Que faisons nous ?

par Écrire, jeudi 02 octobre 2014, 03:05 (il y a 3497 jours)

Nous parlons de ce qui nous a constitué, de ce qui modela la pâte d'où le flux s'échappe encore. Une volonté de s'extraire que d'aucuns, familiers des synthèses, se piquent de cerner à distance de toute modestie et à rebours de notre étonnement. Nous soliloquons avec un doudou piégé depuis l'enfance et s'il y a précision, elle s'exerce sur une cible de plus en plus fuyante à mesure que nous l'ajustons.

Que faisons nous ?

par c.réglisse, jeudi 02 octobre 2014, 05:06 (il y a 3497 jours) @ Écrire

ha.. un doudou..pourquoi pas ... mais tu crois ça, vraiment ?

ici, je lis surtout une répartie indirecte
je n'en n'aime pas le procédé

Que faisons nous ?

par VeM, jeudi 02 octobre 2014, 09:07 (il y a 3497 jours) @ Écrire

Ah enfin me suis-je dit, nous allons savoir ce qui constitue la visée d'Ecrire

1) parler de ce qui nous a constitué ... d'accord

2) soliloquer à son doudou ... mouais, forcément le doudou ne répond pas, à moins d'être ventriloque et de le faire parler à son tour ce qui serait plus stimulant (voir les dialogues intérieurs de Nathalie SARRAUTE par exemple)

3) attention accrochez vous : Une volonté de s'extraire que d'aucuns, familiers des synthèses, se piquent de cerner à distance de toute modestie et à rebours de notre étonnement ... traduction SVP


d'aucuns, familiers des synthèses, se piquent de cerner à distance de toute modestie : ça veut dire que ceux-là, les familiers des synthèses, sont suffisants? ont la grosse tête ? et en plus ils se piquent de cerner à distance la volonté de s'extraire ?

et à rebours de notre étonnement qu'est-ce que ça veut dire?

ces circonvolutions périphrastiques n'atteignent pas leur but
ou bien leur visée veut elle garder un halo trouble censé leur accorder le statut de poésie

Que faisons nous ?

par dh, jeudi 02 octobre 2014, 10:18 (il y a 3496 jours) @ VeM

il n'y a rien à expliquer. c'est juste une petite soupe de mépris.

Que faisons nous ?

par 'trine, jeudi 02 octobre 2014, 15:32 (il y a 3496 jours) @ VeM

"à rebours de l'étonnement" c'est le plus plat du constat, l'ennui total

Jean-Mi c'est l'as du mépris et de la condescendance, ceci n'enlevant rien à certaines qualités de ses proses piquées de.. autant que piquantes, en fait il se pique de... et ça le nourrit, tristement.

« Ce que l'on méprise nous ressemble souvent. JML

Que faisons nous ?

par Kel, jeudi 02 octobre 2014, 15:35 (il y a 3496 jours) @ 'trine

"Jean-Mi c'est l'as du mépris et de la condescendance, ceci n'enlevant rien à certaines qualités de ses proses piquées de.. autant que piquantes, en fait il se pique de... et ça le nourrit "

Eh ouais. Pire que chien et chat avec moi. :-/

Que faisons nous ?

par 'trine, jeudi 02 octobre 2014, 15:49 (il y a 3496 jours) @ Kel

..hm.. et c'est bien dommage.. autant que j'aie écrit ça et autant que ce soit :(
j'ai toujours du mal à accepter qu'un bel esprit se roule dans la bassesse... quelle qu'elle soit..

:(

Que faisons nous ?

par Kel, jeudi 02 octobre 2014, 16:21 (il y a 3496 jours) @ 'trine

m'enfin rien de dramatique catrin'

bisou :)

Que faisons nous ?

par Florian, jeudi 02 octobre 2014, 17:21 (il y a 3496 jours) @ Kel

c'était surtout très con. c'est un vilain qui joue les shakespeare.

