle
comment l'aile du moineau merle
ce n'est pas moi qui parle
c'est un autre
un autre énergumène
émergé d'un monde en marge
au bord du talus
où les faiseurs sont faisans
oiseaux sauvages sur les barges
non chasseurs d'enfants
défaiseurs d'amis innocents
ce n'est pas moi qui parle
c'est un autre
qui n'a pas l'air conditionné
qui est éparpillé sans patrie
cent patronymes le prénommant par les prés
appelé à chaque feuille
brindille
insecte
animal
ou pierre
plongé dans l'eau claire
vivant d'un feu brûlant
il respire à l'air
libre comme le vent
c'est quelqu'un qui existe
on devine qu'il est tout près ici
on ne le voit pas tout à fait
il est timide en vérité
il a l'air invisible
il est clair comme l'eau de roche.

Ce n'est pas moi qui parle
c'est un bruit qui rapporte
une musique d'antan raconte
les chants passés des champs de terre
les doux galets du bord de mer
les nuages vagabonds du ciel
l'avenir est-t-il à travers le temps
l'espace d'une étoile à la voie lactée ..? (...)





Auto-stop, non stop ..?

Si ils ne doivent rien à personne, ils se reposent maintenant sur le bas côté, se reposant avant tout comme en avant toute, à l’aventure autoroute, cependant tout change en permanence...

Y allant à cloche pieds, pouce levé, chaussures au sol, tête déboussolée, à part âge dans les parages en partage, parfois impatients dans l'époque, donnant des coups de pied malheureux aux panneaux, arrosant les fossés à la balustrade champêtre - à des moments, tout seul comme un con, au requiem de sa raison, pensant s'en fiche de toute façon... Traînant des semelles usées, crapahutant au bord des routes, abîmant des pieds niqués, le bac en poche trouée, laissant couler le sable...

Sur les chemins caillouteux, accoudés aux barrières, avalant la poussière, se débordant - comme d'une enceinte de désirs à déborder les frontières, en amour déchu échu chut, à en retourner à la poussière, ne passant pas à travers les gouttes – la pluie mouille, recueilli parmi fleurs fraîches, à offrir aux souvenirs des aimés partis, se fanant tel un amour effeuillé laissant une impression - tellement aime une femme, à y laisser son âme, être avec elle sur une île déserte, en un rêve pour toujours, doux et heureux – une chaîne en argent jetée à la mer, ramassant à la pelle des illusions, presque irréel, comme une pluie de larmes dégoulinantes en cascade d'un manteau du ciel.

A bout, disant quelque fois à la lune : "Ras le bol." Le sac en bandoulière, s’offrant en récital aux oiseaux, mélancolie au cœur peiné parfois plantant un majeur, rageur, aux pots d'échappées : « égoïstes. » Regrettant ces gestes.

Se parlant à tue tête , à écraser le mépris d'individualisme, la souffrance de solitude, en flot de véhicules incohérents, vocalises d'écorchées vive, rayées à force,sorties en brise de cordes à l'arrière de totos - des histoires d'enfant – suivant les sillons de la route à perte de vue, à perte de vie, retrouver la musique.

Suintant le gasoil – de la nature noire – passager d'une traction-brabant, seulement ça, simplement ça, une liberté, un rêve éveillé, au bout ce serait une femme noël à faire la surprise..?

Sans dieu pour prier ? Mains serrés relâchées au cœur - parfois ayant si peur et si mal et craignant de mal faire de mal-être de mal dire, avec tellement de guerres au monde jusqu'à l'intime.

Allant à la rencontre sympathique, chaleureuse, étrange, au vent de routes mises bout à bout goutte à goutte, à chercher la compagnie perdue retrouvée, le sens de l'amitié à l'avenant, à casser la croûte et à manger la mie, à filer du blues au vague à l'âme se perdant de vue, se perdant de vie.

Ressentir les blessures, aux pays, à la mer, à la nature en sentiers, en chantier à travers des tracés sinueux, formes signes mystères, des lignes de vie poursuivant des chemins abandonnés dans la désolation - jusqu'au merveilleux..? Ou bien pas..?

Se conduisant loin au lointain, en oubliant puis en croyant se souvenant, qui suit il ? Au bout de l’horizon, à ne savoir où ni quand ni comment, rêvant aux nuages, à la lune et aux étoiles, et à toi, 't'aime (...) )





Visions de double arcs-en-ciel double


L'âme lune au croissant doux – o ami Pierrot, écrit d'arcs-en-ciel arlequins - relâchant les mots d’oiseaux, comme des poux, une misère à la tête… Alchimie aphone de mélodie, pensées grises en folie, une étrange musique silencieuse, une aurore après l'aube, guidant sans merci jusqu'ici, à la compagnie mouettes, goélands, cormorans et sternes, aux chants déchirants, une mer au ciel, des nuits d'insomnies – à bûcher des arbres, à clouer la tête - la mémoire en lambeaux, comme avec des pointes frappées au marteau, vasistas au plafond ? Une ouverture sur le ciel, laissant passer le vent, de là bas et d’ailleurs, vers pouvant pas atteindre, comme des petits trous à la tête en airs, comme une impuissance en faïence, en afflictions amoureuses, en amitiés envolées, en idées vagues dans des bulles à images, en illusions en papier chiffon, ténues, sans force, déchirant les apparences comme en nuées, s'envoler à souhait, un songe à nuage, un rêve en coton, en partance, dans un courant d'air, allé à la mer, par transports ferroviaires, un jour une nuit y nager, un voyage, une noyade, petits papiers journaux – pas touchant, écrits verts rougis, au petit muret en bord de crique, allant à la mer à la nage, revenant par les vagues en silence, ambulance sirène, à bout de forces exsangue, tombant comme dans les pommes, main pendant sous la pluie, poussière de néant enfui en toute part, à l'aquarelle des petits port flous noyés sous le regard, tellement haut à petit trot de cheval fourbu à monter ohé du bateau, maison en carton, petites plumes grises se balançant dans le ciel tournoyant à l'escalier du temps dégringolant - avole un avion en papier colle à la langue, une feuille morte vive, allant de silences en résiliences, à l'autre marchant à pieds nus au sol ailé, où naître qu'un homme bercé par une femme, au chant lointain repose un autre éperdu de nature dans les limbes du pacifique. (...)








une vie telle une empreinte d'un conte à s'endormir éveillé, écoutée d'une voix lointaine coulant à la rivière, baignant telle petite tête blonde parmi les regards étoilés, à la merci d'images offertes en formes de mirages embués, à cloche mouton de planète en planète tétant au bol, une amitié à boire en gorgées de rires de plaisirs de clins d'oeil en sourires, un tout petit tournant en rond seule chanson, parmi la compagnie grande tendant la petite oreille, mimant la vie qui va à ne pas qu'elle s'en aille, à la campagne sentant les désarrois en abandon, chagriner au milieu de figures au miroir à air perdu, étrange idée griffonnée sur une feuille de papier, comme un message en otage pour aimer, enlevé avec une rose et des bonbons, écrit à une enfance déchirée de mille pétales (...)



(pour dire

avec les ennuis, les chagrins de la vie dans un mouchoir, murmures de folie douce – celle qui tombe comme la pluie sur les tuiles de la ville, dans nos jardins de mousse y a-t-il des mots pour les larmes, des bruits doux pour les silences, les disparus de l’abîme ? (...)



(pin en mauges

sous la neige (...)



(ressource

existent-ils des silences comme des murs élevés entre nous, des silences de pierre, élevés en prières tout un champ de silences en nous, à la traversée, un chant d'oiseaux bruisse, à la croisée d'un désert où l'eau-delà sourd ..? (...)



(d'ici là

tu serais telle une hirondelle, grandie dans le ciel, en regard une belle des champs, un deltaplane au vent, à chanter la pluie le beau temps, rase-mottes ou monte en l'air, à la fantaisie de libres trajectoires, paradisant en elfe aile (...)
sous ton aile, volant mes fers en eiffel, un printemps, un pré vert pour les gens, hirondelle à foison des moissons, allant vers pas à pas, allant faire un nid, à la pluie au beau temps (pardi) sur une feuille de brindilles..? (...)




finitude.. ?

en finir une fois pour toutes, avec cette histoire triste comme un jour sans fin, le sentiment d’être comme à l’abandon du monde, plongé dans une nuit noire sans raison..? (...)



(à …

il, elle, se nomme dans la tête, comme le, la voir, pouvant lui parler presque, il, elle, ne répondra pas, on se reverra peut-être, la nuit ? Dans un monde de songes, ne sait pas, comme si parfois il, elle, était là, comme une présence invisible, esprit parle l'âme rêve..? (...)



(promesse

allée à l'abeille se recueillir une fleur
prière de pollen à l'oraison du soir
avouée à la nature un milieu d'étoile
décline les noms il fait bientôt nuit
le blé se fane ne perds pas son serment
au goûter du pain perdu
espoirs fins dans un pot à miel (...)



(à la bougie

allumé des bougies
laissées fondre dans l'obscurité
moultes nuits perdues
consumées l'une après l'autre
noyé par les peurs après les pleurs
à la flamme mouvante laissant remonter les pensées
à trouver le réconfort de la paix
il reste du temps de cire à prier
à sauver sans fuir. (...)

http://aufildelavie.hautetfort.com/

Poésies du silence

par (kelig), lundi 27 avril 2015, 09:33 (il y a 3501 jours) @ (kelig)

je compte lire à haute voix l'ensemble des poèmes sur mon blog, ça va me prendre un certain temps pour en venir à bout.
ma foi, ils existent, ils vivent leur vie à défaut de livre.

