pour alexis

Une nuit, Casimir marchait dans la rue lorsqu'il entendit un éclat de rire. Il se retourna, cherchant la cause du phénomène sonore mais il n'y avait personne, la rue était vide. "Ca doit venir de l'un de ces immeubles, une fenêtre doit être ouverte". Il continua sa marche, pris une rue parallèle et entendit de nouveau un éclat de rire, puis deux, puis une dizaine. Il se retourna encore une fois: personne. Il leva la tête, cherchait du regard les rieurs, aucun indice, il était toujours seul, dans cette demie-obscurité; dans ce quartier que les lampadaires peinaient à éclairer. Est-ce que casimir devenait fou ? Il se pinça pour vérifier qu'il ne fut pas dans un rêve. Après avoir fait ce geste, il entendit des applaudissements et comme si des gens sifflaient. "Il doit y avoir des micros, c'est cela, il doit y avoir des micros". Les applaudissements reprirent de plus belle. Casimir, complétement paniqué, se mit à courir. Toutes les boutiques étaient fermées, les rues étaient vides. Pas un chat dans les environs. En courant il trébucha sur une peau de banane. Des rires éclatèrent de partout, il entendit même de femme crier "Quel idiot ! Quel idiot !". Casimir se trouvait au stade ultime de la terreur. Il transpirait abondamment et ses mains étaient moites. Il se releva avec une douleur à la jambe gauche, peut-être s'était-il cassé quelque chose ? "Il doit y avoir des micros et caméras cachées partout" pensa-t-il. "On m'observe pour rire de moi, ils sont tous là à se moquer. Ce doit être une sorte de jeu télévisé. Ca va s'arrêter, ça va s'arrêter". Il décida de prendre le chemin qui le mène à chez lui. Il lui semblait que l'espace se compressait, se comprimait, et en effet bientôt il devint aussi fin que du papier, comme si l'espace passait de 3 à 2 dimensions. Il perdait en même temps le contrôle de sa volonté, comme si on décidait pour lui de ses actions. De nouveaux éclats de rire se firent entendre tandis que Casimir perdait toute conscience de lui-même. Au bout d'une cinquantaine de minutes tout devint noir. Dans la salle de cinéma les spectateurs se levaient et sortaient heureux de la projection. Une jeune femme dit à son voisin: "Qu'est ce que c'était drôle et tu as vu cet acteur ? Qu'est ce qu'il joue bien, on aurait presque cru que tout ça c'était pour de vrai..."