Jdmp nº1

par La revue, dimanche 07 septembre 2014, 05:23 (il y a 3520 jours)

disponible là => click

Jdmp nº1

par zeio, dimanche 07 septembre 2014, 14:33 (il y a 3520 jours) @ La revue

Chouette, j'ai commandé.

Jdmp nº1

par zeio, mardi 09 septembre 2014, 15:48 (il y a 3518 jours) @ zeio

Jdmp nº1

par cat, mardi 09 septembre 2014, 16:04 (il y a 3518 jours) @ zeio

haww c'est super !

trop hâte de recevoir mon exemplaire et de découvrir toutes les mains cachées dedans

(j'aime ta photo)

Jdmp nº1

par Claire @, mardi 16 septembre 2014, 21:42 (il y a 3511 jours) @ cat

Ça y est, je l'ai.
Je suis allée lire la page 29 et j'ai compris ce que j'avais en commun avec Christophe Siebert...pas facile à transcrire en mots.
suite des lectures au fur et à mesure....

Jdmp nº1

par 'trine, mardi 16 septembre 2014, 23:57 (il y a 3511 jours) @ Claire

ben, tant mieux alors !

Jdmp nº1

par 'trine, mercredi 17 septembre 2014, 03:07 (il y a 3510 jours) @ 'trine

perso, je n'aurai pas mon exemplaire avant deux ou trois semaines et d'ici là je reste aveugle,
aveugle et complètement ailleurs

bon, Christophe, dans son dernier petit message (petit au sens de bref) me disait qu'il ne change pas d'avis sur ce qui lui importe dans l'écriture, et c'est fort bien, mais qu'il rajustait sa lunette par rapport à mon travail, et je lui en suis gréée, sincèrement. par contre je suis très bien avec le fait que les choses en restent là... pour moi. parce que sais où je vais et j'ai compris pourquoi.

...aussi je réalise que la plupart préfèrent les portes closes, ben tant mieux pour eux, et me les claquent sur les doigts (dans ta face). sauf que moi maintenant je passe une porte, une sorte de porte active, et cette porte... ben elle se ferme derrière moi comme un sas. en d'autres termes, je suis exactement ailleurs et dans une dimension autre (dans l'écriture et la réalisation de celle-ci) qui m'amène à reconsidérer l'énergie que j'investis vers autrui : je crois profondément dans le don et la gratuité, j'ai appris à rendre ces aspects effectifs et actifs dans l'écrire, j'ai appris énormément de choses que j'aie offertes vers qui en voulait bien et qui n'en voulait pas, j'ai même donné des nuits entières de lectures et de réflexions à l'entendement d'autrui et ses langages et pendant longtemps.. si bien que maintenant je sens un point s'approcher, celui d'un rapatriement nécessaire de mes "effectifs".

..tu peux voir ça comme..euh.. "catrine, le bras tendu au-dessus de la mer, tenait depuis des années des pommes fraîches qu'elle offrait à la faim, et la faim n'en voulait point, alors aujourd'hui catrine mange les pommes fraîches, seule, devant la mer" ... c'est un peu ça ;)

Puis..

par 'trine, mercredi 17 septembre 2014, 04:15 (il y a 3510 jours) @ 'trine

dans le fond, pierre jean jacques et bobinette peuvent bien écrire comme ça leur chante et ce qu'ils croient écrire.

et moi aussi, tiens ! bon, je pense ça, que je suis rendue à une sorte de terme, ou de terminaison de quelque chose et à cela s'ajoute le constat dans la durée que peu importe la détermination à s'ouvrir parmi et avec, le chemin ne se fait que véritablement seul.
.. peut-être que je me serai fuie vers autrui, peut-être aurai-je voulu oublier quelque chose en restant toujours tournée vers autrui (quelqu'il soit) et que je reconsidère maintenant et ici mes positions. et c'est important je pense, d'une part parce que j'ai découvert que j'en suis à m'auto-traduire en mode Fr. presque systématiquement, hors je ne suis pas du tout Fr., et d'autre part que je ne me sens pas complètement Qc.. pourtant je ne veux plus me soucier de ça — le socle c'est la langue, la formule d'une langue que la poésie tente de renverser traverser transformer faire passer au travers des ...murs.. de temps !

il me vient a l'esprit que la pensée, l'écrire, l'art, n'ont au fond aucune nation ou patrie sinon toutes, que je suis passée outre cette sorte d'identitaire, que l'indéfinition qui m'est momentanée trouvera un langage ou une assise ( je suis peut-être dans une assiette quantique — qu'en sais-je !) mais il me faut.. non, non plutôt je sens que je me dois d'entrer là où je ne sais encore si j'y suis ni comment.. ça me tire, tu comprends ?