Poésies du silence

par dh, lundi 27 avril 2015, 10:09 (il y a 3501 jours) @ (kelig)

ah toi aussi kelig, tu commences à sentir le besoin de publier un recueil.

moi mes vieux poèmes sont comme un poids dont je n'arrive pas à me débarrasser.

il me semble que seul la publication d'un recueil pourrait m'en délivrer.

Poésies du silence

par julienb @, lundi 27 avril 2015, 10:18 (il y a 3501 jours) @ dh

C'est très vrai ça, dh. Moi, je suis peut-être moins exigeant : le fait de publier de vieux textes en revues suffit à me permettre de passer à autre chose. C'est dur de faire un recueil avec les tentatives passées ; parce qu'elles sont multiples et parce qu'on y est plus.

Poésies du silence

par (kelig), lundi 27 avril 2015, 10:28 (il y a 3501 jours) @ julienb

des fois on n'y est plus, en ce cas c'est vrai autant lâcher l'affaire.
mais quand on y est encore, quelque part, je vois pas pourquoi abandonner.
parce que franchement, la poésie, les poètes n'ont pas assez droit de cité.
il faut carrément en avoir conscience.
moi j'aimerais parfois que les poètes et leur poésie - tout azimut - sortent du bois - parce que la forêt brûle, et occupent la place, à la place des médias tu vois ?

Poésies du silence

par julienb @, lundi 27 avril 2015, 11:03 (il y a 3501 jours) @ (kelig)

Oui, mais la poésie n'intéresse pas grand monde. Je ne cherche pas à polémiquer, c'est juste un constat. Ce qui ne m'attriste même pas, pcq moi je vis avec et ça me va. Chacun vit avec ce qu'il veut.

Poésies du silence

par (kelig), lundi 27 avril 2015, 11:17 (il y a 3501 jours) @ julienb

La poésie n'intéresse pas grand monde ? Il n'y en a pas un peu assez ?
La poésie n'intéresse pas grand monde parce que on la tient à distance on la cloisonne et que les médias vident le cerveau des gens par la parole vidant le sens des choses de la réalité, c'est aussi simple que cela, le constat qui va avec.
Bah, tout ça me met en colère.

Poésies du silence

par julienb @, lundi 27 avril 2015, 13:43 (il y a 3501 jours) @ (kelig)

Mets-toi en colère tout seul si tu veux. Je te rappelle juste que dans ce pays tout le monde va à l'école longtemps, et qu'au cours de ce temps-là on apprend plein de poésie, puis qu'on l'étudie. On a le choix ensuite. Même d'éteindre la télé. C'est sûr que c'est plus simple de rejeter la responsabilité sur un "grand méchant" extérieur à soi et plus ou moins abstrait.

Poésies du silence

par (kelig), lundi 27 avril 2015, 14:15 (il y a 3501 jours) @ julienb

Ca me fatigue... Aussi je vais essayer d'écrire un texte pour couper court à cette vérité biaisée - typique du Nord - et qui n'a que trop duré.

Kény Arkana le chante : "Si tu veux changer le monde, commence par te changer toi-même." Alors oui.
Elle le chante, elle le pense, elle le fait, ce qui n'empêche qu'elle dénonce aussi ce qui est à dénoncer, ce qui n'empêche qu'elle est solidaire.
C'est trop compliqué, ça ? C'est se mentir ?
Ou alors c'est ne rien faire ne rien dire qui est consentir.

En attendant, ce poème vu ce we en compagnie de Laurent Bouisset lors d'une rencontre avec des poètes d'Amérique Latine :

Face à vous, nous nous tenons


Face à vous, nous nous tenons

Les rejetons
Illégitimes de la modernité
Nous autres.

Les fantômes de pays saignés à blanc
jour à jour enfantés à la mauvaise étoile
nous autres.

Ceux à qui on a fait les poches
Ceux qui n'ont jamais eu que leurs seuls ongles
Ceux dont l'espérance a été empoisonnée
nous autres.

Les rebuts et les misérables nous autres.

Nous autres les éternels concierges
du premier monde
accoutumés au temps partiel
ou bien carrément au chômage
qui nous fardons la queue pour le welfare
tandis que les yeux des puissants
nous reprochent l'existence
derrière la vitre.

Les hors-la-loi nous autres
les toxicos et drug dealers
nous autres.

Ceux qui ouvertement provoquent
ceux qui ne baissent pas la tête
ceux dont la langue est sale
soûlards de très mauvaise réputation
patibulaires
sans un centime en poche nous autres.

Ceux qui en crèvent, de rejoindre le nord
de faim de soif ou sous les coups
les balles ou bien noyés dans la fatigue
nous autres.

Ceux qui n'ont pas de mère
n'ont pas de père ni de patrie
ni même un domicile ou juste une chaise pour s'asseoir
ceux qui sont debout pour l'éternité
nous autres.

The little bastards
qui détruisent tout nous autres.

Ceux qui sont expulsés de toute chose nous autres.

Ceux qui n'ont aucun droit
Ceux qui sont sans famille
Ceux qui n'ont pas de tombe
Et nous sommes des cadavres vivants
nous autres.

Ceux qui gardent à leur cul la marque
de la botte militaire locale et étrangère
incessamment qui répétait :
va fils de pute va fils de pute
va crever fils de pute.

Et maintenant que tout s'effondre à la racine
ils nous veulent moines dominicains
sœurs d'une charité que nous n'avons jamais connue.

Nous autres mal perçus
par les bonnes gens
nous autres proies qu'on voue au sacrifice
nous, les boucs émissaires nous autres.

Les plus faibles et les rachitiques,
Les dont la présence incommode.

Les qui ne sont jamais les invités
du grand opening de l'humanité
qui toujours restent aux portes du banquet
dévorent des yeux sans rien acheter
et tournent en rond dans les centres commerciaux
incessants comme des papillons de nuit

Eux, les plus insolentes canailles
eux, les réfugiés permanents
à qui l'on ne fait pas confiance
que l'on n'estime capables de rien
car trop coupables de leur couleur
car trop coupables de leur accent
nous autres
nous autres
nous autres
nous autres
nous autres
mille fois nous autres

Face à vous, nous nous tenons nous autres.

Rejetons fugitifs de notre temps
enfantés et nourris au sein
de la corruption politique et des plus-values rayonnantes

Nous autres
qui ne nous en tenons pas aux frontières
qui recherchons l’Eldorado toujours
Indiana Jones à la boussole défectueuse
indiquant sans hésitation la direction du nord.

Ceux qui baissent leur froc
Nous autres.

Disons-le à pleine voix :
nous avons l'âme violée par le vingtième siècle
et tous les siècles antérieurs
pouvant s'énumérer de un à cinq

Nous expions une faute que nous n'avons jamais commise
sous-développement spirituel terrible du premier monde.

Nous sommes de cette usine mondialisée
le surplus inutilisable.
Les morts de faim toujours
ceux qui remplissent les prisons
et les premières pages des journaux.

Nous fûmes tout d'abord la victime l'assassin par la suite.
Nous sommes un souffle qui à peine se lève
et veut chanter une belle chanson inconnue.
/ Nous sommes aujourd'hui l'excrément
demain nous serons commencement
lune nouvelle soleil de l'aube
un point lumineux
une espérance valable
une paix qui ne soit mensonge.

Le jour nous touche au cœur soudain

tout s'illumine.


Julio C. Palencia


(Poème inclus dans le livre "Todos los silencios")

(Traduction de Laurent Bouisset, avec les précieux conseils de José Manuel Torres Funes et d'Alba-Marina Escalón)

http://fuegodelfuego.blogspot.fr/2014/10/aqui-estamos-nos...

Une idée du malaise à vivre en Occident - La Peste

par (kelig), lundi 27 avril 2015, 15:49 (il y a 3501 jours) @ (kelig)

Une idée du malaise à vivre en Occident

Avant je n'y croyais pas tellement à ce terme, Occident. Mais il est entré dans l'usage commun, et l'OTAN tente à toutes forces, déployées, d'étendre son Empire – pour sauvegarder ses intérêt et les masques tombent, alors je ne vois plus d'inconvénient à l'employer.
Il y au moins deux choses qui tiraillent, à vivre ici. Je parle de façon générale mais admettons, si vous préférez, que je ne parle que pour moi, au nom de ma personne. Car, il est admis et de bon alois de s'exprimer ainsi, mais même, on se voit alors en face brandi la pancarte d'interdiction de se sentir solidaire – des habitants des pays du Sud notamment – étant donné que, naturellement, c'est à soi-même qu'on souhaiterait chaque fois échapper ce faisant...
Ainsi en est-t-il d'une « vérité » devenue inébranlable, érigée en sermon, en feu rouge. Si elle n'est pas foncièrement fausse, non plus, elle n'est pas entièrement vraie. C'est-à-dire qu'elle peut être s'avérer vraie, comme s'avérer fausse. Parfois elle s'avère exacte. Combien d'humanitaires, engagés dans de grandes ONG, par naïveté, à l'inverse d'aider, contribuent à maintenir le joug voire à soutenir – de façon active – les guerres ? De même, en pire, combien « s'engagent » par effets de mode, pour parvenir aussi, pour se faire mousser et se faire valoir ? Se font faux rebelles de mouvements, de partis, d'associations, pour mieux jouer des coudes. Ils se retrouvent d'ailleurs souvent propulsés à la tête des grandes associations, Partis, allez comprendre pourquoi...
Par contre, qu'il soit devenu interdit de se sentir activement solidaires – des habitants des pays du Sud notamment – ou à tout le moins systématiquement suspecté, obligé de se confondre en explications qui n'en finissent pas, car jamais elles ne seront bien acceptées, est en soi révélateur.

