Ajustement

par Emide, jeudi 04 juin 2015, 16:15 (il y a 3462 jours)

quelque chose comme ça s'immisce à l'intérieur d'un mot
quelque chose s'immisce juste comme ça à l'intérieur
non eLise ce n'était pas la sagesse c'était le communisme
il y a quelque chose de ça mais ce n'est pas exactement ce que j'ai voulu dire
juste à l'intérieur de ça de dire s'insinue quelque chose
qu'est-ce que ça veut dire c'était le communisme
as-tu voulu dire que l'idée de sagesse s'immiscait dans celle de communisme
qu'as-tu voulu dire dans sagesse sagesse dansa - sa - sa - sa - sa - sa - sa -gesse
avec ce qui s'immisce du communisme dans sa - sa - sa - sa - dans ça ?
s'immisce dans le mot communisme le mot commun le mot commune
comme un isthme
ça va exactement là ça va exactement là où va le mot de sagesse le mot de communisme
où vont les mots quand ils vont quand ils viennent les mots ? quand ils redeviennent les mots ? les mots communs les mots portant les idéaux les morts les mots morts mais portant encore l'idée d'une communauté de morts et pourtant un idéal encore vivant de mots
où vont s'immiscer les mots? dans quels murs dans quels recoins quels interstices dans quelles pensées ressassées?
espaces
non eLise ce n'est pas la sagesse fait le communisme ce n'est pas le communisme fait la sagesse
non eLise fait le communisme non fait la sagesse
alors quoi?

Ajustement

par Lectrice - 0 :)), jeudi 04 juin 2015, 21:44 (il y a 3462 jours) @ Emide

Auteur Emide, si tu es satisfais de ta poésie et bien tant mieux. C'est l'essentiel :))
Moi, je l'aime pas trop ton texte :))

Une autre fois peut-être :))

Ajustement

par casimir, jeudi 04 juin 2015, 22:16 (il y a 3462 jours) @ Emide

j'ai vraiment un problème avec la poésie contemporaine. Je ne nie pas que ce soit de la poésie mais je sais pas j'ai vraiment l'impression que tout le monde fait la même chose, j'ai l'impression de voir des pennequin partout. Enfin bon ce n'est que mon avis d'artiste raté.

Contempo

par Rémy @, jeudi 04 juin 2015, 23:27 (il y a 3462 jours) @ casimir

Est-ce que tu mets la poésie pleine de flashes d'obscurité et de silences déchirés dans celle que tu appelles contemporaine ?

Contempo

par casimir, jeudi 04 juin 2015, 23:47 (il y a 3462 jours) @ Rémy

en fait c'est surtout cette histoire d’ânonnements, en fait c'est une histoire complexe. Lorsque Muray parle de Peguy, il parle de "bégaiements célestes", bien sur cela n'a rien à voir avec la poésie contemporaine, puisque, il me semble, Peguy use de litanies (c'était pour rebondir sur l'idée d'ânonnements en termes positifs), un usage chrétien, mystique, du langage (je ne crois pas qu'il y ait beaucoup de chrétiens dans la poésie contemporaine). En gros j'ai l'impression, en regardant nombre de vidéos de poésie contemporaines sur youtube, de voir des trisomiques parler. Je n'ai rien contre les trisomiques puisque n'est il pas dit dans les évangiles qu'heureux soient les simples d'esprits ? J'ai moi-même, dans des écrits plus anciens créé toute une mythologie autour de l'idiotie. Ce qui me ramenait à cette idée que l'idiot est pur, qu'il est sans artifices dans une société de menteurs (référence qui se retrouve aussi dans l'oeuvre bernanossienne ("La Joie" par exemple, où le mysticisme d'une jeune fille confond même la psychiatrie dans sa vacuité), qu'il pose des questions innocentes qui sont parfois bien plus lourdes de sens que toutes les démarches philosophiques les plus sérieuses. Ma réaction est plutôt celle de quelqu'un qui se lasse, qui s'ennuie, à force de toujours voir la même chose. Je ne nie pas que ce soit intéressant, j'ai un certain plaisir à regarder certaines vidéos de Pennequin. Et puis de toutes façons toutes les choses ont un intérêt, si il n'est pas littéraire il sera sociologique (un intérêt quand à l'histoire de la poésie) etc. Là où je veux en venir, là où se trouve le fond du problème, qui reste un problème complexe, que d'ailleurs je ne saisis pas faute de moyens intellectuels, est justement le fait que je ne saisis pas. Voilà, ça ne me parle pas, tout simplement. Ca ne me parle pas. Mais ce n'est pas parce que ça ne me parle pas que rien ne me parle. Je reste saisi devant Peguy, devant Cendrars, devant beaucoup de poètes, mais là ça ne me parle pas. Voilà, c'est ça. Je trouve cela vain, je m'arrête, parfois je m'agace. Après intellectualiser la chose serait intéressante mais je suis un idiot, sans vouloir tirer de l'idiotie un prestige, ce qui serait vain. J'y reviendrais peut-être.

Contempo

par Rémy @, vendredi 05 juin 2015, 00:03 (il y a 3462 jours) @ casimir

Peut-être que c'est le support qui ne convient pas : la vidéo impose un rythme, et pour peu que ce soit lu en art 'tit cul lent bien, ça devient mort telle mentant nuit yeux. C'est comme les Exercices de Queneau : lus tout haut par cuncundotte, c'est impossible, il faut les consulter soit écrits, comme prétextes à pétiller soi-même, soit joués, avec de l'information théâtrale en plus, mais surtout pas en oral maigre.

Sans compter qu'en plus, l'oralité supprime sans états d'âme tous les jeux orthogrammatiques, et ça, quand ça manque, ben... ça manque.