Que faisons nous ?

par 'trine & réglisse, jeudi 02 octobre 2014, 17:42 (il y a 3496 jours) @ Kel

non, rien de dramatique ;)

Que faisons nous ?

par Florian, jeudi 02 octobre 2014, 17:18 (il y a 3496 jours) @ VeM

laisse tomber c'est de la merde.

Que fait-elle là avec son stylo....

par VeM, jeudi 02 octobre 2014, 10:07 (il y a 3496 jours) @ Écrire

........ses ratures anciennes et ses folles idées?

Il y aurait une écriture du non-écrit. Un jour ça arrivera. Une écriture brève, sans grammaire, une écriture de mots seuls. Des mots sans grammaire de soutien. Égarés. Là, écrits. Et quittés aussitôt.

[image]

Que fait-elle là avec son stylo....

par Ecrire, jeudi 02 octobre 2014, 10:36 (il y a 3496 jours) @ VeM

Il me semble que Duras parlait de la poésie comme d'un "métier d'ignorance".

Que fait-elle là avec son stylo....

par réglisse, jeudi 02 octobre 2014, 15:46 (il y a 3496 jours) @ Ecrire

..au sens d'un certain abandon, pour laisser émerger les mots il faut abandonner "la connaissance".
les mots des poèmes sont.. des exocoetus volitans, en quelque sorte

Que fait-elle là avec son stylo....

par VeM, jeudi 02 octobre 2014, 16:39 (il y a 3496 jours) @ réglisse

:-)))


Non mais te rends tu compte du paradoxe de ces deux phrases

Il faut abandonner la connaissance pour écrire des poèmes

suivi

d'une formule, en latin SVP, digne du plus docte des érudits !!!

je n'y crois pas à ce prétendu abandon, ni à son "détruire dit-elle", tout est toujours tellement intellectuel, et construit, construit et maîtrisé !

et dehors les illettrés, à la soupe populaire !

il est là le véritable mépris, si on cherche bien

Que fait-elle là avec son stylo....

par réglisse @, jeudi 02 octobre 2014, 17:21 (il y a 3496 jours) @ VeM

du calme du calme, j'ai le droit d'aimer les poissons volants et leur nom latin, quand même.. non mais. et je suis très très très loin d'être érudit de quoi que ce soit. et l'image du poisson volant est parfaite pour illustrer ..

et ce n'est jamais une question d'y croire, mais bien plutôt de le vivre. le plus beau c'est que ce n'est justement pas exclusif.. et puis tu t'emballes et comprends à l'envers. je n'ai pas le temps ni l'énergie de discuter de ça ici maintenant, passe par l'e-mail si tu veux bien..

là, je sens que tu ne me lâches pas d'une semelle, tu as une dent contre moi ? tu veux te venger du fait que je t'aie très explicitement invitée à partager "mon labo" avec une carte blanche ? il te fallait du caviar et une bouteille de champagne aussi ? tu veux découper mon mystère sans mystère en petite lamelle et l'examiner au microscope peut-être ? ben, t'as qu'à l'dire, Vem, et aux fins d'analyse tu peux même passer au crible les trajectoires et son contenu, les livrets et les archives...

Que fait-elle là avec son stylo....

par Claire @, vendredi 03 octobre 2014, 11:20 (il y a 3495 jours) @ réglisse

tu fais des sacrés rêves, dis-donc....

Que fait-elle là avec son stylo....

par 'trine & réglisse, vendredi 03 octobre 2014, 12:33 (il y a 3495 jours) @ Claire

alors pince-moi encore je te prie...


je pense que sont comprises certaines choses dans ce que je dis qui n'ont pas rapport à ce que je dis et j'en arrive à ne plus savoir par quel bout m'y prendre pour exprimer une pensée très simple sans que ça devienne, dans sa lecture, l'équivalent de trois Everest, j'exagère évidemment, mais c'est pour dire à quel point ça me devient plus que compliqué, voire épic, d'échanger ici ou là, surtout ici... tiens, si ça continu comme ça je vais développer le syndrome du Chinois d'Afrique... le pied pour une métis amérindienne d'Amérique du nord ;)

Que fait-elle là avec son stylo....

par Kel, vendredi 03 octobre 2014, 12:48 (il y a 3495 jours) @ 'trine & réglisse

...je savais pas que t'étais métis amérindienne.