...

aussi, que tu aies compris ce que tu partages et comment Christophe te rejoint, ça me fait un contentement particulier pour et vers toi, c'est un peu comme la résolution d'une problématique, problématique qui va enfin pouvoir se dissoudre dans autre chose et possiblement transformer le geste et/ou ta manière de le vivre. pour toi c'est super. vraiment. mais en même temps, c"est le présage une manière de séparation de cheminement, cheminement dans lequel nous avons échangé beaucoup de choses. ça me laisse un peu étonnée et hébétée parce que normalement je l'aurais vu venir ce point de bifurcation... c'est pour moi un peu difficile/douloureux mélangé. pourtant que je garde des choses précieuses ; dans mes moments d'écritures où j'ai le plus douté, toujours, c'est toi qui auras su lire avec le plus de justesse le moindre fil que l'écriture me fait tisser, toujours, et ça, Claire, c'est pour moi aussi rare que merveilleux.

bon, j'en ai assez dit !
zou ;)

première chose

par Claire @, mercredi 17 septembre 2014, 10:56 (il y a 3510 jours) @ 'trine

Je vais te répondre assez longuement et je crois que c'est bien de le faire ici, mais tout d'abord te dire que je vais t'envoyer en scan la page de la revue écrite par Christophe parce qu'effectivement un dialogue d'aveugle, ça ne convient pas.
C'est un texte qui reprend, en une énumération d'allure complètement opératoire les gestes des voyages. Ces gestes qu'on fait dans tous les endroits dédiés au voyage, lieux fonctionnels et très semblables dans tous les pays du globe (aéroport, hôtels, trains etc...). D'une certaine façon c'est l'anti-voyage puisque - où qu'on soit - c'est pareil. L'exact inverse du voyage intérieur en chambre.
Cette impression au bout d'un moment s'est estompée pour moi et a fait place à l'inverse : un intense et très souterrain désir de départ, d'un départ perpétuel qui serait comme la circulation même du désir, dépouillé de toute "belle, ou nouvelle chose à voir", de tout projet. Un désir d'être toujours ailleurs, et de plus en plus disparaître. Quelque chose de très sauvage, qui rejoint le thème de l'orphelin errant...pour employer une autre image, encore plus profonde, c'est comme si je voyais briller devant moi (en moi) l'arc électrique qui illumine soudain l'espace séparant les deux électrodes de l'amour de la haine. Que Christophe ait mis peut-être consciemment tout autre chose dans ce texte ne change rien à ma sensation d'avoir saisi en le lisant quelque chose que nous avons en commun...c'est sans doute osé de le dire, mais je le maintiens.

J'avais l'intention de passer ensuite à ton texte à toi et de développer quelque chose ici. Il est naturel de commencer par les textes des gens dont on connaît un peu l'écriture, il me semble.
Quoiqu'il en soit c'est une revue passionnante et je salue le travail de Pierre et Martin, l'audace qu'ils ont eue de ne mettre le nom des auteurs qu'en table des matières, comme pour inviter à décoller un peu le texte de l'identité de son auteur.

deuxième chose

par Claire @, mercredi 17 septembre 2014, 11:27 (il y a 3510 jours) @ Claire

Ce que tu m'écris ici me semble répondre aussi au dernier mail que je t'ai envoyé, que je vais poster (seulement les parties intéressantes pour ici) juste après. Mail écrit dans un moment d'intense découragement ....ça fait un bon moment que ça dure, ou plutôt extrémité d'un questionnement sur ce que signifie pour moi cette activité : "écrire", et plus encore, sur ma légitimité.
Dans ce mail, finalement, je disais qu'il me fallait revenir à mes propres fondamentaux (le travail que j'ai fait toute ma vie) et cesser de jouer au touriste dans l'écriture.
Depuis, d'autres choses se sont passées, d'autres échanges, qui m'ont à nouveau redonné envie et courage d'écrire. (en particulier un poème superbe de Christian Edziré Déquesnes "Le chemin d'Arthur" que je vais lui demander la permission de poster ici). Il recommence lui aussi à éditer une revue.

