Soliloque
L'écriture nait sur le fil, entre le cri et l'étranglement. Sa sincérité se forge dans l'effroi, la déshérence avant dernière et la quasi certitude de mener un soliloque avant la salve.
Témoin creux d'une vie pleine, j'ajuste des cibles émouvantes, la vision brouillée de gestes tremblants.
Témoin creux d'une vie pleine, j'ajuste des cibles émouvantes, la vision brouillée de gestes tremblants.
Soliloque
Peut-être
l'écriture
est-elle surtout
une invocation
Nous frappons à la porte
rien ne se produit
nous frappons à nouveau à la porte
rien ne se produit
Alors nous nous endormons sur le seuil
une main sur le battant
Des pas montent l'escalier
un cliquetis de clefs
C'était le voisin du dessous
seulement le voisin
du dessous, rien d'autre
Peut-être cette demeure
n'a t-elle jamais été habitée ?
Il faut attendre tout de même
Il faut attendre
parce qu'il n'y a rien d'autre à faire
Jusqu'au moment où
sans prévenir
le mot juste monte en soi
"Oui ?
- C'est moi !"
l'écriture
est-elle surtout
une invocation
Nous frappons à la porte
rien ne se produit
nous frappons à nouveau à la porte
rien ne se produit
Alors nous nous endormons sur le seuil
une main sur le battant
Des pas montent l'escalier
un cliquetis de clefs
C'était le voisin du dessous
seulement le voisin
du dessous, rien d'autre
Peut-être cette demeure
n'a t-elle jamais été habitée ?
Il faut attendre tout de même
Il faut attendre
parce qu'il n'y a rien d'autre à faire
Jusqu'au moment où
sans prévenir
le mot juste monte en soi
"Oui ?
- C'est moi !"
Soliloque
Oui, pour moi aussi c'est ce moment-là que je cherche à tâtons. Et c'est à peu près ce que dit Christine Angot, cette clarté soudaine du réel dans le mot, la phrase juste : il est là. Peu importe quel il est.
C'est une émotion très particulière, qui peut venir de n'importe quelle autre émotion, n'importe quelle situation.
C'est une émotion très particulière, qui peut venir de n'importe quelle autre émotion, n'importe quelle situation.
pensées magiques
je dessine sur les golfes clairs
de ma terre natale
détrempée par la pluie
des cercles concentriques que je foule
rieur
pour en altérer la tendresse
la pureté
tout commence
par la fuite
et se termine en retrouvailles
sacrées
de ma terre natale
détrempée par la pluie
des cercles concentriques que je foule
rieur
pour en altérer la tendresse
la pureté
tout commence
par la fuite
et se termine en retrouvailles
sacrées
Soliloque
ah non ! pitié ! pas christine angot !
Soliloque (411 rmX)
l'écriture naît sur le fils
quand le père est sur le fil
quand la mère est fatiguée
rien qu'à l'idée du sacrifice
en sa qualité d'artifice
l'art, parfois, demeure un peu plus long
à s'avouer
lorsqu'
en fin de journée, tard
la foi se meure d'un peuple bon
à rassurer
L'écriture est un souffle lent à taire
un enfer édifié
sur l'idée vague
d'un feu mourant
quand le père est sur le fil
quand la mère est fatiguée
rien qu'à l'idée du sacrifice
en sa qualité d'artifice
l'art, parfois, demeure un peu plus long
lorsqu'
en fin de journée, tard
la foi se meure d'un peuple bon
L'écriture est un souffle lent à taire
un enfer édifié
sur l'idée vague
d'un feu mourant
Soliloque
je n'ai pas lu Christine Angot, juste des passages d'"Une semaine de vacances".
Je ne suis pas trop attirée par son genre de style, même si je pense que je vais essayer après avoir lu l'interview. Ça m'est arrivé d'aimer beaucoup des choses qui ne m'attiraient pas au départ.
