Noïades

par (kelig), dimanche 10 mai 2015, 12:28 (il y a 3488 jours)

Songeant comme en pleine mer, à vingt mille des rives, largué à la baille. Aux vagues chaloupes, ballottant, tantôt balançant dans les creux, tantôt faisant croire à des cimes, éphémères. Mini tourbillonnantes, entraînant parmi les plis. Quelques mouettes riant des ébats à grands éclats stridents, tournoyant dans les airs, respirant par intermittence nageant dents de scie. Sentant le froid et le chaud - touchant proche, juste l’eau et le sel au corps jusqu'à l'intérieur de la bouche, les yeux noyés. Quels temps fait-ils ? Je demande une nouvelle fois. Entrevus de nuages transparents et lactés, au bleu flouté, avec un soleil fêlé, double. Descendue la nuit, apparaissent des confins du cosmos des îlots d’étoiles scintillantes, tels des archipels lointains, pacifiques, disséminés en signes mouvants mystérieux, avec - imagine - une vénus bergère lumineuse et familière, qui te guide et des croissants s’élargissant ou refluant chaque nouvelle lune jusqu’à former un dessous hanches de femme, ou encore un sein rond et plein, et aussi un visage. Et des animaux parmi les cieux. Un voyage une Odyssée une permission de rêver dans les visions de ciel mouvant, dans l'immensité, avec une vue grossie puis rétrécie et compagnie, au microscope macroscopique télescopant l’imaginaire. Suivant les marées montantes et descendantes au gré des désirs parmi les algues détachées des rochers. Loin de penser les vents soufflant au large. Musique allant venant en toute liberté. Écoutée en transports, hypnotisé à sa merci. N’en croyant pas les oreilles, au bord d'être parti pour infinir. Pénétrante entière, répondant mu par. Orientant vers celle en tous sens, en correspondances des multiples voies d'ambivalence. D’étranges formes naissantes en flots sous mélodie. Des flammes d’eau, enroulées, tourbillonnantes, ondulantes parmi l’invisible. Se laissant entraîné par des sirènes si belles, allant d’écume comme sur la neige, suivant un sillage bleu maritime. Tout proche de se laisser noïer, d'amourir en barrière de Corail - un prénom de désir intime à la fibre mémorielle en cellule immortelle - échoué à l'île pacifique un vendredi sain de vie sauvage, Robinsson Crusoé est amoureux d'une femme en poésie.

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