Je suis frappée en te lisant d'une double impression : d'abord d'une colère ("porte qu'on vous ferme au nez ou sur les doigts"), autour de ce que tu as pu développer et proposer comme écoute de l'écriture des autres, et comme traduction de tes ressentis à ce sujet, que tu sens avoir été refusés. Ensuite une évidence : c'est comme si tu disais toi aussi "je traverse la porte fermée en revenant à mes propres fondamentaux". C'est à dire à ce que tu vis en ce moment de passionné, avec tous ces projets et ces collaborations, dans l'énergie commune d'artistes que tu fréquentes au quotidien, et à ce qu'il y a de spécifiquement québécois dans ce qui circule (dis-moi si je me trompe)

Il y a deux jours, je lisais un texte de Camus qui parlait du théâtre et qui disait que s'il l'aimait tant, c'est parce que c'est le seul endroit où il avait retrouvé la camaraderie et la ferveur de certains engagements, entre gens unis dans un projet commun, projet qui avait ceci de particulier qu'on mettait toute sa force et tout son soin à créer quelque chose d'éphémère. Il disait, "j'écris du théâtre parce qu'une scène de théâtre est un lieu où je suis heureux".

Mais tu vois, je me suis dit aussi ceci : notre cœur nous apprend quelque chose d'important sur la vie. C'est qu'il y a alternativement systole et diastole. Je crois que c'est pareil pour l'art : il y a un moment pour aller vers dehors, y compris l'étranger, le presque hostile, l'incompréhensible et l'incompréhension, et un moment pour rentrer au dedans, au centre. Ils doivent alterner, sinon c'est le vide de la mort.

Dernière petite note : dans ma boîte aux lettre, avec la revue, avec le dernier numéro de Décharge où 411 a sa place, il y avait aussi un livre de Winnicott que j'ai commandé "La capacité à être seul", qui parle bien de tout ça.

le mail

par Claire @, mercredi 17 septembre 2014, 11:29 (il y a 3510 jours) @ Claire

Bonjour Catrine,




Oui, j'avais bien vu ton mail qui reprenait cette flamme blanche et j'aurais certainement répondu, ne t'inquiète pas. Mais ici c'est la vraie rentrée, pas mal de nouveaux patients, le temps plein qui reprend et tutti quanti, alors je distends un peu les mails.

[...]


Quelques nouvelles de moi/écriture : les échanges avec Christophe étaient beaucoup autour de la passion de l'écriture, justement, ce quelque chose de dévorant qui vient en concurrence avec la vie, et qui aimante la vie entière. Je sais que les choses ne sont pas ainsi pour moi, elles ne l'ont jamais été, et au point où j'en suis (c'est à dire à interroger le sens de cette pratique, l'idée d'une route qu'on parcourt), cette nécessité et cette continuité m'apparaissent de moins en moins. J'avais encore l'illusion que c'était lié à mon travail, au fait que j'avais peu de temps à y consacrer, mais cet été j'ai eu des journées entières pour ça et je n'ai pas écrit du tout. Parfois je me dis que c'est apparu dans ma vie au moment où il fallait passer de seuil de la vieillesse, où j'avais besoin d'un peu de magie, et que "plaire en écrivant de belles choses" venait remplacer "plaire en étant belle".

Je lis en ce moment des textes de Philippe Jaffeux, je l'écoute parler de la façon pour lui d'écrire, et je repense à ce qu'est la poésie aussi pour Ivar Ch'Vavar, ou d'autres que j'ai connus. Quelque chose de vital, oui.

Et qui du coup amène la personne à une intense concentration au moment de l'écriture, et à une continuité intérieure du "fil", à creuser profond.