Que fait-elle là avec son stylo....

par 'trine & réglisse, vendredi 03 octobre 2014, 13:09 (il y a 3495 jours) @ Kel

euh... descendante lointaine - par la cuisse gauche, pour la petite histoire ;)
au Kébec on est pas mal tous barbouillés et multi-nations dans les veines
mais ce n'est pas important, je disais ça pour appuyer l'incongruité de ma situation..

et la sensation d'estrangement

Que fait-elle là avec son stylo....

par ..., vendredi 03 octobre 2014, 13:38 (il y a 3495 jours) @ Kel

Vive la Françafrique ! Et puis il y a une différence entre les civilisations, comme dirait Guaino !

Que fait-elle là avec son stylo....

par .. & réglisse, samedi 04 octobre 2014, 17:09 (il y a 3494 jours) @ ...

mille différences et + entre...

Que fait-elle là avec son stylo....

par .. & réglisse, samedi 04 octobre 2014, 17:08 (il y a 3494 jours) @ Claire

non, c'est au cinquième degré

Que fait-elle là avec son stylo....

par VeM, vendredi 03 octobre 2014, 12:03 (il y a 3495 jours) @ réglisse

je réagis à seulement deux de tes commentaires et tu dis que je te colle aux basques?!!?
absolument aucun esprit de vengeance en ce qui concerne le labo, je te l'ai déjà dit, c'est au dessus de mes capacités!

je me suis -légèrement- énervée au sujet de Duras que j'avais mise en contrepoint aux textes d'Ecrire, pour sa folle idée d'abandonner toute grammaire, tandis qu'Ecrire s'en référait à la bienveillance de l'Académie parce qu'en ce moment je suis en train de réfléchir, confusément, maladroitement certes, à la place que doit tenir l'ortho-apprentissage de la langue, de ses règles, de ses contraintes, bref du chiant.

et je ne trouve pas ton e-mail...

Que fait-elle là avec son stylo....

par 'trine & réglisse, vendredi 03 octobre 2014, 13:03 (il y a 3495 jours) @ VeM

...mais la folle idée ..n'est pas folle, c'est même plutôt une idée libre du libre — l'idée est même d'une qualité rare,
proche d'une joie sauvage, sonore, proche du "sur-sens", et en même temps dans le plus paisible/clair du soi





l'e-mail : takaldir@hotmail.com

Que fait-elle là avec son stylo....

par réglisse @, jeudi 02 octobre 2014, 17:41 (il y a 3496 jours) @ VeM

abandon de la connaissance dans le moment d'écriture

le moment créatif de l'écriture n'est pas rationnel ni intellectuel et mesuré
ce que tu dis vient après dans le processus. mais, bien sûr, certains n'écrivent que depuis leur intellect, ce qui produit une poésie artificielle.

Que fait-elle là avec son stylo....

par Claire @, vendredi 03 octobre 2014, 11:07 (il y a 3495 jours) @ VeM

Vem, il ne s'agit pas de dire qu'il est préférable d'être ignorant pour écrire, bien entendu.
Il s'agit d'écarter provisoirement au moment où on s'y plonge, la forêt de références et de théories qui concerne l'"objet" (quelqu'il soit).

Florence Trocmé parle beaucoup de cette sorte de virginité de l'écriture poétique dans ses notes de lecture du Flotoir.

poezibao

Que fait-elle là avec son stylo....

par VeM, vendredi 03 octobre 2014, 11:49 (il y a 3495 jours) @ Claire

Bien entendu je comprends cela, qu'il faille se trouver dans cet état de réception sans référence aucune, mais je maintiens que l'acte d'écrire suppose (contrairement à la méditation ou à la transe) un contrôle de soi et que le recours au langage suppose une indéniable maîtrise. Je ne vois par pourquoi cat dit que je comprends à l'envers. Je m'intéresse à un autre versant, écrire se tiendrait sur la crête entre ces deux versants: abandon / contrôle

Merci pour le lien, j'aime bcp lire Florence Trocmé

Que fait-elle là avec son stylo....

par Claire @, vendredi 03 octobre 2014, 12:33 (il y a 3495 jours) @ VeM

Mais Catrine parle de la nécessité de trouver l'exacte justesse, et bien entendu il s'agit d'une maîtrise....je vous crois que vous êtes d'accord, en fait.