J'ai trouvé intéressant ce que je viens de rapporter, et puis aussi - quand on lui faisait remarquer qu'elle parlait de son expérience personnelle (l'inceste en particulier), l'idée que tout texte littéraire s'adresse à des expériences profondes du lecteur. Par exemple, l'idée que ceux qui n'ont pas vécu l'inceste ont quand même vécu étant tout petits l'expérience d'être complètement à la merci de quelqu'un...leurs parents déjà. Mais pour ça il faut accepter de "jouer le jeu".
Je ne suis pas trop attirée par son genre de style, même si je pense que je vais essayer après avoir lu l'interview. Ça m'est arrivé d'aimer beaucoup des choses qui ne m'attiraient pas au départ.
J'ai trouvé intéressant ce que je viens de rapporter, et puis aussi - quand on lui faisait remarquer qu'elle parlait de son expérience personnelle (l'inceste en particulier), l'idée que tout texte littéraire s'adresse à des expériences profondes du lecteur. Par exemple, l'idée que ceux qui n'ont pas vécu l'inceste ont quand même vécu étant tout petits l'expérience d'être complètement à la merci de quelqu'un...leurs parents déjà. Mais pour ça il faut accepter de "jouer le jeu".
pensées magiques
connais-tu "pensée magique", des "Marquises" ? :
j'aime ton poème, il dit des choses à la fois simples et compliquées, et il est comme un petit film.
j'aime ton poème, il dit des choses à la fois simples et compliquées, et il est comme un petit film.
Soliloque
..faut accepter d'être perméable - je ne pense pas que ce soit un jeu..
Soliloque
c'est par perméabilité qu'une expérience peut en rejoindre une autre, la tutoyer
Soliloque
oui, bien sûr, j'employais "jeu" au sens de se laisser entraîner dans une forme de ronde.
Soliloque
m'enfin... j'veux dire que c'est une des conclusions à laquelle j'arrive
(pardon si j'ai eu l'air péremptoire, c'est pas ça.. c'pas ça du tout)
(pardon si j'ai eu l'air péremptoire, c'est pas ça.. c'pas ça du tout)
Soliloque
..la perméabilité... c'est ce qui, en général, soit à peu près pour tout l'monde, met en danger (danger, poésie !), en danger de ressentir quelque chose qui dérange, et c'est aussi une des premières choses qui soit repoussée, refoulée, rejetée ou fuie (c'est intéressant)
Soliloque
ha tiens ! quelque part dans delivre, zeio demandait pourquoi la poésie n'est pas lue, pourquoi elle reste "orpheline", comme une mendiante sur les tablettes des libraires... et je crois bien qu'il y a ça une part de cette difficulté à la perméabilité... puis aussi quelque chose de nouveau, d'assez récent, qui est le fait que "les gens ne lisent plus parce qu'ils écrivent".
Soliloque
oui.
Soliloque
Bonjour cat. Je me réjouis de te relire.
pensées magiques
Je connais les marquises grâce à toi. Et le titre du texte vient du titre de cette chanson.
Soliloque
Une des raisons essentielles est que la poésie demande des efforts et du temps d'apprentissage. Comme toutes les choses qui ont une véritable valeur et apportent un plaisir plus profond et durable. C'est sans doute ce dont il est question lorsque tu parles de perméabilité. Il s'agit de se rendre perméable. Aujourd'hui, les choses diverses doivent tomber sous notre nez, être instantanément et facilement accessibles. Après, il existe la poésie prête à consommer. C'est une poupée assez monstrueuse, sans racines, qui au toucher apporte son lot de jouissances de pacotille, avant de tomber en poussière. Cela nous amène à la deuxième raison essentielle : les poètes sont écartelés entre la poésie brindille, prête à consommer, et la poésie masturbatoire turgescente et fictive, illisible pour le commun, qui ne s'expose plus à la vie. Entre les deux se situe sans doute une poésie capable d'être libre sans être pour autant déracinée.