Moi, j'écris comme on joue....en tout cas c'est ainsi que j'écrivais. Je sais que j'écris bien, ce n'est pas le problème, c'est pourquoi je ne suis pas dans des questions de "médiocrité" comme je crois tu l'entendais. Non, c'est plus la question de la substantifique moëlle..
Or actuellement, je me dis que ma substantifique moëlle, je l'ai dans mon boulot, dans la rencontre quotidienne avec mes patients, pas meilleure qu'un autre, rien de magique, mais un travail honnête où je me débrouille bien. Quelle est cette lubie d'aller chercher ailleurs, et quelle représentation de la magie, quelle belle histoire suis-je en train peut-être de me raconter ?


Bref, beaucoup de questions et de doutes, qui certainement se règleront dans un sens ou dans l'autre.


[...]

Je t'embrasse
Claire

/première/deuxième chose

par 'trine, jeudi 18 septembre 2014, 05:05 (il y a 3509 jours) @ Claire

je te réponds ici dans ce deuxième pour pas brouiller l'autre qui descend








Je suis frappée en te lisant d'une double impression : d'abord d'une colère ("porte qu'on vous ferme au nez ou sur les doigts"), autour de ce que tu as pu développer et proposer comme écoute de l'écriture des autres, et comme traduction de tes ressentis à ce sujet, que tu sens avoir été refusés. Ensuite une évidence : c'est comme si tu disais toi aussi "je traverse la porte fermée en revenant à mes propres fondamentaux". C'est à dire à ce que tu vis en ce moment de passionné, avec tous ces projets et ces collaborations, dans l'énergie commune d'artistes que tu fréquentes au quotidien, et à ce qu'il y a de spécifiquement québécois dans ce qui circule (dis-moi si je me trompe)

de la porte claquée sur les doigts : je crois que c'est plutôt une sorte de dépit, une tristesse mêlée de déceptions — comme je suis plutôt ouverte (je pense) à toutes sortes d'idées et d'états d'être ou de pensées et sentis, ou du moins que je tente de comprendre et d'appréhender autrui dans son mode à lui/elle, j'ai tendance à oublier que les gens ne le sont pas forcément ni tous de la même façon ou pour de mêmes choses; comme je tente de dépasser/repousser mes limites, j'oublie que d'autres ne le peuvent peut-être pas. sans doute la solitude et l'isolement où je me trouve produisent ça, ou bien peut-être que d'avoir grandi seule aura fait en sorte que je ne décode pas certaines limites chez autrui. il me manquera toujours des clés... (par ex: dans le quotidien, je suis incapable de décoder qui m'aime bien, mais à 100% je trouve qui ressent du mépris, comme quoi il me manque un code !!)
ensuite tu me parles de rejet... le rejet est, depuis toujours, une constante qui aura sans doute forgé et ma détermination et ma persistance, je pense qu'à force ça m'est devenu une sorte de repère, un signal fort, qui me dit que je touche ou approche une "zone véritable" ou de véridicité, un territoire du fragile à reconsidérer et/ou à consolider, à traverser, à renverser, en moi-même. d'une certaine manière j'en aurai fait une force, qui m'aura enseigné l'acceptation. ça peut sembler contradictoire mais...
mais j'en arrive au point où je rejette "le père rejet", et où j'avance dans mes acceptations, vers elles. du moins, j'essaie...

c'est compliqué au Qc. pour moi, et c'est dans le sens où les gens commencent à penser et à se préoccuper de choses que je pensais il y a 30 ans... puis dans le milieu de l'écriture, le petit bassin s'emplit de thèseurs universitaires au blabla savant mais souvent vide, des idées sans vécu, sans os, sans nerfs, ou alors, des "auteurs établis" qui regardent de haut, puis des masses d'adultes-adolescents assis voire vautrés dans un retardement et qui commencent à peine à s'articuler ...dans une sorte de poétique exutoire préoccupée de déperdition et la plupart du temps sise dans l'auto-destruction, le pathos ou la masturbation, et le cul...(bon sens, c'est dur ce que je dis là, ça m'attriste) alors, l'interlocuteur est rarissime.. je ne suis pas là-dedans et je n'appartiens pas à tout ça (non plus qu'à la pensée ou l'esprit européen remarque bien..). donc je ne me sens pas du tout proche des "miens" mais loin... c'est pourquoi j'en viens à dire que pour moi le seul socle (ou la seule intersection relativement solide ou stable dans le sens de constance, on va dire) est la langue... c'est pourquoi aussi la plupart du temps je "nage" dans la notion d'estrangement. ( tiens, il y a un peu de cette notion dans le texte de Christophe, et tu vois, c'est là que peut-être j'arriverais à le rejoindre — à force de batailler les mots — mais il n'aurait pas cette patience..)