Que fait-elle là avec son stylo....

par 'trine & réglisse, vendredi 03 octobre 2014, 13:46 (il y a 3495 jours) @ Claire

oui, dans le fond oui, nous le sommes, je le sais bien
je n'ai juste pas compris pourquoi VeM s'enfargeait.. <= clicker sur le mot pour éclairer

"mépris et paradoxe"

par 'trine & réglisse, vendredi 03 octobre 2014, 14:54 (il y a 3495 jours) @ VeM

VeM, je vais tenter d'expliquer (même si j'aime pas du tout expliquer) deux choses
et le plus succinctement possible... pour ne pas faire une tartine de je..

voilà : pour tout dire, je suis, au yeux de presque tous, une illettrée, une sans culture
(au sens "Français"). je suis une sans études supérieures, ce qui fait de moi
une sans-abri littéraire. ça ne veut pas dire que je n'ai pas beaucoup lu et
que je ne sais rien du monde, ça veut plutôt dire que je passe par la bande,
le côté, la marge, le champ, plutôt que de passer par la grande route. la première
raison de ça c'est la dyslexie (dyslexie d'homonymes & dyslexie propre - c'est dû
à mon ultra-gauchitude renversée.. j'ai le réflexe d'écrire de droite à gauche, mais
je peux écrire dans tous les sens facilement, et je ne peux pas lire si je suis fatiguée
parce que mon cerveau se met à lire les mots et les syllabes de droite à gauche,
ça me demande beaucoup de concentration, autrement je lis environ 75 pages
à l'heure... c'est pas si mal...), la seconde raison est que ma pensée est arborescente
(non-linéaire) et ça me propulse dans toutes les directions, tous les sens.. et ceci
rend difficile le servi de cours longs, de discours théoriques, où mon esprit s'envole..

en aucun cas je ne peux exprimer, ressentir, penser, ou m'approcher du mépris
à propos d'un illettrisme quelconque...

ensuite.. mon travail d'écriture a d'abord été de renverser le handicap : trouver la
qualité du défaut et pousser au maximum ses tenants jusqu'à en faire éclore une
technique personnelle, une approche de la langue écrite, une incertaine philosophie,
puis peut-être approcher d'une certaine une maîtrise, à tâton, à force d'essais,
recommencés, persévérants ...et ça m'aura bien pris dix ans pour arriver à quelque
chose d'assez solide.. bon, ceci est peut-être un paradoxe en soi, ou le paradoxe
appliqué... ? je ne sais pas.. par contre je sais que je me méfie de toutes les conventions,
des moulages, de ce qui fixe à jamais, fige dans la cire ou le béton...

étant donné que je me sens moi-même comme un paradoxe vivant, je ne peux que faire avec
..et donc accepter, ça, parmi tout le reste des choses que la vie et l'époque nous font avaler...

"mépris et paradoxe"

par VeM, vendredi 03 octobre 2014, 19:04 (il y a 3495 jours) @ 'trine & réglisse

en te lisant je visualisais l'arbre cerveau... c'était beau :-)

nos cerveaux ne fonctionnent-ils pas tous par influx nerveux arborescents ?