Soliloque
ho ! hello maître horloger ! merci !
et pardon pour mes absences, j'ai passé l'été entre achever un projet et puis une longue catastrophe apoétique et cent mille lessives !
j'ai répondu oui sans élaborer, c'est qu'il y a là pour moi une sorte d'évidence, une évidence silencieusement criante. j'aime beaucoup quand ton écriture se nudifie de la sorte, la véracité, la tienne, prend totalement l'espace de la parole, forte, drue, nue. j'aime quand ce n'est plus le style mais le dire lui-même qui prend toute sa place.
idem pour Suspension, un peu plus haut.
en tout cas, merci de donner à lire (je ne suis jamais loin de tes paragraphes)
et pardon pour mes absences, j'ai passé l'été entre achever un projet et puis une longue catastrophe apoétique et cent mille lessives !
j'ai répondu oui sans élaborer, c'est qu'il y a là pour moi une sorte d'évidence, une évidence silencieusement criante. j'aime beaucoup quand ton écriture se nudifie de la sorte, la véracité, la tienne, prend totalement l'espace de la parole, forte, drue, nue. j'aime quand ce n'est plus le style mais le dire lui-même qui prend toute sa place.
idem pour Suspension, un peu plus haut.
en tout cas, merci de donner à lire (je ne suis jamais loin de tes paragraphes)
Soliloque
je veux dire "Suspendu". désolée.
pensées magiques
et moi c'est sur le site de d i v que je les ai découverts.
Jean-Sébastien Nouveau travaille dans un cinéma d'Art et d'Essais, ça se sent quand on regarder les clips qui sont pour moi extraordinaires, et puis c'est une histoire de frères, les Marquises (son frère est batteur, et il écrit).
Jean-Sébastien Nouveau travaille dans un cinéma d'Art et d'Essais, ça se sent quand on regarder les clips qui sont pour moi extraordinaires, et puis c'est une histoire de frères, les Marquises (son frère est batteur, et il écrit).
Soliloque
la poésie libre et enracinée se situe entre une Barbie et une poupée gonflable ..(?)
Soliloque
Je ne vois pas trop l'intérêt de cette réponse qui dénature mes propos désolé.
Soliloque
tu dis : "Après, il existe la poésie prête à consommer. C'est une poupée assez monstrueuse, sans racines, qui au toucher apporte son lot de jouissances de pacotille" (= Barbie, mais son symbole) [ ... ] les poètes sont écartelés entre la poésie brindille, prête à consommer, et la poésie masturbatoire turgescente et fictive, ( = poupée gonflable et son symbole porno ) [ ... ]"
désolée je te lis au troisième degré
Ferré disait que la poésie fait l'trottoir... on est jamais loin des phallos en littérature, c'est si admis que ça passe aussi inaperçu qu'un vent, personne ne pipe mot mais ... puis l'écriture ayant été l'apanage de la seule masculinité pendant des millénaires ..qui s'étonne ?
mais ta réaction m'étonne
désolée je te lis au troisième degré
Ferré disait que la poésie fait l'trottoir... on est jamais loin des phallos en littérature, c'est si admis que ça passe aussi inaperçu qu'un vent, personne ne pipe mot mais ... puis l'écriture ayant été l'apanage de la seule masculinité pendant des millénaires ..qui s'étonne ?
mais ta réaction m'étonne
Peace (en attendant love :-)
Allons donc ! Nous n'allons pas inaugurer la rentrée en nous chamaillant !
Bien à toi,
JM.
Bien à toi,
JM.
Soliloque
ensuite
de la perméabilité : ce qui (nous) pénètre, entre, creuse
rien ne pénètre Barbie ou l'esprit "Barbie", par contre que la poupée gonflable est conçue pour être pénétrée passivement.
le littérateur, inconsciemment, choisit ou "l'esprit Barbie", soit le superficiel, ou "le masturbatoir", soit "la chose qu'on peut bien enfoncer", en somme il n'est question pour ces deux exemples assez extrêmes que de facilité. avec ça la poésie se coince dans les ornières...
heureusement, tu proposes d'ailleurs qu'il puisse y avoir une autre voie qui pourrait être "debout" et "bien plantée" (ce ne sont pas tes mots mais bon..) et cette voie là est comme tu le dis difficile, exigeante, donc peut usité, rare, mais à mon sens c'est la seule qui vaille..