(à ce point, j'ai un peu la flemme de continuer, à moins qu'on m'y pousse.
J'ai commencé par évoquer le Sud, mais c'est la même chose pour "l'intérieur".
Et de la propagande sous-jacente à la pensée occidentale.
Se sentir solidaire est devenu un délit de pensée.
Tout comme se sentir de proximité communiste est associé à être Stalinien. A ceci je rétorque que ne pas être pour un communisme revient à être pour que soient sacrifiés la majorité au profit d'une minorité.)

Une idée du malaise à vivre en Occident

par Claire, lundi 27 avril 2015, 16:03 (il y a 3501 jours) @ (kelig)

je ne sais pas s'il faut que tu continues, mais en tout cas ce que tu dis est juste. Sous prétexte qu'on a toujours un mélange compliqué de motivations pour chercher à aider autrui, on se défausse à bon compte de la nécessité de le faire. Sous prétexte que l'aide ne donne pas que des bons résultats on la remet en cause. La psychanalyse a joué un rôle néfaste là-dedans.

Comme si seul était à faire et à chercher ce qui est pur et sans tache, parfaitement réussi....bref, inhumain. Parce que l'humain est par nature impur et imparfait, qu'il rate souvent ce qu'il entreprend, il faudrait renoncer à être humain, c'est à dire solidaire. Il y a une sorte de mégalomanie feignante, là-dessous, c'est laid.

Une idée du malaise à vivre en Occident

par (kelig), lundi 27 avril 2015, 16:05 (il y a 3501 jours) @ Claire

Oh merci Claire ! Tu as saisi. Merci, venant de toi.
(je crois qu'on se comprend de mieux en mieux.)

Une idée du malaise à vivre en Occident - La Peste

par (kelig), lundi 27 avril 2015, 17:13 (il y a 3500 jours) @ (kelig)

Une idée du malaise à vivre en Occident

Avant je n'y croyais pas tellement à ce terme, Occident. Mais il est entré dans l'usage commun, et l'OTAN tente à toutes forces, déployées, d'étendre son Empire – pour sauvegarder ses intérêt et les masques tombent, alors je ne vois plus d'inconvénient à l'employer.
Il y au moins deux choses qui tiraillent, à vivre ici. Je parle de façon générale mais admettons, si vous préférez, que je ne parle que pour moi, au nom de ma personne. Car, il est admis et de bon alois de s'exprimer ainsi, mais même, on se voit alors en face brandi la pancarte d'interdiction de se sentir solidaire – des habitants des pays du Sud notamment – étant donné que, naturellement, c'est à soi-même qu'on souhaiterait chaque fois échapper ce faisant...
Ainsi en est-t-il d'une « vérité » devenue inébranlable, érigée en sermon, en feu rouge. Si elle n'est pas foncièrement fausse, non plus, elle n'est pas entièrement vraie. C'est-à-dire qu'elle peut être s'avérer vraie, comme s'avérer fausse. Parfois elle s'avère exacte. Combien d'humanitaires, engagés dans de grandes ONG, par naïveté, à l'inverse d'aider, contribuent à maintenir le joug voire à soutenir – de façon active – les guerres ? De même, en pire, combien « s'engagent » par effets de mode, pour parvenir aussi, pour se faire mousser et se faire valoir ? Se font faux rebelles de mouvements, de partis, d'associations, pour mieux jouer des coudes. Ils se retrouvent d'ailleurs souvent propulsés à la tête des grandes associations, Partis, allez comprendre pourquoi...
Par contre, qu'il soit devenu interdit de se sentir activement solidaires – des habitants des pays du Sud notamment – ou à tout le moins systématiquement suspecté, obligé de se confondre en explications qui n'en finissent pas, car jamais elles ne seront bien acceptées, est en soi révélateur.

Révélateur d'une pensée socialement commune, qui fait socle et traverse toutes les couches sociales de la société.
Comment cela se peut-il ? A priori cela est invraissemblable.
A la rigueur, que ceux qui sont bien lotis s'entendent, on peut le comprendre. Mais ceux qui souffrent de pauvreté - il y en existe, de plus en plus, de souffrance au travail dues aux méthodes de néo-management, de cadences accélérées dans les usines, bref, que la plupart se désolidarisent les uns des autres et arrivent à penser comme ceux qui se trouvent "en haut", comment cela peut s'expliquer.
Il n'en a pas toujours été de même, nous le savons.
Il est un élément qui parcourt les dernières époques, c'est la crise.
La crise est devenue perpétuelle, on la subit à perpétuité.
On nait au milieu d'une crise, en 1973 par exemple, dix ans après elle s'est amplifiée, vingt plus tard elle s'est accélérée, trente-ans elle est aigüe, quarante et quelques, elle est plus que jamais vivace et s'est épanouie telle une fleur immortelle.
"Il paraît que la crise rend les riches plus riches et les pauvres plus pauvres. Je ne vois pas en quoi c'est une crise. Depuis que je suis petit, c'est comme ça." Disait Coluche.
Non ce n'est pas nouveau, c'est même devenu une habitude.

Il s'est quand même passé de drôles de choses au Siècle dernier - pour ne pas remonter trop loin. Une drôle de guerre, notamment, qui en a préparé une seconde - encore plus tragique. Sans la première, pas de seconde, même pas d'Hitler. Sans la crise au milieu, pas seconde non plus, et pas d'Hitler - lisez sa biographie sur wikipédia si vous voulez.
En France, et ailleurs dans les pays d'Occident, il y a eu, à la suite, ce qu'on peut appeler de réels progrès sociaux. Des compromis, en fait. Telle une adaptation. C'est que, tout de même, le Nazisme était censé avoir été vaincu... Il me semble que cela a fait long feu.
Mais ce qui est certain, c'est que la propagande d'alors, est devenue à la fois plus subtile et caricaturale. On apprend pourtant dès le collège à décoder une information de propagande, qu'elle soit par image(s) ou textuelle. On apprend pourtant - dès le collège, qu'un pays en guerre transforme l'information en propagande. Beaucoup de Nations d'Occident n'ont jamais cessé de faire la guerre, de piller et de maintenir leur joug sur les pays du Sud, essentiellement. Et toutes, pour ainsi dire, font partie de l'OTAN. Alors, comment se fait-il que l'on puisse quelque part dire que "nous" en sommes - tout au moins en partie - "victimes" ? C'est là que ça se complique. Le réseau est très bien étendu, et couvre l'ensemble des territoires. C'est surtout que la société est faite de telle façon, que ce que l'on croit, avec facilité, être un choix - se passer des médias, les dénoncer, s'avère en réalité une véritable sinécure. Qui peut prétendre se couper de ses relations et vivre à part la société ? Personne, il me semble que c'est impossible. Or, vivre avec les autres, cela signifie accepter aussi le compromis d'être perméable à ces informations. Voici pourquoi un malaise.

La seconde chose qui tiraille, justement, est liée à ce constat. Vous êtes pris dans cette vie et ce qui va avec ne pouvez y échapper, même si vous vous efforcez de faire du mieux. Migrer ? C'est une idée, un possible. Est-ce préférable ? Pas sûr. C'est peut-être une issue, c'est peut-être une fuite. Quoi qu'il en soit, rien n'est simple, et finalement vous restez. Alors vous êtes obligé de composer avec les donnes. Il y a vos idées, vos façons de voir, et puis il y a votre vie à vivre. Votre vie avec les autres. Vous n'êtes pas sans attache, pas seul au monde. Un exemple, il peut arriver qu'à une période vous viviez une histoire amoureuse, et que des difficultés matérielles, un burn-out, que sais-je encore, d'autres choses, quelque part la mine et finisse par en avoir raison de dure façon - ô ce n'est pas évidemment la seule cause, alors comme celles-ci sont à ignorer restent les autres, socialement admises.
Oui, pour une part vous êtes fragile. Vous avez des "problèmes psy", même.
Quelle est la part de de ces problèmes due à ce que je viens d'énoncer ? Sûrement pas la totalité, mais une partie non négligeable, cela est clair, je me permets de le penser et de le dire (et je m'en excuse.)

Alors la poésie, au milieu de tout ça ?
C'est une voix possible, voire nécessaire, voire vitale.
Mais ce n'est pas la seule chose à faire, pas même sans doute la priorité, me semble-t-il, à titre personnel.

corr.

par (kelig), lundi 27 avril 2015, 18:13 (il y a 3500 jours) @ (kelig)

"
Alors la poésie, au milieu de tout ça ?
C'est une voix possible, voire nécessaire, voire vitale, voire essentielle.
Mais ce n'est pas la seule chose à faire."

Une idée du malaise à vivre en Occident - La Peste

par julienb @, lundi 27 avril 2015, 20:34 (il y a 3500 jours) @ (kelig)

Oui, je pense que tu devrais continuer, ça a l'air de te faire du bien. Je n'ai pas tout saisi, mais il y a des choses intéressantes.

Une idée du malaise à vivre en Occident - La Peste

par (kelig), lundi 27 avril 2015, 20:48 (il y a 3500 jours) @ julienb

Je l'ai terminé ci-dessous, Julien. Je l'ai d'ailleurs mis sur mon blog. C'était d'ailleurs ma seule contribution valable à ce fil (avec la précédente), la seule que je reconnaisse et qui tienne la route. Le reste était mal dit, mal pensé, mais m'aura au moins permis de réfléchir.