ensuite : du sas qui se ferme derrière moi : c'est une affaire de transition qui comporte plusieurs dimensions ou composantes, des choses que je me dois de quitter, des "temps donnés" que je me dois de rapatrier, des choses que je n'ai plus besoin de nourrir ou entretenir. c'est un état intérieur clair : la porte se ferme derrière, je passe à autre chose autrement et devant surtout. ce n'est pas dû à une pression qui m'est extérieure, ce n'est pas en réaction à.. non plus. c'est un peu comme ce moment particulier où on sait que le livre est achevé, qu'il est écrit et entier, et qu'on le dépose. je parle de cette sorte de clarté là, qui se place d'elle-même, dans l'être et dans ses actes... c'est un peu comme un bilan : au cours des derniers dix ans j'ai défriché et ouvert plein d'espaces (pour ne pas étouffer), fouillé, tourné, brassé, tassé des choses, éparpillé aussi.. si les corps bruts étaient pour le rassemblement, celui-ci et je ne le comprends que maintenant, en appelait un autre qui est en train de s'amorcer. ayant absorbé et intégré, j'ai besoin de transformer .. je pense que c'est ça... je dois agir.



j'espère que tu me pardonnes ces paragraphes sans raffinement aucun qui s'étirent un peu trop
et je vais revenir probablement pour d'autres aspects que tu abordes, ou juste les laisser là... beaucoup me sont intéressants.




je t'embrasse

c.

Échange ouvert à tous, bien entendu.

par Claire @, mercredi 17 septembre 2014, 13:24 (il y a 3510 jours) @ Claire

- pas de texte -

première chose

par zeio, mercredi 17 septembre 2014, 14:51 (il y a 3510 jours) @ Claire

"l'audace qu'ils ont eue de ne mettre le nom des auteurs qu'en table des matières"

J'ai noté ça aussi. Après réflexions, je trouve que c'est une excellente idée. Cela apporte un sentiment de cohésion et de "fraternité" entre les auteurs, réunis dans un quasi anonymat.
D'habitude, c'est chaque auteur qui présente son "morceau" l'un après l'autre, chacun seul sur la scène après avoir été annoncé.
Ici, pas d'annonce, pas d'introduction, c'est comme si les auteurs étaient tous en même temps sur la scène et se passaient le micro, dans une certaine synergie. Des hypothétiques accolures entre les écrivains sont du coup rendus plus explicites, pas de coupures ni de séparation, l'absence de page blanche entre eux participe à ça aussi.
Et bien sûr c'est aussi les textes qui passent au premier plan.
Si ça se trouve, la revue a été conçue comme ça pour limiter au maximum le nombre de pages imprimées (la table des matières est d'ailleurs imprimée directement sur la troisième de couverture) et économiser, mais dans tous les cas ça marche.

première chose

par 'trine, jeudi 18 septembre 2014, 05:21 (il y a 3509 jours) @ zeio

j'ai tellement trop hâte de tenir ce nº1 de Jdmp.. et plus ça va plus j'ai faim ;)

première chose

par cloud, jeudi 18 septembre 2014, 20:57 (il y a 3509 jours) @ zeio

je pense que t'as saisi les deux motivations de ce choix :)
faire ramassé, et on a bien fait parce que déjà avec la taille là on a investi beaucoup d'argent. enfin c'est minime, je pense pas que ça aurait économisé tant que ça. donc c'est surtout le journal comme projet collaboratif organisé par deux démiurges dont les aspirations se complètent

première chose

par Florian, mercredi 17 septembre 2014, 22:57 (il y a 3510 jours) @ Claire

Oui Claire cette sensation de flou rêveur, de limite poreuse entre la réalité et la répétition, très précisément l'unheimliche, dont je parle d'une autre manière (humoristique) dans cette revue justement, Burroughs est allé jusqu'à en faire un livre intitulé ironiquement "Mon éducation" suivi de "Un livre des rêves", où la répétition de ses rêves cible avec un quasi acharnement son univers qui devient peu à peu une totalité, quelque chose qui l'engloutit. Mais c'est lui, pourtant qui l'a voulu, qui s'est créé (pour fuir quoi, sa première éducation ?), qui s'est éduqué.