de la perméabilité : ce qui (nous) pénètre, entre, creuse
rien ne pénètre Barbie ou l'esprit "Barbie", par contre que la poupée gonflable est conçue pour être pénétrée passivement.
le littérateur, inconsciemment, choisit ou "l'esprit Barbie", soit le superficiel, ou "le masturbatoir", soit "la chose qu'on peut bien enfoncer", en somme il n'est question pour ces deux exemples assez extrêmes que de facilité. avec ça la poésie se coince dans les ornières...
heureusement, tu proposes d'ailleurs qu'il puisse y avoir une autre voie qui pourrait être "debout" et "bien plantée" (ce ne sont pas tes mots mais bon..) et cette voie là est comme tu le dis difficile, exigeante, donc peut usité, rare, mais à mon sens c'est la seule qui vaille..
Peace (en attendant love :-)
rhô chamaille à peine... ;)
Soliloque
remplaçons le mot poésie par le mot "femme" pour voir...
puis, par le mot "homme" pour voir...
héhé
puis, par le mot "homme" pour voir...
héhé
Soliloque +
rendons ça plus simple : Barbie se laisse faire & la poupée gonflable se laisse faire.
en gros on aime ça quand ça se laisse faire.
la poésie ne se laisse pas faire et si jamais oui, c'est que ça cloche, et alors ce n'est pas de la poésie.
(ou pour contredire Denis qui stipule qu'on ne peut décider de ce qui est de la poésie ou pas ET pour dire autrement : toutes les poésies n'en sont pas...)
en gros on aime ça quand ça se laisse faire.
la poésie ne se laisse pas faire et si jamais oui, c'est que ça cloche, et alors ce n'est pas de la poésie.
(ou pour contredire Denis qui stipule qu'on ne peut décider de ce qui est de la poésie ou pas ET pour dire autrement : toutes les poésies n'en sont pas...)
Peace (en attendant love :-)
Oui. Ça démarre à fleuret moucheté. Faut juste veiller à ce que la mouche reste bien en place... :-)
Peace (en attendant love :-)
..ha ! attends, je lui arrache ses ailes !
voilà ;) miron(s) ça !
voilà ;) miron(s) ça !
sans ailes (ni cuisses)
(désolée, faut qu’j’entretienne c'te réputation d'sadique qu'est ma peau d'âne) ;)
Soliloque
:-)
Soliloque
je crois que vous êtes partis l'un et l'autre dans des directions différentes, des pistes de réflexions différentes, d'où incompréhension, etc....
je crois que ce serait bien que tu précises ce que tu vois derrière ces deux types de poésie qui te semblent factices, meme si je crois un peu comprendre.
Moi, ce que je vois surtout, c'est de quelle facon la publicité, l'industrie du luxe, une littérature racoleuse s'emparent de certains outils de la poésie pour les dévoyer. et du coup lui volent une part de notre âme disponible.
je crois que ce serait bien que tu précises ce que tu vois derrière ces deux types de poésie qui te semblent factices, meme si je crois un peu comprendre.
Moi, ce que je vois surtout, c'est de quelle facon la publicité, l'industrie du luxe, une littérature racoleuse s'emparent de certains outils de la poésie pour les dévoyer. et du coup lui volent une part de notre âme disponible.
Soliloque
oui, y a de ça, je pense ça aussi.
puis je voudrais juste ajouter que nos pensées ne sont pas étrangères ni si différentes, mais plutôt contiguës ou parallèles ; je suis très proche de ce qu'exprime zeio. et ceci dit, je suis plutôt désolée que les images auxquelles me renvoie son paragraphe aient pu lui/vous être/paraître brutales et/ou vulgaires. ( quoiqu'un chat soit toujours un chat) ;)
puis je voudrais juste ajouter que nos pensées ne sont pas étrangères ni si différentes, mais plutôt contiguës ou parallèles ; je suis très proche de ce qu'exprime zeio. et ceci dit, je suis plutôt désolée que les images auxquelles me renvoie son paragraphe aient pu lui/vous être/paraître brutales et/ou vulgaires. ( quoiqu'un chat soit toujours un chat) ;)