Poésies du silence

par catr @, lundi 27 avril 2015, 16:42 (il y a 3501 jours) @ julienb

...mais nous savons tous que l'humain est paresseux,
de deux choses il choisira toujours la plus facile...
hors la poésie n'est pas facile, elle est même exigeante..

Poésies du silence

par (kelig), lundi 27 avril 2015, 10:21 (il y a 3501 jours) @ dh

persévère, denis.
sous une forme ou sous une autre.
ne lâche rien.
n'abandonne pas tes textes, ceux qui te paraissent bons.
sois pugnace, reste tenace, à faire craquer la couverture de ton livre rêvé.

Poésies du silence

par (kelig), lundi 27 avril 2015, 10:42 (il y a 3501 jours) @ dh

oui, denis, je désire un livre.
j'attends d'y voir clair.

Poésies du silence

par dh, lundi 27 avril 2015, 11:33 (il y a 3501 jours) @ (kelig)

eh oui, quand on a pas d'enfant, on fait des livres.

Poésies du silence

par julienb @, lundi 27 avril 2015, 13:38 (il y a 3501 jours) @ dh

Poésies du silence

par Claire, lundi 27 avril 2015, 13:44 (il y a 3501 jours) @ julienb

ah non, pas toujours.

Poésies du silence

par julienb @, lundi 27 avril 2015, 13:56 (il y a 3501 jours) @ Claire

On peut avoir les deux, c'est sûr. Mais il y a un lien ; dh met le doigt dessus. Je pense que tout le monde cherche à engendrer sa propre image (la formule est de Jude Stéfan).

Poésies du silence

par Claire, lundi 27 avril 2015, 14:10 (il y a 3501 jours) @ julienb

oui, bien sûr mais c'est vraiment très différent. (je réagis aussi à ce que tu disais sur Ecriture à propos des parents qui se cherchent ou se projettent dans leur enfant.
Pour moi, un livre est vraiment un morceau de mon intérieur, et d'ailleurs rassembler un recueil a été l'occasion d'un travail d'introspection bien plus approfondi qu'un poème, à la suite duquel souvent on ne sait pas trop ce qu'on a écrit... et on sent bien qu'il ne faut pas trop chercher.
Alors qu'avoir des enfants, c'est vraiment l'étonnement de l'altérité née de soi (enfin, pour moi). Ce qui bien sûr n'empêche pas qu'on leur transmette une part de ses névroses, il vaut mieux l'admettre et juste tenter de limiter les dégâts.

Le point commun c'est qu'il faut soutenir une certaine prétention pour rassembler un recueil, et chercher à le faire publier, et bien plus encore pour prendre la décision d'avoir un enfant :) disons que c'est de la prétention féconde.

Poésies du silence

par catr @, lundi 27 avril 2015, 16:29 (il y a 3501 jours) @ Claire

..je ne pense pas que ce soit de la prétention Claire, je pense que c'est plus viscéral voire vital.
si le livre ne se fait pas quelque chose meurt.... mais qu'est-ce que cette chose...?

être un prétendant

par Claire, lundi 27 avril 2015, 16:49 (il y a 3500 jours) @ catr

j'employais prétention au premier sens du terme : ce pas en avant qu'on fait quand on prend la parole, c'est à dire qu'on ose prétendre qu'elle peut en intéresser d'autres, qu'on l'adresse aux autres.
Si j'emploie ce mot, c'est parce que c'est bien une des barrières qu'on a à ouvrir pour chercher à publier : se dire "ce n'est que de la prétention"....
non, ce n'est pas que de la prétention, mais ça en est. et c'est aussi prendre le risque du désintérêt et du refus.
C'est bien d'assumer clairement.

il y a peu quelqu'un parlait à denis d'être riche et célèbre. la dérision, l'auto-sabotage, bref la peur.

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par catr @, lundi 27 avril 2015, 17:08 (il y a 3500 jours) @ Claire

hm... mais c'est alors une question d'ego.. non réglée, la question, parce que non rangé l'ego. nous en avons déjà parlé, on ne créé pas dans l'ego. quand le livre s'impose et se construit, il n'y a pas d'ego. ego fait du bruit avant ou après l'écriture. le livre lui se fout complètement d'ego et de son caca et de son miroir, parce que le livre ne prétend pas (tiens, au même titre qu'un bébé ne prétend pas, il est). ego viendra prétendre que le livre est à lui, qu'il est sa chose... et c'est là l'erreur car le livre s'appartient. voilà, le livre s'appartient.

l'audace c'est autre chose — et c'est même un propulseur, et un bon. seulement il faut savoir quelle audace et pourquoi. autrement c'est vide. tu saisis ? et le risque réel est là, il s'appelle insignifiance.

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par Claire, lundi 27 avril 2015, 17:44 (il y a 3500 jours) @ catr

non Catrine, c'est un mélange, d'ego et de non-ego.
moi je suis du côté du mélange, tu sais...

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par (kelig), lundi 27 avril 2015, 17:56 (il y a 3500 jours) @ Claire

"c'est un mélange, d'ego et de non-ego."

Je crois ça aussi, profondément.

Tout comme je me souviens de ce que m'avait dit Ludo : (en écriture) on est le vrai et le faux à la fois.
N'empêche que derrière et au bout du compte, c'est plus le vrai qui transparait..

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par catr @, lundi 27 avril 2015, 18:07 (il y a 3500 jours) @ Claire

la poésie, l'art, n'ont pas besoin d'ego, l'ego les font fuir et les empêche plutôt

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par catr @, lundi 27 avril 2015, 18:17 (il y a 3500 jours) @ catr

chez beaucoup. l'ego veut être publié, et il insiste... hors, le livre ne veut rien, il est, il se fait, et une fois fait, il existe dans le monde quand son moment rencontre un moment du monde, c'est tout

pour exister dans un moment du monde le livre "doit être le livre", hors du [moi], indépendant, plein et solide autant que profonds.

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par (kelig), lundi 27 avril 2015, 18:23 (il y a 3500 jours) @ catr

Je respecte, c'est plus que louable, c'est une belle utopie.
Et peut-être écris-tu pour dans fort longtemps même. Souvent je me le dis.

Mais permets, s'il-te-plait, de ne pas adhérer pleinement à cet idéal.
J'ai mes raisons.

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par dh, lundi 27 avril 2015, 18:24 (il y a 3500 jours) @ (kelig)

mais alors kelig, à quoi adhères tu ?

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par (kelig), lundi 27 avril 2015, 18:27 (il y a 3500 jours) @ dh

J'adhère à l'idée qu'on peut décider, pour une partie venant de soi, l'autre n'allant pas de soit n'est-ce pas, de publier, tout comme toi denis.

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par julienb @, lundi 27 avril 2015, 18:29 (il y a 3500 jours) @ (kelig)

"J'adhère à l'idée qu'on peut décider pour (...) soi"

Et moi, j'adhère à ça.

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par (kelig), lundi 27 avril 2015, 18:35 (il y a 3500 jours) @ julienb

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par catr @, lundi 27 avril 2015, 18:44 (il y a 3500 jours) @ (kelig)

alors publiez, messieurs, publiez, faites !

(p)ublier

par zeio @, mardi 28 avril 2015, 03:14 (il y a 3500 jours) @ catr

(p)ublier

par catrine, mardi 28 avril 2015, 05:08 (il y a 3500 jours) @ zeio

whaw c'est parfait, maître zeio ;)

(p)ublier

par silfautunomceseraceluidunombre, mardi 28 avril 2015, 11:40 (il y a 3500 jours) @ zeio

Jøli  !! !

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par catr @, lundi 27 avril 2015, 18:53 (il y a 3500 jours) @ (kelig)

ce que je veux dire kelig c'est qu'on peut vouloir des masses, "moi je veux être publié" ça ne veut pas dire que ça arrivera
tu peux vouloir que la terre tourne carré aussi, hein, est-ce possible et effectif en réalité ?

alors le livre, ce n'est pas ton ego qui en décide, ce n'est pas ton vouloir qui en décide. le livre se décide quelque part en [soi]. point.
il te traverse ou pas. point barre. et si tu veux forcer ça, ben force, force tant que tu veux, et tu auras un résultat forcé, ça ne tiendra pas la route...










bon, je l'ai dit plus bas, faut que je me jette dehors, je vais prendre l'air avant de... m'énerver loll ;)

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par (kelig), lundi 27 avril 2015, 19:35 (il y a 3500 jours) @ catr

oui.

en revanche, je l'aime bien ronde la terre.

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par catr @, lundi 27 avril 2015, 19:50 (il y a 3500 jours) @ (kelig)

ha... tu as changé ta réponse...
j'allais dire un truc encore... mais je vais attendre..

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par (kelig), lundi 27 avril 2015, 19:57 (il y a 3500 jours) @ catr

dis ce que tu as à dire, cat.
je suis comme d'hab', tu sais, traversé par mes ambivalences. je suis foutu comme ça, tu sais bien. la sagesse serait que j'y renonce pour de bon, mais parfois ça me reprend, quand je suis pris d'écriture, mais ça passe comme c'est venu.
au fond, je me doute bien qu'il n'y aura pas de livre.. je n'ai pas l'écriture pour. je ne sais faire que de l'intime, en gros. et puis je préfère qu'il n'y en ait pas plutôt qu'un que je n'assume pas, que je regrette ensuite.

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par (kelig), lundi 27 avril 2015, 20:27 (il y a 3500 jours) @ (kelig)

j'aurais trop honte d'un livre qui sentirait l'égo !
non, je ne le souhaite pas.
j'espère que tu le sais.

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par (kelig), lundi 27 avril 2015, 22:15 (il y a 3500 jours) @ catr

c'est quoi que t'allait dire, catrine ? dis..