ce n'était pas exclusivement toi qui étais pointée dans ce que je ressens du mépris vis à vis des illettrés,
je sais ton ouverture d'esprit, et que tu ne passes pas par les canaux universitaires présomptueux, mais tout de même,
tu es pétrie de lectures, de références, tu te nourris de concepts, tu t'en gargarises, ceci dit sans moquerie de ma part puisque je me délecte de la même façon,
tu es une intellectuelle, c'est ainsi, tu ne peux tout à fait t'extraire de ce statut

ce qui m'agace des fois, c'est cette pose de l'intellectuel qui consiste à faire comme s'il était possible de se débarrasser des connaissances, de tous les acquis culturels assimilés depuis des lustres, pour retrouver, comme s'il s'agissait de la panacée, du graal...!, un état de pure sauvagerie...de non savoir, de non pensée, etc...
c'est sûrement lié à mon parcours personnel, à ce rapport schizophrénique que j'entretiens avec le langage, dont j'essaie de m'affranchir, moi aussi, rêvant de larges inspirations libératoires, mais par mon emploi et la conscience que j'y engage, obligée d'en inculquer les plus élémentaires règles à de - pour le coup - véritables illettrés sauvages, et brutaux,
et satisfaits de leur brutalité oiseuse et ignorante, satisfaits de leur langue pauvre, anémiée, mâchonnant et ressassant cette seule pâte à mâcher qu'offrent les roulures de la télé réalité


la pasta façon VeM :-(

scientience & arborescence

par 'trine, vendredi 03 octobre 2014, 20:37 (il y a 3495 jours) @ VeM

euh... je vais prendre le temps avant de démêler ce paquets de fils, si tu veux bien, VeM..

pour l'instant, juste ceci à dire que je suis une sensitive-émotionnelle dont la pensée est sous forme d'images extrêmement rapides (ou par nuages), essentiellement, où se juxtaposent des sensations, des odeurs, des sons, et qui intellectualise (a appris à intellectualiser selon un mode commun/socialement acceptable, par mimétisme, c.a.d. que j'ai appris à traduire) pour communiquer verbalement et possiblement être reçue/entendue, parce que ...euhm.. la télépathie n'est pas le fort de l'humain, du moins pas encore...

on va dire ça comme ça pour l'instant..

euh .. ensuite.. non, tous les cerveaux ne fonctionnent pas en mode arborescent, google n'est pas très riche à ce sujet mais offre tout de même quelques pistes...



je te reviens plus tard

Prise 2 : "mépris et paradoxe"

par 'trine & réglisse, samedi 04 octobre 2014, 04:18 (il y a 3495 jours) @ VeM

« ce qui m'agace des fois, c'est cette pose de l'intellectuel qui consiste à faire comme s'il était possible de se débarrasser des connaissances, de tous les acquis culturels assimilés depuis des lustres, pour retrouver, comme s'il s'agissait de la panacée, du graal...!, un état de pure sauvagerie...de non savoir, de non pensée, etc... »


il peut peut-être s'agir de posture pour certains, je ne sais pas pour moi, je ne pourrais dire parce que ... j'arrive parfois en travaillant l'écrire à "remonter" le cours (d'eau, l'écheveau) de mes années de vie, et à retrouver exactes les sensations/émitions/odeurs, puis pour certaines choses — et je ne saurais dire comment ni pourquoi — me sont restés innocence et candeur. à y penser il m'apparaît que sans doute d'avoir entretenu un "état vague" ou "flottant" par le dessin, cette absence à soi-même dans la concentration du geste, comme une vacance, me sert de "conduit".. mais j'étais une enfant "dans la lune", rêveuse, qui dessinait obsessivement "le fond de la mer" avec un feutre rouge en entendant "tout", en entendant trop ..

peut-être parce que le refuge existe depuis l'enfance, la pratique de s'abraire d'un présent tout en y restant présent, d'être tout à fait là mais depuis cette sorte "d'ailleurs interne" et hors pensée, conserverait quelque aspect sauvage de la nature véritable d'un être ?

VeM, une part de qui je suis est désolée de devoir constamment passer par ma personne pour illustrer ma pensée, et une part est plutôt assez contente d'avoir cet espèce de puits d'où ramener un senti, une intuition, une mémoire, pour ouvrir ou partager, donner de l'eau..









reste ton autre paragraphe... j'y viens..

