générosité de la douleur

par Ecrire, jeudi 11 juin 2015, 14:33 (il y a 3455 jours)

Notre amour était si joyeux que je ne sais plus comment m’y prendre pour être malheureux. Par le passé, j’avais acquis de bonnes dispositions, mais il n’en reste plus rien. Je cohabite avec une peine dénuée de mode d’emploi.

Par moment, la douleur devient odieuse. Au point que sa suppression s’impose en urgence. Alors, je discerne trois fils qui me relient à la vie. L’espoir que nous nous retrouverons. Le souhait de ne pas t’accabler plus encore. Enfin, la crainte ultime que tu ne découvres après coup ton erreur et qu’elle ne soit plus réparable.

Il y a un quatrième fil. Les gens qui pourraient souffrir des conséquences. On peut penser tout ce qu’on veut de la douleur, mais l’accuser d’égoïsme, non. Sa générosité têtue n’oublie personne.

générosité de la douleur

par dh, jeudi 11 juin 2015, 14:38 (il y a 3455 jours) @ Ecrire

c'est auto-biographique ?

générosité de la douleur

par jude, jeudi 11 juin 2015, 15:36 (il y a 3455 jours) @ Ecrire

On peut penser tout ce qu’on veut de la douleur, mais l’accuser d’égoïsme, non. Sa générosité têtue n’oublie personne.

Très belle formulation!

générosité de la douleur

par dh, jeudi 11 juin 2015, 15:39 (il y a 3455 jours) @ jude

bof, c'est juste un truïsme.

générosité de la douleur

par Ecrire, jeudi 11 juin 2015, 15:54 (il y a 3455 jours) @ jude

Bonjour Jude,

Merci pour ton appréciation.

générosité de la douleur

par casimir, samedi 13 juin 2015, 01:43 (il y a 3454 jours) @ Ecrire

En tout cas un individu qui souffre souffre parfois avec plaisir, il y a un grand plaisir que l'on peut trouver à parler de sa douleur à un autre. C'est la leçon de Knock, entre autre.

générosité de la douleur

par Ecrire, lundi 15 juin 2015, 12:29 (il y a 3451 jours) @ casimir

C'est possible. L'être humain est complexe et l'un peut trouver du plaisir dans une situation qui pourrait détruire l'autre.

Il y a aussi des cas ou souffrance et plaisir sont inextricablement mélangés. Ce matin, je discutais avec un acteur d'une expérience de tournage avec JP Mocky.

Dans une scène, il devait sortir à toute vitesse un monologue. Le réalisateur a modifié le dispositif et fait répéter la scène plusieurs fois. A un moment donné, l'acteur a ressenti une sorte de dépersonnalisation et s'est mit à cracher, notamment sur lui même. Arrivé à ce point, il éprouvait un mixte de souffrance et de plaisir sur fond de dépersonnalisation.

C'est seulement parvenu à se stade que le réalisateur a jugé que la prise était bonne.