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par catrr @, lundi 27 avril 2015, 22:45 (il y a 3500 jours) @ (kelig)

..euh.. que... [je-me-moi] c'est minuscule dans la mer de l'humanité, et l'humanité c'est trois minutes dans l'histoire de la planète...
doit-on en faire des livres ? cela doit-il compter dans la balance ? vraiment ? tout ça pour un nombril ?

...que ...donc [je-me-moi] (l'ego) c'est vraiment pas ce qui est intéressant chez l'humain, je veux dire que c'est bon pour "survivre" à un choc, une guerre, à un cataclysme, un lion qui veut te manger dans la savane, sortir de la boue d'une coulée, d'une avalanche, sauver des vies dans des situations graves...est-on dans l'une de ces situations ? je veux dire que [ le roi de Moha ] ne peut pas servir dans notre société contemporaine et facile hormis que pour bander au lit (c'est une façon de parler) à part ça je ne vois pas. t'as qu'à regarder les stars qui font des stupidités sans nom et se tirent dans le pied ou tuent leur carrière en se permettant "tout", c'est que l'ego incarné. cela vaut-il ?


« ha ouais mec je viens de publier un livre chez tel éditeur ( et blabla et je me pète les bretelles dans ta face )» ?
so what ? who cares ?







pourquoi personne ne s'interroge sur la nature du livre ? sur ce qu'il accomplit, ce livre (zeio parlait de mission...) et à quelle(s) découverte(s) ou compréhension(s) il a mené, ce qu'il aura fait traverser ? de ce qu'il réalise par le discours ?




(aschhh faut que je me taise...)

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par (kelig), lundi 27 avril 2015, 22:51 (il y a 3500 jours) @ catrr

mais non, c'est bien dit, et j'approuve... et puis tu me ramènes à la raison.

et tu n'es pas seule à te poser ces questions.

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par (kelig), lundi 27 avril 2015, 23:17 (il y a 3500 jours) @ (kelig)

certains écrivent des livres, d'autres s'expriment à travers l'écriture, sous forme de poésie et autres, textes qui ne sont pas destinées à être publiés sous forme de livre.
c'est sans doute mon cas.
écrire, c'est déjà beaucoup, c'est une chance. ne pas faire plus qu'on ne peut, pas faire ce pour quoi on n'est pas fait.
certains forcent les choses, généralement ce ne sont pas les écrivains que j'aime lire.
(ceci dit, je n'aime pas non plus le conte "le petit prince")
je sais peu de choses, en définitive.
dernièrement, il m'a semblé entrevoir beaucoup de choses, et puis des sensations extatiques, le résultat ? assez peu, mais je suis content d'avoir mis des mots là où je souhaitais.
mais je ne sais rien de l'au-delà, ne sais rien des questions métaphysiques, des paradoxes, je suis bien incapable d'expliquer quoi que ce soit de ces mystères.
c'était une aventure de vie en écriture, et puis voilà, pas plus ni moins.
la page de clôt ? celle du début de l'année.
et puis la vie continue après tout, rien d'évident.

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par cat, dimanche 10 mai 2015, 08:14 (il y a 3488 jours) @ (kelig)

ce n'est pas un idéal, c'est ma pratique
tout mon travail est dans ce sens
c'est rigoureusement exigent
(peut-être trop, je ne sais pas..)

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par catr @, lundi 27 avril 2015, 18:29 (il y a 3500 jours) @ Claire

..et en somme le danger de ce que tu me réponds, c'est que tu peux me lire comme "prétendant"..

je me rappelle de cette discussion qui nous a tenues longtemps au sujet de l'humilité véritable (comme nous avions creusé...!) et nous avions réussi à tasser la fausse modestie, et la modestie vraie, et cette justesse profonde qui ne s'acquiert que par l'humilité réelle, ce sentiment de s'effacer, disparaître, pour le bien d'une chose à la fois infime et grande, et que c'était là une sorte de beauté qui rendait en soi et au monde toute la pénétrance de la nudité du dire/écrire. ...et tu m'avais dit toi-même que l'ego était à proscrire du geste créateur, car il tuait toute humilité et justesse et beauté et infime..

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par Claire, lundi 27 avril 2015, 19:06 (il y a 3500 jours) @ catr

oui, mais si tu lis la correspondance des grands créateurs tu vois aussi leur ego et leur prétention etc....
ce que tu décris-là c'est ce qui est présent avec force au moment de la création, au moment où elle jaillit...mais le reste reprend ensuite, au moins en partie ses droits. Et c'est normal, l'artiste sublime, je n'y crois pas. L'artiste est un être humain qui vit des moments sublimes d'oubli de soi quand il crée.
on n'est pas en contradiction, Catrine, je ne crois pas.

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par catr @, lundi 27 avril 2015, 19:56 (il y a 3500 jours) @ Claire

ben... je n'ai pas parlé de l'artiste sublime (?!?)

Claire, tu fais une distinction entre "Claire au travail", "Claire la compagne", "Claire la mère et grand-mère" et puis "Claire écrit", n'est-ce pas ?

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par Claire, mardi 28 avril 2015, 21:26 (il y a 3499 jours) @ catr

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par cat, dimanche 10 mai 2015, 08:21 (il y a 3488 jours) @ Claire

(est-ce que, inconsciemment, ce que tu avances ne le serait pas à seule fin de défendre ton ego ?)

... es-tu en écriture en ce moment ?






désolée, ces questions me ... ça me (comment vous dites déjà?) me turlupinent.. voilà

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par Claire, dimanche 10 mai 2015, 09:47 (il y a 3488 jours) @ cat

Catrine, on ne peut s'occuper que de son propre ego. Voir où on en est soi-même, avec autant d'honnêteté et de lucidité qu'on le peut.
Oui, j'écris, je réfléchis.

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par cat, dimanche 10 mai 2015, 18:20 (il y a 3487 jours) @ Claire

..ne le prends pas comme ça, voyons

les gens normaux voient des impossibles partout (et je n'ai jamais pensé qu'on pouvait s'occuper QUE de son ego, tss that would be so so selfish and egoistic!) par ailleurs on peut bien plus qu'on ne le pense — et en général c'est abordé à l'envers du problème, je veux dire qu'on s'occupe des manifestations, de l'envahissement, de ce qui affecte les comportements et les relations, en ne s'arrêtant pas à ce qui manque (dans la première relation, qui est à soi-même) et à comment palier ou recomposer, parce qu'on veut à tout prix tasser le machin, et éviter d'exister...

bon sang ce que j'aimerais pouvoir connecter mon brain en wifi et te télécharger full load all about that matter... là t'aurais d'la foudre ;)




je t'embrasse

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par Claire, dimanche 10 mai 2015, 21:43 (il y a 3487 jours) @ cat

je t'embrasse aussi, Catrine. Je pense beaucoup à ces questions, mais du coup je n'ai pas trop envie d'en parler, tu comprends ?

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par cat, dimanche 10 mai 2015, 22:27 (il y a 3487 jours) @ Claire

oui, désolée j'ai oublié de mettre mes quatre filtres sur ... mon drôle de cerveau

@ Claire

par catr @, lundi 27 avril 2015, 19:52 (il y a 3500 jours) @ catr

ici tu vois je t'ouvrais la porte à autre chose
..mais on se reprendra :)

@ Claire

par Claire, mardi 28 avril 2015, 16:56 (il y a 3499 jours) @ catr

oui, mais je ne sais pas trop quoi en dire de cette chose-là, Catrine. c'est flou, viscéral oui, inconnu. le livre qui m'a donné envie d'écrire un livre c'est "Le chant du monde", de Giono. j'y pense souvent maintenant que je vis assez près de la Durance.
le héros est un homme qui plonge souvent dans le fleuve, mais là, il le remonte, et il rencontre une femme aveugle en train d'accoucher :)

Poésies du silence

par julienb @, lundi 27 avril 2015, 18:21 (il y a 3500 jours) @ Claire

"l'étonnement de l'altérité née de soi". Oui, c'est très beau, mais c'est seulement dans le meilleur des cas. Disons que l'idée que j'ai donnée, elle me vient de l'expérience, de l'observation quotidienne ; c'est ce que j'en ai compris / déduit. Je n'y aurai pas pensé tout seul sans cela.

Poésies du silence

par zeio @, lundi 27 avril 2015, 14:12 (il y a 3501 jours) @ julienb

Enfants ou non, je pense que rien n'empêche la création d'un livre si on en éprouve le besoin et surtout si on en a la volonté au départ.
Après, reste à savoir si avoir des enfants peut chez certains couper ce besoin.
Je n'en suis pas sûr...

Je me dis que ne pas avoir d'enfants et faire des livres sont souvent la conséquence d'une même inaptitude.

Poésies du silence

par zeio @, lundi 27 avril 2015, 14:17 (il y a 3501 jours) @ zeio

une certaine inaptitude à la vie bien
entendu

Poésies du silence

par Claire, lundi 27 avril 2015, 14:27 (il y a 3501 jours) @ zeio

un manque de prétention ? :)

Poésies du silence

par catr @, lundi 27 avril 2015, 16:21 (il y a 3501 jours) @ zeio

pour "le coup", je pense que c'est plutôt le contraire, c'est parce qu'on a une grande aptitude à la vie qu'on génère (de et par créativité), et à la vie vraie, entière, pleine, alors que la plupart des gens fonctionne dans le moule préformaté de la société, le moule n'étant pas la vie...




bon me voilà encore à retourner le télescope :/

Poésies du silence

par zeio @, lundi 27 avril 2015, 16:59 (il y a 3500 jours) @ catr

C'est pas forcément contradictoire catrine.
Par "inaptitude à la vie" je veux bien sûr dire de la vie telle qu'elle se présente à nous, avec sa cohorte de conditionnements
mentaux, sociaux, etc.