Freud devant l'Acropole

par Claire @, jeudi 18 septembre 2014, 12:37 (il y a 3509 jours) @ Florian

Freud devant l'Acropole

par Claire @, vendredi 19 septembre 2014, 00:05 (il y a 3509 jours) @ Claire

Freud devant l'Acropole

par zeio, vendredi 19 septembre 2014, 04:14 (il y a 3508 jours) @ Claire

Intéressant ce site.

Freud devant l'Acropole

par zeio, vendredi 19 septembre 2014, 23:21 (il y a 3508 jours) @ zeio

Les lettres reproduites, de Freud par exemple, ainsi que les récits des expériences exceptionelles (pour ne pas dire paranormales car le mot fait peur, c'est compréhensible) relatés par des philosophes, sont vraiment intéressants. Mais pour le reste, les articles tentent de trouver l'origine de ces phénomènes grâce à la science, phénomènes biochimiques, psychologiques, etc. je suis plutôt contre cette idée, je préfère lorsque les expériences de ce type sont simplement relatées, sans tentatives d'explications. A mes yeux il doit exister une part qui ne peut ni ne doit être expliquée d'une quelconque manière à travers le filtre de l'intelligence rationnelle.

première chose

par 'trine, jeudi 18 septembre 2014, 14:32 (il y a 3509 jours) @ Florian

suis fascinée de voir que nous parlons à peu près tous de la même chose et de manière complètement différante..

première chose — ajout

par ca'trine, dimanche 21 septembre 2014, 14:34 (il y a 3506 jours) @ Claire

tu dis : « un intense et très souterrain désir de départ, d'un départ perpétuel qui serait comme la circulation même du désir, dépouillé de toute "belle, ou nouvelle chose à voir", de tout projet. Un désir d'être toujours ailleurs, et de plus en plus disparaître. Quelque chose de très sauvage, qui rejoint le thème de l'orphelin errant...pour employer une autre image, encore plus profonde, c'est comme si je voyais briller devant moi (en moi) l'arc électrique qui illumine soudain l'espace séparant les deux électrodes de l'amour de la haine. »


j'ai pris du temps à réfléchir autour et dedans... et je frappée parce que ce que tu dis là.. s'apparente à "vouloir la désintégration" et jusqu'à l'absence émotionnelle. c'est le désir (érotisé) d'être sans être, sans appartenance, d'être vide et inhabité — et ça c'est la mort. en somme tu parles du suicide de l'identité et de ses affects, de ses liens. je trouve ça vraiment grave et morbide au possible l'attrait (sauvage) de Thanatos. en fait je suis estomaquée et trouve ça hyper malsain... ( tiens, ça fait parti du problème du Japon, la dépersonnalisation, la non-identité, qui produit le suicide..au bout du compte)

...l'image que j'en ai c'est que tu voudrais devenir un mur errant (il y a des pilules pour ça)

et c'est très précisément le genre de chose qui me met dans une colère noire

première chose — Rajout

par catrine, dimanche 21 septembre 2014, 18:01 (il y a 3506 jours) @ ca'trine

• pardon pour la brutalité de mes propos •

première chose — Rajout

par Claire @, dimanche 21 septembre 2014, 23:39 (il y a 3506 jours) @ catrine

Non, je ne crois pas qu'il s'agisse de ça, Catrine. je t'envoie un mail des que je peux.

première chose — ajout

par Claire @, lundi 22 septembre 2014, 21:21 (il y a 3505 jours) @ ca'trine

Tout d'abord cette simple remarque : notre perception et notre lecture répondent à un double récit : celui qui vient de l'autre et celui qui vient de soi. Deux histoires qui s'entrechoquent. C'est vrai pour ma "lecture" du texte de Christophe, c'est vrai pour ta lecture de mon commentaire.