Prise 2 : "mépris et paradoxe"

par VeM, dimanche 05 octobre 2014, 00:49 (il y a 3494 jours) @ 'trine & réglisse

Merci pour cette eau puisée dans tes souvenirs
je ne l'ai pas bue distraitement ...

je me suis sûrement égarée à confondre deux sauvageries qui n'ont rien à voir l'une avec l'autre
il faudrait d' autres mots pour les distinguer, je vais y penser




mais j'étais une enfant "dans la lune", rêveuse, qui dessinait obsessivement "le fond de la mer" avec un feutre rouge en entendant "tout", en entendant trop ..

[image]

L'enfance de mon "paradoxe"

par 'trine-three-ine, dimanche 05 octobre 2014, 03:00 (il y a 3494 jours) @ VeM

la vie était belle en rouge

au bord de la mer
ma renarde mater riait
aux oiseaux
les pieds dans le sable
"volez, mais volez donc!"
lançait-elle en guise de pain

chaque vague faisait chanter
les coquillages roses
que maman appelait des "papillons salés"
bien meilleurs que les écailles de pistaches
chapardées ailleurs... et suçotées pareil

grand-mère triait les papillons
selon teintes et grandeurs
les alignant au blanc de plage
tandis que coiffée de paille bleue
j'inspectais
le cadavre d'une méduse

c'était mon époque National Geographic
... mon esprit était une caméra
et mes observations un grand documentaire.






[image]

Prise 3 : "mépris et paradoxe" ou révélations de soi-même

par réglisse & 'trine, dimanche 05 octobre 2014, 03:45 (il y a 3494 jours) @ VeM

« c'est sûrement lié à mon parcours personnel, à ce rapport schizophrénique que j'entretiens avec le langage, dont j'essaie de m'affranchir, moi aussi, rêvant de larges inspirations libératoires, mais par mon emploi et la conscience que j'y engage, obligée d'en inculquer les plus élémentaires règles à de - pour le coup - véritables illettrés sauvages, et brutaux, et satisfaits de leur brutalité oiseuse et ignorante, satisfaits de leur langue pauvre, anémiée, mâchonnant et ressassant cette seule pâte à mâcher qu'offrent les roulures de la télé réalité»




ton contexte, hors contexte, pris dans un contexte social excluant ton contexte... que tu exclues autant que tu t'en exclues ?

devant le miroir, le miroir est devant un autre miroir et réfléchit un miroir dans le miroir... que l'on ne veut pas voir ?




..beaucoup de choses dans ton paragraphe... d'abord ceci :
c'est sûrement lié à mon parcours personnel, à ce rapport schizophrénique que j'entretiens avec le langage, dont j'essaie de m'affranchir, moi aussi, rêvant de larges inspirations libératoires,

... "du coup" cette phrase me rend curieuse à ce sujet, voudrais-tu bien élaborer à propos de ce rapport que tu qualifies de schizophrénique?

et pour les «larges inspirations libératoires» .. que n'acceptes-tu mon invitation !? je ne peux pas m'empêcher de te le redire..
je crois que le “jeu” en vaut la chandelle comme on dit et puis...surtout mon intuition s'avère (malgré tous les faux-fuyants que tu égrènes...)


ensuite :
mais par mon emploi et la conscience que j'y engage, obligée d'en inculquer les plus élémentaires règles à de - pour le coup - véritables illettrés sauvages

on sent ici de l'amertume, une sorte de répression — choisie, car on choisit toujours soigneusement son joug — ou d'auto-répression, quelque chose de presque... presque punitif.. comme l'art de se réfréner, de s'empêcher soi-même par un savant bâton dans les roues soigneusement sélectionné... ( ..? )



puis :
et brutaux, et satisfaits de leur brutalité oiseuse et ignorante, satisfaits de leur langue pauvre, anémiée, mâchonnant et ressassant cette seule pâte à mâcher qu'offrent les roulures de la télé réalité


ça c'est fascinant — dois-je te dire ce que je lis ici ?
..le vois-tu par toi-même ?

