Epure
Nuit du 20 au 21 mai. La petite fée me visite en rêve. Sa tenue, (je n'en retiens qu'une jupe presque mini, un chouïa "bouffante") et ses cheveux frisotant évoquent une époque antérieure à son inscription dans l'école où elle préparera le concours d'entrée aux arts décoratifs. Elle s'éloigne à reculons vers le lit. Le souhaiterait-elle qu'elle ne saurait creuser beaucoup de distance entre nous. L'en empêcherait la configuration du lieu et mon allure, calquée sur la sienne. La chambre est étroite, complice en cela. Le lit, déjà là, qui la bloque. Son visage compose un jeu d'expressions qui investissent mon âme sans y laisser de trace d'effraction. Elle bascule en arrière et s'affale, doucement, dans une volute de boucles nonchalantes. Sa jupe remonte. La pièce disparaît, laissant nos esprits confrontés à l'ésotérisme des émotions. Ses jambes ouvrent une brèche captivante dans l'espace anobli. Entre nous ne demeure que la peau et peu de membres qui s'ignorent. S'approche la promesse d'une brûlure délicate. La séquence est brève, intense. Le geste demeure suspendu à l'instant qui précède, comme une photo prise trop tôt révèle l'épure de l'acte dans son élan.