Moi j'ai lu comme une méditation sur certains états...disons par exemple l'état du héros d' "Alice dans les villes " avant la rencontre l'Alice, ou du héros de "Paris Texas" quand il marche dans le désert. Personne mieux que Wenders n'a su exprimer la puissante poésie de ces états-là. J'ai parlé de l'orphelin errant parce que ca évoque aussi pour moi Babar, entre le moment où les chasseurs ont tué sa mère et celui où il rencontre... tous ceux qu'il rencontre.
Des états où le monde personnel et psychique a été détruit par une catastrophe, et où la seule chose qui reste possible est le mouvement, comme s'il fallait ne rien voir et ne rien entendre mais quand même être en route, pour rester en vie, le temps que quelque chose se reconstruise, que l'autre, le différencié puissent à nouveau exister.
Des états chaotiques, inhumains, où se jouent dans une quasi inconscience des processus primordiaux, vraiment le fond de la survie et de la reconstruction.
C'est comme l'hiver aussi, une apparente mort dans laquelle tout se prépare à ressurgir. Sauf que l'hiver est immobile et que là, il y a le voyage - glacial - et rien que lui....bercement anesthésique de la douleur.

Mais jamais l'être ne frôle de si près la destruction.....il utilise le mouvement et l'indistinction pour s'en protéger, le temps de se réorganiser. Jamais il n'est dans une si puissante vie, originelle, éternelle.

Alice dans les villes

par Claire @, lundi 22 septembre 2014, 21:27 (il y a 3505 jours) @ Claire

(A Wim Wenders)


"je ne peux pas m'endormir sans lumière" (Alice)





On le suit dans un voyage vide. Dans un trajet au but faible, un paysage surexposé. Longues longues avenues et late late show rien ne cessera rien ne parvient ne se rompt rien ne cassera
vraiment.

Il n'est question que de laisser couler de soi une incontinence d'essence et de menue monnaie, pour des plaisirs entourés de carton mince,
à écraser ensuite dans la main, à jeter;
pour des hôtels aux villes innommables, pour l'image des télés allumées la nuit.

Il tente de fixer sur des carnets griffonnés, des photos rapides la ténèbre blanche qui le tapisse à l'intérieur. Il croise des femmes aux yeux guettant.

Et elle la voilà, la petite fille, celle qui sait depuis longtemps le goût de la poussière, qui ne compte plus rétrécir.
Il faut qu'il la trimballe sur son dos de chat, avec sa petite valise et ses précoces compétences.

Voilà que les routes prennent un sens (tout emmêlées qu'elles soient) et les longues lignes brillantes des rails, et une maison est la même dans les souvenirs que sur les photos..... au bord d'une rue tranquille.
On va dans les postes de police.
Et les photos font apparaître,
A côté d'elle cherchant la même chose
Un sourire de chat.

première chose — ajout

par Claire @, mercredi 24 septembre 2014, 22:16 (il y a 3503 jours) @ ca'trine

que penses-tu de ce que je t'ai répondu, Catrine ?
Y retrouves-tu quelque chose de toi aussi ?

première chose — ajout

par catrine, jeudi 25 septembre 2014, 01:12 (il y a 3502 jours) @ Claire

..hum.. je réfléchis Claire,
mais c'est peut-être trop proche...de moi.. je pense que j'ai trop connu ces états dont tu parles, je pense aussi que ça procure un nouveau souffle et que c'est probablement pourquoi ça t'appelle... mais dans la ligne de vie, certaines personnes sont ou se trouvent à être plus éprouvées, et la vérité est que ces états sont épuisants, littéralement, voire tuants. d'une certaine manière, je crois que tu idéalises un peu ça ou que tu envisages ça d'une façon un peu romantique, mais pour l'avoir vécu plusieurs fois.. je t'assure.. c'est dur "migré de soi", c'est dur et en même temps c'est fort et on se demande où on avait caché cette force en dedans de soi.. qu'on rencontre, qui nous tient, mobilisé, en nous même.

je pense aussi que c'est le véritable moteur de mon travail d'écriture mais transposé (et je ne veux pas trop aller fouiller dans cette région parce que je pense qu'elle fait ce qui doit être fait) toute fois je voudrais ajouter que ce dont tu parles, ça se produit aussi immobile (il y a de ça autour de la lettre de printemps publiée ici dans les premières pages de delivre) et je ne sais pas si tu te souviens.. je t'ai un jour partagé un texte titré "le prétexte d'Iris et... " qui est à la fois un chant, un dialogue intérieur, une prière, une louange.. je ne sais pas où je l'ai mis ce texte d'ailleurs.. mais il est exactement de ce tissus.. il est très précisément issu de...