Prise 3 : "mépris et paradoxe" ou révélations de soi-même

par VeM, dimanche 05 octobre 2014, 11:14 (il y a 3493 jours) @ réglisse & 'trine

bon, les "révélations" se feront par e-mail, je ne vais pas faire étalage ici de ma prof - onde autodépréciation :-))

pi autre chose pour ton invitation, ce qui m'empêtre vois tu c'est ma lenteur, l'internet ne supporte pas LA LENTEUR ...

"précipité & lenteur"

par cat,'trine, dimanche 05 octobre 2014, 17:05 (il y a 3493 jours) @ VeM

c'est comme tu le sens, VeM


mais moi, je suis pour la lenteur, j'aime la lenteur, je dirais même que je l’appelle

correctif

par 'trine, samedi 04 octobre 2014, 01:19 (il y a 3495 jours) @ 'trine & réglisse

me rend difficile le suivi de cours / et pardon si j'ai laissé des fautes..

"abandon & offrande"

par 'trine & réglisse, vendredi 03 octobre 2014, 15:47 (il y a 3495 jours) @ VeM

de l'abandon, il y a déjà deux positionnements, celui de s'abandonner à... et celui d'abandonner quelque chose

quand je parle d'abandon, ces deux tenants sont conjugués, et curieusement dans ma pensée, ils se tiennent et se possèdent. l'un sans l'autre ne donne rien, ne produit pas de don ni d'offrande. abandonner au sens de lâcher, laisser tomber, sa pensée, sa culture, une idée, le sachant, un contexte, ses pelures, sa peau ... est "se rendre disponible", et s'abandonner à... est embrasser absolument cette disponibilité.

lâcher le sachant ou la connaissance est un allègement ou, si on préfère, se libérer d'un licol, d'un harnais, d'une bride, des fers, des menottes, de toutes choses pouvant "attacher" et "retenir", ou castrer, un élan, un désir, une soif, un appel. cet allègement en soi est aussi "un détachement", un détachement nécessaire pour "l'avancée du dire silencieux". ce "détachement" est un peu comme une permission accordée, donnée, au libre soi (hors du moi social), et octroie un "espace", "ouvre" un "possible" (subjectif et relatif). d'où l'enthousiasme.

s'abandonner à... c'est entrer dans cet "espace" "ouvert" "possible" et laisser advenir, se laisser découvrir, courir/tomber/voler, laisser émerger d'un ensommeillement ce que l'être fomente "sans savoir", faire la trouvaille ou retrouvailles, d'une chose qui, à ce moment précis, est un cadeau du présent, dans la qualité du présent lui-même, dans son mouvement incessant (subjectif et relatif). d'où l'étonnement.

abandonner libère et propulse, quand s'abandonner offre et rassemble (et oui c'est paradoxal)... ne parlais-tu pas de crête ?

l'offrande serait ce qu'en recueille la page blanche, l'échouerie de ce moment très précis, un peu de sel ou de poussière..








je pense que chez Duras la page était comme une mer, une mer étrange et pleine, une mer blanche d'où subitement émergeaient de façon furtive et brève des ailerons de sens, des remous dans la houle.. (bien sûr je dis mer, je pense "bassin émotif" et/ou "bassin mémoriel")







et plus bas Jean Michel dit qu'il pense que "l'étonnement marque la disponibilité"... et on est pas mal proche d'un sens partagé, d'une intersection de sens ou d'entendement... c'est intéressant. je trouve que c'est intéressant, particulièrement parce que nous sommes plus que très probablement diamétralement opposés dans l'écriture...

sans-abri littéraire

par 'trine, vendredi 03 octobre 2014, 18:57 (il y a 3495 jours) @ 'trine & réglisse

mais je dis sûrement un tas de conneries insipides aux yeux des érudits...

sans-abri littéraire

par Claire @, vendredi 03 octobre 2014, 19:02 (il y a 3495 jours) @ 'trine

je suis sûre que 80% (ou 100%) des gens de ce forum ressentent à peu près la même chose que toi par rapport à une légitimité littéraire.

et à vrai dire les propriétaires terriens de la littérature me semblent souvent alourdis par la glèbe collée sous leurs semelles.