Poésies du silence

par catr @, lundi 27 avril 2015, 17:14 (il y a 3500 jours) @ zeio

oui, c'est que je n'appelle pas ça "la vie", j'appelle ça "ce que l'homme a fait de la vie"..

ce sont deux choses complètement différentes et de plus en plus incompatibles et contradictoires

Poésies du silence

par zeio @, lundi 27 avril 2015, 17:16 (il y a 3500 jours) @ catr

D'accord, tu as raison j'aurais dû être plus précis.

Poésies du silence

par catr @, lundi 27 avril 2015, 17:17 (il y a 3500 jours) @ catr

au même titre que ... il y a qui est l'être et ce que le monde (le sociétal) veut de lui ou attend de lui (ou ne veut pas)

Poésies du silence

par jude, lundi 27 avril 2015, 17:33 (il y a 3500 jours) @ zeio

L'albatros

Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.

A peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d'eux.

Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !
Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid !
L'un agace son bec avec un brûle-gueule,
L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait !

Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l'archer ;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.

Baudelaire Les Fleurs du Mal


Il ne s'agit pas de se prendre pour Baudelaire mais de comprendre pourquoi certains ont, parfois, du mal à se mouvoir sur "les planches" de l'existence (clin d'oeil à kelig) telle qu'elle est proposée....

Poésies du silence

par catr @, lundi 27 avril 2015, 17:48 (il y a 3500 jours) @ jude

oui, c'est tout à fait d'à propos et le poème illustre avec justesse

Poésies du silence

par (kelig), lundi 27 avril 2015, 18:00 (il y a 3500 jours) @ jude

Merci jude, j'aime ce poème.

Poésies du silence

par zeio @, lundi 27 avril 2015, 18:18 (il y a 3500 jours) @ jude

J'adhère à cette vision à 50000%

Poésies du silence + "naturalité du soi"

par catr @, lundi 27 avril 2015, 17:59 (il y a 3500 jours) @ zeio

..nous échangions Claire et moi, autour de mes réponses du 20 avril, ce que je disais à Denis et ma fâcheuse habitude de proposition et/ou suggestion, et tentant d'exprimer ce qu'était pour moi ce qui tient du naturel autant dans la personne que quant à l'écriture (et nous allions vers une autre direction mais...) ... je lui ai écrit ceci :

"parce qu'en fait ça s'adresse au fond de l'être humain quelque soit son territoire externe, ça ne s'adresse en réalité qu'au territoire intime (et c'est probablement plus universel que n'importe quoi et plus que n'importe quelle valeur) et à l'intrinsèque de cette part véritable de l'être que nos sociétés amenuisent, engourdissent. je dis "nos sociétés" je pense "conditionnement sociaux" et "apprentissages standardisés" dont le but est de faire des êtres humains des choses rentables... "

le sociétal contemporain retranche de l'humain l'accès à une part profonde, le maintient dans une dimension d'image et d'outil (il faut paraître : beau mince ponctuel et utile, le reste on s'en fout). pourtant la créativité se fout elle du beau mince ponctuel utile. d'une certaine façon on peut dire que nos vies en sociétés nous rapetissent quand nos vies créatives nous grandissent (ou nous font grandir), et ça dérange la "société" quand ses membres grandissent forts et bien, puissamment, dans la conviction, la justesse, le sentiment d'intime adéquation..

Poésies du silence

par julienb @, lundi 27 avril 2015, 18:16 (il y a 3500 jours) @ zeio

Oui, et peut-être aptitude à autre chose...?

Poésies du silence

par catr @, lundi 27 avril 2015, 16:37 (il y a 3501 jours) @ julienb

...est-ce que ce n'est pas réducteur ? pourquoi limiter ça au stade (du caca et) du miroir ? c'est un point de vue (infantiliste) narcissique et étroit. un livre c'est autre chose, complètement autre chose que le pauvre petit reflet de sa personne, my goodness ! sinon crions tous AU SECOURS... (bon sens, ouvrez une fenêtre s'il vous plaît on étouffe!)

Poésies du silence + précision

par catr @, lundi 27 avril 2015, 16:54 (il y a 3500 jours) @ catr

l'expression que tu sites n'est valable que si l'écriveur fait le livre par ego, depuis son ego. hors, cela ne sera pas un livre, ce sera une masturbation, de l'onanisme véritable, et l'objet ne transmettra rien d'autre que "je suis l'objet de mon désir objet". à quoi bon ? quel geste n'est pas plus inutile que cela ? ce geste littéraire sera la vacuité même et ne sera à la mode (si jamais) qu'une saison et encore ! peut-on dire qu'il s'agirait là de littérature ? de transformation du littéraire, d'une percée littéraire ou d'une invention littéraire ? ben non. vraiment pas.



je dis : à la poubelle ! recommencez !

Poésies du silence

par catr @, lundi 27 avril 2015, 16:13 (il y a 3501 jours) @ dh

heu... ben..perso, j'ai fait des enfants et des livres, et alors ?

..vous dites de ces trucs ouf et zarbi des fois...

Poésies du silence

par zeio @, lundi 27 avril 2015, 17:12 (il y a 3500 jours) @ catr

Reste qu'une grande proportion d'écrivains n'ont pas d'enfants.
Je ne pense pas que l'un soit la cause ou la conséquence de l'autre.
Comme je le disais plus haut je crois que l'absence d'enfants et la création de livres ont tous deux (souvent, pas toujours. Il y a bien sûr parfois d'autres causes plus prosaïques, par exemple la stérilité etc.) une même origine, c'est à dire un ennui ou un manque : une certaine inaptitude à la vie. Vie sociale moderne si tu préfères.

Poésies du silence

par catr @, lundi 27 avril 2015, 17:31 (il y a 3500 jours) @ zeio

je crois que... je crois que rien ne demande autant de courage et d'assumation que de mettre des enfants au monde (c'est une comprehension qui frappe de plein fouet comme un camion) et un grand enseignement, pour l'écriture et beaucoup d'autres choses dans la vie. aussi, dans l'écriture, il n'y a pas d'échappatoire. une fois le livre imprimé, il faut l'assumer. je ne pense pas tant que ce soit "inaptitude à la vie" que de ne pas faire l'un ou l'autre, que de ne pas générer, mais de l'égoïsme et encore de la facilité (du confort, si tu préfères..), un manque de générosité... voilà, ce que je cherche à te dire c'est que ces gestes ne se font pas sans générosité, ce n'est pas pour rien qu'on dit "donner la vie", il en va de même pour le livre, le tableau, la musique, le film, la danse, quelque soit la forme d'art et d'expression, ce sera avant toute autre chose un don..

Poésies du silence

par dh, lundi 27 avril 2015, 18:26 (il y a 3500 jours) @ catr

je crois que rien ne demande autant de courage et d'assumation que de mettre des enfants au monde>>>


traduction : ceux et celles qui n'ont pas d'enfants sont des lâches, des sous-hommes.

Poésies du silence

par (kelig), lundi 27 avril 2015, 18:38 (il y a 3500 jours) @ dh

C'est vrai que les femmes nous dépassent, par cela.
C'est du moins ce que je pense.

Poésies du silence

par catr @, lundi 27 avril 2015, 18:42 (il y a 3500 jours) @ dh

non. pas du tout, ce n'est pas ce que je dis. ne fais pas de démagogie.




ceux qui n'ont pas d'enfants font ce choix pour des raisons senties, tel que le surpeuplement, les maladies congénitales, par conscience de manque de ressources intimes... et autres, parce que certaines personnes savent que ce n'est pas un bon acte pour elles... certaines personnes n'arrivent pas à prendre soin d'elles-mêmes

remplace enfants par créations, expressions, défis, épreuves... ce que tu veux, mais ne me fais pas dire des stupidités pareilles quand je ne les dis pas, et surtout, surtout, on en reparlera un jour si tu as des mioches, mon lapin, quand tu auras assisté ta compagne pendant tout l'accouchement et/ou que tu les élèveras seul dans un monde cruel et fou, où la beauté meurt un peu plus chaque jour au profit de la folie monétaire et du "pouvoir"...





je vais marcher avant que tu ne me foutes en rogne comme l'autre jour, tu m'énerves !

Poésies du silence

par dh, lundi 27 avril 2015, 20:42 (il y a 3500 jours) @ catr

mon lapin>>>


je t'en prie, on a pas gardé les cochons ensemble.

Poésies du silence

par dh, lundi 27 avril 2015, 20:44 (il y a 3500 jours) @ dh

juste par curiosité, que penses-tu de l'avortment pour les femmes qui le souhaitent ?

Poésies du silence

par catrr @, lundi 27 avril 2015, 23:19 (il y a 3500 jours) @ dh

que ça ne regarde qu'elles, qu'il s'agit de leur corps qui n'appartient qu'à elles. point barre.
il n'y a pas un homme au monde qui ait un droit là-dessus,
car aucune femme au monde n'est ni l'objet, ni la chose, ni le territoire de l'homme.
point barre.




certaines femmes ne se sentent pas faites pour la grossesse, il faut respecter ça.
certaines femmes ne sont pas rendues là dans leur vie à elles, il faut respecter ça.
certaines femmes ont eu un pépin de contraception, faut respecter ça.
certaines filles se font engrosser par le père, le frère ou le tonton, et ne veulent pas accoucher de la honte, faut RESPECTER ça.
certaines femmes ne veulent pas accoucher du bébé de leur violeur, il faut respecter ça.
certaines femmes sont dans des situations de violence où l'enfant servirait au chantage et elles le refusent, faut respecter ça.
certaines femmes savent qu'elles ne veulent pas d'enfants, faut respecter ça.
x raisons, faut respecter ça.
et ça les regarde.
c'est pas les oignons des mecs.
(mon lapin)

Poésies du silence

par catrr @, lundi 27 avril 2015, 23:25 (il y a 3500 jours) @ dh

mais pourquoi faire cette question dans une discussion sur l'écriture, le livre, denis ?