Si je comprend bien, c'est la poésie qui mâchonne, que tu n'aimes pas. Qui répète quelques mots pour en extraire le jus. Mais et que penses-tu donc de celle qui cite les huit mêmes mots (cri, déchirure, obscurité, etc.) une fois dans chaque poème ?

Contempo

par casimir, vendredi 05 juin 2015, 00:28 (il y a 3462 jours) @ Rémy

Ce qui est important c'est la dimension d'ennui. Je suis au quotidien mortellement ennuyé. Ennuyé par la propagande, c'est à dire la publicité, qui fonctionnent toutes deux sur le principe de ne pas faire penser mais de suggérer. Derrière chaque publicité, chaque marque, je vois un goebbels (en moins intelligent encore puisqu'il n'ont même pas le mérite de l'invention). Mais bref, je crois que la question que tu me poses est celle du cliché, donc oui de ce qui se répète jusqu'à se dévorer soi-même (puisque, je crois, que je te disais que j'en avais assez des répétitions des poètes contemporains, de leur même méthode d’ânonnements mais je poursuivrais maintenant en disant que même leur sens, leur direction, me paraît soit inoffensive ou sans intérêt).
Bon, c'est vrai qu'en lisant sur les forums on aura souvent droit aux : "cri", "déchirure", "obscurité" etc. Le terme que je vois souvent c'est aussi "absence". En général je ne commente pas, je m'ennuie tout autant dans ces poèmes que dans ceux que je place sous l'influence "pennequenienne" et "tarkovskienne" (bien que je leur reconnaisse un certain mérite). La vidéo de Léautaud que j'ai posté plus tôt est intéressante, puisqu'il parlait de la figure métaphorique, j'espère bien me souvenir, "les branches inquiètes". Qu'est ce qu'une branche inquiète ? Selon la logique une branche inquiète, à mon humble avis, suppose une position animiste, dans le sens où elle attribue un esprit à la branche, on ne peut attribuer un caractère intellectuel à une branche. L'important est que les choses fassent sens. En faisant sens elles ne m'ennuient plus. On peut réutiliser les termes "cri", "déchirure" etc etc dans un poème à condition que tout cela fasse sens. A condition qu'il y ait eut un effort. Mais c'est aussi à l'auteur de se remettre en question. Ce qu'on voit dans les forumes est une conséquence de la civilisation des loisirs, du temps libre, qui a crée une masse d'artistes qui n'en sont pas. Et puis à une époque la sélection, je pense, se faisait par la revue. Avec les forums le poète du dimanche qui cachait ses vers dans son tiroir peut donner libre cours à son envie d'être lu.

Contempo

par Claire, vendredi 05 juin 2015, 12:13 (il y a 3461 jours) @ casimir

je suis comme toi : seule l'apparition du sens, d'un sens que je n'avais pas encore vraiment pensé, ou confusément, sauve ce genre de poème de l'ennui. Mais il faut un brin de persévérance. Quand le sens apparaît ce qui était anonnement devient approfondissement, exploration.
Il y a plein de trucs que j'ai lus où rien ne vient : ni sens ni émotion. Mâchonnement de soi-même, imitation vide. Alors on a perdu son temps :(

Contempo

par Rémy @, samedi 06 juin 2015, 00:42 (il y a 3461 jours) @ casimir

D'un autre côté, la sélection par la revue donne à un petit cabinet obscur le pouvoir de décider a priori de ce qui devra t'intéresser, et crois-moi, ce qui devra t'intéresser, si eux en décident, c'est ce qui maximise leur rentabilité, et ça va vite t'ennuyer pirement que les poètes du dimanche.

Pauvre casimir condamné à s'ennuyer par rareté ou à s'ennuyer par surabondance...


Avez-vous remarqué que tous les livres de cuisine qui sortent depuis quelques années donnent des recettes de muffins, de brownies et de cheesecake ? Faire un livre de cuisine, ça coûte cher à cause des photos, donc les éditeurs se contentent d'en traduire des qui sont déjà rentabilisés, et où y a-t-il un marché du livre suffisamment solvable et lisant une seule langue ? Oubliez fars, flognardes et clafoutis, ne rêvez pas de forêts noires ni de couronnes de francfort (qui, entre nous soit dis, ne sont rien d'autre que des Paris-Brests) : vous boufferez du muffin !




Indépendamment de ça, je ne crois pas du tout que les bons poèmes montrent les efforts de leur auteur. Son habileté, ça oui. Son inspiration, bien sûr. Sa recherche du mot très exactement juste - mais cette recherche, c'est du plaisir, du jeu, pas de l'effort ! Les poètes qui s'efforcent font des poèmes qui sentent l'huile.

Contempo

par zeio @, vendredi 05 juin 2015, 00:46 (il y a 3462 jours) @ casimir

Ce que tu appelles la "poésie contemporaine" c'est la vague circulation d'air que perçoit sur sa joue l'habitant de la pièce d'à-côté, c'est du brouillage, un leurre, tandis qu'une autre poésie, elle, respire en solitude, par ses battements noirs, incompatible avec le marché et le marketing, en tête-à-tête avec la langue-mère, dans le terrain de jeu éclaté de son pays natal.

Contempo

par casimir, vendredi 05 juin 2015, 00:48 (il y a 3462 jours) @ zeio

oui c'est Le Terrier de Kafka

Ajustement

par Rémy @, jeudi 04 juin 2015, 23:25 (il y a 3462 jours) @ Emide

Moi ça me parle.
Je veux bien en lire plus.

Ajustement

par Claire, vendredi 05 juin 2015, 12:05 (il y a 3461 jours) @ Emide

Très intéressant pour le fond, et puis cette sorte de calme attentif, méditatif, dans la forme...c'est beau à lire.