Que fait-elle là avec son stylo....

par Ramm77 @, samedi 04 octobre 2014, 10:30 (il y a 3494 jours) @ VeM

Abandon et construire ne sont pas antinomiques chez Duras. C'est une femme très sensible, trop, vulnérable, qui cherchait à comprendre sans éteindre la vie, mais pour partager des incompréhensions, des paradoxes insupportables, derrière le langage débusquer un silence qui fait mal... Intellectuelle, oui, mais émotionnelle, de chair, de passion, de violence et de cri ! Tout cela dans une recherche de forme.

Que fait-elle là avec son stylo....

par cat, dimanche 05 octobre 2014, 08:27 (il y a 3494 jours) @ Ramm77

Ramm77... je ne sais pas pour une Duras "vulnérable", je ne suis pas d'accord. la vulnérabilité est un point de nudité absolue, une nudité lucide (incluant son acceptation profonde), ce qui en fait une force terrible. je pense que Duras avait cette force, mais que celle-ci lui faisait peur — alors il lui arrivait de glisser, de tricher un peu, rien n'est plus humain.

on a tendence a penser que le vulnérable est l'envers de ce qu'il est en réalité, pourtant ce qui est fragilisant est tout ce qui est construit autour pour soi-disant protéger, ce qui est fragilisant c'est le mensonge à soi-même pour se cacher sa propre force (issue de ce point/centre de nudité) ...

qu'en penses-tu ?

Que faisons nous ?

par Claire @, jeudi 02 octobre 2014, 21:26 (il y a 3496 jours) @ Écrire

J'aime la première phrase.

La suite, comme d'hab je me demande... tu devrais un peu renoncer aux sous-entendus, Jean Michel, ça ranime le souvenir d'une attitude qu'on a eu du mal à te pardonner.
Mais je crois qu'il serait injuste de te réduire à ça

Que faisons nous ?

par zeio, vendredi 03 octobre 2014, 00:18 (il y a 3496 jours) @ Écrire

03:05 !!
Jean-michel tu t'es métamorphosé en oiseau de nuit ? Hibou hypnotique ? Lémurien globulaire qui va, la moustache sur la joue, dérober des drupes sous l'œil bienveillant d'une lune tropicale ?

Cette fois c'est clair, pour moi ce texte est une allégorie d'internet, plus spécifiquement des forums. Jean-michel, ethonologue des populations nautochtones. Tapisseur d'états des lieux. Moi j'aime bien, et la venue de jean-michel est propice à de franches bastons et rigolades.

Que faisons nous ?

par Claire @, vendredi 03 octobre 2014, 11:28 (il y a 3495 jours) @ Écrire

Une volonté de s'extraire que d'aucuns, familiers des synthèses, se piquent de cerner à distance de toute modestie et à rebours de notre étonnement

tu veux dire que l'étonnement est ce qui ouvre la voie à la compréhension, en opposition avec ceux qui réduisent les choses à une synthèse prétentieuse, formatée ?

Que faisons nous ?

par Ecrire, vendredi 03 octobre 2014, 11:52 (il y a 3495 jours) @ Claire

A la compréhension, ce n'est pas assuré.

Mais l'étonnement marque une disponibilité, une plasticité qui n'est pas sans rapport avec la créativité, entendue au sens large, existentiel.

Que faisons nous ?

par Claire @, vendredi 03 octobre 2014, 12:31 (il y a 3495 jours) @ Ecrire

oui, je suis bien d'accord

Guignol !

par Florian, vendredi 03 octobre 2014, 13:43 (il y a 3495 jours) @ Ecrire

- pas de texte -

...

par 'trine & réglisse, vendredi 03 octobre 2014, 13:49 (il y a 3495 jours) @ Florian

hep ti-loup ! retourne te brosser les dents !