Poésies du silence

par Claire, mercredi 29 avril 2015, 10:45 (il y a 3499 jours) @ catrr

je viens de lire un chouette livre d'Irving qui parle de ça, qui place les choses à leurs justes points de'articulation, avec beaucoup de délicatesse et d'humour c'est "L'œuvre de Dieu, la part du diable".

Poésies du silence

par cat, dimanche 10 mai 2015, 19:35 (il y a 3487 jours) @ Claire

..le film est bien aussi

Poésies du silence

par catrr @, mardi 28 avril 2015, 00:39 (il y a 3500 jours) @ dh

non. ça voulait surtout dire que ça m'a frappé comme un camion, c'te compréhension, quand j'ai eu mon fils à l'âge de 30 ans.
un choc sans échapoire. point. à assumer jusqu'au bout de ce que je serai dans la vie. et tiens, avant ça, je ne me connaissais pas, je ne connaissais ni ma force, ni ma détermination, ni mon courage d'ailleurs. c'est mon expérience et comment j'ai construit avec. c'est des apprentissages marquants, transformants, qui révèlent la personne à elle-même. sinon on peut dire que n'importe quelle épreuve forte aura cet effet marquant transformant et révélateur de la personne à elle-même. ça prend ça, c'est nécessaire. un truc qu'on vit et qui nous fouette, c'est le moment déclic qui change toutes les petspectives, whatever ce qu'est ce moment !


merde denis, cesse un peu de me dire des âneries

Poésies du silence

par silfautunomceseraceluidunombre, lundi 27 avril 2015, 19:21 (il y a 3500 jours) @ catr

vouï, c'est zarbi cette façon d'assimiler l'écriture à la procréation!
comme Amélie Nothomb qui fanfaronne à chacune de ses publications qu'elle accouche de ses livres, ou qu'elle est déjà grosse du prochain...
je trouve ça aussi réducteur que les phallo-écrivains parlant de leurs écrits jaculatoires

Poésies du silence

par catr @, lundi 27 avril 2015, 19:30 (il y a 3500 jours) @ silfautunomceseraceluidunombre

ha merci je commençais à angoisser grave de penser à contrario de ce qui se dit dans ce fil
(vive deux pâtés de maison aller retour à la course dans le vent froid pour des clopes, et ta réponse)

très zarbi comme assimilation ! c'est une confusion du mode gestationnel, ou peut-être chez l'homme une compensation, pour s'attribuer le "mettre au monde", le livresque et littéral étant bien plus important que d'engendrer les enfants du futur (sic)... anyway ça prétend grave de chez grave et moi ça me débecte... :/

Poésies du silence

par catr @, lundi 27 avril 2015, 19:41 (il y a 3500 jours) @ catr

c'est facile, non ? ces assimilations ? on met tout dans le même sac, ou au même niveau, le prétendument métaphoriquement organique, à savoir le pousse-crotte, l'accouchement, l'éjaculation masculine, l'oeuvre et/ou le livre, tiens on rajoute l'éjaculation féminine aussi hein, pour égalité...

bordel, écrire c'est un travail de fou, rien ne creuse plus que ça je pense, ça fiche une terrible trouille, ça fouette l'être en entier et parfois le monde ensuite, je veux dire, est-ce qu'on peut niveler ça, ou mettre à égalité avec le caca, le mire-moi du miroir egotique, la pisse, le marmoutar-d'amour-vide-tétons ? ...tiens on va aller demander ça à Dantes et à Zola, à Durrell ! putain, ça craint... à Proust !






estie

PS

par catr @, lundi 27 avril 2015, 19:48 (il y a 3500 jours) @ catr

pardon pour mon langage coloré... :/

PS

par Ecrire, lundi 27 avril 2015, 20:35 (il y a 3500 jours) @ catr

Certes, ça manque de figue, mais pas de fougue !

PS

par dh, lundi 27 avril 2015, 20:41 (il y a 3500 jours) @ Ecrire

ne pas comprendre qu'il y a du pulsionnel, et donc du sexuel qui rentre en jeu dans toute création artistique, ça me semble un peu ... archaïque.

PS

par catr @, lundi 27 avril 2015, 21:41 (il y a 3500 jours) @ dh

dh, quand tu bandes, que se produit-il ? qu'est-ce qui te fait bander ?
ben, quand tu écris, t'as pas pensé que (comme Rilke en parlait...et d'autres...) quelque chose te stimule, te pousse ou t'appelle, tu n'as jamais pris conscience qu'il s'agissait d'un désir particulier, fort, et que le travail intellectuel, l'approfondissement, étaient sensuels, tu n'as jamais remarqué qu'après quelque chose de toi exultait, fulgurait, et jouissait d'un accomplissement ?

..et c'est pourquoi j'insiste qu'il faille sortir l'ego masturbatoire de l'écrire ! (bordel, les bouchons sont enfoncés jusqu'où ?!)

PS

par catr @, lundi 27 avril 2015, 21:43 (il y a 3500 jours) @ catr

Aarrgghhh.. bon sens de bonsoir je m'exprime comme une brute, désolée... je perds patience... ://

PS

par catrr @, lundi 27 avril 2015, 22:57 (il y a 3500 jours) @ catr

parce que l'écriture c'est autre chose, c'est une autre mécanique, complètement

et c'est mieux dit par silfautunom

PS

par silfautunomceseraceluidunombre, lundi 27 avril 2015, 22:22 (il y a 3500 jours) @ dh

ne pas comprendre qu'il y a du pulsionnel, et donc du sexuel qui rentre en jeu dans toute création artistique


il y a du pulsionnel et donc du sexuel
everywhere
partout
كل مكان
por todas partes
בכל מקום
überall
dovunque
どこでも
em todos lugares
Всюду
il est justement là le principe archaïque

mais l'élaboration d'un livre - puisque c'est de cela qu'il s'agit - est une entreprise qui dépasse de beaucoup cette pulsion primordiale et met en oeuvre des processus de création autrement plus artificiels, c'est une oeuvre à rebours comme dirait Huysmans, tandis que la conception naturelle s'inscrit dans une temporalité sur laquelle l'humain n'a pas prise ( à part celle, peut-être de la retarder )

PS

par catrr @, lundi 27 avril 2015, 22:55 (il y a 3500 jours) @ silfautunomceseraceluidunombre

Merci!
fiou !

mes doigts n'arrivaient plus à articuler, merci, j'arrivais pas à le dire

PS

par zeio @, mardi 28 avril 2015, 02:37 (il y a 3500 jours) @ silfautunomceseraceluidunombre

Pareil, je pense que ça dépasse. Écrire se rapproche plus du processus de l'hypnose que de la procréation.
C'est une stratégie de l'attention, tandis que féconder, c'est plus simple et naturelle, ça se pousse comme une crotte depuis le rebord du trou débraillé. Le corps y fait tout le boulot sans qu'on ait tellement notre mot à dire.
Ecrire serait plutôt comme creuser une connaissance.

PS

par catr @, lundi 27 avril 2015, 21:45 (il y a 3500 jours) @ Ecrire

la fougue et la figue font bonnes fulgurations héhé
on peut imaginer tout ce que ça préfigure, con-figure, et transe-figure lol

Poésies du silence

par zeio @, mardi 28 avril 2015, 02:41 (il y a 3500 jours) @ catr

Écrire n'est pas une activité naturelle, dixit le dr. destouches.

Poésies du silence

par julienb @, lundi 27 avril 2015, 20:26 (il y a 3500 jours) @ silfautunomceseraceluidunombre

L'exemple d'A. Nothomb va plutôt dans le sens de ce que dit Zeio, non ?
Et c'est valable pour tout oeuvre, pas seulement un livre. On accouche d'un disque, d'un tableau...

Poésies du silence

par catr @, lundi 27 avril 2015, 21:33 (il y a 3500 jours) @ julienb

Naon ! des femmes accouchent de bébé(s) et on accouche de soi-même !

faut pas tout melanger quand même !! ET le terme "accoucher" est galvaudé (en plus d'usurper)

Poésies du silence ++

par catr @, lundi 27 avril 2015, 21:49 (il y a 3500 jours) @ julienb

on devrait dire que l'on concrétise. réalise, atteint un but...






quand le terme accoucher est récupéré jusque là, c'est que c'est grave, c'est proprement de la dépossession.

quand le langage (qui est masculin) s'octroie un terme essentiellement féminin, transforme le sens en le vidant de la sorte, c'est de la phallocratie pure

et à cette phallocratie mademoiselle A. N. par ses tournures adhère sans même s'en rendre compte, je dirais même plus qu'elle épouse , comme la plupart des femmes "qui se répètent le mot à la mode" sans prendre conscience qu'il les vole d'une chose intrinsèquement intime du féminin intime (morbleu, jusqu'où iront-elles ces cocottes!)