(l'endroit où je suis ferme et je dois m'en aller, je repasse à un autre moment )

première chose — ajout

par Claire @, jeudi 25 septembre 2014, 19:55 (il y a 3502 jours) @ catrine

oui, je comprends bien, et c'est vrai que s'il m'arrive de partager ces plongées, c'est toujours avec un scaphandre.

pour ce mot de "romantisme", je me disais qu'effectivement le romantisme a toujours été chercher du côté de la douleur. Mais Wim Wenders aussi, et tant d'autres qu'on ne taxerait pas de romantisme...
en fait, c'est un peu vertigineux comme question : l'art n'est-il qu'un aimable habillage de la douleur, ou en est-il un transformateur en beauté partageable, un retour vers la vie, sans idéalisation ?

première chose — ajout

par catrine, vendredi 26 septembre 2014, 00:59 (il y a 3502 jours) @ Claire

mais Wenders est un romantique ! tiens tu me fais sourire
j'entends le romantisme crû et brut, à vif en fait ( Berlioz notamment..)
j'ai toutefois du mal avec la forme moderne du romantisme par trop ... nostalgique

mais ta question est bonne, intéressante, je veux dire qu'elle propulse immédiatement
mes réflexions vers et dans sa pulpe – ma première pensée vient comme suit :
l'art sert à rencontrer autre chose que la douleur dans la douleur elle-même..



je vais laisser ta question flotter dans mon esprit...

première chose — ajout

par catrine, vendredi 26 septembre 2014, 14:20 (il y a 3501 jours) @ catrine

..et... l'art est au-dessus de la douleur
au-dessus de toute douleur



je pense que la créativité véritable éclôt et perse la douleur, la traverse totalement et la transfigure ; une oeuvre est pérenne dès lors que son discours la distance et transmet, dans un présent qui n'est le sien, une matière nouvelle, un regard autre.
.. tiens, j'ai cette image mentale d'une rivière du nom de Souffrance-Douleur dans laquelle certains cherchent des pépites et que d'autres traversent pour découvrir des territoires. c'est la traversée, même symbolique, qui transforme et l'être et ses perspectives ...

Jdmp nº1

par cloud, jeudi 18 septembre 2014, 20:53 (il y a 3509 jours) @ 'trine

bonsoir catrine
nous ne t'oublions pas. dès que la prochaine fournée de numéros est prête un colis partira de Paris pour rejoindre la lointaine Montréal. (nous finissons d'en imprimer une trentaine supplémentaire demain); (puis attendrons que l'imprimeur les coupe). (donc ca devrait partir début de semaine prochaine). Encore déolé pour ce contretemps; il s'avère que nous avons vendu plus que prévu lors de la soirée d'ouverture hier.

Jdmp nº1

par 'trine, vendredi 19 septembre 2014, 00:58 (il y a 3509 jours) @ cloud

salut salut !
c'est super que vous en ayez autant vendu !!
je suis vraiment contente pour vous / avec vous,
puis je comprends bien le processus d'imprimerie.

le commentaire était dans le contexte de l'échange
où je ne peux pas vraiment entrer sinon qu'en restant en périphérie..

sinon, je sais bien le temps que ça prends pour se rendre t'inquiète ;)
et ton mail expliquait bien la situation.
alors tout va bien — j'ai juste trop hâte !

et félicitations !

Jdmp nº1

par Claire @, vendredi 19 septembre 2014, 15:07 (il y a 3508 jours) @ 'trine

on peut attendre que tu aies ton exemplaire pour continuer sur le sujet, c'est aussi bien.

Jdmp nº1

par 'trine, vendredi 19 septembre 2014, 17:19 (il y a 3508 jours) @ Claire

mais non foncez !
de toute façon je suis toujours décalée )))