@julienb

par catrr @, lundi 27 avril 2015, 22:16 (il y a 3500 jours) @ julienb

pardon, hein, je repond à la québecoise, j'ai oublié mes gants cet aprem..

ne le prends pas perso, chez nous on dit les choses comme ça at large

y a pas de filtre ni de brouille

Poésies du silence

par silfautunomceseraceluidunombre, mardi 28 avril 2015, 11:26 (il y a 3500 jours) @ julienb

Amélie Nothomb s'inscrit dans une tradition qui voudrait qu'une femme ait à choisir entre
la procréation
ou la création

qu'elle ne peut pas prétendre s'occuper de cette GRANDE CHOSE qui est la maTERNITE
et de cette AUTRE GRANDE CHOSE (plutôt dévolue aux hommes qui sont eux privés de la première)
qui est la créATION

Amélie Nothomb prétend pallier son manque de MATernité par les livres qu'elle POND à tire larigot

Si on admet qu'il y a des similitudes entre créer (un livre) et procréer
et qu'en effet, dans les deux cas, -livre et existence- ont à mener leur vie indépendamment de ceux qui les ont conçus
le lien qui lie géniteur et génitrice à leurs rejetons est tout de même d'un autre ordre que celui qui traverse la conception d'une oeuvre

et par ailleurs a-t-on jamais vu un livre venir demander des comptes à son créateur, à la manière de la CREATURE de Mary Shelley reprochant à Frankenstein d'avoir fomenté sa monstrueuse existence ?

Poésies du silence

par julienb @, mardi 28 avril 2015, 13:15 (il y a 3500 jours) @ silfautunomceseraceluidunombre

Eh bien oui, on doit parfois rendre compte de ce qu'on écrit !

Après, je suppose que ça dépend des gens.

Moi, par exemple, je n'ai ni livres ni enfants. A choisir, je préférerai avoir les premiers prochainement, et les seconds quand j'aurai plus de temps à leur consacrer, à la retraite, càd à partir de 67 ans pour le taux plein (je ne suis pas salarié).

Poésies du silence

par silfautunomceseraceluidunombre, mardi 28 avril 2015, 19:02 (il y a 3499 jours) @ julienb

eh bien je te souhaite de réussir les deux ...
mais la vie jouera peut-être autrement leur chronologie


AH c'est bien l'apanage des hommes de pouvoir être père à l'automne de leur vie :) !

Poésies du silence

par julienb @, mardi 28 avril 2015, 19:42 (il y a 3499 jours) @ silfautunomceseraceluidunombre

Oui, et ça permet (ça oblige) à avoir une femme jeune ;) et au lieu d'un père, les enfants ont un héritage (pratique aussi) !

(je plaisante)

Poésies du silence

par (kelig), mardi 28 avril 2015, 13:10 (il y a 3500 jours) @ dh

à la réflexion personnellement non, denis.
mais oui, moi aussi, c'est pour ça que je vais me débarrasser de ceux qui me pèsent.
en garder quelques uns.
après tout j'avais bien annoncé un grand ménage de printemps.
chacun fais comme il le sent. le tout c'est d'en être content et se sentir libre de pouvoir vivre au jour présent, du mieux possible.

Poésies du silence

par julienb @, mardi 28 avril 2015, 13:34 (il y a 3500 jours) @ (kelig)

Oui, garde quand même qq enfants ; et puis ça ne se dit pas trop que tu veux te débarrasser de ceux qui te pèsent. Moi, j'ai même pas pu tuer les chatons de ma chatte ; me voilà avec 4, dont 2 encore à caser !...

Poésies du silence

par (kelig), mardi 28 avril 2015, 13:53 (il y a 3500 jours) @ julienb

Ce ne sont pas des enfants, grand dieu !
Quelle erreur j'avais faite en parlant de "bébé".
Ce sont des bouts d'existences passés, des tentatives, des essais, des approches, des choses qui n'ont plus lieu d'être à mes yeux.
Ah je te comprends pour les chatons.

Poésies du silence

par julienb @, mardi 28 avril 2015, 13:54 (il y a 3500 jours) @ (kelig)

Je rigolais, kelig, puisque la discussion tournait autour de l'analogie... ;)

A découvert

par (kelig), mercredi 29 avril 2015, 12:05 (il y a 3499 jours) @ (kelig)

Pour écouter : http://aufildelavie.hautetfort.com/



Le jeu parait inégal mais en vaut la chandelle.
On a beau mimer jouer pour donner le change, on se défend ; l'enfant lui fait le clown face à la glace pour faire comprendre qu'il n'a pas envie de comprendre ce qui n'a pas de sens - au posé sérieux, comme à ce qui ment cloué ; il y a des peaux, sensibles, rouges, perméables, et puis des chasseurs livides de peaux qui tuent, vous écorchent, qu'ils accrochent porte-manteaux.
On dit sans trahir sa peau de vie intérieure, ou alors on se ment, et on se fait dévorer le coeur de l'esprit. Colle-le toi sous ta peau et aussi à ton visage, à tes sourires, à tes rires, à tes expressions à travers la vie, peau rouge. Tatoue tes animaux en toi. En guide, druide, guérisseuse.
Le chasseur tueur menteur, lui, vend son âme à peau de cœur en couleur contre une peau en fer blanc qui traque et triche en toc à fric, tic-tac de tactiques de chronomaître.
Epines de rouille, sangsues, coups de mots à la lame de couteau sur peaux livrées aux feuilles, remportent par coups bas les lambeaux. On s'en prend plein la figure, dévisagé au scalpel, on se dénature, on se descend - on peut même se bousiller aux racines - se protéger des lames sans retenues ; y compris celles en soi-même.
Coups de sang, coups de gueule, armures écorchées vives, larmes et rires, arcs en flèches : donner le change à fleur de peau – je parle aussi de traces vives d'adolescence, de blessures face aux mensonges - y compris les siens ; pas d'arme létale, ni lance d'incendie, ni fusil, ni machette : faire un choix pacifique.
Quel amour propre ? De quoi parlez-vous donc ? Je ne vous suis plus. Quand il y a cris, ce sont douleurs, cris de justice. Sans barrière, sans frontière, ne pas se laisser emmurer, trouer, se laisser envahir, choisir le camp gitan, bohémien et hors normes. Peau perméable, poreuse, chasser la peur, laisser passer le vent, la pluie, le soleil, l'ailleurs, se laisser caresser par le lointain, avec un sens de l'amitié et de l'amour, à en revendre sans question de thune.
L'homme éponge est une marée humaine.
Un moment, lorsque la vague se retire, comme à l'estran-ge un banc de sable où s'allonger - miroite la vie des flaques - écoute le souffle d'une conque. S'assoit un rocher sous des herbes folles, une mouette envole les maux passés à se ronger les sangs, et coule par les ravines le pus. Que peut faire sa peau face à la haine, la pollution, la négation ? Contre les rocs d'indifférence ? Des abcès, des eczémas. Le stress est un ennemi, sinon dégun à craindre des vivants morts à l'intérieur. Rien à perdre ? Une forme de choix, en tous cas.
Les pierres parlent immémoriales et minérales, lichen organique, algues aquatiques.
Laisse-toi embruner dans un bar guinéen sur le retour du chemin dans une ruelles à plantes - tu t'y ressource nature chaque fois - tel un rituel une habitude d'étrangeté - là, tu es autorisé à être nature et toi-même ; respire, libère-toi des tortures artificielles causées par le superficiel imposé, des quant à soi - grand bien leur fasse de faire leurs comptes en rond à pas mesurés - avec des silences d'indifférence, de mépris contre nature, allant contre eux-mêmes d'abord, avec leurs cannes tabasseuses et leurs hauts-de-forme - des images d'un incendie historique réel où le sauve-qui-peut lâche et égoïste des riches qui tapèrent sur les pauvres pour forcer la sortie, ça parle clair...
Se sauver en courant de nage face à la sécheresse de ton, face à l'apparat - c'est toi et tes propres masques que tu déchires aussi ici, bas. Jure et crache ! Déclouée la croix de bois, j'en fais un radeau pour une méduse. La croix de fer, deux poteaux téléphériques où tendre un fil de corde à linge pour une partie de balle au prisonnier.
Laisser le choix d'évoquer les peurs bleues, les pleurs blancs, les hontes rouges, et les blessures secrètes causées par tous ces masques qu'on fait porter trimballés dans un monde en forme de néant - mais tellement agissant, imposant le réel lugubre. S'ouvrir au grand jour et dégorger toute cette merde déshumaine.
Un jour, c'était Carnaval malgache une année : à débouler les morts à travers les rues du Panier débouché au vieux-port. Question pour un humain : connaissez-vous le montant de la dette que l'on doit aux Haïtiens ? Un exemple parmi foison d'autres. Juste pour dire, hein...
Et des crabes cuirassés passent sur des moteurs à roulettes et des légionnaires vidés de la tête sont censés rassurer, assènent-ils médiatiques. Les grands assassins qui tiennent les rênes des chevaux TGV. Impostures des poseurs à la langue blanche mortifère, aux actes sans âme, aux décisions obscènes.
Courage de fleurs, épèle les pétales, sève de bisous ! Tirage de la langue sans révérence. On verra bien, qui rira le dernier tout au bout, tout comme au fond du trou.

A découvert (modif.)

par --, samedi 02 mai 2015, 15:30 (il y a 3496 jours) @ (kelig)

Édité à la demande de l'auteur.

Poésies du silence

par Lectrice :)) :)) :)), jeudi 30 avril 2015, 07:13 (il y a 3498 jours) @ (kelig)

Chouette recherche sur les sons, la mise en page et autres Broutilles :))

Lectrice :))

Poésies du silence

par (kelig), jeudi 30 avril 2015, 11:21 (il y a 3498 jours) @ Lectrice :)) :)) :))

merci de ta lecture :)

ceci dit je n'en suis encore pas satisfait.